« Voici venu le temps des pleurs lancinants
« Dans l’Île aux enfants, c’est plus du
tout le printemps.
« C’est le pays joyeux des défunts
nombreux
« Des monstres aigris, c’n’est plus le
paradis… »
Ah ! le temps béni des émissions
enfantines de notre enfance ! L’horaire inratable de « L’île aux
enfants » sur TF1 en 819 lignes noir et blanc qui nous rivait devant
l’écran du téléviseur Philips du salon ! Les histoires de Casimir,
François, Julie, Monsieur Dusnob, Edmée Futaie, Léonard et Hippolyte ! Les
mémorables séquences apparues en 1976 telles que La Linéa, Antivol, Les
kanapoutz, Pinkie Pou !
Cette émission télévisée devenue culte pour
toute une génération généreusement biberonnée au Gloubi-boulga casimiresque
soulève toujours autant de souvenirs et d’émotions lorsqu’au détour d’un réseau
social, une nouvelle vous glace les sangs et fait monter les sanglots longs d’un
violon de l’automne…
Eliane Gauthier est morte. Et morte avec elle
une partie de l’enfance de cette génération Casimir qui a aujourd’hui le cœur gros
et les yeux rougis.
Eliane Gauthier, c’était Julie « De l’Île
aux enfants », la kiosquière aux robes de cotonnade imprimée si
typiquement seventies… Eliane-Julie, c’était la grande sœur toujours de bonne
humeur qui savait, de sa voix aigrelette et haut perchée, soulager nos peines d’enfants
et nos gros chagrins infantiles… La vendeuse de bonbons et de jouets qui était
un peu la maman que l’on rêvait d’avoir dans l’absolu de la perfection incorrigible…
Que l’île qui a bercé nos fins d’après-midi d’enfants
paraît vide désormais ! Le facteur a fait sa dernière tournée, Monsieur
Travling ne déroule plus de pellicule, François a laissé ses ballons s’envoler,
et désormais, les bonbons de Julie auront un goût bien amer…
« Et le soir, Dans le noir, Quand bien au
chaud votre journée s'achève, Vous pouvez nous inviter, A revenir chaque nuit
dans vos rêves… » Nous n’y manquerons pas !
Avec lui, aussi, c’est une part de notre vie qui
s’émiette… Chichi a fini d’en faire, lui qui n’en faisait pas…
Jacques Chirac est mort, et en parfait
communicant qu’il était, la nouvelle de son décès a été annoncée quelques
minutes avant midi, histoire de pouvoir faire tout de suite la une des journaux
radiodiffusés…
Bien sûr, on le savait malade, diminué, en
fauteuil roulant et peinant à terminer sa deuxième tête de veau au déjeuner,
mais ça vous met toujours un coup… Comme le vieil oncle de province qu’on
savait mal en point mais qu’on s’étonne de voir désormais brouter les
pissenlits par la racine…
Avec Jacques Chirac, on perd un gendre idéal ou
un copain de promo, un grand frère, un papi, un poto… On a presque oublié qu’on
perdait aussi et surtout un Président de la République.
Un Président accessible, proche des gens normaux.
Pas un Président nimbé de gloire historique comme l’était le Général ; pas
un Président lettré et élitiste comme le fut Pompon ; pas un Président
coincé du derche comme VG ; pas un Président distant et magouilleur comme
le fut Tonton… Un Président, tout court.
Certes, il n’a pas fallu longtemps pour qu’on
se souvienne qu’il fut un Président pas spécialement actif, plutôt imbibé avec
des affaires judiciaires, et auteur de la calamiteuse dissolution de 1997. Un
homme qui a cavalé derrière tout ce qui portait jupons et méprisant plus que de
raison « la Tortue », et qui a su faire de l’immobilisme une ligne
directrice, surtout lorsqu’il y a « le bruit et l’odeur »…
Mais aussi un personnage rêvé pour les
caricaturistes, imitateurs et pasticheurs de tous poils (le fameux « écoutezzz »
que tout cousin fin bourré en fin de mariage vous serine jusqu’à ce que vous le
noyiez dans le saladier de sangria), un robinet de bons mots (Thatcher qu’il
traita de « ménagère qui voulait ses couilles sur un plateau », le
fameux « Ziz iz provokationn », ou l’inénarrable « mangez des
pommes »), et une carrure qui imposait finalement le respect.
Car on l’aimait, notre Jacquot ! Comme on
aimait les acteurs des films de Sautet, ces pelloches datées où l’on clopait, picolait,
roulait dans des 504 sans attacher la ceinture… Un mec finalement comme les
autres, à qui l’on pouvait s’identifier pour partie. Le dernier de sa trempe.
Du chagrin, oui, bien sûr, mais aussi une bonne
dose de nostalgie d’un passé qui ne sera plus, mixture irréplicable d’insouciance
et de soucis futiles.
Et avec en prime le regret prématuré d’un futur
qui s’annonce mal barré… Avec notamment des individus, ces formes humaines qui
font des heures de queue non pas pour rendre hommage au Président Chirac, mais
pour prendre un selfie devant le cercueil de Chrichi… Honteuse indécence !
Et pendant ce temps, y en a un qui se fait sous
lui, tant il est content d’avoir eu le dernier mot, c’est Giscard… J’ai gagné !...
Et pendant ce temps, Greta Oum-Papa continue a
diviser furieusement l’opinion, entre les Greta-idolâtres qui portent la mioche
à faciès de pitbull qui aurait une crise d’hémorroïdes purulents au septième
ciel en avion-cargo grand consommateur de kérozène, et les Gretracteurs, pour
qui elle n’est qu’un pion qu’on agite au gré des besoins médiatiques pour
aboyer des discours remplis d’un vide sémantique d’une vacuité débordante…
Plus on avance, et plus je me questionne sur la
réelle bonne foi de la suédoise à couettes… D’autant que son « discours »
récent apparaît comme fortement pompé (façon Zahia et Ribéry) sur un discours
datant de 1992. Au moins suit-elle un des principes directeurs des écologistes,
elle recycle consciencieusement…
Pour le reste, je m’en tiendrai à l’excellente
réponse d'un journaliste de Skynews Australie aux jeunes qui ont récemment
manifesté pour le climat :
« Vous êtes la première génération à avoir
demandé la climatisation dans chaque salle de
classe ; vos leçons sont toutes faites à l'ordinateur ; vous avez une
télévision dans chaque pièce ; vous passez toute la journée à utiliser des
moyens électroniques ; au lieu de marcher à l'école, vous prenez toutes
sortes de moyens de transports.
« Vous êtes les
plus grands consommateurs de biens de consommation de toute l'histoire, vous
achetez sans cesse les vêtements les plus chers pour être « tendance » ;
votre protestation est annoncée par des moyens numériques et électroniques.
« Les gars, avant
de protester, éteignez la climatisation, allez à l'école à pied, éteignez vos
téléphones et lisez un livre, faites un sandwich au lieu d'acheter de la
nourriture.
« Rien de cela ne
se produira, parce que vous êtes égoïstes, mal éduqués, manipulés par des gens
qui vous utilisent, disant que vous avez une cause noble tout en vous amusant
dans le luxe occidental le plus fou. Réveillez-vous, et fermez-la.
Informez-vous des faits avant de protester ».
T’as le bonjour de Greta Kirsprolls…
Et le 30
septembre 1978, à 19 heures 55, sur la troisième chaîne, la série d’animation
française « Il était une fois… l’Homme » est diffusée pour la
première fois. Cette série de vulgarisation scientifique et historique a été
créée par Albert Barillé et raconte l’histoire de l’Homme, des origines de la
vie jusqu’à nos jours, à travers la vie d’une famille. Avec la voix inimitable
de Roger Carel et le drôle de compteur annuel, ces cinq minutes quotidiennes captiveront
les minots de l’époque… Une époque où l’on savait éduquer et où l’on ne cherchait
pas à revendiquer à tout prix…
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