jeudi 3 octobre 2019

Brèves du 03 Octobre 2019

« Viele tausend Fenster leuchten hell in dieser Stadt
« Und du fragst dich: Wer mag wohl dahinter sein?
« Viele tausend Fenster sagen stumm: Hier lebt noch wer
« Grad' wie du so einsam und allein »

La prochaine forme humaine vaguement réfléchissante (plus avec son cerveau que par son tee-shirt moulant jaune fluo) qui me fait mezzo-voce et in petto remarquer que, question textes et chansons à messages, le Concours Eurovision ressemble au Ténéré, risque fort de se prendre mon quarante-trois fillettes dans le fondement et de devoir déguster sa floraline vespérale avec une paille pendant un nombre de semaines non négligeables…

L’Eurovision, temple païen patenté (et pas tentant) de la canzonetta vide de sens et aux paroles chichiteuses et creuses ? A ce compte-là, Nabila est un Voltaire moderne avec des seins et Carla Bruni peut briguer la succession de la Callas…

Sur une musique sirupeuse à souhait, « Tausend fenster », la contribution autrichienne du cru 1968 évoquait déjà la solitude des grandes villes, par la voix puissante de Karel Gott, qui vient de s’éteindre à l’âge de 80 ans. Le Sinatra de l’Est, avec son langoureux regard où un œil faisait frire le poisson et l’autre disait « attention le chat ! », était pourtant plus connu outre-Rhin pour avoir interprété le générique de Maya l’abeille…

Un gueulard à 120 dB le brame qui chante un générique de dessins animés pour mioches… Vous imaginez en France, Vincent Niclo, la sirène d’alarme des saunas gay parisiens, vagir l’indicatif de « Midi les zouzous » ? Vague de suicides en maternelle assuré…

C’est tout de même curieux comme le changement de saison suractive la Grande Faucheuse qui cueille à grandes brassés la fine fleur des artistes d’ici-bas, nous laissant pour expier je ne sais quelle faute excommuniante Kev Adams, Vincent Delerm, Camille Sauvage et autre Arielle Dombasle…

Après le mangeur de pommes qui voulait prendre son avion, et l’éternelle kiosquière du montre orange, c’est au tour de Jessye Norman, la sculpturale diva qui avait bramé la Marseillaise lors du Bicentenaire de la Révolution française, de replier son pébroque, à 74 ans. Vu la tendance des sopranos à déquiller jeune, Carla Bruni devrait finir centenaire, fingers in ze nose…

La preuve, avec les Compagnons de la Chanson, irremplaçables roucouleurs de chansonnettes gouleyantes à l’oreille qui vendirent des containers de disques durant près de quatre décennies. L’avant-dernier membre, René Mella, vient de mourir à 93 ans. Son frère, l’emblématique Fred Mella affiche 95 printemps… Jusqu’au dernier coup des trois cloches…

Et lundi dernier, l’un de tous derniers bastions de l’humour pas bête, qui pense, s’en est allé retrouver son autre moitié. André Gaillard s’est éteint à 91 ans, il était la dernière moitié des Frères Ennemis, inénarrable duo comique qui avait porté l’humour absurde et lettré jusqu’à son Aconcagua. Leurs appels téléphoniques, leurs contributions très indirectes et autres pépites resteront insondables aux amateurs actuels des pseudo-comiques du jour, les Gad Elmaleh, Dany Boon et consorts qui sont persuadés de faire rire avec l’intérieur douteux de leur slip…

Lui, on jurerait qu’il s’est vigoureusement frotté la langue avec son mouleburnes porté depuis huit jours en période de gastro fulgurante… Sans doute est-ce par réaction face à un physique peu attirant, à mi-chemin entre le rat musqué quadrisomique et la belette empaillé passée par le vide-ordures, qu’Éric Zemmour a opté pour un discours d’une haine raciale fulgurante, d’un réactionnaire vomitif et d’une xénophobie exacerbée qui feraient passer Faurisson, sa horde de négationnistes hideux, et tous les écrivaillons xénophobes pour des auteurs de contes pour nourrissons hypersensibles… Ricou, ton essai pitoyable pour tenter de ressembler à Céline est un échec cuisant… Pour dangereusement antisémite qu’il fut Céline avait un indéniable talent d’écriture, lui…

Ah ! Ces questions d’héritage ! Il est toujours épineux, voire franchement casse-gueule, de décider qui doit être intronisé (rien de sexuel là-dedans) comme légataire officiel d’une célébrité défunte… On s’y casse les dents depuis des décennies, ce qui n’empêcher pas de toujours vouloir essayer.

Et on a couronné « nouvelle Piaf » des wagons de couineuses ou de dégueulis de tripes vulgos, de Georgette Lemaire à la Demoiselle d’Avignon ; on a sacré « De Funès » moderne des ratés et des clones de Christian Clavier, en passant par des tombereaux d’acteurs dont le seul nom au générique faisait que le film quittait l’affiche avant même que la colle ne soit sèche…

Au sondage « quel est l’héritier de Jacques Chirac », 62 % des français ont répondu Alain Juppé, 32 % ont penché pour Sarkozy, et 100 % des Laëtitia Hallyday, c’est évidemment elle.

Ce qui pour le moment préoccupe l’opinion française, qui les semaines précédentes s’était bien ruiné le slip avec Greta Oum-Papa et son indignation frelatée de mononeuronale téléguidée, ce sont les conséquences forcément dramatiques, et polluées, de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen.

C’est tout de même comique de constater à quel point l’histoire se répète. En 1986, le nuage nucléaire de Tchernobyl s’était arrêté aux Alpes (sans doute avait-il entendu le dernier album de Dalida). Aujourd’hui, le nuage de fumées de l’incendie n’est pas toxique… Enfin, pas plus que le nécessaire… Le Grand Doudou s’est rendu sur place, a pris une rapide douche sur place. Il va se recycler en tant que sosie officiel de Toutankhamon… Les reporters ont filmé des rouennais pissant dans leurs réservoirs de voiture, en cas de panne sèche… Et Etchebest qui s’énerve contre les fumées intempestives : « Ça fume trop ! Ne mets pas autant d’huile ! C’est une poêle, pas une Renault ! »

Et perso, je puis vous assurer que le Gouvernement ne ment pas… Enfin, pas plus qu’à l’accoutumée… Tout va bien à Rouen ! J’ai passé la journée accroupi derrière le pot d’échappement d’un autobus… Que ça fait du bien un peu d’air pur !

De l’air pur, avalons-en une bonne goulée avant de replonger dans le climat anxiogène des alertes info pour cause d’attentat. Cet après-midi, à Paris, une attaque à la Préfecture de Police à fait quatre morts, quatre représentants de la Maison Poulaga, ainsi que l’agresseur qui a été abattu… A première vue, un conflit personnel concernant un fonctionnaire plutôt rangé… A moins que ce ne soit un acte désespéré du Collectif Hexagonal des Sourds-Muets destiné à faire entendre leur cri de détresse face à leur manque de mots…

Ah zut ! Aucune marque d’attentat terroriste ! Pas le plus petit indice de revendication par Daesh. Demain, la matinale de Radio Gaucho ne pourra pas faire la pub gratos pour le barbu nourri à la corne de gazelle, engraissé à la graine de couscous-merguez et biberonné aux versets sataniques (ta mère)… Merci Nicolas Demorand de se préoccuper de nos peurs intimes, mais on en a bouffé plus que de raison voici quelque temps du terroriste qui aime à se faire sauter en public…

Heureusement, demain, les réclames radiodiffusées de Radio Gaucho et du Laideur Maximo du Sept-Neuf seront comme à l’habitude des allégories onanistes pour Télérama, ce Penthouse pour professeurs d’obédience socialiste (pléonasme), voire des annonces pour le Festival Universel du Macramé post-moderniste de Saint-Camarade-Sous-Yankélévitch (entrée gratuite mais on vous rackette de cinquante balles pour sortir)… Je vais finir par voter Hollande, moi…

Et le 3 octobre 1972, la deuxième chaîne de l’ORTF programme une série britannique ayant tourné court à domicile, « The Persuaders ». Rebaptisée « Amicalement vôtre » pour l’hexagone, les péripéties de Danny Wilde et Lord Brett Sinclair deviendront un grand succès en France grâce aux dialogues piquants et au doublage follement humoristique dû à Michel Roux et Claude Bertrand, mais grâce aussi à son générique d’ouverture implacable signé John Barry et une formule mêlant habilement charme, humour et action… Le genre de série que l’on regarde avec plaisir le soir, alors que des milliers de fenêtres brillent silencieusement en indiquant que quelqu’un vit là…

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