mercredi 6 mars 2019

Brèves du 06 mars 2019

« L 'enfant qui s'élance au-devant de l'avenir
« A le soleil dans les yeux
« Sans savoir pourtant qu'une page se déchire
« Quand l'enfance dit adieu… »

Le livre de notre enfance se referme définitivement lorsque la dernière page en est enlevée, et que plus aucun souvenir tangible n’est là pour vous replonger avec des délices non dissimulés au sein de nos tendres années, baignées de tartine beurrées saupoudrées de Benco, de Visiteurs du Mercredi sur le Philips 625 lignes couleur du salon, et d’effluves d’orange au sucre…

« L’adieu à l’enfance », outre le titre de cette mélancolique chanson que Colette Deréal chantait en 1972 et qui faisait partie des chansons soumises au comité de sélection interne de l’ORTF pour le Grand Prix Eurovision de la Chanson, était le générique d’une série télévisée bien oubliée, « Le manège de Port Barcarès ».

Et le manège de nos souvenirs tourna tel une centrifugeuse survitaminée ces jours derniers, nous obligeant à des adieux à l’enfance parfois aussi inattendus qu’impromptus et blessants…

Le Père Bon Dieu doit aimer la bonne musique, puisqu’il ne rappelle ces temps derniers que des musicos qui touchaient leur bille question partition… Après Mark Hollis (eh oui, c’est décidément « such a shame ») et André Prévin, c’est au tour du chanteur de Prodigy de replier son pébroque à quarante-neuf ans. Autant dire qu’André Rieu, Richard Clayderman et Pascal Obispo risquent de finir centenaire si la bouillie musicale de leurs créations ne les rend pas complétement dingues d’ici-là…

Une page de déchirée encore sur l’album de notre enfance et de notre adolescence avec le départ de Med Hondo. Son nom ne vous dira certainement rien, mais cet acteur spécialisé dans le doublage était notamment la voix française d’Eddie Murphy, le flic de Beverly Hills, qui du coup a le sifflet coupé…

Et on arrache encore une page, avec la mort, des suites de son AVC de Luke Perry, à seulement 52 ans. On a perdu Dylan ! Ce n’est pas le cri du cœur d’une smicarde picarde à cheveux gras qui frisent dans le dos au Lidl de la banlieue de Bouzilhon-les-Tartinettes, en s’apercevant qu’elle a paumé son cadet, la morve au nez et le paquet de gâteaux fourrés à la main, entre le rayon sodas et la banque des plats cuisinés surgelés. C’est le sanglot d’une génération qui voit s’éteindre un de ses phares.

On a perdu Dylan Mc Kay ! Le fantasme prépubère des jeunes filles qui couinaient comme une vieille porte aux gonds mal graissés dès qu’il s’encadrait dans le petit écran cathodique, l’exemple ultime de la coolitude pour les garçons qui essayaient tous de se coiffer comme lui mais ressemblaient au mieux à des plats accidentés de spaghettis trop huilés…

On a perdu Luke Perry ! Célèbre pour son rôle de Dylan Mc Kay, et pour pas grand-chose d’autre depuis 1993, il était une figure familière pour les générations des années 90, comme le furent Coluche dans les années 70, Raymond Souplex dans les années 60, et Line Renaud depuis les années 80… Mille huit cent quatre-vingt, entendons-nous bien…

Evidemment, on en a fait des tonnes suite à son décès brutal, mais n’en auriez-vous pas fait autant lorsque vous apprîtes le départ définitif de Ploom la chenille ?

Et on déchire une page supplémentaire avec la mort de Katherine Helmond, 89 ans, qui incarna l’inoubliable Mona Robinson dans la sitcom « Madame est servie », autre pierre angulaire des eighties. Avouez, on a tous rêvé un jour d’avoir une grand-mère comme elle, hein ?

Sinon, le reste de l’actualité est d’une platitude comparable à la poitrine de Jane Birkin… Pas le moindre attentat sanglant revendiqué par les enturbanés, pas un seul accident de la route spectaculaire, pas de révélations croustillantes sur les soirées privées de Benalla chez le Président…

Tout juste arrivera-t-on à repêcher de ce bouillon fadasse la libération conditionnelle au Japon de l’ex-patron de Renault, Carlos Ghosn, qui pourra continuer à faire ses Ghosneries à l’air libre. Oui, je sais, c’est nippon ni mauvais, mais que voulez-vous, j’arrive à pied de la Chine, alors…

Eux, ils risquent d’en chier des ronds de chapeaux, si la demande onusienne se confirme. Alors que certaines situations dans le monde nécessiteraient que l’organisation mondiale tape du poing sur la table, l’ONU va diligenter une enquête sur un prétendu « usage excessif de la force » contre les Gilets Jaunes… Dites, on est venu leur chercher des poux dans la moumoutte, aux chinetocs sur la Place Tienanmen ; on leur a demandé des comptes, aux russkofs lors de leur nettoyage par le vide tchétchène ?

Pour le moment, la France a plus la tête tournée vers le Maghreb, et plus particulièrement l’Algérie, où le Président Bouteflika vient d’annoncer, depuis sa résidence d’hiver à Genève, sa candidature à un cinquième mandat présidentiel. Il faut dire que son fauteuil roulant est en plaine forme, on lui a rechapé les pneus à l’automne… Soyons au rendez-vous de l’histoire ! L’Algérie vit un moment de la plus haute impotence…

N’empêche que cela donne moults remords à Bernadette Chirac… Si elle habitait Alger, son mari en serait à son cinquième mandat…

Et cela donne des idées à notre Président en couches-culottes (à cause de son jeune âge, pas à cause de la merguez de Benalla…), qui tente par tous les moyens de grapiller à nouveau quelques points de satisfaction sondagière. Maintenant qu’il a obtenu les ralliements de Juppé et de Raffarin, Manu fait du neuf avec des vieux…

Et le 6 mars 1956, la Régie Nationale Renault présente la Dauphine, jolie petite voiture adepte du tout-à-l’arrière, qui avait néanmoins le défaut de tirer tout droit dans les virages… 

L’image contient peut-être : voiture et plein air

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