Bien,
j’ai eurovisionné ! Je me suis fadé les 41 alcoolats musicaux prétendument
originaux qui formeront les candidats du Concours Eurovision de la Chanson 2019…
Je
précise que c’est une écoute à l’aveugle, comme il y a parfois des visions
muettes…
L’interprète,
la scénographie, la chorégraphie et l’interprétation en live peuvent évidemment
influencer la perception de la chanson…
Allez,
place à la chanson !
Albanie :
L’albaniaise verse à fond dans l’ethnique (ta mère) qui lasse passé quinze
secondes d’écoute avec des psalmodiations pénibles sur un fond musical qui veut
faire moderne. On regarde impatiemment sa montre en priant que ça se finisse au
plus vite…
Arménie :
Une soupe interchangeable vocalisée à fond de glotte par ce que j’imagine bien
être une gueularde à nichons. Un début façon rap qui s’achemine vers la balade
sirupeuse qui t’arrache les tympans tant la demoiselle veut imiter la corne de
brume…
Australie :
Et dire que ce pays nous paraissait prometteur de chansons carrées, bien
ficelées et tenant la route… Il envoie au casse-pipe un titre patchwork qui ne
ressemble à rien au final, avec les pseudo-vocalises de diva de Prisunic qui
promettent un visuel des plus ridicules. Aucune gravité, mais ça ne décolle pas
pour autant…
Autriche :Une
berceuse pas si désagréable que ça, miaulée avec le filet de voix d’un Etienne
Daho femelle (pléonasme), mais qui laisse sur la longueur une désagréable
impression d’inachevé. Ça ne décolle vraiment jamais, alors qu’on s’y attend à
tout moment. A moins que Paenda n’ait déjà atteint ses limites…
Azerbaïdjan :
Le clip confirme que le monsieur est à l’aise sous l’eau, et apparemment aussi
devant un micro. Un morceau formaté eurovision, qui peine à se démarquer de la
masse et qu’on oublie une fois écouté. Et ça, c’est hélas la vérité.
Bélarus :
Encore un machin débité en anglais scolaire et phonétique qui aurait de vagues
réminiscences avec le Fuego de l’an passé, mais en moins bon (c’est vous dire
si le niveau des bas). Quand on n’a rien à dire, on le répète en espérant qu’au
final on « like it ». Loupé !
Belgique :
Décidément, la Belgique confirme son profil de pays pédophile. Après la
victoire de la prépubère niaiseuse en 1986, et le bon résultat de Loïc Nottet,
Eliot et sa voix de minet à peine déniaisé (il va se rattraper lors de la
semaine Eurovision) proposent un titre actuel qui n’implose pas d’originalité
mais se détache de la masse informe de la bouillie eurovisuelle.
Croatie :
Roko (et ses frères) nous beurre la raie avec ses rêves d’amour en gueulant un
machin daté, pompeux et ronronnant qui n’aurait pas démérité en 1995… J’ai vu
par accident le costume de scène… Fallait oser un truc pareil, digne d’une revue
démodée de Zizi Jeanmaire au Casino de Paris en 1970…
Chypre :
Au moins, le titre annonce la couleur… Un copié-collé de « Fuego »
qui n’essaie même pas de se voiler la face avec des ajustements qui ne trompent
personne. On ne peut pas les blâmer de resservir la même guimauve pour espérer
engranger un bon résultat, mais là, c’est lourdaud, pataud, indigeste… Bref,
fast forward !
République
Tchèque : Alors qu’on s’attend à une bouse façon « Aven
Romale », on est agréablement surpris par un morceau tendance rnb, qui
groove sympatochement en louchant vers les années 90. C’est pas renversant mais
c’est sans prétentions, frais, et ça se détache du reste.
Danemark :
Dépouillé, limite voix et quelques instruments pour donner du rythme. Un
crescendo agréable, un tempo folk, une voix sans chichis et la bonne surprise
d’un medley linguistique au final. J’aime bien ! (il était temps de
trouver quelque chose de potable)
Estonie :
Un morceau pop calibré à la suédoise et programmé pour plaire au plus grand
nombre. C’est sans bavure, entraînant, sans beaucoup d’âme à la seule écoute,
mais c’est efficace. Et la voix légèrement voilée de Victor Crone n’est pas
désagréable.
Finlande :
Longtemps brocardée pour ses choix simplistes, puis carrément osés, la Finlande
opère un mix cette année avec Darude et un titre électro inhabituel dans les
contrées eurovisuelles mais tellement entendu qu’il perd tout piment. Sans
parler de la prononciation particulière du titre, un « Louquou-whey »
bidonnant…
France :
C’est dingue comme les arrangements de studio et un mixage habile peuvent faire
passer une soupe indigeste pour un morceau presque acceptable. Notre Merguez du
Bled favorite chanterait presque bien… C’est un « Roi » qui nous fait
adorer la République tellement c’est rempli jusqu’à l’écœurement de clichés
éculés (Bilal lui rajoute toujours un « n »).
Géorgie :
Encore un truc mal foutu qui part de n’importe où pour arriver nulle part. Il
ne suffit pas d’avoir une voix rugueuse peaufinée à la clope sans filtre et à
l’alcool fort pour séduire. Trois minutes pénibles, et il est fortement
prévisible qu’on ne dira pas à Oto « en voiture Simone »…
Allemagne :
Avaient-elles besoin de se mettre à deux pour chanter une telle mièvrerie qui
risque fort de truster une fois encore le bas du classement ? C’est au
niveau d’une rengaine pour pré-ado boutonneuse qui se goinfre d’Oréos et ça
veut faire genre…
Grèce :
C’est Katherine ou Eartha Kitt imitant Donald Duck qui chante ? C’est
pompeux, putassier, répétitif et franchement pas convaincant. A ce train-là, va
falloir penser à décongeler Marinella pour quelque chose de vaguement grec…
Hongrie :
Voila un revenant ! Toujours en version originale, et il faut le saluer.
Mais le cirage de pompe s’arrêtera là car c’est paresseux, lancinant et
ennuyeux sur la longueur. La chanson manque de souffle et d’emphase. On dirait une
danse folklorique au ralenti. Papai devrait prendre de la vitamine C…
Islande :
L’Islande tient-elle ses Lordi ? Je ne suis pas loin de le penser. Certes,
c’est loin d’être ma tasse de thé, mais il faut saluer l’effort d’originalité
de cette chanson en V.O., qui ne ressemble à rien de commun dans la compétition
de cette année. J’attends la prestation en live, ça risque d’être mémorable…
Irlande :
Pour certains, la réponse est toujours « 42 », mais pour la verte
Erin, ça devrait être « 22 ». C’est sympa, sans chichis inutiles,
pop-folk, et agréablement chanté. D’accord, c’est plutôt classique, mais c’est
justement ça qui est convaincant.
Israël :
Le pays hôte a parfaitement intégré la leçon de 1978-1979, et a tout fait pour
ne pas risquer un doublé eurovisuel. « Home » est un vieux machin poussiéreux,
démodé, chiant, inutilement grandiloquent et vocalisé par un poissonnier qui
n’a jamais appris la demi-mesure et la nuance…
Italie :
Inclassable ! C’est l’Italie de « I treni di Tozeur », qui
prouve qu’elle est capable de commettre « La mia citta » et aussi
« Non ho l’éta ». « Soldi » est entêtant et se retient
assez bien. Espérons que les jurés en auront pour leur argent.
Lettonie :
Un soporifique puissant qui devrait être remboursé à 200 % par la Sécurité
Sociale. « That night » est parfait pour ronfler en moins de trois
minutes. Et sans effets secondaires, en plus…
Lituanie :
« Run with the lions » tente de se donner des airs de grande épopée
façon « Roi Lion » mais on est en face d’un ersatz de « Sprint
fatigué avec matou ». C’est déjà entendu mille fois et déjà oublié mille
fois. Aucune originalité auditive.
Malte :
Après le « Taboo » de l’année dernière, voila le
« Chameleon » de cette année. Une chose est sure, les maltais sont
champions des photocopies auditives, tant ce truc ressemble à d’autres navets
radiophoniques… Ça fait saigner les tympans à doses homéopathiques.
Moldavie :
Ah, j’avais peur qu’on n’ait pas de grosse balade à voix, tendance dégueulis de
tripes sur le micro. La Moldavie l’a fait, et le résultat n’est pas plus
mauvais qu’à l’habitude pour ce genre de lavement auditif… Mais pas meilleur
non plus…
Monténégro :
La chanson chorale en crescendo habituelle, avec ce qu’il faut de bons
sentiments, d’ululements, et de rythmes fédérateurs. C’est au final pas si
mauvais qu’on pouvait l’espérer, et ça se laisse écouter puisqu’ils font partie
D Mol -à-son…
Pays-Bas :
C’est Anouk avec des couilles ! Duncan fait partager une ambiance, un
monde et un univers musical qu’on épouse sans difficultés. C’est pas à se
coller au plafond, mais c’est plutôt agréable à l’oreille, et nettement mieux
que les bouses bataves de ces dernières années. De là à en faire un favori
indéboulonnable, faut pas déconner non plus…
Macédoine :
La Macédoine ne raconte pas de salades, ni n’en chante cette année… C’est
simple, classique, puissant, convaincant. La voix de la dame est assurée, mais
je crains que sans une mise en scène putassière, la chanson ne passe aux
oubliettes. Un titre dont on peut être fier…
Norvège :
C’est ni bon ni mauvais… C’est juste passe-partout, ça ressemble à la Suède
2000 et ça s’écoute sans penser à mal, et sans donner mal à la tête. On a juste
envie que ça finisse vite, surtout à partir du moment où le marmonnement en
langue indéterminée commence…
Pologne :
Le titre poloniais est le parfait exemple de chanson de girls band teintée de
rythmes traditionnels. C’est niais à souhait, criard mais bizarrement plutôt
entêtant, à notre corps défendant. On se demande si ça finira un jour…
Portugal :
En comparaison, « Playback » fait office de chef d’œuvre ! C’est
tellement décalé que ça en devient foutrement intéressant ! Aucune
musicalité, c’est encore plus mal chanté que du Kendji sous poppers, c’est un
maelstrom de styles et de rythmes… Je n’adhère pas, mais je salue l’originalité
ébouriffante des portos…
Roumanie :
« On a Sunday » mérite bien son nom… C’est paresseux, ça se traîne en
jogging-chaussettes trouées du lit au canapé et retour… C’est interminable et
ça ne décolle à aucun moment… On baille, on regarde les mouches au plafond, on
attend que ça passe et on pense à l’Angleterre…
Russie :
Dites, c’est pour cette bouse soporifique que les fans ont dévalisé les rayons
de sopalin ? Non, sérieux, c’est pour ça ? Pour un « Cri »
qui est d’un clacissisme dangereux mais qui sera évidemment sauvé par une
scénographie à la russe et la tronche de Serguey ? Franchement, on était
en droit d’attendre mieux… Beaucoup mieux !
San
Marin : Dès l’introduction à l’orgue Bontempi et chœurs de pouffiasses, on
s’attend au pire… Et malgré la voix rocailleuse de Serhat et le tempo plutôt
entraînant, on ne reçoit pas le top… Il n’y a que San Marin pour oser un titre
onomatopée en 2019… Dans le même temps, ils ont sélectionné quatre fois
Valentina Monetta…
Serbie :
Du classique, du pas décoiffant, sauf si vous êtes au premier rang près de la
couineuse qui vagit en version originale, seul point positif des trucs qui lui
font pas du bien… Ça laisse indifférent et on attend la fin des trois minutes…
Slovénie :
Encore un titre paresseux avec une chanteuse sans inspiration ni charisme qui
glousse collée au micro sur des rythmes qui se veulent actuels… « Sebi »
n’est pas ennuyeux, non… C’est au-delà de l’ennui…
Espagne :
Un des rares titres réellement rythmés et entrainants, festifs de ce Concours…
D’accord, ça rase la pâquerettes et c’est répétitif, mais c’est en version
originale et ça remue. Et comme dirait l’autre canadien, « j’achète » !
Suède :
Rythmé, sans bavures, calibré au millimètre, entêtant, bref ! Le schlager
suédois comme on l’aime depuis ABBA, mais qui peut lasser à la longue. Titre
efficace et de qualité, avec des chœurs style soul, mais qu’on pourrait avoir
entendu déjà un peu partout. Espérons qu’il n’est pas trop tard pour les
suédois
Suisse :
En écoutant l’orientalisant « She got me », on a peine à croire que c’est
suisse, un pays qui propulsa au concours des vieilleries genre « Peter,
Sue et Marc » ou Michael von der Heide… C’est actuel mais guère original, basé
sur une rythmique répétitive, et affligée de paroles itératives. Heureusement
que l’un des benjamins de la compétition pourra compter sur son physique à faire
flaquer les invertis… Sorti de là…
Royaume-Uni :
Si vous avez eu l’impression de l’avoir déjà entendu un bon millier de fois,
vous aurez raison. C’est du formaté calibré pour faire propre et agréable à l’oreille.
Sorti de ça, c’est le niveau zéro de la création, le néant vocal et la nullité
de la personnalité vocale… Ben forcément, c’est anglais…
Au
final, très peu de coups de cœur, dussé-je même dire aucun, quelques titres qui
me font frissonner positivement, et beaucoup, beaucoup trop de merdes, de
bouses, de mièvreries, de cagades, de nunucheries, pour un Concours qui s’annonce
déjà comme l’un des plus faibles de la décennie…
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