vendredi 15 février 2019

Brèves du 15 février 2019

« Je vous ai apporté des bonbons
« Parce que les fleurs c'est périssable
« Puis les bonbons c'est tellement bon
« Bien que les fleurs soient plus présentables… »

Tu parles, Jacques !

Ça se voit que la Camarde t’a emporté pour d’autres croisières de l’autre côté des Marquises depuis plusieurs lustres et quelques candélabres. Tu ne connais pas le goût des bonbons modernes, habile mélange de colorants artificiels, d’arômes chimiques de synthèse et de sucre génétiquement modifié… Tu ne connais pas l’odeur insipide de ces bonbecs actuels, le goût insapide de ces sucreries décevantes…

Et les fleurs, m’sieur l’abbé Brel ! Les fleurs ! Avez-vous encore souvenance des fières roses qui dardaient leurs épines dans le jardin de tante Marthe, et vous laissaient des estafilades rougeâtres si vous veniez batifoler trop près de leur massif ? Vous ressouvenez-vous des fiers zinnias, des capiteux lys qui embaumaient jusqu’à la nausée le jardin, des majestueux glaïeuls qui trônaient majestueusement sur la table Henri II de la salle à manger dans un vase en cristal ciselé ?

Faites-en une photo mentale, et classez-là précieusement dans le dossier des jolies choses disparues… De nos jours, foin des bouquets champêtres, fi des compositions classiques ! On veut du déstructuré, du furieusement moderne, que ça hurle le hors-norme comme une chansons de Zaz en 78-tours, que ça schlingue le hipster comme un dessous de bras de rugbyman après la troisième mi-temps !

Amusez-vous comme vous le fîtes hier pour la Saint-Valentin afin de vous pointer à la maison avec des fleurs pour que votre partenaire, à défaut de vase, écarte les jambes, à vous enquérir de faire l’emplette d’un bouquet banal, tout simple, classique à en faire chialer Cristina Magnifaïque Cordula.

Vous aurez plus vite fait de trouver le programme perdu des promesses oubliées de Saint-Honoré des vieux Choux-Fleurs ! Et ce serait mieux ainsi, en tous cas pour l’intégrité de votre patrimoine financier.

Vu le prix des fleurs, il vous est apparu évident que pour le fleuriste, le symbole de l’amour n’est pas la colombe, mais le pigeon…

Et vu les tarifs du moindre collier en pacotille véritable qui fait aussi toc que les faux seins de Pamela Anderson, vous auriez mieux fait d’enfiler des nouilles en collier comme vous l’apprîtes naguère…

Et quand je parle d’enfiler des nouilles en collier, je ne parle pas de votre chère et tendre emperlouzée autour du cou…

Et quand le grand Jacques préférait ramener des bonbecs à la pouffiasse qu’il comptait traire sous une porte cochère, c’est certainement parce qu’il avait eu un aperçu des tarifs des menus constellés de cœurs rougeâtres et de roucoulades mièvres à en perdre un œil… Flinguer un demi-SMIC pour un menu à peine amélioré avec quinze euros de supplément parce qu’on aura flanqué des cœurs roses sur le steak-frites, trucider son PEL pour s’offrir un kir royal préparé au mousseux tiède et à la crème de cassis rance, s’arracher un rein pour prétendre à une coupette de champagne tiédasse… Toute la magie du 14-février !

Tout ça pour finir par tenter le simulacre de la reproduction sous la couette Casimir à deux plombes du mat’, avec les voisins qui ronchonnent à cause des bruits de sommier et bobonne qui se plaint du champagne. Le moment idéal pour lui proposer de l’aspirine en suppositoire…

Et si en plus, vous découvrez au cours de la soirée que Madame ou Monsieur a une fâcheuse tendance à aller dérouler du câble ailleurs que dans votre slip… Autant vous dire que vous risquez fort de vous la mettre derrière l’oreille aux fins de vous la fumer un peu plus tard…

Rassurez-vous ! Si vous vous êtes gaufrés hier soir à cause d’une braguette récalcitrante, d’une alcoolémie qui ferait rougir d’envie celle de Bukowski à Apostrophes, de coquette récalcitrante parce que récurer du four à lasagnes de vieille rombière défraîchie qui ferait passer la trisaïeule de Dalida pour une rosière à peine déniaisée, ça va un moment…

Rassurez-vous ! Vous pouvez toujours vous rattraper à l’oral, vu qu’aujourd’hui nous fêtons la Saint Claude…

Pour le reste, je crains qu’hélas il n’y ait rien de récupérable dans cette actualité désespérante de nouvelles anxiogènes, de scoops inquiétants et d’infos décourageantes…

Entre les gilets jaunes dont les têtes pensantes (cherchez le pléonasme) prennent leur procès comme leur canonisation et vont même jusqu’à assurer que des paramilitaires vont renverser le pouvoir en place (et sinon, l’invasion par des tritons cornus venant de la planète Moulkabozyeux, on essaie de la caler entre le 12 juillet et le 8 octobre ?)…

Entre les révélations sans cesse renouvelées sur Benalla, qui pour passer ainsi au travers des gouttes a décidément un dossier maousse sur les petits travers du Président (genre le costume de Mickey, les bas résille et les cent-vingt-cinq grammes de gruyère râpé), mais qui assure qu’il n’enfoncera personne. En effet, il en a déjà enfoncé un, et on voit où ça l’a mené jusqu’à présent…

Entre Benalla qui au gré des interviews se remplit les fouilles après s’être vidé les couilles et Juppé qui balance sa larmiche en quittant la Mairie de Bordeaux et ses légendaires cannelés… Faut dire que c’est nettement meilleur que les flans du Conseil Constitutionnel…

Entre les actes antisémites qui se multiplient et qui donnent une insupportable odeur de vert-de-gris, de chambre-à-gaz et d’années 30 à cette fin de décennie, et des choix contestés et parfois contestables concernant les artistes qui iront au casse-pipe (et parfois au fume-pipe) à l’Eurovision…

Le jamborée annuel de la canzonetta paneuropéenne démodée, putassière ou outrageusement racoleuse (et parfois même les trois à la fois) aura lieu en Israël, un pays pas toujours réputé pour sa largeur d’esprit question galipettes dans le slip entre représentants du même sexe. Et on va y envoyer une merguez du bled à perruque peroxydée hexagonale, un italo-egyptien qui ne crache pas sur les cannelonni à la crème… On chercherait le désagrément qu’on ne ferait pas autrement…

Et dans le même temps, le Melodifestivalen suédois propose comme entracte une pastiche des gagnants israéliens du Concours, avec Sarah Dawn Finner incarnant une Netta à peine moins grosse mais nettement plus raffinée (y a pas grand effort à faire) et Éric Saade le « Popular » suédois de 2011 qui tortille du cul en justaucorps moulebite intégral en Dana International qui chanterait juste (enfin, moins faux)…

D’accord, nous, on a un Roi de la pédale… Sauf que c’est pas du second degré…

Et le 15 février 1950 a lieu aux Etats-Unis la première de « Cendrillon », un des classiques de Walt Disney. On aurait tant besoin de le revoir, histoire de retrouver un peu de cette candeur cucul, de cette spontanéité fraîche et de cette ingénuité primesautière qui manque si cruellement à notre époque délétère… 

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