Si je n’étais point tenu à une élémentaire
respectabilité de bon ton, je pense que je roulerais des patins de voyou option
« auscultation des amygdales » à notre Premier Sinistre, le grand
Doudou…
Non, chers amis, je n’ai pas abusé de substances
illicites ou légales qui d’une manière ou d’une autre m’amèneraient à voir des
éléphants roses en tutu court danser le Lac des Cygnes sur un remix des
« Rois Mages » ou à trouver un charme mégabandant à Charlotte
Jullian…
Alors quoi ? Aurais-je pété un câble,
yoyoterais-je de la charpente ou ramollirais-je du cortex ? N’ayant pour
le moment aucune velléité de me présenter à une émission de téléréalité, je
conserve et mon cerveau et les neurones qui y sont attachés…
Et je confirme que je serais prêt à en rouler une bien
baveuse au Premier Ministre pour sa future Loi Anti-Casseurs, énième ectoplasme
gouvernemental pour tenter de surnager dans l’infernal gourbi des givrés
jaunes.
Exit les casseurs qui se servent des givrés jaunes
pour saccager gratuitement et les faire passer pour encore plus cons qu’ils ne
sont déjà (faut dire qu’à ce niveau-là, ça relève de l’exploit intergalactique) !
Mais l’on pourra à l’avenir se débarrasser de tous les nuisibles, fâcheux et
autre brise-burnes qui volètent autour de nous comme des mouches à merde sur un
steak avarié…
Adieu les casseurs d’ambiance qui vous meuglent des
chansons de salle de garde au moment du magnificat dans une messe très guindée…
Adios les casseurs de soirée qui critiquent tout et le reste dès l’apéro et
finissent en flinguant le gâteau qui aurait bander de jalousie Cyril Lignac et
son brushing à la Lesieur… Auf wiederseh’n les casseurs de noisettes qui vous
tiennent la jambe trois plombes au téléphone pour vous parler de leurs amours,
de leurs amis, de leurs emmerdes, ce dont vous vous contrecognez avec la
dernière des énergies… Arrivederci les casseurs de tympans qui beuglent du Zaz
pastichant Georgette Lemaire avec la voix de Barry White enroué… Ciao ciao les
casseurs de la littérature française de grande classe et de haute tenue qui s’imaginent
que pisser de la copie pour déblatérer sur leurs phlébite galopante ou leur
libido qui en rabattrait à Rocco Siffredi fait d’eux les nouveaux Ronsard ou
les Beaumarchais des temps nouveaux… Beannachd les casseurs du style parisien
si recherché et pimpant qui s’attifent comme des sapins de noël accidentés qui
exploseraient la rétine de daltoniens aveugles parce que c’est so tendance…
Pas possibles, ces pétasses harnachées de guenilles
bigarrées ont pété les miroirs de chez elles, ou bien elles ont paumé la clé de
leurs placards ?
Allez, un effort, ouvrez vos placards pour vous rendre
compte que, non, décidément non, on n’a plus rien à se mettre de potable, qu’on
ressemble à une Léonarda relookée par Emmaüs avec ces vêtements qui vous ont
couté un bras et des fâcheries à répétition avec votre banquier et qu’il est
urgent, nécessaire, vital de faire chauffer à blanc la carte bleue dans les
plus brefs délais. Et ça tombe bien, demain, c’est le début des soldes !
Précipitez-vous dans les grands magasins au plus vite…
Ne serait-ce que pour le spectacle… Allez voir ces hystériques fourrager
furieusement sur les portiques comme si leur vie en dépendait ; ces
dingues du shopping qui emportent la moitié du magasin dans des cabines
d’essayage transformées en champ de bataille ; ces accros de la remise qui
se précipitent sur des articles prétendument en fin de stock mais disponibles
en 12 tailles, 8 coloris, 3 largeurs et 4 longueurs ; ces pétasses emperlouzées
en jupe plissé-soleil bleu-marine qui minaudent devant des sous-vêtements
affriolants alors qu’elles n’osent pas abandonner le col Claudine et les Sloggi
taille haute couleur bas à varices ; ces boudins maquillées comme des
38-tonnes volés qui rêvent de tenues à la Céline Dion alors qu’elles
ressemblent à Montserrat Caballé revue par Botero ; ces asperges
filiformes au regard d’endive trop cuite qui préfèreraient se faire enlever une
côte plutôt que de devoir acheter une taille 36…
Régalez-vous de ces parfaites illuminées, qui, même
avec la pire des crèves, un lumbago, un pied bot et une diarrhée aigüe,
n’auraient pour rien au monde manqué l’ouverture des soldes… Quel plaisir, nom
de Dieu, de se faire piétiner les godasses par des hordes de mémères en pamoison
dans une boutique regorgeant de rabais avantageux uniquement pour le
commerçant… Quel nirvana, in the name of Allah, de batailler le bout de gras
avec une saucisse dégoulinante de vulgarité et de bourrelets made in Coca Cola…
C’est quasiment jouissif, en nombre de Yahve, de voir Tante Marthe se démener
pour tenter désespérément de carrer son arrière-train dans un slimmy
ultra-tight taille 36 alors qu’elle ne rentre au bas mot que dans du 44
rectifié avec l’aide d’un chausse-pied et d’un demi-litre de vaseline…
Franchement, n’est-ce le panard le plus intégral de se
les faire piétiner par des excités de la carte bleue, de se faire bousculer
dans des allées bondées par des blaireaux qui se sont exemptés de douches
depuis huit jours ou qui se sont renversé sur le museau la moitié de la
bouteille de Drakkar Noir ?
Quoi de plus excitant que de contempler ces pauvres
cadrillons à scooter prêts à sucer de la queue par paquets de douze pour se
payer le dernier costume moulebite de chez CK, ou ces prétentieux prêts à
bouffer des pâtes à l’eau 365 jours par an pour porter de la racine des
implants jusqu’aux orteils pédicurés des marques, des marques, rien que des
marques ?
Les soldes, c’est ça aussi… Ce sont les gros ploucs
qui vont bouffer le carton de la boite des coquillettes pendant deux mois mais
qui auront le dernier téléviseur à la mode de 175 cm de diagonale qui leur
mettra les yeux comme Marisol Lapinou Touraine sous exta… Ce sont les
pouffiasses botoxées façon Julie Piétri qui vont minauder entre la ballerine
Louboutin à deux cent plaques soldées et la bottine façon SM de douze
centimètres de talons, qui leur promet démarche de drag-queen bourrée et
entorse au bout de dix mètres…
Allez, profitez-en, faites-vous plaisir, mais sans
aggraver votre découvert écarlate, ce qui vous contraindrait à pratiquer à
votre banquier des actes que la morale réprouve mais que le slip approuve…
Bon, les soldes ont ça d’enquiquinant, c’est que
lorsque Bobonne s’est décidée d’aller faire les boutiques, vous vous en collez
au minimum pour deux plombes de poireautage entre chaque magasin, avec la ferme
assurance que vous n’échapperez à AUCUNE des grandes enseignes d’habillement
féminin… C’est visuellement pénible de voir des pétasses de cité gorgées de
paquets et de chewing-gum remâché habillées avec leurs soldes de la
veille : tee-shirt bariolé rose fluo, blouson de fourrure rose tout aussi
flashy, leggings rayées en bayadère orange et minijupe en léopard brillant…
Car en ces périodes de soldes, principalement dans le
domaine de l’habillement, une race pullule dans les rues de la capitale, à un
point tel qu’il faudrait presque se munir de tapettes à mouches, des gousses
d’ail, d’insecticide puissant, voire de disques de bonne musique pour les
effrayer…
Mais qui ? Qui, me demanderez-vous avec les
pupilles vrillées en point d’interrogation inquisiteur et un trémolo dans la
voix qui n’est pas sans rappeler le vibrato after-apéro de Véronique Sanson…
Mais… Les foldingues du falbala de la chose eurovisuelle !
Les foldingues du falbala de la chose eurovisuelle se
portent beaucoup ces derniers temps, enfin, il serait plus judicieux de dire
qu’ils s’enfilent… Entre eux bien souvent, et c’est heureux, parce que vous
faire tambouriner la porte arrière jusqu’aux amygdales en chantant « Man
gewöhnt sich so schnell an das schöne » (chanson teutonne du Concours
1964) sans vous retrouver avec coquette de la taille d’un cheveu d’ange, je
n’en connais pas suffisamment place des Vosges et alentours qui seraient
capables de relever le défi…
Les foldingues du falbala de la chose eurovisuelle
frétillent comme dans une vraie volière et se ruinent un string à douze boules
l’unité dès qu’ils aperçoivent à la télé un ancien candidat slovène ayant
échoué au tour préliminaire de qualification pour les quarts de finales de la
sélection nationale monténégrine de 2009…
Les foldingues du falbala de la chose eurovisuelle
perdent les durits dès que les meetings entre fans de différents pays
s’organisent, en se disant à grands renforts de contre-uts qu’il était grand
temps de causer Eurovision et de s’aérer le corridor à lentilles, et que ce
cher Gunther allait y remédier en les pilonnant avec sa grosse Bertha…
Les foldingues du falbala de la chose eurovisuelle
sont apparemment les transfuges actuels des eurofans, des amateurs du Concours
Eurovision, tels qu’on avait l’habitude de les rencontrer et les fréquenter, le
dos au mur ou pas, il y a une vingtaine d’années… La théorie de l’évolution
n’est pas une bonne chose, croyez-moi !
Et
pour vous en convaincre, jetez un œil sur les réseaux sociaux à l’approche de
la première demi-finale des éliminatoires français… Un battage médiatique autour
de Bilal Trucmachinbidule avec sa chanson « Roi » qui serait l’ultra-super-méga-favori
pour représenter la France à Tel-Aviv en mai prochain… Après l’israélienne qui
fait la poule, un français qui fait la folle…
Décidément,
rien que des drôles de dames, à l’instar de celles qui, avec leurs brushings
seventies, leurs chemisiers cintrés et leurs pantalons pattes d’éph’ débarquèrent
sur les écrans français d’Antenne 2 le 8 janvier 1978. Pour le remake actuel
des « Drôles de dames », on pourrait envisager Vincent McDoom, Christophe
Beaugrand et William Carnimola…
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