jeudi 3 janvier 2019

Brèves du 03 Janvier 2019

Comme j’aimerais retrouver un jour sur des ondes qui ne seront plus ni courtes ni longues mais uniquement de fréquence modulée, les glorieuses pages de la réclame parlée, ces saynètes souvent jouées en direct par les animateurs pour des produits dont l’absolue inutilité devait être rendue positivement indispensable aux ménagères de moins de cinquante ans !

Réentendre le cousin Bibi vanter sur Europe n° 1 les mérites de la Végétaline pour des frites si peu grasses qu’on pourrait presque en manger par plaisir ; écouter à nouveau les publicités pour la Boldoflorine, les yaourts de la Roche aux Fées…

Et comme j’aimerai vous en faire une… « Pour mes chroniques, je ne passe rien à la casserole sans utiliser des larges rasades d’huile de tournesol Fruidor ! Ainsi, grâce à l’incomparable légèreté de l’huile Fruidor, mes chroniques sont légères, légères, légères… »

Question crédibilité, c’est du même niveau qu’un condidat à la députation (c’est très correct, même si les dépités sont souvent des fils de pute) qui vous promet la baisse des impôts de sa circonscription, une remise gracieuse de la taxe d’ordures ménagères sur cinq ans et une caisse de champagne millésimée… Question légèreté, c’est à peu près la même chose que les Peters Sisters et les Weather Girls réunies en tutu sur un câble blindé…

Donnez-moi des ailes, des ballons, un cric, un palan, que sais-je encore ! Soufflez-moi dans la chronique pour faire lever sa pâte, suractivez sa levure et son levain pour faire revivre le célèbre « Vahiné, c’est gonflé » !

J’en ai ras-la-casquette de ces magmas informes façon galettes chaudes à la M'âme Lisa Douglas des Arpents Verts qui vous plombent l’esprit comme un couscous de porc aux ignames frits dans la graisse de phoque !

Je veux de la chronique légère comme de la pâte à choux sur des rivières de chantilly mousseuse, qui vous humectent le larynx d’une ambroisie nectariale quasi-olympienne et déclenchent un orgasme irrépressible du cervelet, de l’hypothalamus et du tegmentum mésencéphalique.

Je réclame irréfragablement de la conversation virevoltante, piquante et pimentée avec M'âme Jeanssen, Guy-Louis ou Marie-B. ; j’ai le besoin incoercible de babillages en alexandrins, truffés d’acrostiches en vers parfaits sans hiatus, avec césure à l’hémistiche !

Et pourtant, je le sais, les chroniques, c’est comme le livre sacré musulman : un coup bon, un coup pas bon ; un coup on accroche, un coup on décroche… Le Coran alternatif, quoi…

Des réparties qui sentent souvent le rance, comme la blouse en rhovyl mercerisé de M'âme Jeanssen, des horreurs trop grosses comme le contenu du moulebite de Tom Daley, des bêtises aussi vides que la boîte crânienne de nos connasses en short, et des saillies aussi canines qu’un Sarkozy en campagne.

Des chroniques qui ne seraient rien sans les inévitables commentaires, constituant la pierre angulaire, la clé de voûte, le grain de sable qui dérèglerait tout le sablier et distillés par un auditoire parfois pléthorique, parfois confidentiel, mais en toutes circonstances présent pour pointer ce qui le fait bidonner, l’indispose, le barbe, le rase, ou l’horripile.

Ce qui l’horripile, ce sont ces imperfections coupables et souvent réitérées, mais qu’importe, en vérité ; la perfection n’est pas de ce monde, et jamais je n’ai prétendu venir d’ailleurs. J’écris, je compose, je pisse la copie avec quelques fois des redites mais avec la féroce envie de continuer, encore et toujours, à dire ma révolte, à faire entendre mon indignation, à partager mes peines et mes joies, à railler l’actualité sévère, grave ou gâtifiante.

Les mots, ma seule véritable drogue dure qui dure à la dure, les mots qui savent être joyeux, incisifs, coupants voire blessants mais qu’on jouit à employer quotidiennement, qu’on en ait à sa disposition dix mille deux millions ou juste deux cents…

Alors, tant pis ! Mille fois plutôt qu’une je continuerai à coucher sur le papier numérique par ma plume de clavier les mots, les phrases, les paragraphes qui me font du bien. Cette année encore, je vous donnerai rendez-vous quasi-quotidiennement pour ces brèves de presque, ces chroniques de presque rien sur presque tout.

Et comme ça, ça sera fait et l’on aura pas à y revenir, merci à toi, toi, et puis toi aussi, même que j’en ai limite pas envie à cause de tes commentaires vilains-pas gentils… C’est parfois avec des volées d’orties fraîches qu’on avance en chantant plus fort, plus juste et plus intelligemment…

Et pour l’anniversaire du jour, pas besoin de le grossir mille fois, même s’il tient plus du modèle échantillon de poche que du Harlem Globe Trotter. C’est le 3 janvier 1980 que nait Willy Rovelli, la Voix de son mètre, un concentré d’énergie et d’humour qui officie partout et même ailleurs, et qui régale les candidats de Fort Boyard de sa tambouille imbouffable, imitée de la cuisine anglaise. Petit, mais costaud… Puisse-t-on en dire autant de ces bafouilles que je vous offre, encore une fois…

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