Comme
j’aimerais retrouver un jour sur des ondes qui ne seront plus ni courtes ni
longues mais uniquement de fréquence modulée, les glorieuses pages de la
réclame parlée, ces saynètes souvent jouées en direct par les animateurs pour des
produits dont l’absolue inutilité devait être rendue positivement indispensable
aux ménagères de moins de cinquante ans !
Réentendre
le cousin Bibi vanter sur Europe n° 1 les mérites de la Végétaline pour des
frites si peu grasses qu’on pourrait presque en manger par plaisir ;
écouter à nouveau les publicités pour la Boldoflorine, les yaourts de la Roche
aux Fées…
Et comme
j’aimerai vous en faire une… « Pour mes chroniques, je ne passe rien à la
casserole sans utiliser des larges rasades d’huile de tournesol Fruidor !
Ainsi, grâce à l’incomparable légèreté de l’huile Fruidor, mes chroniques sont
légères, légères, légères… »
Question
crédibilité, c’est du même niveau qu’un condidat à la députation (c’est très
correct, même si les dépités sont souvent des fils de pute) qui vous promet la baisse
des impôts de sa circonscription, une remise gracieuse de la taxe d’ordures
ménagères sur cinq ans et une caisse de champagne millésimée… Question
légèreté, c’est à peu près la même chose que les Peters Sisters et les Weather
Girls réunies en tutu sur un câble blindé…
Donnez-moi
des ailes, des ballons, un cric, un palan, que sais-je encore !
Soufflez-moi dans la chronique pour faire lever sa pâte, suractivez sa levure
et son levain pour faire revivre le célèbre « Vahiné, c’est
gonflé » !
J’en ai
ras-la-casquette de ces magmas informes façon galettes chaudes à la M'âme Lisa
Douglas des Arpents Verts qui vous plombent l’esprit comme un couscous de porc
aux ignames frits dans la graisse de phoque !
Je veux de
la chronique légère comme de la pâte à choux sur des rivières de chantilly
mousseuse, qui vous humectent le larynx d’une ambroisie nectariale
quasi-olympienne et déclenchent un orgasme irrépressible du cervelet, de
l’hypothalamus et du tegmentum mésencéphalique.
Je réclame irréfragablement
de la conversation virevoltante, piquante et pimentée avec M'âme Jeanssen,
Guy-Louis ou Marie-B. ; j’ai le besoin incoercible de babillages en
alexandrins, truffés d’acrostiches en vers parfaits sans hiatus, avec césure à
l’hémistiche !
Et pourtant,
je le sais, les chroniques, c’est comme le livre sacré musulman : un coup
bon, un coup pas bon ; un coup on accroche, un coup on décroche… Le Coran
alternatif, quoi…
Des
réparties qui sentent souvent le rance, comme la blouse en rhovyl mercerisé de
M'âme Jeanssen, des horreurs trop grosses comme le contenu du moulebite de Tom
Daley, des bêtises aussi vides que la boîte crânienne de nos connasses en
short, et des saillies aussi canines qu’un Sarkozy en campagne.
Des
chroniques qui ne seraient rien sans les inévitables commentaires, constituant la
pierre angulaire, la clé de voûte, le grain de sable qui dérèglerait tout le
sablier et distillés par un auditoire parfois pléthorique, parfois
confidentiel, mais en toutes circonstances présent pour pointer ce qui le fait
bidonner, l’indispose, le barbe, le rase, ou l’horripile.
Ce qui l’horripile,
ce sont ces imperfections coupables et souvent réitérées, mais qu’importe, en
vérité ; la perfection n’est pas de ce monde, et jamais je n’ai prétendu
venir d’ailleurs. J’écris, je compose, je pisse la copie avec quelques fois des
redites mais avec la féroce envie de continuer, encore et toujours, à dire ma
révolte, à faire entendre mon indignation, à partager mes peines et mes joies,
à railler l’actualité sévère, grave ou gâtifiante.
Les mots, ma
seule véritable drogue dure qui dure à la dure, les mots qui savent être
joyeux, incisifs, coupants voire blessants mais qu’on jouit à employer
quotidiennement, qu’on en ait à sa disposition dix mille deux millions ou juste
deux cents…
Alors, tant
pis ! Mille fois plutôt qu’une je continuerai à coucher sur le papier
numérique par ma plume de clavier les mots, les phrases, les paragraphes qui me
font du bien. Cette année encore, je vous donnerai rendez-vous quasi-quotidiennement
pour ces brèves de presque, ces chroniques de presque rien sur presque tout.
Et comme ça,
ça sera fait et l’on aura pas à y revenir, merci à toi, toi, et puis toi aussi,
même que j’en ai limite pas envie à cause de tes commentaires vilains-pas
gentils… C’est parfois avec des volées d’orties fraîches qu’on avance en
chantant plus fort, plus juste et plus intelligemment…
Et pour
l’anniversaire du jour, pas besoin de le grossir mille fois, même s’il tient
plus du modèle échantillon de poche que du Harlem Globe Trotter. C’est le 3
janvier 1980 que nait Willy Rovelli, la Voix de son mètre, un concentré
d’énergie et d’humour qui officie partout et même ailleurs, et qui régale les
candidats de Fort Boyard de sa tambouille imbouffable, imitée de la cuisine
anglaise. Petit, mais costaud… Puisse-t-on en dire autant de ces bafouilles que
je vous offre, encore une fois…
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