mardi 2 octobre 2018

Brèves du 02 Octobre 2018

« Emmenez-moi au bout du cimetière,
« Emmenez-moi au pays des cercueils
« Il me semble que vos prières
« Seront moins pénibles en grand deuil… »

Je serais chanteur à texte, encensé par la critique, adulé du public, né dans la première moitié du vingtième siècle et un poil patraque depuis quelques jours ; je me ferais faire fissa un de ces checkups complètement intégraux et intégralement complets qui font passer ceux, bihebdomadaires, de certains animateurs dominicaux à canapé rouges pour de simples visites de contrôles lors des Trois Jours…

Le Père Dieu doit avoir des envies de surprise-partie dans les nuages, puisque depuis les prémices de l’année, c’est une véritable rafle chez les chanteurs et chanteuses de qualité : Higelin, Rose Laurens, Maurane, Marc Ogeret, Rachid Taha, Aretha Franklin, Djamel Allam, Patrick Font, France Gall, Lys Assia…

Bon d’accord, y a aussi eu Corbier et Edu del Prado, mais sinon comment voudriez-vous croire en Dieu s’il ne se récupérait que les bons chanteurs, le vieux barbu ?

Alors qu’on se remettait à peine de la disparition de notre Jojo national (avec l’écœurant déballage successoral), v’la t’y pas que le Charlie international passe lui aussi l’arme à gauche, sans crier gare…

Charles Aznavour est parti, certains diront qu’avec sa taille, on ne s’en apercevra pas véritablement… Et pourtant… Et pourtant…

Le temps, le temps et rien d’autre pourra peut-être nous empêcher de mourir d’aimer ces mélodies ciselées, simples mais percutantes, ces textes modelés dans un français aujourd’hui désuet mais qui prend aux tripes. Désormais, on ne nous verra plus ensemble, et oui, décidément oui, que c’est triste Venise au temps des amours mortes…

C’était un cabotin, mais pour faire une jam, sur ma vie, il faut savoir apprécier la bohème que le grand Charles savait décrire avec précision.

Charles Aznavour, c’était l’empereur du frisson, le pape du « tais-toi tu m’affoles », le roi du « Chérie graffigne-moi », le kaiser de la petite mort… Il fut un Ambassadeur de Transes extraordinaire et Président Directeur Général d’une société anonyme à responsabilité tout à fait limitée… Inextinguible descripteur des sentiments amoureux transis, fatigués ou carrément refroidis, comme les douches froides qu’il subit au début de sa carrière, ce qui lui conféra cet enrouement légendaire…

Enrouement légendaire qui se transposa en engouement populaire et Charles devint for me, formidable à condition d’aimer Paris au mois de Mai… Ce grand petit homme fut aussi précurseur dans le domaine de la normalisation des foldingues et autres hystériques du falbalas avec « Comme ils disent » à une époque à l’homosexualité était punie pénalement.

Mais maintenant, « je suis un homme haut, comme ils disent »… Oui, Charles, on va vous y emmener aux pays des merveilles, là où la misère est moins pénible au soleil et où nous nous reverrons un jour ou l’autre.

Aznavour parti, c’est la fin d’un prénom qui eut d’illustres prédécesseurs : Charles Bukowski, Charles Baudelaire, Charles De Gaulle… Et aujourd’hui, il ne nous reste plus que Charles Consigny… La fin d’un prénom, en vérité, et un vibrant appel à la légalisation de l’euthanasie.

Sans lui, vraiment, que c’est triste Venise, désormais…

Sinon, Christophe Maé pète la forme, Maître Gims s’est défoncé le slip, Zaz irradie de santé et d’odeurs sui generis, Kendji Girac s’est refait une french manucure tellement il met d’entrain à gratouiller sa guitare…

Les obsèques seront l’occasion de pronostiquer sur les probables prochaines viandes froides, et de revoir les inamovibles des enterrements : Line Renaud (aussi fraîche que Rainier au lendemain d’un quadruple pontage coronarien sans anesthésie), Renaud (enfin, si l’ambulance arrive à rouler avec les vapeurs alcoolisées ambulantes), Sardou (véritable clone de sa mère avec des couilles), Jean Reno et Arthur (les morpions des funérailles people parce qu’au moins, on les reverra dans Gala)… Et le Highlander du vedettariat actuel, celui qui les enterrera tous : Michel Drucker (d’ailleurs, on se demande au train où vont les choses qui viendra, au final, aux obsèques de Drucker…).

Drucker qui va nous resservir son laïus compassé avec larmiche à l’œil assortie et archives usées en véritable Mère Lachaise de la télévision, interviewant sans écouter la réponse les supposés amis du grand Charles. Enfin, ceux qui sont toujours de ce monde, ceux que les sœurs de l’Hospice des Vieux Glands à Yfésouluy ont bien voulus lâcher deux heures, et ceux qui ont un disque à promouvoir.

D’ailleurs, on a entendu des myriades d’inutiles à la radio et à la télé hier, témoignant de l’être exceptionnel qu’était Aznavour. Et parmi eux, Nolwenn Leroy, qui s’y connaît autant en Aznavour que Rovelli s’y connaît en gonzesses…

Après le syndrome France Gall à l’Eurovision, on pourrait parler également de syndrome Piaf pour les viandes froides. En effet, le décès de la Môme avait en 1963 totalement occulté la mort de Cocteau, Madame Jean Marais, survenu le même jour. Et la postérité (ce qui est toujours mieux qu’hériter à la Poste) ne retiendra certainement pas le décès d’Antoine Sfeir, connaisseur pointu de la politique du Moyen-Orient, 70 ans aux babouches usagées, ni celui terriblement prématuré de Marianne Mako, 54 ans aux penalties sifflés, la première journaliste féminine à avoir commenté le foutebale sur TF1.

Puisqu’on parle de morts, des nouvelles de celle qui paraît toujours revenir d’outre-tombe lors de ses rares apparitions télévisées (faut dire que le maquillage Ripolin façon Famille Addams et les filtres caméras, ça coute une blinde), Mylène Farmer. La vilaine fermière est apparue encore plus jeune qu’à ses débuts, pour promouvoir un album qu’on annonce comme un joyau joyeux… On ne se tranche pas les veines après son écoute, on ouvre juste le gaz. Vous apprécierez l’amélioration… Raz de marée chez les disquaires puisque la galette est disque d’or en 24 heures. « Désobeissance », peut-être, mais obéissance aveugle aux sirènes du marketing chez les garçons-coiffeurs…

Question détente hier soir, c’est makache bono tintin ! Après l’après-midi spéciale Aznavour, le dernier Farmer qui vous a vrillé les oreilles, fallait se coltiner Muriel Robin en Jacqueline Sauvage dans un téléfilm irrémédiablement complaisant avec la meurtrière… Et puis Robin est tellement identifiée comme comique qu’on s’attend à tout moment qu’elle nous refasse le sketch de l’addition entre deux mandales de son mari et trois bastos dans le dos… Sapritch en Marie Besnard, on y croyait. Muriel Robin en Jacqueline Sauvage, c’est Edmée Futaie dans l’Ile aux Enfants…

Quant à notre Président, il va finir par faire de la pub pour des sites pornos gays façon « Black bastards and white sluts »… Déjà qu’avec Benalla c’était « Mes amis, mes amours, mes emmerdes », les photos équivoques à Saint-Martin laissent à penser que c’était plutôt « Après l’amour »… Brigitte va se marrer à le voir marcher façon Donald Duck en rentrant à Paris… heureusement que Collomb lui avait glisser deux boites de capotes dans les bagages car il sait bien que les bains de foules, c’est comme les bains, ça peut déborder…

Lui aussi, il déborde comme le lait qui est trop chauffé. Au micro d’un Demorand pas rasé et craspec en sweat degueu qui fait regretter le temps où la TSF n’était pas filmée, Manuel Valls annonce sa démission de l’Assemblée Nationale (d’où une hausse de 15 % du PIB) et son déménagement irrémédiable à Barcelone, dont il va briguer la mairie. Espérons pour Manu el Chroizo que les catalans n’écoutent pas Inter, puisqu’il a traité avec dédain ses futurs administrés, se voyant déjà en terrain conquis. Ça sent la branlée électorale à mille bornes, ça… Et le retour du Chorizo, la queue entre les jambes… Elisez-le, merde ! Qu’on soit au moins débarrassés d’un parasite…

Et le 02 octobre 1973 naissait en Ukraine Andriï Mykhaïlovytch Danylko, plus connu sous son nom de scène, Verka Serduchka, une robuste matrone aussi raffinée et distinguée que Massimo Gargia imitant les Vamps. Travesti sous l’apparence de personnage, il représentera l’Ukraine à l’Eurovision 2007, obtenant une médaille d’argent avec « Dancing lasha tumbai », un titre putassier et racoleur à souhait. Eh oui, Charles Aznavour est bel et bien mort, désormais… 

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