« Emmenez-moi
au bout du cimetière,
« Emmenez-moi
au pays des cercueils
« Il
me semble que vos prières
« Seront
moins pénibles en grand deuil… »
Je
serais chanteur à texte, encensé par la critique, adulé du public, né dans la
première moitié du vingtième siècle et un poil patraque depuis quelques jours ;
je me ferais faire fissa un de ces checkups complètement intégraux et
intégralement complets qui font passer ceux, bihebdomadaires, de certains
animateurs dominicaux à canapé rouges pour de simples visites de contrôles lors
des Trois Jours…
Le
Père Dieu doit avoir des envies de surprise-partie dans les nuages, puisque
depuis les prémices de l’année, c’est une véritable rafle chez les chanteurs et
chanteuses de qualité : Higelin, Rose Laurens, Maurane, Marc Ogeret,
Rachid Taha, Aretha Franklin, Djamel Allam, Patrick Font, France Gall, Lys
Assia…
Bon
d’accord, y a aussi eu Corbier et Edu del Prado, mais sinon comment voudriez-vous
croire en Dieu s’il ne se récupérait que les bons chanteurs, le vieux barbu ?
Alors
qu’on se remettait à peine de la disparition de notre Jojo national (avec l’écœurant
déballage successoral), v’la t’y pas que le Charlie international passe lui
aussi l’arme à gauche, sans crier gare…
Charles
Aznavour est parti, certains diront qu’avec sa taille, on ne s’en apercevra pas
véritablement… Et pourtant… Et pourtant…
Le
temps, le temps et rien d’autre pourra peut-être nous empêcher de mourir d’aimer
ces mélodies ciselées, simples mais percutantes, ces textes modelés dans un
français aujourd’hui désuet mais qui prend aux tripes. Désormais, on ne nous
verra plus ensemble, et oui, décidément oui, que c’est triste Venise au temps
des amours mortes…
C’était
un cabotin, mais pour faire une jam, sur ma vie, il faut savoir apprécier la
bohème que le grand Charles savait décrire avec précision.
Charles
Aznavour, c’était l’empereur du frisson, le pape du « tais-toi tu m’affoles »,
le roi du « Chérie graffigne-moi », le kaiser de la petite mort… Il fut
un Ambassadeur de Transes extraordinaire et Président Directeur Général d’une société
anonyme à responsabilité tout à fait limitée… Inextinguible descripteur des
sentiments amoureux transis, fatigués ou carrément refroidis, comme les douches
froides qu’il subit au début de sa carrière, ce qui lui conféra cet enrouement
légendaire…
Enrouement
légendaire qui se transposa en engouement populaire et Charles devint for me,
formidable à condition d’aimer Paris au mois de Mai… Ce grand petit homme fut
aussi précurseur dans le domaine de la normalisation des foldingues et autres
hystériques du falbalas avec « Comme ils disent » à une époque à l’homosexualité
était punie pénalement.
Mais
maintenant, « je suis un homme haut, comme ils disent »… Oui,
Charles, on va vous y emmener aux pays des merveilles, là où la misère est
moins pénible au soleil et où nous nous reverrons un jour ou l’autre.
Aznavour
parti, c’est la fin d’un prénom qui eut d’illustres prédécesseurs :
Charles Bukowski, Charles Baudelaire, Charles De Gaulle… Et aujourd’hui, il ne
nous reste plus que Charles Consigny… La fin d’un prénom, en vérité, et un
vibrant appel à la légalisation de l’euthanasie.
Sans
lui, vraiment, que c’est triste Venise, désormais…
Sinon,
Christophe Maé pète la forme, Maître Gims s’est défoncé le slip, Zaz irradie de
santé et d’odeurs sui generis, Kendji Girac s’est refait une french manucure
tellement il met d’entrain à gratouiller sa guitare…
Les
obsèques seront l’occasion de pronostiquer sur les probables prochaines viandes
froides, et de revoir les inamovibles des enterrements : Line Renaud
(aussi fraîche que Rainier au lendemain d’un quadruple pontage coronarien sans
anesthésie), Renaud (enfin, si l’ambulance arrive à rouler avec les vapeurs
alcoolisées ambulantes), Sardou (véritable clone de sa mère avec des couilles),
Jean Reno et Arthur (les morpions des funérailles people parce qu’au moins, on
les reverra dans Gala)… Et le Highlander du vedettariat actuel, celui qui les
enterrera tous : Michel Drucker (d’ailleurs, on se demande au train où
vont les choses qui viendra, au final, aux obsèques de Drucker…).
Drucker
qui va nous resservir son laïus compassé avec larmiche à l’œil assortie et
archives usées en véritable Mère Lachaise de la télévision, interviewant sans
écouter la réponse les supposés amis du grand Charles. Enfin, ceux qui sont
toujours de ce monde, ceux que les sœurs de l’Hospice des Vieux Glands à Yfésouluy
ont bien voulus lâcher deux heures, et ceux qui ont un disque à promouvoir.
D’ailleurs,
on a entendu des myriades d’inutiles à la radio et à la télé hier, témoignant
de l’être exceptionnel qu’était Aznavour. Et parmi eux, Nolwenn Leroy, qui s’y connaît
autant en Aznavour que Rovelli s’y connaît en gonzesses…
Après
le syndrome France Gall à l’Eurovision, on pourrait parler également de
syndrome Piaf pour les viandes froides. En effet, le décès de la Môme avait en
1963 totalement occulté la mort de Cocteau, Madame Jean Marais, survenu le même
jour. Et la postérité (ce qui est toujours mieux qu’hériter à la Poste) ne retiendra
certainement pas le décès d’Antoine Sfeir, connaisseur pointu de la politique du
Moyen-Orient, 70 ans aux babouches usagées, ni celui terriblement prématuré de
Marianne Mako, 54 ans aux penalties sifflés, la première journaliste féminine à
avoir commenté le foutebale sur TF1.
Puisqu’on
parle de morts, des nouvelles de celle qui paraît toujours revenir d’outre-tombe
lors de ses rares apparitions télévisées (faut dire que le maquillage Ripolin
façon Famille Addams et les filtres caméras, ça coute une blinde), Mylène
Farmer. La vilaine fermière est apparue encore plus jeune qu’à ses débuts, pour
promouvoir un album qu’on annonce comme un joyau joyeux… On ne se tranche pas
les veines après son écoute, on ouvre juste le gaz. Vous apprécierez l’amélioration…
Raz de marée chez les disquaires puisque la galette est disque d’or en 24
heures. « Désobeissance », peut-être, mais obéissance aveugle aux
sirènes du marketing chez les garçons-coiffeurs…
Question
détente hier soir, c’est makache bono tintin ! Après l’après-midi spéciale
Aznavour, le dernier Farmer qui vous a vrillé les oreilles, fallait se coltiner
Muriel Robin en Jacqueline Sauvage dans un téléfilm irrémédiablement
complaisant avec la meurtrière… Et puis Robin est tellement identifiée comme
comique qu’on s’attend à tout moment qu’elle nous refasse le sketch de l’addition
entre deux mandales de son mari et trois bastos dans le dos… Sapritch en Marie
Besnard, on y croyait. Muriel Robin en Jacqueline Sauvage, c’est Edmée Futaie
dans l’Ile aux Enfants…
Quant
à notre Président, il va finir par faire de la pub pour des sites pornos gays
façon « Black bastards and white sluts »… Déjà qu’avec Benalla c’était
« Mes amis, mes amours, mes emmerdes », les photos équivoques à
Saint-Martin laissent à penser que c’était plutôt « Après l’amour »…
Brigitte va se marrer à le voir marcher façon Donald Duck en rentrant à Paris…
heureusement que Collomb lui avait glisser deux boites de capotes dans les
bagages car il sait bien que les bains de foules, c’est comme les bains, ça
peut déborder…
Lui
aussi, il déborde comme le lait qui est trop chauffé. Au micro d’un Demorand
pas rasé et craspec en sweat degueu qui fait regretter le temps où la TSF n’était
pas filmée, Manuel Valls annonce sa démission de l’Assemblée Nationale (d’où
une hausse de 15 % du PIB) et son déménagement irrémédiable à Barcelone, dont
il va briguer la mairie. Espérons pour Manu el Chroizo que les catalans n’écoutent
pas Inter, puisqu’il a traité avec dédain ses futurs administrés, se voyant
déjà en terrain conquis. Ça sent la branlée électorale à mille bornes, ça… Et
le retour du Chorizo, la queue entre les jambes… Elisez-le, merde ! Qu’on
soit au moins débarrassés d’un parasite…
Et
le 02 octobre 1973 naissait en Ukraine Andriï Mykhaïlovytch Danylko, plus connu
sous son nom de scène, Verka Serduchka, une robuste matrone aussi raffinée et distinguée
que Massimo Gargia imitant les Vamps. Travesti sous l’apparence de personnage,
il représentera l’Ukraine à l’Eurovision 2007, obtenant une médaille d’argent avec
« Dancing lasha tumbai », un titre putassier et racoleur à souhait.
Eh oui, Charles Aznavour est bel et bien mort, désormais…
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