Words,
don’t come easy to me…
Les
mots… Les mots des maux, les maux des mots, et les maux des maux que l’on met
en mots pour mettre des mots sur les maux et des maux sur les mots des maux en
maux de mots pour le mot des maux…
Les
mots ne viennent parfois pas aisément, comme le chantait en 1982 Robert
Fitoussi, plus connu sous son pseudonyme de F.R. David, et s’il n’était impoli
de parler de soi à la première personne de l’indicatif dès le lundi, je me
permettrai de vous en faire deux heures et quart sur la douloureuse difficulté de
trouver les mots pour ses maux et mes maux à trouver les mots de mes maux et
les maux de mes mots…
Des
mots, des mots, me direz-vous… Oui, mais comme les péripatéticiennes viennent d’Afrique
Noire (rappelez-vous le slogan « Des putes, des putes, oui mais de
Tanzanie »), les mots viennent de loin, plus loin que l’os qui pue (l’occiput
pour les frappadingue du squelette humain), d’un pays enchanté que bon nombre d’entre
nous ne visite pas tous les jours, une contrée merveilleuse qui refusera
toujours un visa à Frank Ribéry et menace d’expulser Marc Lévy et Katherine Pancol,
le pays de l’imagination.
Des
mots, des mots… Des mots qui chantent, des mots qui déchantent, des mots qui bâtissent,
des mots qui brisent… Et quand on connaît le bris de mots, on regrette presque
que Jean-François Copé en soit le maire…
Des
mots, des mots… Et même parfois des paroles pour les maux des mots de nos
politocards toujours aussi tocards, désespérément accrochés à leurs semblant de
responsabilités, à leur limaille de pouvoir et à leurs scories d’influence.
Certains
ont toutefois les mots pour prendre congé de leur base électorale, les quelques
poignées de couillons qui s’obstinaient à urner pour eux dans l’isoloir malgré
les rayons entiers de casseroles tous modèles qui leur trainer au derche.
Toutansourcil raccroche les gants du combat politique en refilant le bébé à Bruno
Retailleau, un micro parti qui peut-être lui occasionnera moins de macro-emmerdements
qu’au candidat malheureux à la Présidentielle, qui lui se retire sans chercher
d’excuses.
Ah
mais quand on se retire, on présente des excuses…Surtout quand il s’agit de
Pénélope, qui ne travaille pas pour rien…
Lui
aussi, il aura voulu nous souler de mots avec son physique d’Ahrry Potter vieux
et sa voix de Barry White enroué qui ruine un slip à toutes les shampouineuses
de la banlieue sud de Sarcelles. François Baroin prépare ses adieux à la
politique… Encore une perte incommensurable qui sera comblée par l’arrivée d’un
blanc-bec présomptueux qui se prendra pour Dieu le père…
Des
mots, des mots… Des mots d’amour sans détour, des mots sans maux pour un bien,
un grand bien (vous fasse) avec l’érection de Christophe Castaner à la tête du
parti présidentiel. A vaincre sans péril… puisque Totophe était sans rival
avéré, et a évidemment bénéficié des appuis solides du Mari-à-Brigitte
(cramponné à la table du bureau pendant qu’il lui élargissait à douze le
couloir à prouts) et du Grand Doudou qu’il appelle « mon poulet »
même en public…
Ne
lui offrez pas de fleurs, de chocolats ou des bibelots, contentez-vous d’une
motte de beurre ou d’une boite de douze et d’un bidon de lubrifiant, parce que
Cacastagnette, Macaron et Grand Doudou vont nous rejouer la grande scène de la
double pénétration avec rétablissement sur le tapis du salon du film célèbre « Ça
partouze partout à Paris »…
Des
mots sur les maux et des maux pour les mots… Et pourquoi se donner autant de
maux pour des mots qui déjà à l’origine nous donnaient des maux de tête ?
Ibrahim
Maalouf avoue à demi-mots préparer un album de reprises de Dalida… Ou comment
flinguer une carrière pourtant prometteuse et guère émaillée d’impairs
irréparables. Pas de chansons de Barbelivien, ni d’Obispo, aucune participation
de près ou de loin à l’Eurovision et son cortège de foldingues hystériques…
Alors pourquoi ? Pourquoi trompettiser les scies édentées de la momie égyptienne ?
A moins qu’Orlando n’ait eu l’irrépressible envie de lui souffler dans la
trompette, je ne vois pas…
Des
maux sur des mots… C’est généralement le résumé des albums de reprises d’un
artiste par la nouvelle génération, comprendre des pouilleux en recherche de
succès qui s’imaginent tutoyer les himalayas de l’art vocal en massacrant les
chansons d’Aznavour, de Brel ou de Bécaud alors qu’ils ne sont à peine plus
haut que le caniveau de la trahison artistique.
Dernière
victime en date, Johnny Hallyday, qui n’avait décidément pas besoin d’un album
hommage avant sa mise en bière après son cancer d’adieu au Stade de France…
Avec les incontournables inutiles de la chanson, qui flinguent les micros tant ils
chantent faux, et fort, et évidemment Louane, la chasse d’eau des toilettes à
la turque de la chansons actuelle, l’inamovible verrue qui fait de la
figuration dans tous les projets qui doivent cartonner… Vous me direz que là ou
ailleurs…
Des
mots… Des mots qui occasionnent des maux tant leurs mots sont sots et remplis
de maux… Dans un sursaut de lucidité salutaire, TF1 a décidé d’envoyer Maître
Gims et Kedji Girac sur une île déserte pour une resucée people de Koh-Lanta, « L’aventure
Robinson ». Manque de bol, on ne leur interdira pas de chanter durant l’émission…
Seuls
sur une île déserte, outre leur donner l’envie de se reproduire comme des
bonobos suractivés, c’est courir le risque de les voir se ramener à la fin de l’aventure
avec une démarche à la Donald et une fournée de chansons au moins aussi
mauvaises que les pires brailleries de leurs derniers albums respectifs…
Mais
qui ne pourront être aussi absconses que l’essai discographique de Patrice
Laffont, qui osa commettre un disque en 1986 sous le titre prometteur de « Je
déchiffre ses lettres ». J’ai connu des ovnis discographiques qui allaient
de la reprise flamenco en moldo-slovaque de la chanson luxembourgeoise de l’Eurovision
1971 à la production complète de Lorie, mais un truc pareil… A se demander s’il
en a vendu, voire s’il a réussi à en fourguer aux archives discographiques de
Radio France. Elle déchiffre mes lettres, mais son compte est bon car le maux
le plus long n’est pas celui que l’on peut écrire, ni soigner…
Les
mots contre les maux, et contre les maux endémiques de la botte italienne, la
mafia qui a perdu ce weekend un de ses parrains les plus emplématiques, Toto
Riina qui a fini de se consumer en prison, purgeant l’une de ses vingt-six
condamnations à vie, à 87 ans aux bombes de plastic éventées, après des
pelletées d’exécutions durant les trente dernières années… La bête est morte et
on ne la pleurera pas.
Pas
plus qu’on ne pleurera Charles Manson, le gourou siphonné de la cafetière qui a
rendu l’âme à 83 ans et qui restera tristement célèbre pour l’assassinat de
Sharon Tate en 1969.
Et
toujours dans cette actualité riante et festive, la mort d’Azzedine Alaïa,
couturier créateur de la robe de Jessye Norman pour le bicentenaire de 1989 et
de Jana Novotna, qui a perdu la dernière manche du Wimbledon du crabe, à seulement
49 ans…
Et
le 20 novembre 1971, le single « Theme form Shaft » d’Isaac Hayes
atteint la première place des hit-parades américains, moins de deux mois après
sa sortie. Beau score pour un morceau entièrement instrumental. Comme quoi les
mots sont parfois des maux…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire