vendredi 17 mai 2019

Brèves du 17 mai 2019

Quoi qu’il en soit, en voilà un bon bout de dégagé ! On a enfin viré les quinze candidats inutiles à l’Euromachintruc chose, vous savez le truc arrangé à l’avance où c’est la Russie ou la Suède qui gagne à la fin et où les fans ruinent leurs strings en paillettes fluo dorées sur le minet bosniaque, la coiffeuse chypriote ou le boul de la salope irlandaise…

Quoi que pourront vous en dire les organes officiels du cirage de godasses eurovisuels, la première demi-finale du Concours 2019 n’a pas été de haute volée, ce fut même l’une des plus faibles de l’histoire, pourtant gratinée en bouses inécoutables, du Concours, et c’est la seconde du genre qui a sauvé la foi des eurofans, même si l’on a passé un moment divertissant à défaut d’être collés au plafond par les interprétations…

Israël, pourtant pays de couleur, a offert une seconde demi-finale eurovisuelle en noir et blanc. Les tenues des candidats étaient en majorité sombres comme une nuit sans lune ou claires comme une prairie suédoise en plein hiver… Guère de demi-tons ou de coloris flashy qui dérèglent la télé…

Rien à redire sur l’entracte, pause-pipi-clope obligatoire avec l’Handicap Song Contest, le numéro pas préparé du tout du mentaliste et le magnéto vachement bien foutu des archives…

Quant aux chansons… On a eu un peu de tout, comme à l’habitude… Allez, zou ! Revue de détail !

Arménie : Une soupe interchangeable vocalisée à fond de glotte par une gueularde à nichons qui gigote sur scène et semble aussi allumée que la débauche pyrotechnique récoleuse de la mise en scène. Rajoutez à cela un début façon rap qui s’achemine vers la balade sirupeuse qui t’arrache les tympans tant la demoiselle veut imiter la corne de brume, une veste de costard qui a du monde au balcon et des cuissardes vulgaires moulant des cuissots pré-vendus aux rôtis de dindonneau Père Dodu et vous obtiendrez une non-qualification logique…

Irlande : Pour certains, la réponse est toujours « 42 », mais pour la verte Erin, ça devrait être « 22 ». C’est sympa, sans chichis inutiles, pop-folk, et agréablement chanté. D’accord, c’est plutôt classique, mais c’est justement ça qui est convaincant. Une ambiance vintage américaine années 50 sympatoche, une blondasse pétassière au visage pas facile, une robe de cuir rouge faubourienne, un duo de Barbie lourdaudes et un manque d’entrain et de conviction… Dommage, c’était mignonnet…

Moldavie : Ah, j’avais peur qu’on n’ait pas de grosse balade à voix, tendance dégueulis de tripes sur le micro. La Moldavie l’a fait, et le résultat n’est pas plus mauvais qu’à l’habitude pour ce genre de lavement auditif… Mais pas meilleur non plus… Une robe vaporeuse à la Betty Mars, ou une nuisette de mariage au choix, un visuel intégralement pompé sur l’Ukraine 2010 (mais qui mérite haut-la-main le Grand Prix du dessin sur sable) ou comment captiver avec l’arrière-scène lorsque le premier plan est ennuyeux…

Suisse : En écoutant l’orientalisant « She got me », on a peine à croire que c’est suisse, un pays qui propulsa au concours des vieilleries genre « Peter, Sue et Marc » ou Michael von der Heide… C’est actuel mais guère original, basé sur une rythmique répétitive, et affligée de paroles itératives. Heureusement que l’un des benjamins de la compétition pourra compter sur son physique à faire flaquer les invertis… Sorti de là… Une scénographie qui rappelle la Suède de l’an dernier, trop de rouge et une chorégraphie brouillonne. L’Eric Saade des alpages, le bogosse type qui le sait et s’en sert, mais à la puissance vocale discutable, nous a offert une danse du ventre helvète accroche une qualification logique.

Lettonie : Un soporifique puissant qui devrait être remboursé à 200 % par la Sécurité Sociale. « That night » est parfait pour ronfler en moins de trois minutes. Et sans effets secondaires, en plus… Merci au Chapi-Chapo vert, avec sa robe façon David Hamilton grand siècle de nous avoir offert cette prestation tout aussi somnifère qu’une palette de Xanax surdosé. C’était une pub pour Saint Moret, ou Saint Mauvais ?

Roumanie : « On a Sunday » mérite bien son nom… C’est paresseux, ça se traîne en jogging-chaussettes trouées du lit au canapé et retour… C’est interminable et ça ne décolle à aucun moment… On baille, on regarde les mouches au plafond, on attend que ça passe et on pense à l’Angleterre… L’ambiance pseudo-gothique avec ce décor Famille Addams est lugubre, et Ester, fringuée en écolière perverse, a prévu le coup en apportant son fauteuil pour son repos dominical… Elle a raison, elle peut se reposer…

Danemark : Dépouillé, limite voix et quelques instruments pour donner du rythme. Un crescendo agréable, un tempo folk, une voix sans chichis et la bonne surprise d’un medley linguistique au final. J’aime bien, malgré une prestation un peu niaiseuse, genre Bisounours suractivés, avec leurs faciès de ravis de la crèche. Leonora sait toutefois amadouer la caméra en offrant une interprétation sympa, simple mais convaincante.

Suède : Rythmé, sans bavures, calibré au millimètre (trop peut-être au point de paraître factice), entêtant, bref ! Le schlager suédois comme on l’aime depuis ABBA, mais qui peut lasser à la longue. Titre efficace et de qualité, avec des chœurs style soul, mais qu’on pourrait avoir entendu déjà un peu partout. Il n’est pas trop tard pour les suédois, qui ont livré une excellente prestation, un peut trop sombre peut-être, là où un peu plus de couleurs auraient été les bienvenues. Mention spéciale au quarteron de Peter Sisters en guise de choristes…

Autriche :Une berceuse pas si désagréable que ça, miaulée avec le filet de voix d’un Etienne Daho femelle (pléonasme), mais qui laisse sur la longueur une désagréable impression d’inachevé. Ça ne décolle vraiment jamais, alors qu’on s’y attend à tout moment. A moins que Paenda, visiblement la fille potelée et cachée d’un Schtroumpf, à l’étroit dans son bustier pas classe, n’ait déjà atteint ses limites… Mise en scène lugubre, trop statique malgré une prestation sensible et touchante, hélas trop anémique pour espérer mieux.

Croatie : Roko (et ses frères) nous beurre la raie avec ses rêves d’amour en gueulant un machin daté, pompeux et ronronnant qui n’aurait pas démérité en 1995… Le costume de scène ailé ne lui permet pas de décoller… Fallait oser un truc pareil, digne d’une revue démodée de Zizi Jeanmaire au Casino de Paris en 1970… Les anges, les nuages, la fumée… Que cela est donc rococo ! Le medley linguistique est incongru et au final, Icare s’est brûlé les ailes…

Malte : Après le « Taboo » de l’année dernière, voila le « Chameleon » de cette année. Une chose est sure, les maltais sont champions des photocopies auditives, tant ce truc ressemble à d’autres navets radiophoniques teintés de reggaeton bon marché… Ça fait saigner les tympans même à doses homéopathiques. La blonde lambda à la tenue blanche et chorégraphie insipides a offert une prestation convaincante qui lui permet une qualification pas choquante. Mais on écoute et on oublie…

Lituanie : « Run with the lions » tente de se donner des airs de grande épopée façon « Roi Lion » mais on est en face d’un ersatz de « Sprint fatigué avec matou », répétitif. C’est déjà entendu mille fois et déjà oublié mille fois. Aucune originalité auditive, une ambiance colorée façon Carte d’Or, un roucouleur en noir insipide dont le seul point positif a été d’être seul sur scène. A part exciter les garçons-coiffeurs en manque de la Place des Vosges, aucune utilité.

Russie : Dites, c’est pour cette bouse soporifique que les fans ont dévalisé les rayons de sopalin ? Non, sérieux, c’est pour ça ? Pour un « Cri » qui est d’un classicisme dangereux mais qui a été évidemment sauvé par une scénographie à la russe et la tronche de Serguey ? Franchement, on était en droit d’attendre mieux… Beaucoup mieux ! Une scénographie de clones pas emballante avec un éclairage qui donne un teint spectral suffit pour passer en finale ? Serguey m’écorche les esgourdes ! Après les gueulardes à nichons, les braillards à couilles… Ça change !

Albanie : L’albaniaise verse à fond dans l’ethnique (ta mère) qui lasse passé quinze secondes d’écoute avec des psalmodiations pénibles sur un fond musical qui veut faire moderne. On regarde impatiemment sa montre en priant que ça se finisse au plus vite… La robe pseudo-baroque est plutôt classe sur la Miss Ventilo qui braille en version originale (bravo !), avec une ambiance rouge qui met le feu autant que les effets lumineux. Mais ça m’a laissé froid, définitivement froid.

Norvège : C’est ni bon ni mauvais… C’est juste passe-partout, ça ressemble à la Suède 2000 et ça s’écoute sans penser à mal, et sans donner mal à la tête. On a juste envie que ça finisse vite, surtout à partir du moment où le marmonnement en langue indéterminée commence… La cassure de rythme est dommageable, mais le tout est globalement entrainant en live, malgré des artistes en grand deuil qui ont bien fait leur job. Les esprits dans le ciel aiment danser, et l’on ne regrettera donc pas l’immortel « Samiid aednan » de 1980…

Pays-Bas : C’est Anouk avec des couilles ! Duncan fait partager une ambiance, un monde et un univers musical qu’on épouse sans difficultés. C’est pas à se coller au plafond, mais c’est plutôt agréable à l’oreille, et nettement mieux que les bouses bataves de ces dernières années. Un artiste, un vrai, qui fait passer une émotion palpable et patente, avec une prestation sans bavures, sobre. Piano, voix, pas de chichis inutiles. Vraiment pas mal ! Et l’on se prend à rêver de visiter l’autre pays du fromage l’année prochaine.

Macédoine : La Macédoine ne raconte pas de salades, ni n’en chante cette année… C’est simple, classique, puissant. La voix de la dame, vague clone de Patsy Kensit en robe sobre et classe, est assurée, la prestation est dépouillée, sans mise en scène putassière, C’est au contraire une interprétation sobre, forte et au final bougrement convaincante. La miss dépote, et elle est vraiment allée la chercher, sa qualification ! Un titre dont on peut être fier…

Azerbaïdjan : Le clip confirme que le monsieur est à l’aise sous l’eau, et apparemment aussi devant un micro. Un morceau pop formaté eurovision, qui peinait à se démarquer de la masse et qu’on oublie une fois simplement écouté. Mais le passage en dernière position, la voix puissante de Chingiz, sa prestation sans bavures, l’ambiance futuriste plutôt originale avec les robots de Mylène Farmer et le costume façon mauvaise série de science-fiction des années 70 ont su faire la différence. Et ça, c’est la vérité.

Au final, je redresse la barre dans les pronostics, puisque j’en ai eu huit sur dix, l’Irlande et Malte (que j’avais en ballottage) manquant à l’appel.

La finale samedi soir sera relevée car des gros morceaux ont émergé de cette demi-finale plus efficace. Le Big Five a aussi des chansons globalement intéressantes, donc la chasse au Grand Prix est largement ouverte cette année... Surtout si la Merguez du Bled s’enlève les doigts (et le reste) du cul samedi soir.

Il ne reste plus qu’à attendre, d’autant que les Pays-Bas, la Russie et la Suède risquent d’être handicapés par leur passage en 1ère partie de show, une bonne nouvelle pour les autres favoris dont la Suisse, l'Islande, la Norvège, l'Australie...qui passeront en seconde partie. Alors, qui sera le « Roi » ? Wait and see…

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