jeudi 5 octobre 2023

Brèves du 05 Octobre 2023

 Taisez-vous, Elkabbach !

 

Bien que cette imprécation impérative, vitupérée par le plus célèbre des ouvriers spécialisés de chez Messerschmitt durant la dernière guerre, n’ait réellement existé que dans un sketch mémorable de Thierry Le Luron, le principal intéressé a obtempéré, définitivement…

 

Jean-Pierre Elkabbach a irrémédiablement coupé son micro, pour partir interviewer avec sa pugnacité habituelle les politiques au ciel. Bien évidemment, la profession toute entière s’est drapée de grand deuil tendance faucuterie intégrale en se fendant de déclarations dithyrambiques sur leur confrère ; louant le grand journaliste qu’il fut, sans conteste.

 

Il faisait partie de cette génération de journalistes qui possédaient une vraie déontologie, loin de ces bavasseux actuels qui sont au mieux des animateurs de l’information, débitant les nouvelles en les faisant mousser à l’extrême pour faire mouiller la ménagère de moins de cinquante ans ; mais qui sont parfaitement dénués de l’esprit d’investigation le plus élémentaire et se refusant avec des pudeurs de jeune fille d’appuyer là où ça fait mal, par peur de se voir reléguer à annoncer la météo marine sur Radio Vinci Autoroutes le vendredi à quatre heures du matin.

 

Il faut, pour prendre conscience de cette inquiétante transformation, visionner les émissions télévisées animées par Elkabbach dans les années 70, en tandem avec Alain Duhamel, et s’ébaubir de l’impertinence calculée et du culot policé dont ils faisaient montre en questionnant les hommes politiques de l’époque.

 

Pas de service de soupe réchauffée pour expliquer par le menu les énièmes ajustements gouvernementaux qui font passer les règles des jeux de Guy Lux pour des abécédaires pour mongoliens mononeuronaux ! Foin des brosses à reluire des Darius Rochebin ou Laurent Delamèche sur les brushings de nos politocards ! Out, les gragarismes laudatifs des scribouillards de BFM-TWC relisant les communiqués officiels de l’Elysée !

 

Ça cognait dur, ça questionnait sur les ratés gouvernementaux d’une manière directe, ça posait un doigt dégoulinant d’alcool à 90° sur les plaies ouvertes des sujets délicats ! Et ça revenait incessamment sur la question savamment éludée telle une mouche à merde sur un étron de compétition !

 

Ses joutes oratoires et ses passes d’armes à fleurets à peine mouchetés, avec notamment Georges Marchais, sont absolument intransposables de nos jours. Imaginez un instant le même scénario de questions vicieuses et d’attaques quasi-frontales avec Jean-Luc Mélenchon…

 

Ce dernier monterait instantanément à 26 de tension et ululerait à grand renforts de cris d’orfraie, en prenant des poses de demi-vierge folle ! Comment ? ! Oser poser des questions pertinentes et qui ne vont pas dans le sens du poil aux politocards ! Mais c’est une atteinte inqualifiable à la République (parce que la République, c’est moi, dans le cas du Chon), une insulte publique passible de l’écartèlement en place publique… Y aurait du règlement de compte, de la vaisselle cassée ! Le politicien actuel, outre son irrépressible appétence pour les lustrages de pompes de luxe par les journalistes courbés et les éditorialistes couchés, a le glaive vengeur et le bras séculier dès qu’on ose le titiller en dehors de lieux communs habituels…

 

Il n’y a plus guère que Pascal Praud pour servir jusqu’à l’écœurement intégral des débats moisis, des assimilations qui empestent le vert-de-gris et la chambre à gaz, et des assertions adoubées par la francique pétainiste ; histoire de tenter de faire remonter les audiences cataclysmiques d’Europe 1, qui sera prochainement rebaptisée Radio Vichy…

 

Mais à quel moment ça a merdé à ce point, pour qu’on soit passé de ces impitoyables passages sur le grill dont les impétrants ressortaient lessivés au grand barnum d’Hanouna qui demande, au somment de son impertinence de pelle à merde décérébrée, si tel homme politique en vue aime se prendre une platée de coquillettes dans le moulebite ?

 

Ah ça, on occupe à merveille le temps de cerveau disponible… Et une page du journalisme politique se tourne, irrémédiablement…

 

Honnêtement, l’arène politique actuelle atteint un niveau digne de la Fosse des Mariannes. Quand on entend Mathilde Panot, la lobotomisée en chef de LFI, à côté de qui Raquel Garrido, la fille naturelle de Chewbacca et d’une boite de pâté Olida format familial, pourtant pas spécialement distinguée dans ses sorties médiatiques, fait figure de moine bouddhiste ayant fait vœu de silence, accuser le Président de la République de la prolifération des punaises de lit ; on se dit que la génération des Clémenceau et consorts n’ont pas fini de faire des loopings d’indignation dans leurs tombes…

 

Tant qu’à faire, si les surmulots de Notre Drame de Paris organisent une manifestation sur les voies sur berge (contrepèterie gratuite et gouleyante) pour réclamer un habitat décent, Panot va réclamer la destitution de Macron ?

 

Il est des moments où l’on regrette amèrement les déclarations de Sandrine Rousseau… C’était intégralement idiot et rigoureusement inepte, mais au moins, ça faisait rire.

 

Rien de risible, non plus, dans ce dramatique accident d’autobus à Venise, qui a fait plus de vingt morts. Le dicton populaire « voir Venise et mourir » n’a jamais été plus d’actualité…

 

Guère plus réjouissant, l’annonce des Restos du Cœur qui affirment qu’ils vont cet hiver refuser du monde, faute de financement suffisant et à cause d’un afflux inédit de bénéficiaires… Il est des succès qu’on aimerait voir disparaître au plus vite…

 

Eux aussi, on aimerait les voir disparaître au plus vite… Le mouvement catholique intégriste Civitas a été dissout par le Gouvernement, alors que ces pieux chrétiens appelaient à se révolter contre la République, au besoin par la force… Pas très chrétien, leur façon de faire… Encore le genre de mecs à récupérer les draps sales au sortir des partouzes pour tenter de sauver des embryons…

 

Dans le domaine des illuminés du bulbe, on tient un spécimen inédit dont le procès est actuellement en cours devant la Cour Criminelle du Puy-de-Dôme. Ce paysan-guérisseur septuagénaire est jugé pour violences sexuelles sur ses patients, ayant pratiqué des masturbations et des fellations dans le but de leur décoincer les nerfs.

 

Certes, ces régions intimes sont fortement innervées, mais de là à se faire reluire l’andouillette à purée pour soigner des douleurs ou des maladies nerveuses, il y a un pas que le pépé s’est allègrement empressé de franchir, constatant que ses prières n’agissaient pas. Les voies du Seigneur sont impénétrables, mais elles demeurent branlables, visiblement.

 

Tout n’est pas négatif dans le tourbillon de l’actualité, puisque Gérard Depardieu a annoncé qu’il faisait une pause dans sa carrière en raison des accusations d’agressions sexuelles, n’acceptant plus aucun projet pour le moment. Faut dire que l’oubliable interprète d’Obelix n’a pas dû recevoir de projet depuis la première élection de Macron, alors bon…

 

Malheureusement, tout n’est pas aussi rose dans le monde de la chanson, puisque M Pokora annonce son retour dans la troupe des Enfoirés. Il doit être sacrément à la ramasse question carrière, le Matounet, pour réintégrer après six ans d’absence la troupe de has-been discographiques qui n’ont pas vendu un disque depuis l’abandon du 45-tours et d’aigris cinématographiques qui chantent aussi faux qu’Aya Nakamura et Stone réunies.

 

Et j’avoue que depuis cette annonce fracassante (j’avais mis le son de la radio un tantinet trop fort, ce qui fut fatal à mon service en Cristal d’Arques), c’est l’angouâsse ! Depuis lors, mon quotidien n’est plus qu’attente anxieuse, essayant vainement de tromper ce moment fatidique d’ores et déjà vaincu par des dérivatifs et palliatifs divers : clopes avec ou sans filtres, qui font rire ou pas (vu la virtuosité de l’organe vocal de M Pokora, ça excuse la chose), cafés honteusement tassés, perfusions de Gurosan ou de Tranxène hyper concentré, lecture des œuvres complètes de Ménie Grégoire, visionnage de l’intégrale Dolph Lundgren… C’est vous dire s’il faut s’abrutir avant la prochaine livraison des bouses musicales des Enfoirés…

 

Et le 5 octobre 1964, la première chaîne de l’ORTF diffuse la première émission du Manège Enchanté, une série télévisée d'animation française en 500 épisodes de 5 minutes dont 13 en noir et blanc, créée par Serge Danot, qui met en scène les aventures de Margotte, transportée au pays du Bois Joli par Zébulon pour y retrouver Azalée, Ambroise et Pollux, et son inimitable accent anglais dû à Jacques Bodoin. C’était bébête, c’est aujourd’hui délicieusement suranné, mais au final, c’est pas si con, tournicoti, tournicoton !

 


 

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