mardi 30 mars 2021

Brèves du 30 Mars 2021

« Le monde tourne mal
« Y a quelque chose de bancal
« Dans son tempo
« Le monde tourne mal
« Dans la grande sono mondiale
« Ça sonne faux… »
 
Nos amis belges sont parfois visionnaires… Oui, je sais, cette affirmation a de quoi surprendre quand on compulse la discographie d’Annie Cordy, les chorégraphies de Plastic Bertrand ou l’entière filmographie de Chantal Akerman. Et vous serez encore plus ébaubis lorsque vous saurez que ladite affirmation se réfère à une chanteuse belge flamande…
 
Triple peine, à l’instar de la gueuse triple, me direz-vous… Chanteuse, femme et flamande… Rappelez-vous un instant le charmant portrait brossé par Jacques Brel et vous irez incontinent quémander une leçon de sodomie au gravier à Steevy…
 
Axelle Red avait pourtant raison lorsqu’elle vocalisait à côté de sa sangsue alitée (cherchez l’astuce) que le monde tournait mal…
 
Tout va à vau-l’eau et je m’en suis convaincu pas plus tard qu’il n’y a pas longtemps, feuillettent d’un doigt distrait dans une salle d’attente un de ces torche-cul du lundi qui fait flaquer les mémères à fibrome devant les scoops éventés du mariage en blanc d’une ex-starlette de téléréalité (en clair le matin, enfoncée le soir)…
 
Le monde tourne mal, et Bertrand Tavernier ne tournera plus. Le cinéaste a donné son dernier tour de manivelle à l’âge de 79 ans, laissant derrière lui une œuvre éclectique et exigeante qui avait été honorée de divers prix, rehaussée par une collaboration assidue avec Philippe Noiret. L’horloger de Saint-Paul ne sera pas à l’heure pour que la fête commence…
 
Le monde tourne mal, puisque même nos ministres chopent la Covid-19. Après Elisabeth Borne, surnommée la Michelin de la RN7, c’est au tour de Roselyne Bachelot d’être hospitalisée, et placée sous oxygénation renforcée. Pour une ministre qui ne manque pas d’air, c’est un comble…
 
Le monde tourne mal, puisque Manuel Valls nous fait son énième comeback, à l’occasion d’un publi-reportage dans Paris Match. Le Chorizo caractériel revient en France la queue entre les jambes (preuve que la tradition tauromachique n’est pas toujours aussi cruelle qu’on veut bien le dire), et aligne les banalités, affirmant que sa femme l’a sauvé de la dépression… Manu, déprimé ? Il avait dû visionner l’un de ses discours…
 
Le monde tourne mal, et même si la nouvelle a été fêtée comme il se doit dans les maisons de retraite avec une double ration de tapioca au sucre et un deuxième comprimé de Polident pour tous les résidents, faut-il se réjouir de l’éternel retour de Michel Drucker le dimanche après-midi ?
 
Evidemment, on ne peut que se réjouir que l’inoxydable animateur se soit relevé de sa lourde opération cardiaque ; mais devoir à nouveau se farcir ses émissions en forme de faille spatio-temporelle où l’on retrouve sans cesse le même microcosme de has-been parisianistes qui répond aux mêmes questions de l’animateur en évitant les mêmes crottes de clébard, assombrit les après-midi dominicales… C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, mais le bouillon commence à virer à l’aigre…
 
Le monde tourne mal, et les premières candidatures révélées pour la Présidentielle 2022 ne sont pas à même de soulever un enthousiasme débordant… Outre les sempiternelles plantes vertes qui vont faire de la figuration en gesticulant pour faire marrer le staff de BFMTV, Mélenchon va nous refaire son sketch de l’irascible ludion insurgé qui ne fait même plus sourire Christophe Barbier et Marine Le Pen dépoussière son argumentaire immuable à bases de généralités éculées et d’immigration à réguler ; voilà que Xavier Bertrand dévoile ses intentions nationales…
 
Xavier Bertrand… Un vague clone de Raymond Barre question physique et suffisance, avec autant de charisme qu’un calamar agonisant… Mis à part les bourgeoises cinquantenaires du seizième à jupe plissé bleu-marine et perlouzes autour du col Claudine amidonné, qui voulez-vous que ça fasse bander ? Si l’on rajoute dans la course à l’échalote élyséenne un vague survivant socialiste, l’inamovible Benoît Hamon, le nouveau Griveaux de la gauche tant il aime les branlées électorales, une poignée d’écologistes pour verdir la chose et Jean Lassalle pour avoir le degré alcoolique voulu, on se prépare un nouveau quinquennat macronesque…
 
A moins que le Grand Doudou ne sorte du bois… Edouard Philippe cultive un silence radio des plus étudiés, suscitant le désir en entretenant sa barbe de dalmatien amateur de bifles à l’eau de Javel… Les français aiment bien les grands échalas à l’Elysée, à l’image de Mongénéral et du mangeur de pommes…
 
Le monde tourne mal, y compris dans le microcosme eurovisuel. Si l’on est dans l’expectative la plus totale sur la forme que prendra le Concours Eurovision prévu en mai à Rotterdam, les favoris actuels des bookmakers du pandémonium annuel de la canzonetta paneuropéenne pas fraîche laissent présager un podium francophone, puisqu’ils prédisent la victoire de Malte (avec un titre français chanté à 99% en anglais), suivi par la Suisse (un copié-collé sirupeux du gagnant de 2019 sponsorisé par la Sécurité Routière) et la France (une décalque désuète d’une chanson réaliste déjà démodée en 1965).
 
Entre la grosse, la folle et la Betty Mars 2.0 (toujours entre les feux de paille survitaminés qui portent aux nues de la quintessence eurovisuelle le « Voilà » hexagonal, et les mauvais coucheurs qui vouent aux Gémonies avec un billet de logement les paroles cuculapralinesques et la musiquette d’ascenseur qui rappelle de manière quasi-subliminale le « Padam Padam » de la môme Piaf), faites vos jeux !
 
Le monde tourne mal, puisque le dernier candidat monégasque masculin s’est envolé vers d’autres cieux. Jean Baudlot, qui fut en 1979 ce dernier monégasque eurovisuel sous le pseudonyme de Laurent Vaguener, est décédé à l’âge de 74 ans. Son titre du Concours, fort peu convaincant il faut l’avouer, s’intitulait « Notre vie c’est la musique ». Quand on voit ce que la musique est devenue, on comprend qu’il ait choisir de mourir…
 
Le monde tourne mal, mais il pourrait mieux girouetter bientôt. Il ne vous sera pas indifférent d’apprendre que l’imbitable Vianney, le Pape des chansons gourdiflotes à souhait, avec ses airs d’ado effaré et ses poses niaiseuses, qui se tortille façon turista foudroyante et water occupé en miaulant une demi-merde qui fait bander toute la profession et les pucelles prépubères, pourrait très bientôt, et de manière définitive, mettre fin à sa carrière de chanteur… Que le Dieu de la bonne musique l’entende…
 
Et le 30 mars 1950, le Journal de Tintin débute la publication d’« Objectif Lune », le seizième album de bande dessinée des aventures de Tintin, prépublié en deux parties jusqu’au 30 décembre 1953 sous le titre unique de « On a marché sur la Lune ». On dirait presque une promesse de la mère Beaugrand en goguette dans le Marais…
 

 

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