mardi 16 mars 2021

Brèves du 16 Mars 2021

 Romy, Annie, Philippe, Bernard, ne revenez surtout pas, ils sont devenus cons !
 
Vous qui, chacun à votre manière, illustriez la classe, la distinction, le charme et la finesse d’un cinéma hexagonal lui aussi défunt ; ne vous hasardez en aucune manière à jeter un œil, fût-il distrait et furtif, sur la Cérémonie des Césars de vendredi dernier… Vous risqueriez d’en mourir de honte !
 
Vous, Romy, qui étiez toujours resplendissante malgré vos drames intimes, dans des toilettes classieuses… Vous, Annie, tellement bouleversante de vérité sur la scène avec votre statuette dans les bras et vos larmes coulant sur vos joues… Vous, Philippe, toujours si distingué avec ce charme anglais et cette dérision à fleur de mots… Vous, Bernard, si émouvant dans ce smoking trois fois trop grand à quelques encablures de votre grand départ…
 
Quel amer constat de voir défiler sur la scène des racailles mal dégrossies glorifiant la délinquance, et des actrices vulgaires s’exhibant dans leur nudité originelle, souillées de peinture rouge et des tampons hygiéniques usagés aux oreilles, venant éructer le malaise du milieu du cinéma…
 
Oh bien sûr, il ne fallait pas s’attendre à quelque chose de distingué de la part du Capitaine Marleau… Mais de là à s’imaginer un tel déballage de décadence… Oui, le monde du cinéma dans sa globalité souffre, à la frontière de l’agonie financière… Oui, les responsables politiques semblent se soucier comme d’une guigne de la situation actuelle…
 
Mais soyons clairs ! Ce ne sont pas précisément celles et ceux qui sont venus s’avilir en mettant en scène cette grand-guignolesque prestation d’un vulgaire achevé qui sont en train de crever la bouche ouverte, faute d’heures suffisantes pour prétendre au statut d’intermittents du spectacle !
 
Elle est facile, l’indignation sur commande quand on a le confort d’un statut d’actrice établie, et qui sait qu’elle pourra manger et payer les factures le mois prochain ! Elle est aisée, la compassion surjouée sous prétexte de corporatisme !
 
On pouvait faire tout aussi bien passer le message à qui de droit sans offrir aux téléspectateurs ce spectacle déplorable et dégoûtant… Encore eût-il fallu pour cela avoir de l’esprit, du métier, de l’imagination et des lettres, autres que celles qui composent votre nom.. Désolé, mais vous n’étiez vendredi soir que de pénibles orchidoclastes…
 
Pour venir en aide à la plante verte qui faisait office de maîtresse de cérémonie avec son plat de nouilles jaunâtre en guise de coiffure et sa tenue sur-mesure qui aurait pu faire manger une jolie pognée d’intermittents mais qui ressemblait tout juste à une serpillière scintillante sur un échalas sans classe, les orchidoclastes sont des casse-couilles…
 
Romy, Annie, Philippe, Bernard, surtout ne revenez pas, ce serait donner de l’ambroisie à des gorets…
 
Toujours dans le domaine du bon goût et de la distinction, je ne sais pas si vous avez suivi samedi la finale du Melodifestivalen, l’émission de sélection suédoise pour l’Eurovision, mais ça valait amplement son pesant de moutarde made in Ikéa…
 
Outre les moyens techniques mis à la disposition des candidats, la qualité et le professionnalisme de ce show, véritable institution au pays d’ABBA, qui enregistre des scores d’audience avoisinant les 70%, mettent en lumière le fossé existant avec les autres sélections nationales… Ce serait presque un pêché excommunicatif que de mettre dans la balance le Melodifestivalen et notre propre sélection, qui fait figure de vague télécrochet de Radio-Tirana en 1960…
 
Question chansons, c’était assez moyen et c’est une chanson plutôt convenue qui a remporté la timbale, après un défilé de costumes plutôt croquignolet… Nous eûmes droit à un minet en costume sponsorisé par Milka, une gueularde attifée comme les Frères Pinceau irlandais en 2012, un trio de Peters Sisters gonflées à l’hélium dans des tenues dorées peu flatteuses de leurs bourrelets pléthoriques, une ancienne gagnante eurovisuelle encore plus tirée que Madonna, un quatuor décongelé pour l’occasion à l’instar de leur chanson et un ancien candidat qui se voyait bien refaire un tour de manège avec son pull Phildar Mailles et ses convulsions d’hystérique en crise en guise de chorégraphie…
 
Et ce lundi, dernière salve de présentations de chansons, avec la candidate azérie, redoublante de 2020 qui après la glorification de Cléopâtre remet le couvert avec une célèbre espionne, déjà célébrée à l’Eurovision, « Mata Hari »… Désolé, mais la seule et unique « Mata Hari » est la cultissime antienne norvégienne de 1976…
 
Autre redoublante de 2020, la candidate maltaise, toujours aussi replète et vocalisant à pleins poumons (faut dire qu’elle a de la place) un truc qui électrise les hordes de fans avec un titre français d’une classe irremplaçable : « Je me casse »… Si elle se casse, je plains celui va ramasser les morceaux… « Je me casse » ? Ben on ne te retient pas…
 
On ne retient d’ailleurs plus les andouilles de tout crin, toujours prompts à critiquer tout et n’importe quoi, et à vouer aux Gémonies modernes les plus insignifiantes chansonnettes… Après la curée sur les dessins animés qui ont égayé notre enfance, et qui sont désormais regardés comme d’infâmes brûlots remplis d’interprétations foireuses, les chansons guillerettes passent maintenant à la moulinette de la bien-penseance actuelle.
 
La chansonnette insouciante « Cho ka ka o », interprétée par Annie Cordy, se voit accusée de racisme envers les personnes à la pigmentation débridée… A ce rythme-là, on va sous peu interdire « Idées noires » de Bernard Lavilliers, brûler la partition originale de « Armstrong » de Nougaro et clouer au pilori Joëlle Ursull et son « White and black blues »…
 
Tant qu’à faire, bannissons « Non ho l’eta », ode eurovisuelle aux amours entre mineurs, censurons « L’amour avec toi » de Polnareff, honteux fornicateur lubrique, de concert avec « Je suis un homme », à la gloire de la masculinité triomphante, caviardons allègrement « Babacar », hymne à la traite des orphelins, et expurgeons la quasi-totalité de la discographie de Julio Iglesias, diabolique chantre de la femme-objet…
 
Bref, il ne nous restera bientôt plus que les couinements d’Aya Nakamura et les bêtasseries espagnolisantes de Kendji Girac… Autant se flinguer dès à présent les tympans au tisonnier chauffé à blanc plutôt que de les laisser inconsidérément saigner à l’écoute de ces nouveaux Aconcaguas de la prétendue culture…
 
Par pitié ! Dites-moi que je rêve, confirmez-moi que je cauchemarde, assurez-moi que je vais me réveiller dans un monde où la connerie humaine n’a pas encore atteint de tels himalayas… Je redoute (à Roubaix) votre réponse…
 
Elle, elle les préfère montés comme des ânes… Vous aurez évidemment reconnu entre mille salopes qui pensent avec leur arrière-train et agissent à genoux avec leur bouche, la plus vide d’entre-elles bien que la plus gonflée et la plus remplie : Nabila.
 
La shampouineuse téléphoniste qui visait très haut, pas moins que le Prix Nobel de littérature, avec son second bouquin, toujours livré avec les crayons de couleur et les pochoirs pour éviter de dépasser en coloriant, « Trop vite » mais qui avait fait un carton (un carton d’invendus visiblement) ; est de retour sur la toile… Pas pour dire comme dans son dernier bouquin que Thomas balance la béchamel avant que le four à lasagnes de madame ne soit rendu à bonne température, ou parce qu’ils l’ont démoulée avant séchage complet tant il est vrai qu’on voit qu’il lui manque un bon quart d’heure de cuisson, non ! Pour nous faire profiter de sa séance d’épilation définitive du maillot… Encore un truc au poil…
 
Et le 16 mars 1831, Victor Hugo faisait paraître un de ses chefs-d’œuvre, « Notre Dame de Paris », qui risquerait aujourd’hui la foudre des censeurs de tous poils, tant Esméralda fait figure de tentatrice fatale à l’encontre de Frollo, qui n’est pas clair non plus, exploitant rudement Quasimodo, caricature inadmissible des bossus, borgnes et boiteux… De quoi le renommer « Notre Drame de Paris », en hommage à Anne Hidalgo…
 

 

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