Il n’y a plus d’après, à Saint Germain des Prés… Et si tu t’imagines que la jolie môme qui hait les dimanches , rue des Blancs manteaux, se rendra sur les quais du Vieux Paris regarder un petit oiseau, un petit poisson de Paname en proie au mal du temps… Petite, petite, ce que tu te gourres…
La Muse de Saint Germain des Prés ne nous proposera plus de la déshabiller, oui mais pas tout de suite, pas trop vite, car elle nous avoue qu’elle en a bavé pas vous, mon amour, avant d’avoir eu vent de vous…
Juliette Gréco n’est plus… Elle fut Bélphégor ; aujourd’hui, la belle fait gore. L’œil de biche largement souligné au khôl noir profond, le cheveu de jais et la robe de même, elle était une diseuse inimitable de la chanson intellectuelle, existentialiste, typiquement Télérama… Mais elle avait su aussi interpréter des titres plus légers avec la même grâce grave et goguenarde.
Juliette fut libre et insolente ; limite provocatrice délibéré avec des chansons clairement antimilitariste lors d’un gala chez Pinochet, ou gentiment branleuse des bonnes mœurs établies avec « Le monsieur et le jeune homme », titre équivoque à la chute finale volontairement trouble…
Elle fut aussi une croqueuse d’hommes, amatrice successivement de la trompette black de Miles Davis qui, empruntant l’ascenseur pour l’échafaud, l’envoya au nirvana sensuel, du producteur américain Darryl F. Zannuck, pour qui elle déroula sa pellicule, du Dom Juan gauchiste amateur de grande bouffe et d’accidents au ralenti en Alfa-Roméo que fut Michel Piccoli, et enfin du compositeur et musicien Gérard Jouannest, qui l’accompagna les dernières années…
Juliette Gréco faisait partie de cette trempe de femmes qui disaient ce qu’elles avaient sur le cœur, n’avaient pas leur langue dans leur poche, se moquaient éperdument du qu’en-dira-t-on frileux de l’époque et bravaient l’opinion publique, et qui donnait sa chance aux nouveaux auteurs-compositeurs en interprétant leurs chansons, afin de les faire mieux connaître.
Guy Béart (qui fut un jeune auteur-compositeur, aussi étonnant que cela puisse paraître), Serge Gainsbourg (qui lui composa l’enivrante Javanaise en une nuit), et plus récemment Benjamin Biolay (un genre d’ersatz de succédané allégé de la pâle copie d’un Gainsbourg en manque cruel d’inspiration), urent l’honneur d’être chantés par elle.
Quel vide elle laissera ! Jadis nous eûmes Juliette Gréco, Michèle Arnaud, Patachou… Aujourd’hui nous nous tartinons Carla Bruni, Juliette, Camille Sauvage ou encore Clara Luciani… Chaque époque a les égéries qu’elle mérite…
Nous crierons donc famine de nourritures intellectuelles suffisamment roboratives… mais également de nourritures terrestres tout autant péteuses-de-bide (enfin, des vraies nourritures, pas des trucs visqueusement répulsives pour végans acharnés, genre « steak de tofu sans tofu sauce pelouse fraichement saupoudrée de Roundup »).
Pierre Troisgros est parti rejoindre Bocuse et consorts au paradis des fines gueules. Ne restent plus à Roanne qu’une paire de bedonnants, c’est-à-dire Deuxgros…
A l’aune des grands manitous de la cuisine soi-disant équilibrée et actuelle, Pierre Troisgros devrait être qualifié de chef terroriste excommuniable sur-le-champ, et mériteraient d’aller incontinent rôtir en enfer… Avec une sauce grand-veneur et des patates sautées au lard, ça devrait être divin…
Je ne vous dis pas merci, Monsieur Troisgros, d’être décédé définitivement… Vous laissez désormais libre le champ des possibles pour les gaveurs industriels, fabricants de merde alimentaire en boite, tube, sous-vide ou surgelé dont le monde entier se bâfre avec l’avidité d’un biafrais suçotant un demi-gressin desséché, et avec la ferme conviction qu’ils ingurgitent le summum du top de la gastronomie mondiale de toute la galaxie…
J’en suis tellement dépité qu’en guise de vengeance, je vais aller me taper une KFC bien graisseux (pléonasme)…
Avant que je n’avale ces imbouffables morceaux informes, une chose m’interpelle, au vu des nombreux décès récents parmi les personnalités… Existerait-il un club des 93, à l’instar de celui, tristement célèbre, des 27 ? Non, pas un club du 9-3, présidé par Patoche Balkany qui devrait faire Levallois-Perret un nouveau Lourdes, tant il a recouvré une santé insolente depuis qu’il en est sorti…
Quoi qu’il en soit, je m’interroge, et le doute m’habite, comme dirait Beaugrand, presbyte (ou presse-bite, comme il vous plaira de l’écrire) notoire… Roger Carel, Juliette Gréco, Pierre Troisgros… Les Janis Joplin, Jim Morisson et Kurt Cobain des maisons de retraite ? Voire ! Et la liste s’allonge comme celle de Macron quand il voit Benalla en string panthère fluo lui faire la danse des sept voiles et des deux pédales… Robert Chabbal, physicien français, le journaliste Claude Moisy, qui sera désormais raccord avec son nom…
En tous cas, Annie Cordy a loupé de peu son admission dans le club, mais là-haut, ils pourront toujours se régaler de « Tata Yoyo » chanté avec la voix de Kermit…
Je ne sais pas pour vous, mais perso, l’année 2020 me paraît d’ores et déjà bien pourrave… Et comme si la Covid-19, les déblatérations gouvernementales, le nouvel album de Jul, le dernier bouquin d’Amélie Nothomb, et la chanson française pour l’Eurovision ne suffisaient pas ; voila t’y pas que les barbus remettent ça, a priori…
Une attaque à la machette à proximité des anciens locaux de Charlie Hebdo a fait deux blessés graves, et un suspect de type « barbouzard radicalisé avec profile de bougnoule bien faraud » a été épinglé… Et on a mis en branle tout le toutim du parquet antiterroriste, la visite du Premier Sinistre, la boucle de l’absence d’infos sur BFMTV et tout le tralala…
Tout ça juste au moment où le Ministre de la Santé Olivier Véranda (surnomme Akéna tant il peut être transparent) se rend à Marseille pour mater les petits gaulois réfractaires aux restrictions gouvernementales… Ah mais tu temps de Gastounet, le ministre n’aurait même pas mis la moitié d’un panard sur le Vieux Port qu’il s’y retrouvait totalement au fond avec des godasses en béton pour une apnée statique définitive… Aller à Marseille, lieu sacrificiel de Saint Didier Raoult, terre sacrée de la très sainte chloroquine-panacée… Autant envoyer direct votre canari dans la gamelle de votre matou…
Tout ça juste au moment où l’aïoli commence à monter aux abords du Pont transbordeur, pour prudemment éviter de parler du nuancier « Cinquante nuances d’écarlate » de la Covid-19…
Commanditer une attaque terroriste juste pour détourner l’attention et flanquer la frousse aux gens (mais attention, hein, une attaque toute gentille, hein, juste une machette pour maraver la tronche façon Ribéry à deux personnes, histoire de faire méchant mais sans engager des dépenses inconsidérées à la Sécurité Sociale et sans obligation de repeindre après…)… Alors que l’annonce de la démission dans délais de Manu de l’Elysée, de l’homosexualité de Cyril Féraud ou du mariage d’Olivier Minne avec Willy Rovelli auraient suffi, à moindres frais…
Ah, mais j’en vois qui râlent contre la prétendue incohérence des mesures annoncées hier par Olivier Véran alors qu'elles tombent pourtant sous le sens commun le plus élémentaire, et sont très simples à comprendre... La preuve, Hanouna aurait tout capté…
Donc, je les récapitule donc pour les gens de mauvaise volonté, et afin de complaire aux merveilleux et pragmatiques politocards qui nous gouvernent…
Si vous habitez dans un département rouge grenat : les bars ferment à quinze heures, sauf les mercredis pairs des années bissextiles impaires où ils pourront rester ouverts jusqu’à quinze heures vingt s’ils ne servent à partir de midi que des tisanes tièdes sans sucre de canne.
Si vous habitez dans un département rouge coquelicot : les piscines ferment à 22h22 et tant pis pour les coquettes qui auront pris le temps de se refaire un brushing dans les vestiaires, elles devront attendre la réouverture trois jours après, sauf si l’on vient à s’apercevoir d’une présence trop massive de poils pubiens dans les filtres, auquel cas une quarantaine de 12 jours et demi, renouvelable trois fois après autorisation administrative préfectorale soumise à un avis consultatif du Tribunal des Conflits en session plénière pris à la majorité qualifiée des treize-quarante-cinquièmes.
Si vous habitez dans un département rouge cerise : vous n'avez plus le droit d'acheter de la bière à partir de 19h45 (mais pouvez continuer d'acheter du vin jusqu'à 21h04, à la condition qu’il s’agisse d’un cru millésimé d’avant 1963 titrant plus de 12,5°, conditionné en jerrican parallélépipédique en mousse de kapok mercerisé certifié bio).
Si vous habitez dans un département rouge tomate : fermeture des clubs libertins les mardis et jeudis. Mais les boxons restent clos les lundis et mercredis, vu que de toute façon, Marthe Richard les a fait fermer depuis 1946, alors autant vous dire qu’on s’en tamponne le coquillard avec une demi-patte de tripotanus enfarinée à la Maïzena allégée…
Si vous habitez dans un département rouge pourpre : pas de restriction sauf si le préfet le décide. Et comme le Préfet est un lèche-derche gouvernemental de première, il a même dit du bien de Si-Nouille N’Diaye à l’époque, vous allez dérouiller à un point tel que des vacances en camp de travail à Pyongyang vous paraîtront une maga-partouze au Cap d’Agde…
Si vous habitez dans un département rouge vermillon : peine de mort si vous portez mal le masque par écartèlement sur la place publique et distribution de vos restes aux chiens errants et aux kebabs du quartier ; ainsi que fermeture des bowlings à 18h37 parce que Manu a horreur qu’on joue avec de si longues queues (à l’exception de la sienne, évidemment).
Et en parlant de bites, le 25 septembre 1985, se marient à Montmartre, pour de faux, mais avec les formes et un haut-de-forme, Coluche et Thierry Le Luron. Gigantesque canular destiné à tourner en dérision le mariage d’Yves Mourousi qui se célèbrera trois jours plus tard à Nîmes, cette préscience du mariage pour tous ne fait pas l’impasse sur les clichés. Autant vous dire que Titine Boutin n’était pas invitée…
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