mercredi 9 septembre 2020

Brèves du 09 Septembre 2020

 Bonne rentrée !

La prochaine fois qu’un de mes contemporains me balance le compliment dans la figure, je ne réponds plus de mon 43 fillette qui se transformera pour l’occasion en remède anti hémorroïdaire fulgurant…

Mais comment peut-on se souhaiter une « bonne rentrée » ?! Comment des gens sensés, je veux dire, des personnes adultes, équilibrées, qui ne votent pas Macron, qui n’écoutent pas Bourdin à la radio et ne regardent pas Hanouna à la télé, peuvent-ils sans se marrer se souhaiter loyalement, les yeux dans les yeux une « bonne rentrée »…

 C’est un peu comme si on se disait la bouche en cœur et le sourire au bord des paupières « Bonne déclaration d’impôts » ou « Joyeuse vasectomie » !

Navré de jouer les rabat-joie ou les éteignoirs dès la première chronique de cette rentrée qui s’annonce riche en évènements qu’on a encore peine à s’imaginer, mais c’est ainsi !

Je n’ai pas envie d’être aimable, ni d’être sociable, et encore moins de voir les choses avec le prisme déformant d’un optimiste démesuré. Et je ne parle même pas de regarder la vie au travers d’un kaléidoscope scintillant fallacieusement de mille paillettes traitreusement échappées d’une Gay Pride quelconque…

Quand on vient de se fader un été où l’on a appris pêle-mêle la mort du créateur de Scoubidou, celle de Chadwick Boseman, le Black Panther, d’un cancer du côlon (ce qui est entre nous un sacré manque de cul) et le lancement de la ligne de vêtements de Cyril Hanouna (visiblement une ligne de slips vu sa tête de nœud), on n’a guère envie de se taper sur les cuisses, non ?

Et encore, lorsque je vous parle de Black Panther, je devrais plutôt employer une périphrase de manière à éviter toute proposition raciale ou dévalorisante… Eh oui, on en est arrivés là ! A tel point que le bouquin d’Agatha Christie « Les dix petits nègres » va être rebaptisé en France « Ils étaient dix »…

Tant qu’à faire, pour aller jusqu’au bout de leur illogique logique, obtenons que les Négresses Vertes soient rebaptisées les « Créatures genrées de couleur pas mûres » ; le negro-spiritual, l’homme de couleur plein d’esprit ; le Monténégro, « mon infusion, monsieur s’il vous plaît » ; l’Aigle Noir de Barbara, « La perruche bleue » ; et Pascal Nègre prendra le pseudo de Pascal Cramé. Quant à Noir Désir… Mis à part « Supertramp », spécialement pour Bertrand Cantat, je ne vois pas…

Ah, le politiquement correct… Une gangrène typiquement française, où l’on a tellement peur de blesser son prochain qu’on finira par ne plus l’appeler… On le sifflera… C’est tellement plus valorisant…

Et encore plus positif pour le moral en cette triste rentrée placée sous le signe du masque, les chaînes infos qui nous abreuvent 24/7 des chiffres « alarmants » de la Covid-19… Ah mais oui, tout va mal, citoyennes, citoyens ! Ne dormez pas tranquilles ! Ayez peur ! Soyez angoissés, paniqués (quoique ce qui se passe dans vos plumards ne regarde que vous…) à l’annonce de ces funestes chiffres !

Pour maintenir la pression, et ne pas se retrouver avec les audiences de Radio-Télé Tirana en 1965, BFMTV et consorts rusent et présentent non plus avec l’air catastrophé et l’œil torve d’un gestapiste de première catégorie, les hospitalisations, entrées en réa et décès, mais les cas positifs… Qui, vu la campagne de dépistage menée par les instances gouvernementales, ne peuvent qu’augmenter au fil des jours…

Quant aux masques, c’est toujours la valse-hésitation. La dernière pépite en date des hautes autorités de santé est qu’on n’aurait pas besoin de laver nos masques en tissu à 60° et qu’on peut réutiliser presqu’indéfiniment les masques chirurgicaux… Dans quinze jours, on nous annonce que les masques sont parfaitement inutiles, ou bien ?

Quoi qu’il en soit, aucune crainte à avoir ! Le bon Docteur Trump nous apportera la solution à tous nos problèmes dès la première semaine de novembre… Le Connard à l’orange a en effet annoncé que le vaccin anti-Covid-19 serait mis en place début novembre… Quelques semaines avec l’élection présidentielle… Y a quand même de ces coïncidences…

Le Président américain mérite décidément de plus en plus ce surnom de Connard à l’orange, puisqu’il a estimé en visitant un cimetière militaire que les mecs qui y étaient enterrés étaient des losers et des crétins… Il ne pourrait pas aller visiter Dallas en décapotable, Donald ?

Je ne fais absolument l’apologie de la violence, mais là, faut faire quelque chose… Lui envoyer Aya Nakamura lui chanter des chansons de Jul écrites par Zaz et Marc Lévy, lui refourguer l’intégrale des films de BHL commentés par Pierre Arditi, lui offrir les bouquins d’Amélie Nothomb…

Ou alors, lui envoyer les comptes-rendus d’audience du Procès Charlie… Ce fameux procès des lampistes des attentats de janvier 2015 où nous perdîmes outre beaucoup trop de gens de talents, connus ou inconnus, une jolie part de notre insouciance… Ce procès dont les reportages vous glacent jusqu’à la moelle même dans un haut-fourneau sidérurgique… Ce procès ô combien nécessaire pour panser des plaies qui ne se refermeront jamais et pour faire toucher du doigt à certains bien-pensants ce que peut être l’extrémisme religieux…

Ce procès qui est tout à la fois une pente savonneuse très délicate d’accès, puisqu’aucun de nos grands politocards ne s’y aventure de son commentaire sentencieux… Même Marine Le Pen, grande pourfendeuse de toutes les bougnoulitudes, n’en a pas pipé mot ce matin même sur Radio Gaucho. Face aux questions de la paire de couilles de la matinale, Marinette a préféré s’en prendre au Président (s’attaquer aux faibles femmes, c’est dégueulasse…) et se faire une séance d’autolustrage de pompes en annonçant sa candidature à la Présidence de la République, sans étiquette politique…

Que ne ferait-elle pas pour être élue, elle… L’étiquette RN vous fait peur ? Hop ! Je l’enlève et du coup, je suis une candidate tout à fait respectable… Même sans étiquette, un pot de mort-aux-rats reste dangereux…

On ne le répètera jamais assez, la cuisine est un lieu hautement dangereux de la maison… Surtout quand la personne qui y officie y connaît autant en gastronomie que Cyril Féraud en bonnes femmes… En témoigne cet octogénaire qui a fait exploser sa cuisine non pas après l’ingestion d’un cassoulet un peu trop pétogène, mais en voulant chasser une mouche… A ce rythme-là, quand il s’agira de déloger l’essaim d’abeilles sous l’appentis du garage, il va faire sauter le quartier, pépé…

C’est tellement beau des seniors actifs qui se donnent du mouvement… Tout le contraire des reines de la pédale en cuissard moulebite qui se sont récemment élancées depuis Nice pour un Tour de France particulier, parce qu’il se court quasiment à huis-clos, et parce qu’un français a été maillot jaune ! Bon, Julian Alaphilippe, une sorte de Ribéry des cyclistes avec un dentier Polident, a réussi à le perdre parce qu’il s’est ravitaillé en dehors des zones autorisées… Encore un winner celui-là…

Winner aussi, le crâne d’œuf qui a pondu le nom du plan de relance qui doit tirer l’économie française hors des griffes de la récession made in Binouzovirus… « France Relance »… Même du temps de l’ORTF et du Général De Gaulle, on n’aurait jamais osé adopter un nom aussi pourrave et sentant le renfermé à plein nez… Mais avec François Bayrou comme haut-Commissaire au plan, on ne pouvait pas s’attendre à quelque chose de moderne et de révolutionnaire… Le Cave de Pau qui revient sur le devant de la scène… Et il va se fâcher dans combien de semaines et partir en claquant la porte ?

France Relance… on dirait une réclame jaunie aux relents de naphtaline tout droit sorti d’un vieil Intimité chipé chez la Tante Marthe… Ces vieux magazines de potins mondains qu’on lisait d’un doigt distrait pendant les siestes moites de longs après-midi caniculaires de nos étés d’enfance… Rien n’a changé plusieurs décennies plus tard… Gala fait toujours ses choux gras avec les demi-vedettes et les never has-been du vedettariat hexagonal…. Il y a quelques années, on avait immanquablement les seins de Claire Chazal, fraichement refaits par les dommages et intérêts obtenu lors du procès en droit à l’image précédent… Aujourd’hui, ce sont les panards de Beaugrand avec son moutard dans les bras, sous le regard ébaubi de mongolien trisomique de son mari…

Rien pour sourire, vous dis-je… Surtout qu’on apprenait vendredi dernier la mort d’une de nos plus grandes artistes francophones, après plus de 70 ans de carrière… La bonne du curé a fait son dernier service, et Annie Cordy est partie au paradis des artistes à l’âge de 92 ans… Artiste populaire, gaie et amusante, elle a su divertir plusieurs générations avec des titres légers comme « La biaiseuse », « Bonbons, caramels », « Hello Dolly », et l’incontournable « Bonne du curé ». Mais elle a aussi été une actrice confirmée, capable de tenir des rôles graves, comme dans « Le Chat » ou « Le passager de la pluie »…

Je garderai de Madame Cooremans, outre sa reprise en français du titre britannique au Concours Eurovision 1971, deux chansons en mémoire, pas les plus connues, mais qui sont mes madeleines de Proust personnelles la concernant : « Qui qu’en veut » et « 1515 »…

Et pour finir sur une note quelque peu souriante, encore que venant du Gouvernement, on ne s’attend pas à une franche dose d’hilarité… Le Ministre qui aime être à l’intérieur, Gérald « Bite en bois » Darmanin, a commandé plus de mille véhicules pour ses poulets… Mille deux Zoé Renault électriques… Avec deux portes et sans coffre, ce qui sera du dernier pratique pour les interpellations, la citadine arrive péniblement à 130 à l’heure pour une autonomie limitée… Deux coups de sirène, dix secondes de gyrophare et trois cent mètres de course-poursuite et paf ! Panne sèche…

Et le 9 septembre 1964, Louis de Funès obtient enfin la consécration qu’il méritait avec « Le Gendarme de Saint-Tropez », premier film d’une série de six où la qualité ira hélas en s’amenuisant… mais qui nous offrira des moments inoubliables comme la chasse des culs-nus, les péripéties de Nicole, la fille du Maréchal des Logis Chef Ludovic Cruchot, ou encore les délires routiers en 2CV de Sœur Clotilde, véritable danger routier… Sans parler du « Soyez correct ! » répondant à un « elle est forte celle-là » équivoque… A l’époque où le cinéma français savait divertir… Et où l’on ne redouter pas la rentrée (ou comme dirait Darmanin, de la rentrer…).

 


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