« Et
si tu n’existais pas,
« Dis-moi
pourquoi j’existerais… »
Oui,
si tu n’existais pas toi, le Client que s’arrachent tous les cabinets d’avocats
pour arriver, à la fin du mois, à reverser leur chiffre d’affaire aux impôts, à
l’URSSAF, à la CNBF et à d’autres organismes dont les acronymes sont tout aussi
alambiqués que leurs missions réelles…
Toi,
le Client rêvé, idéal, paradigmique, « ‘Ze » Client qui ferait
flaquer d’émotion difficilement contenue toutes les consoeurs un peu faibles
des sphincters et dépourvues de culottes suffisamment étanches…
Toi,
le Client dont les revenus composés des aides étatiques permettent de s’offrir
les services d’un avocat sans bourse délier grâce à l’Aide Juridictionnelle et
qui flingue ton forfait téléphonique à téléphoner tous les quatre matins pour
savoir où en est son dossier et s’il avance…
Toi
le Client à qui je me retiens toujours de répondre que, tant que je n’ai pas
obtenu l’Aide Juridictionnelle susdite, il continuera à prendre la poussière
sur un coin du bureau et que s’il veut avancer, il n’a qu’à s’acheter des jambes
ou des roulettes car je ne pratique pas la télékinésie…
Toi,
le Client qui m’envoie cinquante-six mails dans la nuit, et se pointe le
lendemain matin en te demandant une exégèse philosophique kantienne de ses
réflexions, parce que, vous comprenez, son dossier à lui est important, lui… Et
qui s’étonne de ce que je lui réponde que la nuit, je ne rêve ni de Kant, ni de
Bergson, et encore moins de sa demi-centaine de courriels débiles, je dors !
Toi,
le Client qui refile sans rire une demi-ramette de documents divers, variés, hétéroclites
et surtout non-rangés à communiquer sans faute le lendemain dernier délai à l’expert
et aux douze autres parties adverses et qui me laisse le soin de faire les
copies…
Toi,
le Client qui s’imagine avoir davantage de science infuse que ton Conseil grâce
à sa capacité de droit obtenue à la troisième reprise et avec l’indulgence du
jury et un bakchiche conséquent, et qui au fil des rendez-vous t’assène un
charabia encyclopédique auquel il devait manquer pas mal de pages et où
question infusion de science, on en reste largement au niveau de Saveurs du
Soir parfum navet…
Toi,
le Client qui insiste aussi lourdement que Valérie Damidot et Demis Roussos
réunis pour avoir un rendez-vous super urgentissime le 24 décembre à dix-huit
heures et qui te cause ponctuation et syntaxe dans ses dix-huit pages de
conclusions en vue de l’audience prévue six mois plus tard…
Toi,
le Client qui a récolté le surnom de mouche à viande tant tu es collant et qui,
dès l’apparition de la moindre note d’honoraires, t’inscrit aux abonnés absents
façon Dupont de Ligonnès…
Toi,
surtout, le Client qui ne sera jamais le mien puisque tu t’estimes infiniment
plus malin et que tu penses que tu te joueras des arcanes de la Justice, des
chausse-trappes des adversaires et des minauderies procédurales des Juges avec
l’adresse d’un Guillaume Tell des temps modernes…
Toi,
surtout, mon non-Client qui a lancé cette idée sur un forum informatique aussi
douteux que les fonds de culotte d’une classe de nonagénaires après une double
ration de purée de pruneaux goût « dragée Fuca », idée selon laquelle
il faudrait supprimer la profession d’avocat…
Ah,
toi le non-Client d’une candeur immaculée, d’une innocence parfaite et d’une
respectabilité aussi virginale que ton QI de calamar quadrisomique décédé qui t’affirme
victime de ces « soi-disant professionnels du droit mafieux, malhonnêtes,
sans conscience humaine ni professionnelle qui enfreignent les lois civiles,
pénales et professionnelles dans l’impunité totale et détruisent des personnes
sans état d’âme »…
Toi,
mon définitivement non-Client qui a dû trop biberonner d’interviews de Bourdin
et de sites Internet « où que c’est qu’on a dit que c’était vrai donc c’est
forcément vraiment la vérité puisque c’est marqué sur la tablette » et qui
estime que la profession d’avocat ne sert à rien, vu que « monnayer les
droits, l’innocence et la culpabilité des personnes s’appelle de la corruption
aggravée », démontrant que les lacunes dans ses connaissances s’apparentent
à la Fosse des Mariennes et qu’il fera le nanan des Juges tant il culmine dans
les Aconcaguas de la connerie personnifiée…
Toi,
mon heureusement non-Client, qui réclame la suppression de la profession d’avocat
qui serait apparue, selon l’Einstein du droit français moderne, vers le
treizième siècle, ce qui lui permet de conclure (un peu à la Jean-Claude Dusse)
que le système judiciaire français (auquel il assimile la profession, ce qui
est flatteur mais évidemment parfaitement inexact) est complètement archaïque,
mâyenageux !
J’ignorais
que nous étions originaires des pays de la Loire et de la Mayenne… Mais d’où,
exactement ? De Laval, Château-Gonthier ? Je suis comme la fille d’Yves
Montand, j’aimerai connaître mes origines profondes… Même si je sais que je
suis né d’une mère et d’une paire…
Mais
ma pauvre Lucette, à ce compte-là, on supprime aussi les médecins, parce que y
a Doctissimo et Michel Cymes à la tévé ; on vire les agriculteurs puisqu’on
a tout dans les supermarchés et qu’en plus c’est sous plastique ; on n’a
qu’à balancer une bombe à neutrons et on sera tranquilles… On aura de la place
pour se garer…
Il
est de notoriété publique que la mère des cons est toujours enceinte ;
mais j’ai la vague impression que le confinement a fait accélérer les délais de
parturition… Comme si on n’en avait pas déjà suffisemment notre quota avec les
candidats de téléréalité, les chanteurs crasseux à message, les partisans de
Mélenchon et les candidates à la Mairie de Paris…
Je
ne sais pas si vous avez regardé le débat sur BFMTV, qui a exceptionnellement
suspendu sa grève pour diffuser les deux plombes d’insultes à peine voilées de
Buzyn, Hidalgo et Dati, ci-après Buzin, Buse Deux et Buse Trois… Doit y avoir à
la rédaction de l’annexe télévisuelle de l’Elysée des gros vicieux à qui ça
détrempe le boxer moulebite de voir des gonzesses s’écharper et se pourrir la
tronche avant de se boxer dans la boue…
Bon,
l’ex-ministre de la Santé a été aussi transparente que dans sa gestion de la
crise du Covid-19, prétextant qu’elle ne pouvait pas parler parce qu’elle était
extrêmement polie… C’est surtout parce qu’elle n’avait rien à dire… Et entre Raticha
Dati dont les quenottes raient le plancher mais les zigounettes, et la phobique
de la bagnole qui dépasse le point-mort, à part faire plante verte…
Puisqu’on
cause de plante verte, en voila un qui a encore la tige de la couleur susdite…
On l’avait quitté quasi-mourant, un ersatz à peine plus vivant de Bouteflicka, quémandant
sa libération des geôles de la République pour pourvoir s’éteindre en paix à
Levallois-Perret, et on le retrouve à la Fête de la Musique, aminci, fringant,
sapé à la dernière mode des mafiosos, et entamant un pas de dance
indubitablement emprunté aux meilleures chorégraphies de Claude François… Et on
retrouve notre Patoune Balkany qui se déhanche au mépris de sa prothèse après
avoir consciencieusement peloté les fesses d’une demoiselle… Messieurs qui
sentez du ramollo dans votre suspensoir à balloches et un désir émoussé pour
votre vide-couilles habituel… Faites-vous donc introduire en prison ! Vous
en ressortirez tout ragaillardi du stylographe à chantilly et doté d’une
hétérosexualité à faire péter l’émail du lavabo !
Que
voulez-vous, c’est le printemps ! Et même l’été ! Et par pitié, que
le locataire de l’Elysée nous laisse passer l’été tranquilles !
Dans
le microcosme politique, on bruisse sans discontinuer du futur remaniement afin
de terminer le quinquennat de la manière la moins catastrophique possible
(comprendre essayer de faire moins pire que Hollandouille et Valls) et les
chroniqueurs politiques se tripotent d’autant plus la nouille que l’imminence
dudit remaniement alimente les spéculations les plus intenses.
Une
possible démission du Gouvernement Doudou II dès lundi ? Ah non !
Flûte, crotte, zut !
Déjà
qu’il y a trois ans, la Fête de la Musique avait été gâchée par l’annonce du
Gouvernement Doudou II, quelques minutes avant le commencement du lâcher de
musiciens sourds sur l’ensemble du territoire…
Ils
vont nous refaire le même coup ! Pas un ténor politique, pas une pointure politocarde
ou énarchique pour remplacer le double mètre amateur de bifles à la Javel Lacroix
et sa clique de bras cassés !
Il
y a encore quelques années, ça avait de la gueule, une annonce de
Gouvernement : « Ministre de l’Economie et des Finances, Monsieur
Valéry Giscard d’Estaing »… « Secrétaire de sa Majesté Mongénéral,
Monsieur Etienne Burin Des Roziers »… « Ministre des Affaires
Etrangères, Monsieur Maurice Couve de Murville »… « Chef de Cabinet
(avec le rouleau de PQ et la brosse à chiottes), Monsieur Lionel de Tinguy du
Pouët » En queue de pie et avec la voix de stentor qui fait vibrer les
vitrages, ça le faisait.
Aujourd’hui,
c’est un mec en costard en provenance direct des invendus de chez Dormeuil
Invendables qui se cache derrière un micro qui vient crachoter des noms de
ploucs qu’on croirait sortis d’un mauvais remake des Deschiens :
-
Madame Thémistocle Gougnaférières, Ministre chargée des automatisations
manuelles du secteur industriel, commercial et manuellement automatique…
-
Monsieur Jocelyn-Albéric Pissetroigouttes, Ministre rattaché par les poignets
au Ministre du Sévice Public et autres agaceries de la pompe à plaisir…
-
Monsieur Pacôme Ruby-Surlongle, époux Landry Gros-Brakemar, Sous-le-Secrétaire
d’Etat aux Mesures de l’Egalité des Sexes…
-
Madame Jurine de Fontencomble, née Pompelamour et divorcée
Remémoizan-Ungrancoup, Ministresse dégueulée au remettage du string dans l’axe
de la raie les dimanches d’août sur la plage du Cap d’Agde…
Vous
rajoutez à ça une photo de famille façon kermesse des anciens de la 42ème
Section des Mange-Saucisses Aéroportées, avec le mari de Brigitte qui lorgne
tous les entrejambes prometteurs et le successeur du Grand Doudou perdu au
milieu des détenteurs de maroquins, et vous en concluez qu’on va s’en payer une
sacrée tranche de rigolade…
Et
le 26 juin 1963, John Fitzgerald Kennedy prononce à Berlin-Ouest, pour
l’anniversaire des quinze ans du blocus, l’un de ses meilleurs discours, qui
restera comme l’un des moments forts de la guerre froide, et qui se termine par
la fameuse phrase en allemand « Ich bin ein Berliner »… Ce qui
pourrait signifier qu’il est un Berliner, ce beignet berlinois de pâte levée
frite et fourrée à la confiture… Oui, je sais j’ai mauvais esprit…Mais si je n’existais
pas, il faudrait peut-être m’inventer…
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