Le
premier qui me parle de Coronavirus aujourd’hui, je lui éternue à la tronche !
Je
n’en peux plus du Binouzovirus, il me sort par tous les trous, par chaque spore
de mon épiderme et chaque étron démoulé ressemble à cette affreuse bébête qui
vient nous polluer depuis le début de l’année…
On
coronaviruse dès le réveil avec les dernières infos à la radio, on coronaviruse
au petit-déjeuner avec les nouvelles moins fraîches du journal, à la pause-clope
au boulot avec le collègue de bureau qui a entendu parler d’un moyen
infaillible d’éviter toute contamination par le voisin du cousin à un ami du
cousin de sa petite-nièce, au snack où le cuisto vous assure par trois fois qu’il
n’a pas éternué dans ton steak-frites aujourd’hui (ce qui a contrario te laisse
supposer qu’il nappe la bidoche avec sa morve) ; et l’on coronaviruse
jusqu’à la tisane vespérale grâce à l’action conjuguée des chaînes d’info
continue…
Coronavirus
par ci… Coronavirus par là… Coronavirus ici, coronavirus là, ailleurs et
peut-être même partout…
Dans
les journaux, à la radio, à la télé, sur la toile, vos tablettes, vos portables…
C’est bien simple, on ferait péter une bombe nucléaire dans un jardin d’enfants
que ça passerait presque à la trappe…
Tenez,
j’ai éternué devant mon ordi, l’antivirus a démarré instantanément…
Tout
comme notre Président, qui nous a fait sa grande représentation hier soir, sur
toutes les chaînes de tévé et de radio… Je vous le dis tout de suite, je l’ai trouvé
aussi convaincant que Nabila jouant du Brecht, et son air hésitant entre le
goguenard narquois et le « qu’est-ce que je peux bien vous raconter comme
conneries pour vous faire flipper » me hérissa le poil.
Quand
le pays vit des heures aussi dramatiques à cause d’une crise sanitaire sans
précédent, on ne ramène pas sa fraise avec un demi-sourire… Ah, il est loin, le
temps de Mongénéral et le charisme qui allait bien ! On aligne les éléments
de langage pendant trente minutes, sans annonce de mesures fortes pour enrayer
l’épidémie qui se profile au coin de la rue…
Ah,
pardon ! notre déglingueur de vieilles couscoussières rechapées a distillé
quelques mesurettes destinées à faire illusion mais qui sont en fait d’une
portée plus que limitée…
Un
report de deux mois de la trêve hivernale… Autant de rapport avec la propagation
du virus que le port d’une culotte par une candidate de téléréalité…
La
fermeture des écoles, collèges et lycées à partir de lundi et ce, jusqu’à
nouvel ordre… La popularité du Président chez les 3-18 ans a instantanément
grimpé à 99,8 %...
Pour
les seniors, interdiction de sortir de chez eux… Sauf pour prendre l’air et
faire les courses. En gros, faites comme avant !
Le
report des charges sociales pour le mois en cours… Notez bien que l’épidémie va
durer des mois, c’est Manu qui le dit, mais on ne vous fait cadeau des charges
que pour un petit mois… Et encore, on ne vous autorise qu’à un report. En gros,
vous pairez plus, plus tard, quand vous pourrez encore moins…
Comme
les mauvaises cuisinières, manu a noyé sa tambouille sous des litres de sauce,
un prêchi-prêcha à base de lendemains qui chantent dans la gloire sans cesse
renouvelée de la grandeur hexagonale retrouvée dans l’unité européenne d’un
content sans cesse plus compétitif et vive la France !
Je
me disais que franchement, passer la journée sur une intervention aussi molle
de la guibolle et truffée de ce qu’on savait d’ores et déjà, c’était à la
limite du foutage de gueule… Je me fourvoyais !
C’était
sous-estimer Manu et sa clique ! Après l’intervention en grande pompe, le
Président a laissé au Grand Doudou la sale besogne, c’est-à-dire annoncer les
vrais mauvaises nouvelles, et principalement l’interdiction des rassemblements
de plus de cent personnes…
Ben
tiens ! Judicieusement calculé ! Alors que l’on maintient les
élections municipales (qui seront l’occasion d’un brassage dangereux de
personnes, mais que voulez-vous, ils semblent pressés de se prendre une branlée
électorale…)… Alors que l’on maintient les transports en commun (une rame de
RER parisien, c’est en moyenne mille personnes…)… Alors que l’on n’interdit pas
les rencontres sportives (un stade, c’est évidemment moins de cent personnes…)…
Alors que l’on laisse ouverts les supermarchés (qui eux, n’auront pas à se
plaindre, vu qu’ils ont été d’ores et déjà dévalisés par des clients soucieux
de faire des réserves pour au moins six mois et qui hurlent à la mort en
cavalant comme des dindes dès qu’ils entendent une quinte de toux)… Vu comme les
gens deviennent psy qu’aux pâtes, ça risque de finir en tue-riz…
Je
sais, agir juste et de manière précise est quasiment impossible en de pareilles
circonstances, et il s’en trouvera évidemment toujours pour critiquer les
mesures prises, celles qu’on aurait dû prendre, et celles que l’on aurait pris
si l’on avait été au pouvoir…
Il
n’en reste pas moins que la France, entre l’Espagne et l’Italie, deux pays
fortement touchés, est en sandwich, coincée entre deux tranches de pandémie…
Rions,
parce que ça détend et ça fait baisser le trouillomètre, mais évitons de nous
faire pipi dessus, car au prix où s’envole le papier-toilette désormais… Je m’attends
à voir des mecs revendre leur Porsche dernier cri pour un rouleau de PQ…
Alors
je veux bien faire le jeu du Gouvernement (et surtout parce que si je perds des
lecteurs, je vais me retrouver avec un lectorat digne de Marc Lévy) et rappeler
des règles d’hygiène simples, et dont le rappel prouve que les français sont de
gros dégueulasses : lavez-vous les mains régulièrement, toussez dans votre
manche et ne vous tripotez pas le visage. Tripotez-vous ailleurs, ça vous calmera !
D’ailleurs,
comment faire pour éviter le serrage de menottes ou le bisouillage de joue ?
Prenez exemple sur les personnalités en vue ! Donald Trump s’en fiche, il
reste fidèle à sa marotte d’agripper du minou… Quant à Griveaux, il se fera
serrer la bite, il en a l’habitude…
Nos
personnalités aussi sont touchées par le Binouzovirus-machin-truc…
Rien
qu’à l’Assemblée, cinq dépités sont atteints… Et le Sinistre de la Culture… Du
temps de la vache folle, à la moindre alerte, on abattait le troupeau complet… Je
dis ça, hein…
Dans
le monde du cinéma, Tom Hanks a été hospitalisé… Au premier coup d’œil j’ai cru
que c’était parce qu’il avait vu un de ses films…
Chez
les politiciens, Jair Bolsonaro est également contaminé, mais ça, on est à la
limite de s’en balek intégralement… Quant à Justin Trudeau, il est placé en
quatorzaine puisque sa femme a été dépistée positive… Quatorze jours… Il aurait
le temps de faire de la webcam avec son sacré français…
Face
à ce tsunami Coronavirus, le reste de l’actualité est passée en quatrième
vitesse, quasiment sous silence… Harvey Weinstein a été incarcéré pour purger
vingt-trois ans de prison (question quarantaine, il a pris ses précautions, le
procinet du cinéma hollywoodien)
Tonie
Marshall, réalisatrice de talent s’en est allée, laissant sa mère Micheline
Presle dans l’affliction. On se rappellera d’elle dans le cultissime « Merci
Bernard » sur FR3…
Tom
Leeb annonce qu’il change le titre et l’orchestration de sa chanson pour l’Eurovision.
Soyons honnêtes, l’orchestration proposée à la Tour Eiffel était digne d’un
sous-Clayderman de sanisette et le titre « The best in me » (le
meilleur en moi) pouvait prêter à confusion dans le baisodrome que sont les
coulisses de l’Eurovision…
Aussi,
Tom nous infligera-il une version plus acoustique (même plus assez de crédits
pour une orchestration qui ne ressemble pas à de l’orgue Bontempi) en mai
prochain, sous le titre « Mon alliée »… C’est Riester qui va être
content du titre en français…
Et
si vous avez trouvé que Manu jouait mal hier soir, genre Kad Mérad ou Franck
Dubosc dans toutes leurs panouilles cinématographiques, alors précipitez-vous
pour vous goinfrer de l’intégrale de Pierre Niney, dont vous pourrez souffler
la bougie puisqu’il est né le 13 mars 1989. Avec son physique de cure-dent et
sa tronche de vermifugé sociopathe, Pierre a su camper avec brio un Yves Saint-Laurent
bluffant de vérité… Oh punaise, je vire Télérama moi ! Pourvu que j’aie
pas chopé le Binouzovirus !...
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