Tu veux ou tu veux pas ? Thé ou café ?
Beatles ou Stones ? Caleçon ou moulebite ? Voile ou vapeur ? Les
Concons à Cancun ou les Andouilles de la Téléréalité ? Wagner ou
Obispo ? Vaseline ou gravier ? Levrette ou missionnaire ? Sucette
à cancer ou e-cigarette ? Incapables de gauche ou incompétents de
droite ? Confinement à géométrie variable, ou confinement à durée indéterminée ?
Ô incertitude ! Ô dilemme cornélien à l’heure du
choix ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette indécision, et ne vais-je
hésiter dans l’exigu boudoir, que pour voir en un jour flétrir tant de
promesses ?
Tant de promesses balancées à la va-vite par le
Président de la République au soir de son allocution dite Marthe Richard (celle
qui fermait les maisons, lui qui nous enferme dans les maisons), aux contours
suffisamment vagues pour permettre à Kersauson de naviguer dessus et aux
éditorialistes de tout poil et de tout bord (voire de bâbord) de broder comme
une dentellière du Puy…
Tant de promesses balancées en vitesse (comme quand
Castaner vient lui recrépir la tronche entre deux expulsions de migrants), avec
la belle enveloppe de la générosité étatique mais au final la consistance d’un
flan démoulé dans un réfrigérateur en panne…
A en croire Manu, la Veuve Qui Clot, l’Etat paiera. L’Etat
paiera les loyers les factures d’électricité, les cotisations, tout ! C’est
à la limite si on ne vous offrait pas un bon d’achat chez Jackie et Michel, le
site des onanistes pas dégoutés, sponsorisés par Sopalin…
L’Etat est là, l’Etat assume, l’Etat fera tout… Eh !
Attends un moment, Mister Président !
Je ne voudrais pas faire montre d’un monarchisme à
tout crin qui ferait verdir de rage Stéphane Bern, le seul corgi de la Reine d’Angleterre
qui ne remue pas la queue quand elle paraît dans ses tailleurs façon pâtisserie…
Mais il semble remonter à ma mémoire qu’un certain Roi-Soleil disait « L’Etat
c’est moi », comme Régine dit aujourd’hui « Le tas c’est moi »…
L’Etat c’est moi, l’Etat c’est nous… Donc, nous payons…
Joliment joué, mais il est vrai que tu sais nous retourner, Manu…
Plus les jours passent, et Dieu sait que les journées
de confinement paraissent comporter au bas mot quarante-huit heures, plus les
annonces mirifiques de Manu semblent s’évaporer ou se doter de conditions qui
les rendent positivement inatteignables…
Dans mon cas personnel à moi, la demande d’aide
spécifique pour les professions libérales doit être accompagnée d’une
ribambelle de documents qu’il est normalement impossible de réunir en
respectant le confinement. En gros, et pour résumer les quarante-huit pages de notice,
il faut justifier d’une baisse du chiffre d’affaire de 70% par rapport à l’année
passée, tout en démontrant que cette baisse sera attribuable à la crise
sanitaire et en joignant à la demande sur formulaire à papier timbré en
quadruple exemplaire la comptabilité in extenso des quatre dernières années,
deux fiches familiales d’état-civil, les statuts de la structure d’exercice
calligraphié à la plume Sergent Major n° 5, les revenus de vos parents et descendants
depuis 1979, ainsi que deux bidons de vaseline senteur pêche (je déconne pour
la vaseline, mais vu comme on nous encule régulièrement, autant essayer d’avoir
moins mal au cul… Je déconne ! C’est goût fraise…).
Ah, on nous les fait payer cher, les deux mois de
grève contre leur réforme moisie !
Sinon, rassurez-vous, l’Etat est là… Je dirais même
plus, le Tas est là…
Oui, je sais, on avait dit pas le physique, mais là, c’est
physique… Si-Bête Ndiaye, le porte-parole du Gouvernement, parangon de la classe
à la française et de la nuance, a encore fait des siennes. A l’instar de
Ribéry, qui pond une ânerie à chaque fois qu’il ouvre son robinet à conneries,
Si-Bête s’imagine être la réincarnation vivante d’un grand humoriste… Si la situation
sanitaire n’était pas si préoccupante, on pourrait presque être tenté de
sourire à ses jeux de mots moisis et ses formules d’esprit encore plus
lessivées que l’Almanach Vermot.
La dernière ? Si-Bête ne demande pas aux
enseignants qui ne travaillent pas (pléonasme, me direz-vous) de traverse la France
pour aller ramasser des fraises… Déjà, si on ramasse des fraises en France en
mars, faut qu’elle consulte la Si-Bête… Si elle continue, c’est pas des fraises
qu’elle va ramasser, c’est un pruneau…
Comme quoi, on est bien d’accord que seules deux choses
sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Et pour l’univers, le
doute m’habite…
Soyons un peu plus intimes, voulez-vous ? Euh,
enlevez votre main de mon entrecuisse, voulez-vous ? Je voulais juste vous
avouer que le jour où Desproges est mort, j’ai chialé comme un gosse… Par
contre, le jour de la mort de Tino Rossi, j’ai repris deux fois de moules…
Etonnant, non ?
Ah ! Pierrot ! Comme tu nous manques ici-bas !
Certes, tu préférais le vin d’ici à l’au-delà, mais quelle sale plaisanterie tu
nous as fait en généralisant ton cancer… Plus cancéreux que toi, tumeur…
C’est évidemment de bon goût de te trouver toutes les
qualités, tous les toupets, toutes les audaces maintenant que tu es arrivé en
bas (ben voui, tu n’as fait que des cendres… )… Et de soupirer qu’avant,
décidément, on avait toutes les impertinences et qu’on pouvait tout dire…
Après l’époque guindée où l’on remontait les
chaussettes des censeurs en montrant un bout de nichon à la tévé ou en
critiquant encore fadement le gouvernement, nous eûmes droit à une période
bénie où l’on libéra la parole, avec des impertinences bien senties qui
paraissent intransposables de nos jours…
Cette époque actuelle, où l’on permet en façade tout à
tous, est finalement bien timorée au niveau de la liberté d’expression sur les
médias traditionnels… On flingue à tout va parce qu’on caricature le premier
enturbané… On hurle à la lune tel le loup parce qu’on entend une blague un peu
douteuse sur une tragédie récente… On se scandalise de propos cavaliers sur tel
ou tel potentat…
On musèle, on bride, on coupe les ailes, on ressort
Anastasie sous le couvert utile de la liberté d’expression… Le pauvre Pierre
Desproges serait abasourdi de voir comme la possibilité de tirer sur tout et
tous s’est rabougrie comme un micro pénis sur peau de chagrin… Il ne pourrait
plus asséner ses réquisitoires acérés sans se prendre du papier bleu dans la
gueule à la fin de chaque émission…
Il lui serait totalement impossible de prononcer son
réquisitoire furieux contre Le Pen aujourd’hui… Sa tirade sur Séguela qu’il
traitait publiquement et ouvertement de con serait illico presto interdite…
On peut rire de tout… mais pas avec tout le monde… et
apparemment avec de moins en moins de monde…
Et sur les réseaux sociaux, c’est encore pire !
Il suffit que l’on affiche un soutien timoré à une annonce gouvernementale pour
que s’enflamment les complotistes, les anti-Macaronistes, et l’ensemble des
substances inflammables de ce ramassis de connards qui s’imaginent détenir la
vérité définitive derrière leur écran…
L’écœurement devant le mur de notifications de Fesse-Bouc
est encore plus intense que devant une recette de Cyril Lignac revue par
Norbert Tarayre… On se croirait devant une annexe de Doctissimo (les pubs pour
les prothèses anales et les bas antivarices en moins) et la salle de
dépouillement des lettres de dénonciation de la Kommandantur…
Tous les crétins avinés (ou binouzés) y vont de leur
prédiction sanitaire quant à l’usage des masques ou des gants, quand ce n’est
pas d’une publication sur le dernier casus belli à la mode, le fameux Professeur
Raoul de la Chroloquinte (De Toux)…
Tous ces haineux y vont de leur post vengeur contre le
Gouvernement pour exiger leur démission, leur destitution, leur exécution, leur
énucléation à grands coups de cuillère à melon, voire leur procès à la stalinienne…
C’est tellement plus pratique de vomir votre haine fétide et minable derrière
vos écrans… C’est tellement aisé d’accuser sans preuve, de condamner sans
charge… Faut dire que gouverner soixante-six millions de connards, c’est du sport !
Oui, soixante-six millions de connards ! Je ne
vois pas d’autre mot face à l’indiscipline des français, qui font du
confinement une notion à géométrie variable. On n’a jamais vu autant de
personnes si impatientes d’aller faire leurs courses, de pratiquer une activité
sportive ou d’aller faire pisser leur clebs ! Mention spéciale aux
parisiens qui se sont rués en masse en province, histoire de contaminer plus
largement la population… Comme si leur présence n’était pas assez nocive…
Mais qu’y a-t-il de compliqué à comprendre qu’il faut
rester chez soi ? Vous me direz, pour des gens qui trouvent du génie à
Marc Lévy, Kad Mérad et Jul…
Carnet noir, pour terminer, et il est fort à parier
que ça va déquiller grave dans les semaines qui suivent : Adieu à Manu
Dibango, et son mythique « Soul makossa », et à Uderzo, 92 ans et un
décès non relié au Coronavirus… Astérix est définitivement orphelin désormais…
Et si Zitrone était encore de ce monde, il aurait noté
sur son carnet des futures viandes froides les testés positifs célèbres, comme
très récemment le Prince Charles… Que Camilla ne se fasse pas de bile, il a
réussi à survivre à la nourriture anglaise alors…
Et le 25 mars 1972, à Edimbourg, la finale du Concours
Eurovision de la Chanson voit triompher le Luxembourg avec la chanson « Après
toi », défendue par Vicky Léandros, artiste grecque de naissance faisant
carrière en Allemagne et défendant en français le Grand-Duché... l’Europe
musicale à elle seule ! Les chances est-allemandes étaient quant à elles fort
bien défendues par Mary Roos, qui interprétait un morceau de pur schlager « Nur
die Liebe läßt uns leben », seul l’amour nous fait vivre… Sur les réseaux
sociaux, c’est loin d’être le cas, hélas…