« I can't live without music, only you keep me goin' along
« I can't live without music and the power that's deep in your song
« You're the one and only thing I couldn't do without
« Makes me wanna sing and dance and shout »
Crier… oui, crier de douleur auditive consécutive à un
saignement massif des tympans dû aux chansons de Zaz, Louane, Christophe Maé et
Benjamin Biolay… On fustige plus souvent qu’à son tour les supposés méfaits de
l’alcool et du tabac mais l’on omet totalement de clouer au pilori la
dangerosité des couinements musicaux de certains chanteurs, ou prétendus tels,
actuels. Alors, si vous vous aventurez à écouter les derniers prouts vocaux de
tout ce joli petit monde avec une binouze à la main et la clope au bec, je ne
vous raconte pas le cocktail explosif que même les human-bomb de chez Daesh
n’oseraient pas composer…
Je ne peux pas vivre sans musique, vociférait Corinna
May, représentante teutonne à l’Eurovision 2002… Comme on ne peut se passer de
manger… Mais ce n’est pas parce que tout ce que l’on ingère finit
nécessairement en merde qu’il faut en bouffer dès le début de la chaîne
alimentaire, à grands coups de Nutella et de McDonalderies…
De même qu’il est inutile de s’enfiler l’intégrale de
Diam’s ou d’André Rieu pour avoir les oreilles qui fument, et une céphalée
persistante…
C’est pourtant agréable, de se faire réveiller en
pleine sieste par trente-cinq degrés extérieurs par le voisin qui ressent
l’impérieux besoin d’écouter de la techno, cette musique de merde faite à la
presse hydraulique pour des crétins à bonnet. En guise de représailles, demain
matin, dès huit heures cinq, alors qu’il ronflera comme un sonneur aviné après
une nuit de virée, vous lui passerez le best-of de l’orignal chantant, Céline
Dion…
Ah, l’été, la musique…
Qui dit été dit musique, musique de détente au long
des soirées alanguies par la chaleur du jour et se préparant à la fraîcheur
nocturne… Qui dit été dit également depuis plus de trente-cinq ans fête de la
musique…
Voilà une belle invention, la Fête de la Musique… Une
fête populassière où les enculturés mondains qui se branlent en s’essuyant des
les pages cultures de Télérama sur une interprétation de la 5ème de
Beethoven au triangle symphonique par un griot érythréen et les pétasses
prisunicardes qui flaquent d’aise en écoutant Juste Imbibé, les One Direction
et Christophe Willem se croisent dans le flot ininterrompu de décibels… Une
invention typiquement mitterrandienne, ou plus précisément languesque, puisque
c’est le frétillant ministre de la Culture éternel qui a pondu cette idée… Eh oui,
si depuis plus de trente-cinq ans, chaque 21 juin, vous n’arrivez pas à dormir
grâce à des morues à cheveux gras qui frisent dans le dos qui jouent du tam-tam
jusqu’à point d’heure juste sous vos fenêtres, vous le devez à Jack Lang,
Monsieur « Quel bel homme »…
Et vous voulez toujours voter socialiste ?
Ah
oui, pardon, encore eût-il fallu que le Parti Socialiste existe encore… Eh oui,
les jeunes p’tits cons qui me lisez (après avoir réussi à déchiffrer le Journal
de Mickey à vingt ans), tout n’est pas éternellement gravé dans le marbre et n’est
pas sujets à une immobilité qui n’est pas sans rappeler Mireille Mathieu dans l’intégralité
de ses prestations live…
Parce que
les petits jeunes, là, qui croient que, bon, tout est définitif et que rien ne
change, ils se foutent le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate ! Et sans élan !
Allez-y,
traitez-moi de vioque…
Alors,
oui, j’ai connu la télévision en noir et blanc, avec seulement trois chaînes.
J’ai
connu Dorothée jeune, Line Renaud déjà vieille et Léon Zitrone discutant avec
Simone Garnier et Guy Lux.
J’ai
connu les postes de 40 kilos qu’il ne fallait pas bouger et le passage à la
couleur intégrale de TF1, alors chaîne publique.
J’ai
roulé sans ceintures à l’arrière dans la 304 aux sièges en skaï, brûlures au
troisième degré garanties l’été, de mon père.
J’ai
porté des pantalons pattes d’eph’, des cols roulés en synthétique remplis d’électricité
statique et des cagoules tricotées maison.
J’ai
vu l’annonce de la mort de Claude François, la chute du mur de Berlin, les
attentats du 11 Septembre et la guerre du Golfe.
J’ai
écouté des cassettes audio sur des walkmans, porté des lunettes Vuarnet, enfilé
des chemises Cacharel ou Jean-Le-Bourget.
J’aurais
pu acheter des Autobianchi et des Lancia.
J’ai
écouté des radiocassettes Ghettoblaster, des maxis 45 tours et radio-pirates.
J’ai
entendu que la France avait peur, que chacun faisait ce qui lui plait, que
Johnny avait épousé une ombre (et après il a marié une salope) et que Lio
aimait le dessert que sert l’abominable homme des neiges
J’ai
vu des guerres étoilées, des aliens, des requins et des fièvres du samedi soir.
J’ai
bu du Get 27 et du Tang, mangé des Car en Sac et des Chamonix.
J’ai
lu Le Journal de Mickey et monté les gadgets de Pif, et me suis ennuyé devant « Caméra
au poing » de Christian Zuber.
J’ai
appris l’alphabet avant la lecture, j’ai fait des lignes d’écritures à la
pointe Bic, le stylo-plume étant interdit, et me suis fadé les tables de
multiplication par cœur.
J’ai
trouvé marrant « Le Club des Cinq » dans les visiteurs du mercredi,
regardé « L’Amour du Risque » et découvert le plaisir des vieux films
avec le Cinéma de minuit.
Je
me souviens du délai inouï pour avoir une ligne de téléphone, les engins gris à
cadran pour faire des numéros à 6 chiffres, et le bruit inimitable de la
recherche avant la sonnerie
J’ai
pianoté sur un Minitel, utilisé un magnétophone à cassettes La voix de son
maître et j’ai joué au Docteur Maboul.
J’ai
passé des heures avec mon circuit électrique Jouef, dévoré la collection Bibliothèque
verte, regardé « Le francophonissime », j’ai collectionné les petites
autos Norev, Majorette et Matchbox.
J’ai
vu Giscard dire au revoir, Mitterrand se faire enterrer et Liliane faire ses
valises.
J’ai
entendu à l’envi Marie Myriam chanter sa passion ornithologique, et les deux
casseroles jumelles couiner que le Papa Pingouin adore sa banquise.
J’ai
eu des cols pelle à tartes et des velours peau de pêche.
J’ai
lu Perlin, Fripounet, Jours de France et l’Aurore.
J’ai
connu Dalida vivante, Régine déjà vieille et Lio encore jeune.
J’ai
encore en tête le bruit du modem 56K pour avoir internet et toujours le même
numéro de portable depuis 1999.
Je
suis monté à Thiers par la nationale, et j’ai roulé avec un 90 collé sur la
malle de la voiture.
Je
suis vieux. J’adore ça. Et je vous emmerde.
Et pour parachever cette parade de vieilleries,
qui de mieux qu’un « Happy birthday Mister Président » susurré d’une
voix de rogomme gros fumeur par un clone mal rasé de Dalida et pensionnaire de
Chez Michou, à l’occasion du 88ème anniversaire du maître des lieux,
l’homme en bleu, qui a réussi à réunir Bébél et la blonde d’« Affaire
Conclue » pour lui souffler la bougie. Visiblement le plus juvénile
entouré des deux croutons fripés, Michou a fait allègrement sauter des bouchons
de champagne… A un certain âge, on fait sauter ce qu’on peut…
Et le 21 juin 1963, Paul VI succède à
Jean XXIII à la tête de la maison-mère des défionceurs d’enfants de chœur… Pour
un mec en robe, il était aussi yéyé qu’un pot de yaourt tiède ou qu’une terrine
de fromage de tête… Bref, Paul Vi n’était pas très gay…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire