mardi 25 juin 2019

Brèves du 25 juin 2019

« (Chaud, chaud, oui, il fait chaud)
« Je trouve qu'il fait chaud
« (Chaud, il fait chaud)
« Mais sous le soleil
« (Sous le soleil)
« Tout semble nouveau
« (Semble nouveau)
« Et la vie est belle
« (Belle, la vie est belle) »

Ce qu’il y a de bien avec les chansons de la petite fille de français moyen, reconvertie après les couettes mièvres en vieille morue reliftée comme une balle de tennis vomissant sa rancœur fielleuse, c’est que généralement, elles ne vous donnent pas mal à la tête…

C’est comme un livre entièrement colorié à la main par Nabila, la téléphoniste représentante des Forges de Laguiole, une chanson de Didier Barbelivien, un discours de Manuel Valls, ça rentre par une oreille et ça ressort aussi sec par l’autre sans porter atteinte à votre intégrité cérébrale…

Selon que l’on se classe parmi les fans transis de la grand’mère des bâtonnets Findus, ou parmi ses fidèles détracteurs, les ritournelles interprétées par la plus célèbre paire de couettes françaises seront comme un Cognac VSOP que vous sirotez dans un ballon en cristal de Bohème au coin d’un feu, lové dans un Chesterfield amorti, un gros cubain bien épais entre les dents (je parle de cigare, hein !)… Ou alors, elle seront comme une piquette aigre encore plus difficile à pisser qu’à boire, qui vous vrille les boyaux et les tympans comme si Zaz vous tambourinait les esgourdes à grands coups de marteau-piqueur en dégobillant ses textes navrants…

Quoi qu’il en soit, il faut bien reconnaître qu’Annie Chancel (on comprend qu’elle ait pris un pseudonyme, être homonyme de Jacques Chancel et brailler des âneries, ça frôlait le suicide et la correctionnelle) avait le chic pour capter l’attention du public… Une bouille agréable, de bonnes manières, des chansons suffisamment niaiseuses pour ne pas remonter les chaussettes des pères-la-vertu…

Et si je ne craignais pas l’averse hollandouillesque, je me hasarderais presque à chantonner ce plus célèbre lifting « Cap’tain Iglo » (le genre poisson pané avec les yeux dans les coins) de la variété française vous chantait il y a quelques années, cette chanson de 1965, d’une vacuité textuelle et sémantique à peu près équivalente à la bibliographie complète de Marc Lévy et Guillaume Musso réunis, que les chaleurs estivales…

Car ça y est, enfin ! La chaleur s’est abattue sur la France comme une nappe de napalm enrobe les petits vietnamiens le matin au saut du lit… Depuis le temps qu’on attendait ça…. Qu’on attendait ça pour râler des températures propres à vous transformer les dessous de bras en pataugeoire et à vous donner l’air d’un porcinet sudoripare après dix minutes de marche en plein soleil…

Avec ces premières chaleurs caniculaires qui nous déboulent dessus comme une vague engloutit le surfeur en combi moulechouquettes ou un morfale dévore un Big Mac triple étage que même les bouches de Béatrice Dalle et Julia Roberts réunis ne pourraient mordre en une seule fois, rien de tel que de se préserver des moments de détente au frais…

Parce que les conseils serinés avec la régularité d’un coucou suisse par les ondes de la radiodiffusion nationale et les mises en garde apocalyptiques des chaînes d’info continue, ça commence à nous faire suer sec, hein !

Ils me font bouillir avec leurs conseils à la mords-moi-le-nœud ! Attention canicule, boivez du liquide, restez chez vous au frais, évitez de courir le marathon en combinaison de ski en plein soleil, et prenez des nouvelles des personnes vulnérables…

Déjà que ça nous emm… prodigieusement de téléphoner à tante Marthe en temps normal, alors lui bigophoner pour savoir si elle va bien… Elle qui monte les cinq étages sans s’essouffler malgré les bougies sur le gâteau…

Et si on laissait les français penser par eux-mêmes, si on cessait de les déresponsabiliser vitesse grand V et si nos concitoyens assumaient leurs décisions ? En 1976, l’avant-dernière grande canicule, on n’a pas tiré à boulets rouges sur Giscard et sa clique parce qu’ils ne nous avaient pas donné de conseils…

Et question idioties politiciennes, le report du brevet des collèges pour cause de canicule est une perle qu’il faudra épingler au revers de Blanquer… Non seulement on reporte de deux jours, mais en plus, on est tout prêt à excuser les élèves qui seront absents pour « raisons familiales » et à leur ouvrir les portes de la session de septembre… Et ils rajouteront une dose de lubrifiant pour sodomiser le Ministre ?

On marche sur la tête ma pauv’ Lucette ! On maintient le brevet malgré la canicule, on salope nos examens… On reporte à cause de la canicule, on salope nos vacances… Allez, on le gueule, pour la forme ? « Macron, démission ! »…

D’accord, la canicule arrive, mais s’il vous reste deux neurones en état de fonctionnement malgré le lavage de cerveau médiatique, vous aurez constaté que ça ne devrait durer que deux à trois jours… Le temps pour nos amis parisiens de se sentir bien dans les transpire en commun… Et si on avait une canicule qui durait trois mois et demi comme en 2003, on ferait quoi ? Une alerte nucléaire ?

Si en France, ça chauffe, c’est également le cas entre les Etats-Unis et l’Iran, qui ne cessent de s’échanger des amabilités fielleuses depuis quelques jours… Et quand on connait l’état d’esprit rigolard des enturbannés, et la retenue légendaire du Connard à l’Orange…

Et après le Connard à l’orange, le connard au vert-de-gris. Alors qu’il sombrait tout doucement dans un oubli qu’il était bien le seul à ne pas désirer, Éric Zemmour tente un retour médiatique en affirmant à qui veut l’entendre qu’il n’est candidat à rien… On s’en branle !

Est-ce parce que justement elle ne l’a pas suffisamment branlé qu’Adil Rami est allé se faire dégorger la merguez dans d’autres plats à lasagnes ? Pamela Anderson est dévastée selon son compte Instagram d’apprendre que son Adel l’a trompée en menant une double vie depuis deux ans… Mesdames, messieurs, Adel rami est une bite sur pattes insatiable. Parce que s’il n’est pas sur les rotules avec la Pamela…

Ajoutez un « r » à l’activité favorite de l’ex-bombasse d’Alerte à Malibu et vous obtiendrez : sucre. Cet additif dont les enfants consomment trop dès leur plus jeune âge… Mais c’est tellement plus facile de leur refiler une tartine de Nutella au petit-déj’, de leur balancer des barres de céréales au gouter, de céder à leur chantage du Coca-Cola rouge à tous les repas… Fut un temps où l’on prenait la peine de faire des tartines beurrées, de préparer un goûter avec un pain au lait et des carrés de chocolat, d’être ferme sur les sodas… Mais ça, c’était avant…

Et le 25 juin 1998, Microsoft lançait le système d’exploitation Windows 98, qui allait se vendre à plus de quinze millions d’exemplaires, malgré le peu d’innovation par rapport à la version précédente. De l’absolue nécessité de ce que l’on a déjà, mais présenté différemment… Un peu comme les albums de Christophe Maé et Kendji : toujours aussi mauvais, mais comme c’est présenté différemment, on achète… 

vendredi 21 juin 2019

Brèves du 21 juin 2019


« I can't live without music, only you keep me goin' along
« I can't live without music and the power that's deep in your song
« You're the one and only thing I couldn't do without
« Makes me wanna sing and dance and shout »

Crier… oui, crier de douleur auditive consécutive à un saignement massif des tympans dû aux chansons de Zaz, Louane, Christophe Maé et Benjamin Biolay… On fustige plus souvent qu’à son tour les supposés méfaits de l’alcool et du tabac mais l’on omet totalement de clouer au pilori la dangerosité des couinements musicaux de certains chanteurs, ou prétendus tels, actuels. Alors, si vous vous aventurez à écouter les derniers prouts vocaux de tout ce joli petit monde avec une binouze à la main et la clope au bec, je ne vous raconte pas le cocktail explosif que même les human-bomb de chez Daesh n’oseraient pas composer…

Je ne peux pas vivre sans musique, vociférait Corinna May, représentante teutonne à l’Eurovision 2002… Comme on ne peut se passer de manger… Mais ce n’est pas parce que tout ce que l’on ingère finit nécessairement en merde qu’il faut en bouffer dès le début de la chaîne alimentaire, à grands coups de Nutella et de McDonalderies…

De même qu’il est inutile de s’enfiler l’intégrale de Diam’s ou d’André Rieu pour avoir les oreilles qui fument, et une céphalée persistante…

C’est pourtant agréable, de se faire réveiller en pleine sieste par trente-cinq degrés extérieurs par le voisin qui ressent l’impérieux besoin d’écouter de la techno, cette musique de merde faite à la presse hydraulique pour des crétins à bonnet. En guise de représailles, demain matin, dès huit heures cinq, alors qu’il ronflera comme un sonneur aviné après une nuit de virée, vous lui passerez le best-of de l’orignal chantant, Céline Dion…

Ah, l’été, la musique…

Qui dit été dit musique, musique de détente au long des soirées alanguies par la chaleur du jour et se préparant à la fraîcheur nocturne… Qui dit été dit également depuis plus de trente-cinq ans fête de la musique…

Voilà une belle invention, la Fête de la Musique… Une fête populassière où les enculturés mondains qui se branlent en s’essuyant des les pages cultures de Télérama sur une interprétation de la 5ème de Beethoven au triangle symphonique par un griot érythréen et les pétasses prisunicardes qui flaquent d’aise en écoutant Juste Imbibé, les One Direction et Christophe Willem se croisent dans le flot ininterrompu de décibels… Une invention typiquement mitterrandienne, ou plus précisément languesque, puisque c’est le frétillant ministre de la Culture éternel qui a pondu cette idée… Eh oui, si depuis plus de trente-cinq ans, chaque 21 juin, vous n’arrivez pas à dormir grâce à des morues à cheveux gras qui frisent dans le dos qui jouent du tam-tam jusqu’à point d’heure juste sous vos fenêtres, vous le devez à Jack Lang, Monsieur « Quel bel homme »…

Et vous voulez toujours voter socialiste ?

Ah oui, pardon, encore eût-il fallu que le Parti Socialiste existe encore… Eh oui, les jeunes p’tits cons qui me lisez (après avoir réussi à déchiffrer le Journal de Mickey à vingt ans), tout n’est pas éternellement gravé dans le marbre et n’est pas sujets à une immobilité qui n’est pas sans rappeler Mireille Mathieu dans l’intégralité de ses prestations live…

Parce que les petits jeunes, là, qui croient que, bon, tout est définitif et que rien ne change, ils se foutent le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate ! Et sans élan !

Allez-y, traitez-moi de vioque…

Alors, oui, j’ai connu la télévision en noir et blanc, avec seulement trois chaînes.

J’ai connu Dorothée jeune, Line Renaud déjà vieille et Léon Zitrone discutant avec Simone Garnier et Guy Lux.

J’ai connu les postes de 40 kilos qu’il ne fallait pas bouger et le passage à la couleur intégrale de TF1, alors chaîne publique.

J’ai roulé sans ceintures à l’arrière dans la 304 aux sièges en skaï, brûlures au troisième degré garanties l’été, de mon père.

J’ai porté des pantalons pattes d’eph’, des cols roulés en synthétique remplis d’électricité statique et des cagoules tricotées maison.

J’ai vu l’annonce de la mort de Claude François, la chute du mur de Berlin, les attentats du 11 Septembre et la guerre du Golfe.

J’ai écouté des cassettes audio sur des walkmans, porté des lunettes Vuarnet, enfilé des chemises Cacharel ou Jean-Le-Bourget.

J’aurais pu acheter des Autobianchi et des Lancia.

J’ai écouté des radiocassettes Ghettoblaster, des maxis 45 tours et radio-pirates.

J’ai entendu que la France avait peur, que chacun faisait ce qui lui plait, que Johnny avait épousé une ombre (et après il a marié une salope) et que Lio aimait le dessert que sert l’abominable homme des neiges

J’ai vu des guerres étoilées, des aliens, des requins et des fièvres du samedi soir.

J’ai bu du Get 27 et du Tang, mangé des Car en Sac et des Chamonix.

J’ai lu Le Journal de Mickey et monté les gadgets de Pif, et me suis ennuyé devant « Caméra au poing » de Christian Zuber.

J’ai appris l’alphabet avant la lecture, j’ai fait des lignes d’écritures à la pointe Bic, le stylo-plume étant interdit, et me suis fadé les tables de multiplication par cœur.

J’ai trouvé marrant « Le Club des Cinq » dans les visiteurs du mercredi, regardé « L’Amour du Risque » et découvert le plaisir des vieux films avec le Cinéma de minuit.

Je me souviens du délai inouï pour avoir une ligne de téléphone, les engins gris à cadran pour faire des numéros à 6 chiffres, et le bruit inimitable de la recherche avant la sonnerie

J’ai pianoté sur un Minitel, utilisé un magnétophone à cassettes La voix de son maître et j’ai joué au Docteur Maboul.

J’ai passé des heures avec mon circuit électrique Jouef, dévoré la collection Bibliothèque verte, regardé « Le francophonissime », j’ai collectionné les petites autos Norev, Majorette et Matchbox.

J’ai vu Giscard dire au revoir, Mitterrand se faire enterrer et Liliane faire ses valises.

J’ai entendu à l’envi Marie Myriam chanter sa passion ornithologique, et les deux casseroles jumelles couiner que le Papa Pingouin adore sa banquise.

J’ai eu des cols pelle à tartes et des velours peau de pêche.

J’ai lu Perlin, Fripounet, Jours de France et l’Aurore.

J’ai connu Dalida vivante, Régine déjà vieille et Lio encore jeune.

J’ai encore en tête le bruit du modem 56K pour avoir internet et toujours le même numéro de portable depuis 1999.

Je suis monté à Thiers par la nationale, et j’ai roulé avec un 90 collé sur la malle de la voiture.

Je suis vieux. J’adore ça. Et je vous emmerde.

Et pour parachever cette parade de vieilleries, qui de mieux qu’un « Happy birthday Mister Président » susurré d’une voix de rogomme gros fumeur par un clone mal rasé de Dalida et pensionnaire de Chez Michou, à l’occasion du 88ème anniversaire du maître des lieux, l’homme en bleu, qui a réussi à réunir Bébél et la blonde d’« Affaire Conclue » pour lui souffler la bougie. Visiblement le plus juvénile entouré des deux croutons fripés, Michou a fait allègrement sauter des bouchons de champagne… A un certain âge, on fait sauter ce qu’on peut…

Et le 21 juin 1963, Paul VI succède à Jean XXIII à la tête de la maison-mère des défionceurs d’enfants de chœur… Pour un mec en robe, il était aussi yéyé qu’un pot de yaourt tiède ou qu’une terrine de fromage de tête… Bref, Paul Vi n’était pas très gay… 

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