« (Chaud, chaud, oui, il fait chaud)
« Je trouve qu'il fait chaud
« (Chaud, il fait chaud)
« Mais sous le soleil
« (Sous le soleil)
« Tout semble nouveau
« (Semble nouveau)
« Et la vie est belle
« (Belle, la vie est belle) »
Ce qu’il y a de bien avec les chansons de la petite
fille de français moyen, reconvertie après les couettes mièvres en vieille
morue reliftée comme une balle de tennis vomissant sa rancœur fielleuse, c’est
que généralement, elles ne vous donnent pas mal à la tête…
C’est comme un livre entièrement colorié à la main par
Nabila, la téléphoniste représentante des Forges de Laguiole, une chanson de
Didier Barbelivien, un discours de Manuel Valls, ça rentre par une oreille et
ça ressort aussi sec par l’autre sans porter atteinte à votre intégrité
cérébrale…
Selon que l’on se classe parmi les fans transis de la
grand’mère des bâtonnets Findus, ou parmi ses fidèles détracteurs, les
ritournelles interprétées par la plus célèbre paire de couettes françaises
seront comme un Cognac VSOP que vous sirotez dans un ballon en cristal de
Bohème au coin d’un feu, lové dans un Chesterfield amorti, un gros cubain bien
épais entre les dents (je parle de cigare, hein !)… Ou alors, elle seront
comme une piquette aigre encore plus difficile à pisser qu’à boire, qui vous
vrille les boyaux et les tympans comme si Zaz vous tambourinait les esgourdes à
grands coups de marteau-piqueur en dégobillant ses textes navrants…
Quoi qu’il en soit, il faut bien reconnaître qu’Annie
Chancel (on comprend qu’elle ait pris un pseudonyme, être homonyme de Jacques
Chancel et brailler des âneries, ça frôlait le suicide et la correctionnelle)
avait le chic pour capter l’attention du public… Une bouille agréable, de
bonnes manières, des chansons suffisamment niaiseuses pour ne pas remonter les
chaussettes des pères-la-vertu…
Et si je ne craignais pas l’averse hollandouillesque,
je me hasarderais presque à chantonner ce
plus célèbre lifting « Cap’tain Iglo » (le genre poisson pané avec
les yeux dans les coins) de la variété française vous chantait il y a quelques
années, cette chanson de 1965, d’une vacuité textuelle et sémantique à peu près
équivalente à la bibliographie complète de Marc Lévy et Guillaume Musso réunis,
que les chaleurs estivales…
Car ça y est, enfin ! La chaleur s’est abattue
sur la France comme une nappe de napalm enrobe les petits vietnamiens le matin
au saut du lit… Depuis le temps qu’on attendait ça…. Qu’on attendait ça pour
râler des températures propres à vous transformer les dessous de bras en
pataugeoire et à vous donner l’air d’un porcinet sudoripare après dix minutes
de marche en plein soleil…
Avec ces premières chaleurs caniculaires qui nous
déboulent dessus comme une vague engloutit le surfeur en combi moulechouquettes
ou un morfale dévore un Big Mac triple étage que même les bouches de Béatrice
Dalle et Julia Roberts réunis ne pourraient mordre en une seule fois, rien de
tel que de se préserver des moments de détente au frais…
Parce
que les conseils serinés avec la régularité d’un coucou suisse par les ondes de
la radiodiffusion nationale et les mises en garde apocalyptiques des chaînes d’info
continue, ça commence à nous faire suer sec, hein !
Ils
me font bouillir avec leurs conseils à la mords-moi-le-nœud ! Attention
canicule, boivez du liquide, restez chez vous au frais, évitez de courir le
marathon en combinaison de ski en plein soleil, et prenez des nouvelles des
personnes vulnérables…
Déjà
que ça nous emm… prodigieusement de téléphoner à tante Marthe en temps normal,
alors lui bigophoner pour savoir si elle va bien… Elle qui monte les cinq
étages sans s’essouffler malgré les bougies sur le gâteau…
Et
si on laissait les français penser par eux-mêmes, si on cessait de les déresponsabiliser
vitesse grand V et si nos concitoyens assumaient leurs décisions ? En
1976, l’avant-dernière grande canicule, on n’a pas tiré à boulets rouges sur
Giscard et sa clique parce qu’ils ne nous avaient pas donné de conseils…
Et
question idioties politiciennes, le report du brevet des collèges pour cause de
canicule est une perle qu’il faudra épingler au revers de Blanquer… Non
seulement on reporte de deux jours, mais en plus, on est tout prêt à excuser
les élèves qui seront absents pour « raisons familiales » et à leur
ouvrir les portes de la session de septembre… Et ils rajouteront une dose de
lubrifiant pour sodomiser le Ministre ?
On
marche sur la tête ma pauv’ Lucette ! On maintient le brevet malgré la
canicule, on salope nos examens… On reporte à cause de la canicule, on salope
nos vacances… Allez, on le gueule, pour la forme ? « Macron,
démission ! »…
D’accord,
la canicule arrive, mais s’il vous reste deux neurones en état de fonctionnement
malgré le lavage de cerveau médiatique, vous aurez constaté que ça ne devrait
durer que deux à trois jours… Le temps pour nos amis parisiens de se sentir
bien dans les transpire en commun… Et si on avait une canicule qui durait trois
mois et demi comme en 2003, on ferait quoi ? Une alerte nucléaire ?
Si
en France, ça chauffe, c’est également le cas entre les Etats-Unis et l’Iran,
qui ne cessent de s’échanger des amabilités fielleuses depuis quelques jours…
Et quand on connait l’état d’esprit rigolard des enturbannés, et la retenue légendaire
du Connard à l’Orange…
Et
après le Connard à l’orange, le connard au vert-de-gris. Alors qu’il sombrait
tout doucement dans un oubli qu’il était bien le seul à ne pas désirer, Éric Zemmour
tente un retour médiatique en affirmant à qui veut l’entendre qu’il n’est
candidat à rien… On s’en branle !
Est-ce
parce que justement elle ne l’a pas suffisamment branlé qu’Adil Rami est allé
se faire dégorger la merguez dans d’autres plats à lasagnes ? Pamela
Anderson est dévastée selon son compte Instagram d’apprendre que son Adel l’a
trompée en menant une double vie depuis deux ans… Mesdames, messieurs, Adel
rami est une bite sur pattes insatiable. Parce que s’il n’est pas sur les rotules
avec la Pamela…
Ajoutez
un « r » à l’activité favorite de l’ex-bombasse d’Alerte à Malibu et
vous obtiendrez : sucre. Cet additif dont les enfants consomment trop dès
leur plus jeune âge… Mais c’est tellement plus facile de leur refiler une
tartine de Nutella au petit-déj’, de leur balancer des barres de céréales au
gouter, de céder à leur chantage du Coca-Cola rouge à tous les repas… Fut un
temps où l’on prenait la peine de faire des tartines beurrées, de préparer un
goûter avec un pain au lait et des carrés de chocolat, d’être ferme sur les
sodas… Mais ça, c’était avant…
Et
le 25 juin 1998, Microsoft lançait le système d’exploitation Windows 98, qui
allait se vendre à plus de quinze millions d’exemplaires, malgré le peu d’innovation
par rapport à la version précédente. De l’absolue nécessité de ce que l’on a
déjà, mais présenté différemment… Un peu comme les albums de Christophe Maé et
Kendji : toujours aussi mauvais, mais comme c’est présenté différemment,
on achète…
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