« Y en a marre ! »
C’est sans doute un reste de
fierté ou une bribe de notion ténue du sens du ridicule qui me retient de vous
interpréter, avec toute la puissance de ma voix qui rappelle assez bien le
bruit du bris d’un service complet de verres en cristal de Baccarat lâché du
troisième étage, cette chanson qui chercha longtemps son public en 1983 avant
de faire un carton… un carton d’invendus, sans doute, cet irremplaçable « Y’en
a marre » qui fut gravé sur Disques Vogue par Raymonde et les Moutards…
Déjà, vous vous appelez
Raymonde dans le civil, vous faites un procès à vos vioques pour torture morale…
Mais prendre ça comme nom de scène… Et au surplus se faire accompagner par une
bande de préados dont le total de neurones arrive à peine à frôler le quart d’une
étable de candidates à Misse France…
Et pourtant, le disque
existe… je l’ai déjà eu dans mes mains, mais bien que raffolant de bouses
musicales au point d’être tenté par l’intégrale de Christophe Maé, je n’ai pas
poussé le vice jusqu’à en faire l’emplette… Je veux conserver un semblant de
dignité auprès de voisins, et dans l’immeuble, c’est déjà bien assez de devoir
se cogner les disques aux relents de morue de la Lopez du cinquième et les
remixes de Dalida franchement douteux, pour ne pas dire louche, avec elle c’est
plus indiqué, que Guy-Louis se passe à longueur de journée…
Mais je vous le dis, je vous
le répète, tout comme je me le rumine depuis ce matin au saut du lit : « Y
en a marre ! ». Enfin, saut du lit… Vague déplacement d’une masse
vaguement humaine et parfaitement informe des draps vers la bordure du lit, translation
tout aussi hésitante de la cafetière à la douche, et ablutions assorties de bâillements
à s’en déboiter le maxillaire…
Eh oui, les vacances
approchent à grands pas, et la fin de la saison chroniquale également…
Mais pour le moment, y en a
marre !
Marre de ces fâcheux,
connards, entubés, pétasses de tout poil, enculés de toutes races,
broute-roustons de première catégorie qui viennent tout exprès vous chier dans
les bottes leur diarrhée existentielle, leurs problèmes de cassoc, ou leurs
ordres de nazillons de braderie, alors que vous en avez environ douze mètres par-dessus
la tête de leurs états d’âme…
Marre de devoir limite s’excuser
d’avoir l’outrecuidance d’oser prendre des congés… Pas envie d’être le plus
riche du cimetière et d’avoir un coffre-fort bien rondelet qui suit ma bière… Juste
besoin de me ressourcer, d’oublier tout ce bordel, de profiter des miens, parce
qu’ils ne seront pas éternels…
Mais Marre aussi de ces
emplumés de politocards qui malgré les portes constitutionnelles qu’ils se
prennent dans la gueule, continuent à pérorer sur l’insensé progrès que
représente leur fourre-tout capharnaümesque pompeusement appelé loi… Ah oui,
Manu Macaron, on a fait un progrès terrible… depuis le Moyen-Âge ! N’empêche
que le plafonnement des indemnités prud’homales, c’est dans le cul Lulu !
Marre de ces alertes infos
pour vous annoncer des non-évènements et qui vous placent dans un état de
stress que rien ne justifie… Marre d’être obligé de me tartiner qu’Emmanuel
Moire est sous les ponts… parce qu’il a fait une ballade en bateau-mouche…
Ras-le-bol de savoir que Nabila est allée à la Comédie Française… pour se faire
rembourser un ticket qu’on lui avait offert par erreur… Par-dessus la tête d’apprendre
que l’on retrouve de nouveaux débris qu’on attribue au vol MH 370… M’en fout, j’ai
toujours eu horreur du modélisme aérien, et je ne joue plus aux puzzles…
Marre de ces officiels qui n’ont
strictement rien dans le bénouze et qui sont d’autant plus prompts à se
déculotter qu’on commence à froncer les sourcils avec un accent caucasien… Le
Tout Mou n’arrivera donc jamais à se laisser pousser les couilles, et on devra rembourser
une somme pharamineuse pour les Mistral qui finalement ne seront pas livrés à
la Russie… J’attends avec une impatience non feinte la petite annonce de « Croissant
casqué » sur le Boin Coin…
Marre de ces sorties
toujours plus ou moins incontrôlées de l’Ex à talonnettes qui n’en finit pas de
vomir sa rancœur de s’être pris une mandale dans la gueule le 6 mai 2012 et qui
ne sait comment exécrer au maximum le Gouvernement en place… Aujourd’hui, Sarko
dénonce la manipulation invraisemblable des chiffres du chômage… Certes, il n’a
pas tort, Tics-Man, mais n’a-t-il pas lui aussi traficoté en son temps ?
Marre de voir deux heures après
chaque saillie sarkozienne le gras-double de Solférino, l’adipeux Cambadélis
qui a un trombine à se faire dégorger la nouille à béchamel par des enfants de chœur
marocains, déployer des trésors de langue de bois pour contrer le scud… Là,
Sarko tombe le masque frontiste… Et à la prochaine, il enlève le bas ?
Marre de voir et d’entendre
que le Cochonnet sudoripare qui nous sert de Président, l’inénarrable Guimauve
le Conquérant, est parti, au frais de la princesse et surtout du président égyptien,
assister en grande pompe, et des pompes ça peut être utile en ce cas-là, à l’inauguration
de l’élargissement du Canal de Suez, inauguration qui sera synonyme de jour
férié désormais là-bas… S’il y en a parmi vous qui ont assisté à l’élargissement
du canal d’Emmanuel Moire ou de Cyril Féraud, qu’il se fassent connaître, on
leur offrira le jour férié…
Marre de constater que les
mauvaises habitudes se prennent de plus en plus tôt… Comme en témoigne ce gamin
de onze ans inculpé de meurtre sur un bambin de trois ans, à Detroit… Il lui a
déchargé en pleine poire… Un fusil… C’est décidément Bugsy Malone pour de vrai !
Marre enfin de constater moi
après mois l’inexorable schuss sondagier de Pépère qui devrait se recycler
comme plongeur d’assistance pour apnéistes profonds tant il dévisse dans les côtes
de popularité… Avec 20 pour cent de satisfaits, le trempeur de croissants à
scooter aura au moins le mérite d’être le pionnier en ces contrées inédites où
même Tonton n’avait pas osé s’aventurer… Quant au Pétillant, malgré trois
points gagnés, il plafonne à 29 pour cent, y a pas de quoi sortir le caviar, le
mousseux millésimé et les putes ukrainiennes…
Marre de devoir se contenter
de remémorer un décès comme anniversaire du jour… Et pourtant, c’est le 6 août
1994 que disparaît à l’âge de 66 ans, suite à une crise cardiaque, Domenico
Modugno, un des chanteurs italiens les plus connus au monde, pilier du Festival
de San Remo, eurovisuel italien par trois fois, mais surtout créateur d’une
chanson qui réussira le tour de force de se classer number vouane au Billboard
américain, l’impérissable « Nel blu, dipinto di blu » que vous vous
connaissez forcément sous son autre titre : « Volare »… Vola,
Domenico… Dans le bleu du ciel bleu…
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