lundi 4 août 2014

Brèves du 04 Août 2014

« Combien de temps combien de temps
« Si on restait face à face sans un mot
« Sans une gomme qui efface
« Combien de temps combien de temps
« Et je bois je bois
« Et je suis saoul de toi saoul de toi… »

La tête dans le gaz, l’esprit dans le pâté de foie et la joue encore marquée par la bordure de l’oreiller, vous déployez des moyens quasi-surhumains pour rassembler vos idées et vos neurones devant le miroir de la salle de bains… Mouéééé…. Gn’on est lundi… faut aller bosser… patenviiiiiiiiiiiiii !!

Je ne vous ferai pas de dessin, surtout que je suis passablement déplorable à l’exercice d’expression artistique par voie d’un pinceau ou d’un crayon de couleur, on a tous vécu ces lundis matin dramatiques, où les brumes d’une nuit trop courte, ou pas assez réparatrice vous maintiennent en apnée dans un baril de coaltar aussi poisseux qu’une baignoire de purée de jujubes liée à la mélasse… 

Et là, alors qu’après vous être rasé au dentifrice, vous vous brossez vigoureusement les ratiches à la mousse à raser, vous vous demandez combien de temps encore vous allez devoir endurer ces séances matutinales de torture avant que les vacances n’arrivent dans un soulagement presqu’identique à la parturiente qui démoule un gluant de dix livres sans péridurale…

Et immanquablement vous revient en mémoire cette musiquette entêtante assortie de la voix éraillée fleurant bon la meule d’Appenzer et l’edelweiss sauvage de Stephan Eicher qui miaule en se demandant « combien de temps »… Eh oui ! Cela nous fait faire un bond en arrière de plus de vingt-cinq ans, lorsque le clip où l’on voyait Stephan se rouler par terre pieds nus et en tee-shirt blanc était matraqué sur les chaînes musicales de l’époque !

Et l’actualité du jour colle parfaitement, tel un dentier soigneusement oint de Polident, la colle à ratiches qui permet aux édentés de croquer du nougat ou faire le grand-huit, à cette chanson…

Combien de temps la nouvelle trêve décrétée à Gaza va-t-elle durer ? Un jour ? Deux jours ? Quelques heures ? Le temps nécessaire à Nabila pour apprendre la table de multiplication par un (comptez environ deux mois…) ? Une apnée de Pierre Frolla ? Le temps du plaisir pour un éjaculateur précoce ? La meilleure durée ne serait-elle pas celle du fût du canon ? Un certain temps…

Combien de temps avant que le virus Ebola ne fasse de tels ravages qu’on s’y intéressera finalement à sa juste démesure ? Ah évidemment, ce ne sont que de pauvres africains qui tombent comme des mouches devant l’aisselle pas fraîche de Zaz… On peut donc passer ça sous silence, ou à la limite afficher une circonspection de circonstance… Mais le jour où ça arrivera en Europe… il sera trop tard !

Combien de temps allons-nous encore subir les assauts acharnés d’une météo complètement chahutée, parfaitement tourneboulée comme l’affolant brushing d’Evelyne Dhéliat, propre à faire pousser des cris d’orfraie et de demi-vierge folle en chaleur à tous les garçons-coiffeurs de France ? Temps pourri en Juillet, avec une alternance de métronome entre période de chaleur intense et lourde et orages avec une refroidissement pareil au niveau de testostérone dans la biloute de Rocco Siffredi en voyant les photos de la dernière visite chez le gynécologue de Jeanne Moreau… Et on nous prévoit aussi merdique en aout… Ah, qu’on est bien avec ce temps de septembre ! Et pis les strings doublés en polaire, les tongs montantes et les monokinis à capuche imperméable, c’est diablement sexy !

Et je bois, je bois, et je suis saoul de toi… Combien de temps, à moins de s’imbiber le cortex d’alcool fort au point de trouver du charme à Susan Boyle ou à son teckel à poils longs, sera-t-il nécessaire de subir les assauts vocaux des crasseux de la chanson française modernes, le couple de peilleux qui graissent du tif, puent des aisselles et schmouktent des panards ? Non contents de nous donner la nausée en les voyant sur le petit écran, Zaz et Julien Doré se produisent à Arcachon… Parfait ! Avec les odeurs de marée, de vase et d’embruns, on arrivera presque à croire qu’ils ont de l’hygiène…

Combien de temps pour retrouver la trace, autre part que sur les narines du Tout-Paris, du demi-quintal de chnouf volatilisée au Quai des Orfèvres ? Le brigadier qui, benoitement, s’est fait gauler à cause de la surveillance vidéo, reste silencieux et n’explique pas non plus comment il est parvenu à se payer sept maisons à Perpignan… A moins que tout cela ne soit que poudre aux yeux…

Et je suis saoul de toi… Il faut croire que le Pétillant s’est pinté au Champomy-groseille, ou s’est enquillé une douzaine de saladiers de Tourtel-mandarine, pour balancer des déclarations aussi fracassantes… V’là t’y pas que notre premier sinistre, dont la mine réjouie laisse toujours à penser qu’il avait la moitié de sa parentèle dans le vol d’Air Algérie, prévoit « une rentrée difficile » pour le Gouvernement et Pépère… Si même lui, pourtant on ne peut plus Lassie chien fidèle qui remue la queue dès que l’autre prend la pince à sucre, n’y croit plus…

Combien de temps encore faudra-t-il se fader ses commémorations compassées dont tout le monde se branle strictement avec l’énergie d’un lave-linge bloqué sur la position essorage maximum ? Je ne renie évidemment pas la tragédie que fut la guerre de 14-18… Mais est-il juste nécessaire de nous la jouer cataclysme intergalactique pendant le dépôt de la gerbe ? Les présidents français et allemand en rajoutaient tellement dans la contrition forcée que c’en devenait parfaitement carton-pâte niveau émotion… On a beau dire, Mitteux et Kohl la main dans la main en 1984, ça avait plus de gueule…. Même si l’autre qui fait deux mètres donnait l’impression d’emmener Tonton à l’école…

Combien de temps se serait-il moqué de l’impuissance (pas complètement inventée) de la Police si l’on ne l’avait farci de pruneaux au volant de sa BMW ? Alors qu’il est recherché par toutes les Polices et Gendarmeries de France, de Navarre et d’ailleurs aux quatre coins de l’Hexagone, Jacques Mesrine, alors qualifié d’ennemi public n° 1, donne une longue interview dénonçant notamment les QHS à l’Hebdomadaire Paris Match qui la publie ce 4 août 1978. La stupeur est au rendez-vous dans les kiosques, évidemment… Mais que fait la Police ?… Vous voulez vraiment une réponse ?... 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire