« Combien de temps
combien de temps
« Si on restait face à
face sans un mot
« Sans une gomme qui
efface
« Combien de temps
combien de temps
« Et je bois je bois
« Et je suis saoul de
toi saoul de toi… »
La tête dans le gaz, l’esprit
dans le pâté de foie et la joue encore marquée par la bordure de l’oreiller, vous
déployez des moyens quasi-surhumains pour rassembler vos idées et vos neurones
devant le miroir de la salle de bains… Mouéééé…. Gn’on est lundi… faut aller
bosser… patenviiiiiiiiiiiiii !!
Je ne vous ferai pas de
dessin, surtout que je suis passablement déplorable à l’exercice d’expression
artistique par voie d’un pinceau ou d’un crayon de couleur, on a tous vécu ces
lundis matin dramatiques, où les brumes d’une nuit trop courte, ou pas assez
réparatrice vous maintiennent en apnée dans un baril de coaltar aussi poisseux
qu’une baignoire de purée de jujubes liée à la mélasse…
Et là, alors qu’après vous être
rasé au dentifrice, vous vous brossez vigoureusement les ratiches à la mousse à
raser, vous vous demandez combien de temps encore vous allez devoir endurer ces
séances matutinales de torture avant que les vacances n’arrivent dans un
soulagement presqu’identique à la parturiente qui démoule un gluant de dix
livres sans péridurale…
Et immanquablement vous
revient en mémoire cette musiquette entêtante assortie de la voix éraillée
fleurant bon la meule d’Appenzer et l’edelweiss sauvage de Stephan Eicher qui
miaule en se demandant « combien de temps »… Eh oui ! Cela nous
fait faire un bond en arrière de plus de vingt-cinq ans, lorsque le clip où l’on
voyait Stephan se rouler par terre pieds nus et en tee-shirt blanc était
matraqué sur les chaînes musicales de l’époque !
Et l’actualité du jour colle
parfaitement, tel un dentier soigneusement oint de Polident, la colle à
ratiches qui permet aux édentés de croquer du nougat ou faire le grand-huit, à
cette chanson…
Combien de temps la nouvelle
trêve décrétée à Gaza va-t-elle durer ? Un jour ? Deux jours ? Quelques
heures ? Le temps nécessaire à Nabila pour apprendre la table de
multiplication par un (comptez environ deux mois…) ? Une apnée de Pierre
Frolla ? Le temps du plaisir pour un éjaculateur précoce ? La
meilleure durée ne serait-elle pas celle du fût du canon ? Un certain
temps…
Combien de temps avant que
le virus Ebola ne fasse de tels ravages qu’on s’y intéressera finalement à sa
juste démesure ? Ah évidemment, ce ne sont que de pauvres africains qui
tombent comme des mouches devant l’aisselle pas fraîche de Zaz… On peut donc
passer ça sous silence, ou à la limite afficher une circonspection de
circonstance… Mais le jour où ça arrivera en Europe… il sera trop tard !
Combien de temps allons-nous
encore subir les assauts acharnés d’une météo complètement chahutée, parfaitement
tourneboulée comme l’affolant brushing d’Evelyne Dhéliat, propre à faire
pousser des cris d’orfraie et de demi-vierge folle en chaleur à tous les
garçons-coiffeurs de France ? Temps pourri en Juillet, avec une alternance
de métronome entre période de chaleur intense et lourde et orages avec une
refroidissement pareil au niveau de testostérone dans la biloute de Rocco
Siffredi en voyant les photos de la dernière visite chez le gynécologue de
Jeanne Moreau… Et on nous prévoit aussi merdique en aout… Ah, qu’on est bien
avec ce temps de septembre ! Et pis les strings doublés en polaire, les
tongs montantes et les monokinis à capuche imperméable, c’est diablement sexy !
Et je bois, je bois, et je
suis saoul de toi… Combien de temps, à moins de s’imbiber le cortex d’alcool
fort au point de trouver du charme à Susan Boyle ou à son teckel à poils longs,
sera-t-il nécessaire de subir les assauts vocaux des crasseux de la chanson
française modernes, le couple de peilleux qui graissent du tif, puent des aisselles
et schmouktent des panards ? Non contents de nous donner la nausée en les
voyant sur le petit écran, Zaz et Julien Doré se produisent à Arcachon… Parfait !
Avec les odeurs de marée, de vase et d’embruns, on arrivera presque à croire qu’ils
ont de l’hygiène…
Combien de temps pour
retrouver la trace, autre part que sur les narines du Tout-Paris, du
demi-quintal de chnouf volatilisée au Quai des Orfèvres ? Le brigadier
qui, benoitement, s’est fait gauler à cause de la surveillance vidéo, reste
silencieux et n’explique pas non plus comment il est parvenu à se payer sept
maisons à Perpignan… A moins que tout cela ne soit que poudre aux yeux…
Et je suis saoul de toi… Il
faut croire que le Pétillant s’est pinté au Champomy-groseille, ou s’est
enquillé une douzaine de saladiers de Tourtel-mandarine, pour balancer des
déclarations aussi fracassantes… V’là t’y pas que notre premier sinistre, dont
la mine réjouie laisse toujours à penser qu’il avait la moitié de sa parentèle
dans le vol d’Air Algérie, prévoit « une rentrée difficile » pour le
Gouvernement et Pépère… Si même lui, pourtant on ne peut plus Lassie chien
fidèle qui remue la queue dès que l’autre prend la pince à sucre, n’y croit
plus…
Combien de temps encore
faudra-t-il se fader ses commémorations compassées dont tout le monde se branle
strictement avec l’énergie d’un lave-linge bloqué sur la position essorage
maximum ? Je ne renie évidemment pas la tragédie que fut la guerre de
14-18… Mais est-il juste nécessaire de nous la jouer cataclysme intergalactique
pendant le dépôt de la gerbe ? Les présidents français et allemand en
rajoutaient tellement dans la contrition forcée que c’en devenait parfaitement
carton-pâte niveau émotion… On a beau dire, Mitteux et Kohl la main dans la
main en 1984, ça avait plus de gueule…. Même si l’autre qui fait deux mètres
donnait l’impression d’emmener Tonton à l’école…
Combien de temps se
serait-il moqué de l’impuissance (pas complètement inventée) de la Police si l’on
ne l’avait farci de pruneaux au volant de sa BMW ? Alors qu’il est
recherché par toutes les Polices et Gendarmeries de France, de Navarre et d’ailleurs
aux quatre coins de l’Hexagone, Jacques Mesrine, alors qualifié d’ennemi public
n° 1, donne une longue interview dénonçant notamment les QHS à l’Hebdomadaire
Paris Match qui la publie ce 4 août 1978. La stupeur est au rendez-vous dans
les kiosques, évidemment… Mais que fait la Police ?… Vous voulez vraiment
une réponse ?...
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