« Relax, take it easy
« For there is nothing that we can do
« Relax, take it easy
« Blame it on me or blame it on you… »
Vous m’excuserez si je vous ai insidieusement introduit dans votre boîte crânienne submergée d’infos cette ritournelle pénible glapie par la voix suraigüe et horripilante de la crevette américo-libanaise à vestes en rideaux de salle à manger qui font regretter les bons vieux téléviseurs en noir et blanc, la skinny fahsion queer dont un des derniers titres (espérons que ce soit effectivement le dernier) intitulé « Boom boom boom » est rempli d’allusions sexuelles qui font passer « Je t’aime moi non plus » et « Les nuits d’une demoiselle » pour de gracieux chants liturgiques, Mika, dont il parait que le nom a été inspiré par la marque d’esquimaux glacés Miko…. Tout ça parce qu’elle aime se faire sucer l’esquimau à l’entracte, la cochonne…
Relax, je l’étais ce matin, de manière surprenante et incompréhensible, puisque j’avais un déménagement professionnel à continuer d’organiser, entre cartons qui s’empilent, archives qui s’évacuent et diverses autres mignonneries administratives qui vous vrillent le cortex, des dossiers en retard qu’il faut absolument boucler avant de partir en congés, dont je n’ai absolument pas la moindre idée innovante pour les traiter et dont la couche de poussière a atteint depuis des lustres et quelques candélabres les limites du raisonnable, sans compter les incessants appels téléphoniques des clients, toujours aussi assistés…
Relax, car malgré tout, les vacances sont au bout du tunnel, l’indispensable coupure avec cette profession de dingue pour ne penser qu’au soleil, aux petits zoziaux et à la récupération de son capital sommeil qui a viré depuis longtemps au rouge écarlate et qui flirte désormais avec le déficit budgétaire français, c’est vous dire si Morphée n’a pas intérêt à me lâcher durant les congés…
Relax… et puis en prenant à reculons, avec des pincettes et une moue de dégoût comme lorsque vous découvrez tapi au fin fond du frigo, dans un bol ravagé de moisissure, un reste indéfinissable racorni et moisi au-delà du raisonnable qui s’avère après maintes cogitations être le relief de salade de pâtes aux anchois et à la marmelade de citron de septembre ’98, vous comprenez très vite que vous allez devoir vous fader sous peu la rédaction de diverses assignations, et en prime un jeu de conclusions en urgence parce que la date d’irrecevabilité de l’appel arrive à grands pas…
Le bonheur intégral et en string !
Vous comprendrez aisément que le « relax » finit à vingt heures moins le quart (dix neuf heures soixante quinze pour les puristes) par se transformer en un « tendu comme un string sur le boul de Jlo », et que l’imprudent qui s’amuserait, pour rigoler, dans un moment de désœuvrement inconsidéré, à me fredonner cette chanson risquerait fort de se prendre une mandale dans la terrine, et mon 43 dans le fessier (c’est ma pointure, hein, pas mes dimensions intimes… il parait que je vis dans l’exceptionnel, d’accord, mais un, faut rester modeste et deux, ça évitera à certain(e)s de faire des rêves humides cette nuit et d’exploser leur budget blanchisserie…).
Ah, pendant que vous y êtes, vous serez adorables d’éviter de me questionner tout à trac sur l’actualité et les futilités du jour… Pourquoi ? Eh bien, parce que je commence à en avoir sérieusement assez de vous beurrer la raie jour après jour avec les mêmes salades, les mêmes infos dont la fraîcheur est tout aussi relative que celle de Catherine Deneuve, l’éternelle restauration française… Depuis le Dernier Tango à Paris, on sait que le beurre sert particulièrement bien lorsque vous désirez vous beurrer le moule avant d’enfourner le cake… Charente Poitou, ça rentre partout…
On sent qu’arrivent à grands pas le mois d’août, les rues parisiennes désertes, les plages bondées de congés payés braillards, vulgaires et sentant des pieds, les routes surchargées de crétins avinés rejouant les Fangio d’opérette pour ne pas faire baisser leur moyenne, les journaux regorgeant d’inepties superficielles relatives au concert capagathois sur podium Mickey d’une ex-ancienne gloire des espoirs du télé-crochet, sur la foire aux potiers et aux produits naturels en provenance directe de Taïwan du trou perdu du coin, ou sur le récital piano-harpe-cornemuse à pistons de l’intégrale de Christophe Maé dans une abbaye de troisième zone avec les vocalises dangereusement approximatives d’une castafiore tendance Amaury Vassili à l’Eurovision, c'est-à-dire balai dans le cul et justesse de chant plus que discutable…
On se sent presque comme un lézard au soleil (enfin, si tant est que le soleil veuille bien faire une apparition entre deux épisodes orageux), comme une gaufre dans son gaufrier qui attend le Nutella et la crème chantilly, comme une naïade langoureusement échouée telle une baleine sur une plage de sable fin, en train de se détremper le string à lire « 50 nuances de Grey », le best-seller cochon pour mémère pré-ménopausée qui remise Catherine Millet au rang des œuvres les plus osées de François Mauriac…
On a la flemme en perfusion, on n’a pas envie de bouger le moindre doigt de peton, et l’on attend patiemment que la journée s’étire pour faire de même, ranger le drap de plage, sentir le coup de soleil qui va vous faire ressembler à un homard après trois minutes de cuisson vous brûler les arêtes, et rentrer tranquilou au bungalow surchauffé et dépourvu de tout système de climatisation post-moyenâgeux pour se fader une rediffusion de Camping Paradis ou Intervilles, un ersatz innommable de la glorieuse émission de Guy Lux, déjà ringarde à l’époque…
Alors, quand on se sent tout prêt de lâcher la pédale (le premier qui fait une allusion salace, je lui offre un billet tout-compris au Cox avec Beaugrand en attraction spéciale et en combinaison intégrale de latex dans la backroom…), les âneries gouvernementales (Bayrou et Macron se surpassent en ce moment), les tueries organisées au Proche-Orient, les bouderies des tyrans outre-Oural, les minauderies des vieilles peaux du showbiz… comment dire ? On aurait une tendance assez appuyée à s’en contre-tamponner le coquillard avec une paire de couilles de cloporte préhistorique fossilisé enfarinée de Maïzena surfine avec toute l’énergie du désespoir que ressent le discobole au moment d’envoyer au loin, dans un geste gracile, le dernier trente-trois tours d’une glapisseuse de conneries mielleuses genre Mireille Mathieu ou Lara Fabian…
Non, je persiste et je signe, vous n’aurez pas le moindre morceau d’infos aujourd’hui, pas la plus ténue miette d’actualité, rien, nib, le vide total, le néant intégral (identique à la boite crânienne de Nabila), queue de chi… Je ne vais pas m’abaisser à vous causer des dernières élucubrations du Connard à l’Orange, qui frôle le surmenage question conneries, de Raticha Dati qui, la même semaine, se prend un renvoi en correctionnelle et loupe l’investiture LR pour les municipales parisiennes (deux avanies qui la rendent encore plus hystérique, si cela était encore possible), la mort d’Ozzy Osbourne, l’ex-leader de Black Sabbath (célèbre pour leur titre « Paranoid » en 1971) ou de Pascal Krug, l’ex Petit Prince qui connut quelques succès discographiques dans les années 1960…
Ah flûte, je me suis fait enduire d’erreur… et je suis tombé dans mon propre piège ! Chassez le naturel…
Et le 30 juillet 1898, deux frangins mettent au point un truc qui aujourd’hui peut paraître insignifiant, mais dont l’absence troublerait des hordes de jeunes cadres dynamiques qui pètent la forme et dans leur slip trop moulant, mettrait dans le désarroi des wagons de jeunes femmes tellement obnubilées par leur poids qu’elles évitent même de faire quoi que ce soit qui soit lourd de conséquences, ferait faire la gueule à des régiments d’ados boutonneux aux cheveux gras et aux calbuts constellés de cartes de France à demi-sèches ; bref, déséquilibrerait bien des petits déjeuners… Eh oui, les frères Kellog venaient d’inventer les corn flakes… Et attendant le pop corn, mais ça c’est le titre d’une chanson, et pas une chanson eurovisuelle, pour une fois…
Brèves de presque
mercredi 30 juillet 2025
Brèves du 30 Juillet 2025
mercredi 25 juin 2025
Brèves du 25 Juin 2025
Le monde est fou…
Seriez-vous des intoxiqués de la rondelle de vinyle tournant à 45-tours minute, vous vous souviendrez aisément de cette ritournelle bien oubliée de la tout autant oubliée Pauline Ester qui, en 1990, affirmait déjà des choses qui se vérifient actuellement avec une acuité qui ferait peur si l’on n’était occupé à préparer son planning de vacances estivales…
Oui, le monde est fou, et l’on s’en convainc hélas aisément dès qu’on ouvre un journal ou que l’on se branche sur l’une des chaînes d’information continue, toutes en éditions spéciales depuis une quinzaine de jours.
Le monde est fou, surtout si on le laisse aux mains d’un quarteron de dirigeants tout à la fois excités du bulbe, ramollis du cervelet ou luttant contre un vide intracrânien persistant…
La tournure que prenaient les évènements ces derniers jours n’était guère encourageante et ne permettait que très partiellement d’afficher un optimisme rayonnant… Entre les sempiternelles provocations du Connard à l’orange, les frappes tous azimuts du siphonné de Jérusalem, et l’absence de réaction (ce qui est généralement encore pire) de l’enturbanné de Téhéran, on se disait que la troisième guerre mondiale était une option non négligeable comme amusement estival.
Et l’on s’étonne presque du silence monacal de Vladimir Poutine…
Connaissant Donald Trump et son entêtement à n’écouter que lui (sans pour autant toujours se comprendre), Bibi et sa marotte « Delenda est Gaza », et l’ayatollah Khamenei, qui ne passe pas pour un agneau laiton, on devait s’attendre forcément au pire, et l’on redoutait d’avoir à déployer, outre les traditionnels parasols estivaux, des parapluies antiatomiques.
Bon, rassurez-vous, ça n’est visiblement pas pour cette fois-ci, puisque les intéressés ont soudainement fait preuve d’une stupéfiante bonne volonté, et décrété de part et d’autre un cessez-le-feu dont on ne peut que souhaiter qu’il soit durable.
Etonnant, toutefois, ce soudain empressement à faire taire les armes, après une dizaine de jours de frappes intenses. Est-ce que les missiles balancés par l’amerloc déjanté ont donné à réfléchir à l’iranien, qui souhaite plus que tout sauver son turban et son régime répressif, et à l’israélien, qui semble avoir trouvé encore plus fou que lui ? Probablement…
Evidemment, en marge de ces évènements, notre Président jupitérien s’est répandu en déclarations pacifistes, qui ont visiblement eu autant d’effet qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Ah ça, Manu, il ne peut pas s’en empêcher… Dès qu’il y a du barouf dans le monde, il ne peut s’empêcher de l’ouvrir en balançant un prêchi-prêcha dont tout le monde se fout strictement… Mais à partir du moment où ça le satisfait et que ça lui fait une tâche sur le moulebite, le but est atteint…
D’autant que la course à la déclaration politique la plus débile, ou la plus polémique, est toujours âprement disputée.
En bonne place, le candidat LFI à la mairie de Toulouse, François Piquemal, qui a déclaré ne pas vouloir « de babtous en tête de [sa] liste aux municipales ». Jamais de déception chez les insoumis, lesquels ne ratent pas une seule occasion d’afficher leurs convictions moisies, qui feraient presque passer Marine et Jordan pour des enfants de chœur…
Dans le même temps, Mélenchon n’est pas reste, puisque le Conducator lfiste veut rebaptiser la langue française en langue créole, puisqu’elle n’appartient plus aux français. Méchancon pérorant en créole, ça devrait être croquignolet, lors des prochains meetings…
Toujours du même tonneau, Rima et Greta sont dans un bateau…
Vous avez certainement suivi les péripéties de ces deux dames désœuvrées, parties voguer en Méditerranée pour flatter leurs egos respectifs, confondant pour le coup croisière et croisade.
Rima Hassan, l’inutile de LFI, était là pour tenter de valoriser son indigence plénière, et Greta Thunberg (contraction de « comment faire de la thune avec les icebergs »), Antigone en carton remplie de vacuité puérile, tentait un comeback médiatique qui s’est soldé par un rapatriement en avion, tout en dégustant un sandwich sous plastique. Autant dire que l’image de la suédoise à faciès de Chucky, marionnette téléguidée de je ne sais quel lobby qui prêche l’Armageddon climatique avec un sourire radieux digne d’un pitbull qui s’est fait chouraver son mollet de facteur, et une trombine qui n’est pas sans rappeler Mercredi Addams, de la Famille du même nom, en a pris un sérieux coup, dont il sera difficile de se relever indemne.
Guère plus glorieux, nos dépités socialistes qui, suite à l’échec du conclave sur la réforme des retraites, ont promis de déposer une motion de censure contre François Bayrou. Comme les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et que la trêve politique estivale pointe son bout de nez mutin, cette motion de censure risque fort de passer à la trappe. Vous voyez Olivier Faure prendre une décision forte, vous ? Autant demander à François Hollande de trancher dans le vif dans un dossier épineux…
Vous l’aurez sans doute remarqué, l’été a commencé de la plus belle des manières, avec des températures caniculaires, dont on nous promet qu’elles vont durer.
Car ça y est, enfin ! La chaleur s’est abattue sur la France comme une nappe de napalm enrobe les petits vietnamiens le matin au saut du lit… Depuis le temps qu’on attendait ça…. Qu’on attendait ça pour râler des températures propres à vous transformer les dessous de bras en pataugeoire et à vous donner l’air d’un porcinet sudoripare après dix minutes de marche en plein soleil…
Avec ces premières chaleurs caniculaires qui nous déboulent dessus comme une vague engloutit le surfeur en combi moulechouquettes ou un morfale dévore un Big Mac triple étage que même les bouches de Béatrice Dalle et Julia Roberts réunies ne pourraient mordre en une seule fois, rien de tel que de se préserver des moments de détente au frais…
Et les péronnelles enfarinées de la météo qui prennent des voix d’attardées mentales parlant à des quadrisomiques déficients pour nous annoncer qu’il va faire encore plus chaud, et qu’il faut penser à boire… Connasses ! On s’en aperçoit parfaitement que le mercure joue les acrobates ! Et quand vous dites qu’il faut boire, précisez qu’il faut impérativement biberonner de la flotte, parce que vous avez toujours des piliers du bar du Commerce qui vont écluser binouze sur binouze pour s’hydrater.
Parce que les conseils serinés avec la régularité d’un coucou suisse par les ondes de la radiodiffusion nationale et les mises en garde apocalyptiques des chaînes d’info continue, ça commence à nous faire suer sec, hein !
Ils me font bouillir avec leurs conseils à la mords-moi-le-nœud ! Attention canicule, boivez du liquide, restez chez vous au frais, évitez de courir le marathon en combinaison de ski en plein soleil, et prenez des nouvelles des personnes vulnérables…
Déjà que ça nous emm… prodigieusement de téléphoner à tante Marthe en temps normal, alors lui bigophoner pour savoir si elle va bien par trente-huit degrés à l’ombre… Elle qui monte les cinq étages sans s’essouffler malgré les bougies sur le gâteau…
Et si on laissait les français penser par eux-mêmes, si on cessait de les déresponsabiliser vitesse grand V et si nos concitoyens assumaient leurs décisions ? En 1976, date de l’avant-dernière grande canicule, on n’a pas tiré à boulets rouges sur Giscard et sa clique parce qu’ils ne nous avaient pas donné de conseils…
Et si on avait une canicule qui durait trois mois et demi comme en 2003, on ferait quoi ? Une alerte nucléaire ?
Oui, mais ça, c’était le monde d’avant, un monde où l’on ne nous servait pas tout sur un plateau et où l’on nous laisser nous démerder un petit peu par nous-mêmes, à réfléchir avec un tantinet de bon sens…
On s’est aperçu qu’il faisait un temps à acheter en viager… D’autant que les morts célèbres, ou prétendus tels, se sont enchaînées depuis ma dernière bouse chroniquière…
C’est tout d’abord Gaston qui a replié son pébroque à l’âge de 93 ans, il était le dernier Compagnon de la Chanson encore en vie… Mais il avait également incarné Doggy Dog dans Récré A2 entre 1982 et 1984, et écrit le fameux générique du dessin animé Tom Sawyer. Et encore un pan de notre enfance qui s’en va…
Ensuite, c’est Jean Tibéri qui est reparti à la maison mère, à 90 balais. Il avait été maire de Paris, mais s’était rendu célèbre pour ses démêlées judiciaires, brocardé par les Guignols au faîte de leur gloire, qui ne manquaient pas de décocher des traits fielleux à son épouse, Xavière, une caricature à l’état pur.
Ce fut également le tour de Frankie Jordan, éphémère gloire yéyé reconverti en chirurgien-dentise, qui eut la mauvaise idée de lancer Sylvie Vartan à l’occasion d’un duo en 1961, « Panne d’essence », où l’ex de l’idole des jeunes chantait déjà admirablement faux.
Nicole Croisille le suivait le lendemain, nous laissant des tubes immarcescibles tels que « Téléphone-moi », « Une femme avec toi », ainsi qu’une poignée de chansons de sélection française pour l’Eurovision, échouant à chaque fois à représenter la France. Comme quoi la qualité n’est jamais reconnue au Concours…
La musique paye décidément un lourd tribut en ce moment puisque le 11 juin disparaissait Brian Wilson, le fondateur des Beach Boys, nous léguant des chansonnettes pimpantes et fraîches, évoquant l’insouciante Amérique des années 60.
Refermons bien vite ce carnet noir hélas trop fourni, sous peine de me transformer incontinent de Brialy 2.0, en saluant la mémoire de Denis Lathoud, victime d’un cancer du sang à 59 ans, handballeur français médaillé olympique en 1992, qui fit partie des Barjots, à une époque où le handball français brillait de mille feux…
Et le 25 juin 1961, sort sur les écrans « L'année dernière à Marienbad », un film multinational réalisé par Alain Resnais, qui remportera le Lion d'or de la Mostra de Venise la même année. La particularité du film réside dans la relation qu'entretiennent les deux personnages principaux : un homme et une femme, interprétés par Giorgio Albertazzi et Delphine Seyrig. Le film est célèbre pour l'ambiguïté de sa structure narrative, qui a beaucoup dérouté et divisé les critiques, et son impact a été perceptible dans les œuvres de cinéastes français tels qu'Agnès Varda, Marguerite Duras et Jacques Rivette, ou de figures internationales comme Ingmar Bergman et Federico Fellini. Du cinéma grand public, quoi, dans un monde qui n’était pas encore complètement fou…
lundi 19 mai 2025
Brèves du 19 Mai 2025
Let the post Eurovision depression begin !
Dès lors que les dernières notes du Grand Prix tout nouvellement couronné ont retenti et que la pompe cuivrée des impétueuses trompettes du Te Deum de Charpentier ont signifié la fin de la transmission en Eurovision, il s’instille en chacun des fans du Concours les premiers symptômes de la dépression post-eurovisuelle, une sorte d’illustration moderne de l’expression latine de Galien « Post coitum omne animalius triste est » (après le sexe, tous les animaux sont tristes).
Après la frénésie quasi-sexuelle de la présentation des vingt-six chansons, après la montée en puissance de l’annonce des points et après l’acmé de la proclamation du vainqueur, tout retombe…
Joie ou frustration à l’égard du gagnant, et une certaine tristesse à l’idée qu’il va falloir attendre quasiment un an pour retrouver cette ambiance de concours…
Dépression que certains transforment illico en déferlement de bonheur car leur chouchou a décroché la timbale, ou de haine car leur représentant a lamentablement cagué dans la colle, se perdant dans les tréfonds du classement final.
Je ne vous le cacherai pas plus avant, je suis amer depuis samedi soir, suite aux résultats du 69ème Concours de l’Eurovision. Amer à l’encontre de certains résultats, que ce soient ceux de la représentante française, ou de ceux d’autres concurrents.
Je dois coucher ça sur le papier numérique, et j’ai pris quelques moments de réflexion et de recul, pour éviter l’écueil de la réaction à chaud, rarement utile et encore moins salutaire dans ce genre de situation.
Mes pensées vont évidemment, et en premier, vers Louane, notre représentante, dont on attendait beaucoup, poussés en cela par les médias, et la fièvre eurofanique. Je suis déçu du résultat final, septième, alors que les bookmakers la voyaient au bas mot troisième.
Mais loin de celles et ceux qui jettent le bébé avec l’eau du bain, et clament à qui veut bien l’entendre que l’Europe ne nous aime pas, que les européens ont de la merde dans les oreilles et qu’il est impératif que la France se retire de la compétition, je serai plus modéré.
Septième, c’est certes décevant au vu de la prestation, tout en émotion de Louane qui, à mes yeux, a donné tout ce qu’elle avait samedi soir. Mais c’est quand même un top 10, un score que la France a du mal à accrocher ces dernières années. Septième, ça veut dire qu’il y a dix-huit candidats derrière elle, que les jurys et les téléspectateurs européens ont trouvé moins bon que Louane.
Ça veut aussi dire que les jurys professionnels l’ont trouvé excellente (ils ont classé la France troisième), mais que les téléspectateurs n’ont pas aimé la chanson (quatorzième, ça veut bien dire ce que ça veut dire).
Alors, arrêtons de spéculer, nous avions une bonne chanson, bien interprétée en live, mais qui n’a pas plu. Point barre. Il faut arriver à s’extirper de la gangue qui veut que la France doive présenter à l’Eurovision des ballades traditionnelles. Marie Myriam a gagné il y a près de cinquante ans ; les goûts européens ont évolué depuis, ce dont on ne se rend pas forcément compte.
J’en veux aussi un peu aux médias qui font monter la mayonnaise à chaque fois que la France se trouve parmi les favoris des bookmakers. Ah évidemment, ça fait vendre du papier, ça fait de l’audience, mais ça crée également un sentiment de frustration pas toujours justifié lorsque les résultats tombent. On a fait mousser les candidatures de La Zarra et de Bilal Hassani, dont les chansons n’étaient pas particulièrement excellentes. Un peu plus de retenue et de modestie ne seraient pas les malvenues.
C’est le jeu me direz-vous. Certes, mais n’oublions jamais que la France est un pays qui a toujours regardé l’Eurovision comme un événement décalé et obsolète, la position des médias dans les années 80 et 90 ont profondément et durablement écorné l’image du concours dans notre pays. Le relatif retour en grâce de ces dernières années avec les succès d’Amir et, dans une moindre mesure, de la Betty Mars 2.0, reste fragile et le grand public sera prompt à se détourner à nouveau du Concours si on lui fait miroiter chaque année monts et merveilles qui ne se réalisent pas.
Je suis également amer de constater que le télévote ne sert plus aujourd’hui à noter une chanson ou un pays selon ses goûts mais selon ses convictions, et ses positions politiques. Les votes géopolitiques ont toujours existé au Concours (depuis les années 60, les pays scandinaves se soutiennent, et je n’évoque pas les échanges de « 12 points » entre Chypre et la Grèce), mais le vote des téléspectateurs ces dernières années n’est plus basé sur l’attrait de la chanson, mais sur la situation géopolitique.
Comment expliquer sinon les votes attribués à l’Ukraine, et plus encore à Israël ? Dans les deux cas, les jurys professionnels n’avaient que peu goûté les deux chansons, les classant quatorzième ex-aequo. Dans un cas comme dans l’autre, le titre présenté n’était pas mauvais, mais était loin d’être éblouissant au point de le classer premier au télévote, comme dans le cas d’Israël.
Là, on ne vote plus pour une chanson, mais pour une situation politique. Je sais que Yuval Raphael est une rescapée du 7 octobre, je connais son histoire, mais l’Eurovision est censé être un concours de chansons, pas un meeting politique…
L’UER a d’ailleurs drôlement dû serrer les fesses à l’annonce des résultats. Si Israël l’emportait, l’organisation du Concours 2026 s’annonçait compliquée, au bas mot…
Que l’on se comprenne bien, je ne prends pas position pour ou contre ce qui se passe au Proche-Orient, ce sont mes convictions intimes qui resteront privées. Je regrette juste que le concours soit faussé par ces considérations qui doivent lui rester étrangères.
D’ailleurs, l’UER devrait exclure de la compétition tout pays impliqué dans un conflit impliquant un ou plusieurs pays participants, qu’il soit attaquant ou attaqué. Ils ont bien exclu la Russie dans trop d’états d’âme. Ils devraient exclure également l’Ukraine et Israël. Ça rendrait un peu de sérénité dans la compétition, et un peu de neutralité dont on a tant besoin à tous les niveaux, actuellement.
Pour le reste, et pour tenter d’être quelque peu plus primesautier, les résultats me paraissent globalement justifiés. La victoire de l’Autriche avec son contre-ténor boutonneux me laisse froid, puisque je n’avais que peu goûté ce titre bruyant, interprété par le petit-fils de Kimera, le maquillage en moins, qui ressemble assez au précédent Grand Prix.
Je me réjouis par contre que la diversité des langues revienne en force cette année, la suprématie de l’anglais s’émoussant assez fortement. Trois titres seulement dans le Top 10 sont interprétés intégralement en anglais, ça ne s’était pas vu depuis belle lurette.
Bravo à l’Estonie, qui démontre qu’un titre gag peut très bien fonctionner, mais aussi bravo à l’Italie avec sa chanson simple et touchante.
Quant au titre suisse, c’est là encore la simplicité qui a touché les jurys, mais qui a laissé les téléspectateurs de marbre. Ah évidemment, dès qu’on ne balance pas la pyrotechnie à pleins ballons et qu’on ne se déshabille pas sur scène, ça ne vous fait pas bander, hein !
Cette année, le strip-tease à la croate (parce qu’initié par la candidate croate en 1998) était à la mode, bon nombre de candidates se déshabillaient au cours de leur prestation, parfois sans utilité (pourquoi la Grecque se déloque-t-elle à dix secondes de la fin,), et le plus souvent pour exhiber leurs cuissots dodus.
Je rigole en constatant que les trois grosses qui s’exhibaient en justaucorps vulgaires sur des chorégraphies frisant la pornographie se sont maravées la gueule, finissant respectivement treizième, dix-septième et vingt-deuxième… Quant à l’espagnole, mieux tankée mais tout aussi putassière, elle s’échoue vingt-quatrième. Peut-être que cela incitera à un peu plus de décence et de classe l’année prochaine…
Les bookmakers se sont loupés encore une année, leur favori absolu, la Suède, finissant à une quatrième place honorable, et les Pays-Bas à la douzième place.
Je suis enfin déçu par la contre-performance du Luxembourg, seulement vingt-deuxième, avec une chanson fraîche et pimpante, fort bien défendue par Laura Thorn qui malgré son strip-tease à la croate, a su rester correcte dans sa tenue. Il faut dire que le Grand Duché avait hérité de la deuxième place, la place maudite, aucune chanson passant en deuxième position n’ayant jamais remporté le Concours depuis 1956.
Au final, le Concours Eurovision 2025 restera un cru assez moyen, où aucun favori clair ne se distinguait, les 12 points attribués ont été assez disséminés. La faut peut-être à une réalisation trop sage, généralement trop sombre, empreinte de suissitude jusqu'au bout.
On a revu avec plaisir certains anciens participants suisses, comme Paola, toujours sympathique, Peter Reber, qui avait pris un sacré coup de pelle, ou encore Nemo, qui n’a pas précisément ajouté à sa gloire avec ce numéro de cabaret d’un goût douteux…
Et l’on a attendu en vain Céline Dion, dont on nous annonçait la venue pour la finale. D’accord, elle est diminuée par la maladie, mais c’eût été charmant de la revoir sur scène. Enfin, sauf si elle nous remettait sa robe « abat-jour » de 1988…
Allez, fans eurovisuels de tous pays, déprimons un bon coup, et puis reprenons une vie normale… Tout cela n’est au final qu’un concours, auquel il ne faut pas donner plus d’importance qu’il n’en a réellement.
Le Concours fut créé pour stimuler la production de chansons de qualité en Europe, et qui dit chansons, dit souvent amour. Et il faut partager l’amour, pour qu’il ne soit pas, surtout pas, comme le proclame le Grand Prix 2025, de l’amour gâché…
mardi 6 mai 2025
Brèves du 06 Mai 2025
Que les abonnés à Pèlerin Magazine, les affolés du goupillon, les grenouilles de bénitier, les punaises de sacristie, les adeptes de la génuflexion et autres tripoteuses irrépressibles de chapelet se rassurent avant de me vouer tout de go aux Gémonies !
Dieu merci, enfin Dieu merci… Elon Musk aussi, je ne suis pas dans les petits papiers du Vatican, et je ne détiens pas le nom du prochain successeur de Saint Pierre, non !
Que les amateurs du Gaffiot, le célébrissime dictionnaire français-latin, ajustent leurs lorgnons et chaussent leurs sonotones : je n’ai pas, en guise d’introduction liminaire aux prémices débutatifs de la présente chronique, employé la sacro-sainte formule qui suit une fumée blanche sur les toits de Saint-Pierre-de-Rome.
Nous n’avons pas encore de pape, et j’ai simplement voulu vous indiquer, via cette formule latine, que bientôt, nous aurons un pape !
Le conclave qui va décider du futur souverain pontife débute ce mercredi, et nous devrions certainement connaître son nom avant le week-end prochain. Enfin, si les cardinaux présents dans la Chapelle Sixtine veulent bien causer boulot plutôt que de se raconter leurs bonnes fortunes avec les enfants de chœur…
Sur toutes les chaînes d’info continue, on se prépare frénétiquement à nous beurrer la raie (bien que ce soit inutile, ils ont déjà lubrifiant et vaseline à disposition et à discrétion là-bas pour entrer dans le vif du sujet et aller au fond des choses…) avec le Conclave qui décidera du nom du 267ème successeur de Saint-Pierre, le fondateur de la boîte…
Mais bon, enfermer plus de 130 mecs en robe, embagousés comme des folles hystériques et précédés d’une réputation de tripoteurs d’enfants de chœur dans les confessionnaux, seuls, dans une grande salle à proximité de gros cierges pascaux… Je crains que plusieurs ne se cassent le cul au travail… au sens premier du terme et qu’ils ne ressortent de là avec la raie suintante et en imitant Donald Duck… Bref, loin de leurs idées de vi(ce)s, ils auront plus la rondelle conclave que convexe… Et encore, qu’on vexe, faudrait déjà qu’ils comprennent, vu que certains n’ont plus l’air frais…
Question air frais, les cardinaux présents à Rome n'auront pas l'occasion d'en respirer beaucoup à compter de mercredi... Tant que l'élection ne sera pas faite, et que le consensus sur un nom ne se dessinera pas, les cardinaux non atteints par la limite d'âge et les scandales sexuels vont baigner dans les odeurs de sainteté et de chaussettes pas fraîches, d'haleine chargée façon fond de fosse septique, et de slip (Eminence, bien entendu) souillé... Bah, ça leur rappellera le sauna "La mitre à la main"...
Dans le secret de la Chapelle Sixtine, combien de secrets inavouables seront échangés... combien de manigances seront fomentées… combien d’alliances plus ou moins contre-nature se formeront… Je plains les cardinaux... Près d'une semaine sans enfants de chœur... Ils vont prendre cher les petiots à la fin du conclave... Ça va couiner dans les sacristies…
Pour le moment, la chrétienté toute entière retient son souffle dans l’attente du successeur de François, ce pape progressiste et avenant, dont on gardera une image sympathique.
Autre communauté qui retient son souffle, celle des eurofans, puisque la quinzaine sainte de l’Eurovision a débuté, à Bâle (célèbre pour son trou…) ; quinzaine qui, après deux tours éliminatoires qui permettra de virer une bonne dose de bouses inécoutables, finira par l’orgasme musical du samedi soir, dans un déluge pyrotechnique et un déferlement de points…
La 69ème édition du Concours de l’Eurovision, qui est, vous ne l’ignorez pas, le plus grand rassemblement paneuropéen de canzonettas mal chantées en plus d’être la première Gay Pride du Vieux Continent où vient baisouiller à couilles rabattues et la vaseline en bandoulière les échappées de la Cage aux Folles d’Eurofans et les tatas de Norvège, les folles tordues espagnoles et les invertis hébreux, est officiellement lancée, et les fans de tous bords ont débuté hier leur pèlerinage musical annuel…
Le coup d’envoi des répétitions a été donné, ce lundi, et d’après les premières images officielles communiquées par l’UER, une année encore, la pyrotechnie est la grande gagnante. Foin des chansons, les candidats en lice misent majoritairement sur la présentation visuelle pour tenter d’épater l’Europe musicale.
Généralement, quand la chanson est médiocre, et Dieu sait que cette édition ne regorge pas de titres décoiffants, on l’habille habilement d’une scénographie tapageuse et de costumes putassiers, histoire de masquer la nullité musicale.
Et dans ce rayon, Malte décroche allègrement la palme toutes catégories. Fidèle à ses habitudes d’envoyer au casse-pipe soit une folle soit une grosse, l’île a dépêché en Suisse une candidate qui frôle le quintal, et qui ne sait s’habiller qu’avec des tenues tellement moulantes qu’on croirait à un andouillette sous vide qui gigote sur scène, en body léopard. Ah ça, Malte a fait fort, très fort même !
Je vous préviens d’avance, tous les médias français vont affirmer la main sur le cœur que notre porte-drapeau a fait forte impression lors des répétitions, que l’on figure parmi les favoris, que Marie Myriam n’a qu’à bien se tenir et qu’on se donne rendez-vous à Paris en 2026. Rengaine connue, histoire de beurrer la biscotte des chefs de délégation…
Bien évidemment, je souhaite le meilleur à Louane au soir du 17 mai, ne nous méprenons pas ; mais je crains que la ballade toute simple, un peu molle du genou et flanquée de ces lancinants « maman » trop itératifs, peine à impressionner le public. A moins que le public ne préfère un titre dépouillé et poignant, et à ce moment-là, c’est le bingo assuré…
Pour le moment, la France est troisième dans les paris des bookmakers, derrière la Suède et l’Autriche, qui tapent dans deux registres différents. L’ambiance sauna pour la Suède avec un titre inhabituel et décalé qui fera certainement très fort lors de la finale. Et l’ambiance pétage de pyrex dans un rayon de cent mètres à la ronde pour l’Autriche, avec une chanson à tendance lyrique, exécutée (le mot n’est pas usurpé) par un clone de Nemo et de Josiane Saucisse, à peine moins virile que Jeanfi, qui devrait aussi beaucoup récolter samedi soir…
Le résultat tombera tard dans la nuit de samedi, et m’est avis qu’on n’est pas prêts à remiser Marie Myriam au saloir…
Dans l’actualité française et internationale, rien de bien palpitant ces derniers jours…
Pas une sortie de Donald Trump, pas une gaffe de Marine Tondelier, pas un déni de Bayrou-de-Secours, rien ! A croire qu’ils sont tous en vacances ! Ou alors, à court d’idées…
Evidemment, ça repose le cortex, et les oreilles, en attendant la grande représentation télévisée de notre Manu élyséen, le 13 mai prochain. Figurez-vous que le mari à Brigitte s’invite sur TF1 pour causer pendant deux plombes des « défis de la France », selon le titre de l’émission. Et une séance de cirage des pompes présidentielles pour Gilles Bouleau qui en aura certainement beaucoup pour faire reluire le Président…
Ce dernier va nous faire suer pendant cent vingt minutes, à n’en pas douter, en se gargarisant de son action passée, présente et future… Et nous annoncer certainement la création de commissions de réflexion qui coûtent une blinde tout en étant strictement inutiles. Voire même la tenue de référendums, comme il l’avait déjà promis lors de ses vœux, le 31 décembre dernier. C’est vrai qu’on avait tellement envie de retourner aux urnes…
Pour le moment, on a déjà de quoi s’amuser, avec la semaine de grèves à la SNCF… c’est tellement attentionné de la part des contrôleurs de choisir précisément de foutre le bousin durant le pont du huit-mai, histoire d’enquiquiner les usagers qui n’ont rien demandé à personne… Une bonne privatisation, ça leur ferait passer le goût d’emmerder périodiquement le monde, tiens !
Et le 6 mai 1989, au Palais Beaulieu de Lausanne, le 34ème Concours Eurovision de la Chanson couronne le groupe yougoslave Riva avec « Rock me », une nunucherie qui n’impressionnera pas démesurément les hit-parades… Le Concours se prépare à vivre des années grises, cherchant désespérément des succès européens et une nouvelle audience… La France, quant à elle, décide de rajeunir les cadres et envoie au casse-pipe une gamine belge de 11 ans, Nathalie Pâque… Sa huitième place lui permettra de ne pas trop se faire sonner les cloches…
mercredi 16 avril 2025
Brèves du 16 Avril 2025
Bref, j’ai eurovisionné…
Que chacun se rassure pour ma chancelante santé mentale et ma santé auditive tout aussi bringuebalante, j’en ai entendu d’autres, et des plus sévères, pour preuve j’ai même survécu à deux chansons d’Aya Nakamura en intégralité, sans me pilonner les tympans au tisonnier chauffé à blanc dans un bain de mercure liquide…
Non, je déconne, c’était une seule chanson, et le chirurgien ORL a eu toutes les peines du monde à récupérer mes tympans… Mais il a gagné en prime un très joli tisonnier recouvert de mercure…
J’ai eurovisionné, non pas avec des bandes VHS fripées d’antédiluviens Concours qui fleuraient bon le micro à fil, l’orchestre en live intégral et les chanteurs qui savaient chanter sans en faire des tonnes, et sans rivaliser d’esbroufe putassière, mais avec les chansonnettes de ce 69ème Concours Eurovision de la Chanson 2025, baisodrome paneuropéen qui permet, dans les coulisses, de faire un tour d’Europe de l’andouillette à moindre frais si ce n’est ceux d’une double boite de capotes renforcées et d’un bidon de cinq litres de vaseline surfine, et sur la scène de s’ébaubir de trente-sept tours de force musicaux, alliant l’inécoutable avec le gnangnan parolistique, et frôlant toujours le bon goût en prenant évidemment garde de ne jamais y accéder, ne serait-ce que partiellement…
Si vous le permettez, je vous propose un rapide tour d’horizon des trente-sept alcoolats qui se disputeront le droit de fouler la scène suisse le samedi dix-sept mai prochain.
Etant précisé que je n’ai fait qu’une écoute principalement audio (à partir des vidéoclips, autant vous dire que pour certains, on se marrera en direct intégral, rien qu’à voir les prouesses en studio), aucune vidéo ou presque en interférence.
Etant également précisé qu’on retrouve cette année encore le syndrome France Gall, avec plusieurs titres qui s’inspirent plus ou moins fortement et ouvertement des chansons suisse et croate de 2024.
Allez c’est parti !
Albanie : Shkondra Elektronike « Zjerm » : Un énième fourre-tout folklo-moderno-bidon, certes en version originale, avec l’intermède rap pour faire genre. On s’ennuie ferme, et on attend patiemment que ça se termine.
Serbie : Princ « Mila » : Une ballade classieuse et intemporelle dans la grande tradition eurovisuelle, sobrement interprétée. Plaisant à l’oreille, mais pêchant d’un certain manque d’originalité globale.
Slovénie : Klemar « How much time do we have left » : La ballade lacrymale type, assortie d’un texte déconseillé aux dépressifs chroniques. Ça manque de rythme, c’est mou du genou, et on s’enquiquine ferme, malgré la montée en puissance à la fin. Le Xanax de l’année.
Estonie : Tommy Cash « Espresso macchiato » : La chanson gag de l’année, mais fort bien foutue au demeurant, avec une agréable ambiance latino 70’s. Certes, les paroles sont réduites au strict minimum, mais ça ne se remarque guère. On pourra lui reprocher d’être un poil trop répétitive.
France : Louane « Maman » : Une jolie ballade, typiquement ce qu’on attend de la France à l’Eurovision, avec un texte émouvant, que l’interprète vit, manifestement. Espérons qu’elle saura transmettre cette émotion lors de la finale. Point négatif, les lancinants « maman » trop répétitifs. Il faudra muscler l’orchestration et revoir le final, assez déconcertant.
Malte : Miriana Conte « Serving » :La tradition maltaise d’envoyer au casse-pipe des grosses est respecté. Voici venir une pouffe vulgaire comme c’est pas permis, grasse comme un loukoum au service d’un truc minable, insupportable de bout en bout, un véritable maelström musical qui va écorcher les oreilles européennes.
Grèce : Klavdia « Asteromata » : Elle a piqué les légendaires lunettes de Nana Mouskouri, pour interpréter une mélopée grecque lancinante, mais en grec. Pas inécoutable, mais pas inoubliable pour autant.
Géorgie : Mariam Shengelia « Freedom » : Encore une ballade à voix heurtée et mal construite avec des changements de rythme douteux, qu’on a tellement entendu depuis des lustres qu’elle en devient totalement transparente.
Espagne : Melody « Esa diva » : Une énième resucée bancale du « Slo-mo » de 2022, peut-être un poil moins vulgos mais tellement moins originale que la fameuse « Diva » de 1998. Un titre guère convaincant qui risque de se viander dans le classement.
Italie : Lucio Corso « Volevo essera un duro » : Une jolie mélodie mélancolique comme les italiens savent trousser au kilomètre, avec un texte caressant. C’est plutôt bien fichu, avec des relents seventies agréables. Si l’on y rajoute les costumes glamrock de l’interprète, ça pourra plaire.
San Marino : Gabry Ponte « Tutta l’Italia » :L’ex-DJ d’Eiffel-65 nous offre un titre à la saveur euro-dance et italo-disco 80’s pas désagréable, même si le refrain est textuellement pauvre. Dommage que ce soit si répétitif à la fin.
Islande : Væb « Róa » : Du rap mâtiné de techno-dance en islandais, fallait oser ! Un duo original qui dépote avec un violon irlandais en gimmick, c’est plaisant, ça monte bien en intensité et le tout en moins de 2’40’’. Chapeau !
Croatie : Marko Bosnjak « Poison cake » : La barre était haute après le « Rim tagi dim » de Baby Lasagna, mais c’est au final un mélange original entre une musique gothique sans concession et une ritournelle enfantine que nous sert Marko. Un univers dans lequel on pénètre totalement ou qu’on évite soigneusement. Un titre « tout ou rien » osé.
Irlande : Emmy « Laika party » : Après la Bambi satanique, la Barbie galactique à la voix acidulée avec un titre disco glorifiant la chienne Laïka, partie à la conquête de l’espace en 1957. C’est gentillet et plutôt entraînant, même si les onomatopées du refrain sont lourdingues.
Lettonie : Tautumeitas « Burman laimi » : Encore un truc qui veut faire genre world music, tendance relaxation au spa. Ça hésite entre les tambours du Bronx, Enya et de la musique d’attente au téléphone. Lassant sur la durée.
Norvège : Kyle Allessandro « Lighter » : Un titre déjà mille fois entendu, et rabâché à maintes reprises par la Norvège, qui laisse une désagréable impression de redite édulcorée. Pas mauvais, mais pas original pour deux sous.
Chypre : Theo Evan « Shh » : Encore un beau gosse qui va faire mouiller les invertis, et qui crie beaucoup, avec un titre bruyant au refrain et pénible au couplet. Du recyclé, sans originalité. Alors « Shh », on se tait !
Belgique : Red Sebastian « Strobe lights » : Ambiance club speed, avec de remarquables envolées de voix dans les aigus. C’est dansant et sympa, avec une montée en puissance convaincante. Mais faudra drôlement assurer en direct !
Allemagne : Abor & Tynna « Baller » : Un titre en version originale, certes, mais à l’ambiance Oktoberfest techno assez déroutante. Mis à part cela, c’est un titre déjà tellement entendu qu’on attend sagement qu’elle ait fini de manger son bretzel pour passer à autre chose.
Monténégro : Nina Zizic « Dobrodosli » : Un retour en version originale pour le Monténégro, avec une chanteuse qui braille un truc pénible d’un bout à l’autre. Si c’est pour nous asséner un titre pareil, fallait pas vous embêter à revenir, hein…
Ukraine : Ziferblat « Bird of play » : Encore une fois, l’Ukraine exploite à fond la vague européenne d’empathie pour nous proposer un titre aux paroles dégoulinantes de bonne volonté sur un rythme rock gentillet et avec des costumes typés seventies. De toutes façons, ça se qualifiera, alors…
Suisse : Zoë Më « Voyage » : Certes, c’est en français… Mais à part ça, tout est à jeter ! Voix geignarde, texte mièvre, musique soporifique. Clairement, les helvètes ne veulent pas remettre le couvert et rincer l’Europe musicale en 2026… Objectif atteint !
Israël : Yuval Raphael « New day will rise » : Toujours et encore la même recette rance pour ratisser large : texte pétri de bonnes intentions et optimiste, en anglais, français et hébreu, musique convenue et sans surprise… Aucune originalité, aucune prise de risque, du réchauffé puissance 10 à en carboniser la casserole. Mais comme c’est Israël, ça finira dans le top 5…
Portugal : Napa « Deslocado » : Du soft rock en portugais. Pourquoi pas ? Ça peut séduire, même si ça n’est pas hyper convaincant et si ça reste au final très amateur. Le Portugal nous avait habitué à mieux.
Suède : Kaj « Bara bada bastu » : Un titre en suédois, très original malgré un vague goût de déjà entendu dans la mélodie. Mais ça change tellement des suédoiseries habituelles, calibrées et sans saveur que cette ritournelle risque fort de finir très haut dans le classement final… Et ça serait mérité !
République Tchèque : Adonxs « Kiss kiss goodbye » : Une voix de crooner au service d’un slow rock assez convenu et un peu guimauve, qui se transforme un moment en un moreau de pur cabaret, sans raison apparente. Un poil casse-gueule, mais pourquoi pas, après tout.
Royaume-Uni : Remember Monday « What the hell just happened » : Le titre typiquement anglais qui aurait immanquablement fini second dans les années 80. Mais le temps a passé et on reste circonspect devant ce numéro directement sorti d’une comédie musicale un peu ringarde. Sympa mais un peu brouillon au final.
Autriche : JJ « Wasted love » : Un clone de Nemo pour la voix, à mi-chemin entre Kimera, Thierry Mutin et David D’Or. Une voix de castadiva forcée fatigante sur la durée. Quant à l’impromptu changement de rythme à la fin, il est usant, pénible et inutile.
Danemark : Sissal « Hallucination » : Quand on est bien en chair, on évite à tout prix les justaucorps qui font ressortir vos jambonneaux sponsorisés par Olida… Une chanson plate et sans saveur, énième resucée de titres pseudo-dance, sans originalité ni classe. Et en plus, elle gueule, mais elle gueule…
Pays-Bas : Claude « C’est la vie » : Simple, original, prenant. Avec en prime un mix anglais-français joliment orchestré et bien servi par la voix de Claude, qui fait immanquablement penser à celle de Stromae. Un titre bien fichu, sans chichis, et bougrement convaincant.
Australie : Go-Jo « Milkshake man » : Un titre rythmé et original, interprété par un transfuge des Village People, et rempli de double sens et de deuxième degré. On en reprendrait volontiers, de son lait frappé…
Azerbaïdjan : Mamagama « Run with U » : Un titre étonnamment moderne pour l’AzerbaÏdjan, plutôt disco et pas désagréable, malgré l’indispensable petit ajout folklo pour faire couleur locale. Une voix sympa, avec des inflexions à la Michael Jackson.
Arménie : Parg « Survivor » : Un rythme guerrier avec une interprétation à l’avenant, malgré une voix pas toujours juste. Ça bouge bien et c’est plutôt original. Dommage que le refrain fasse trop appel aux chœurs, et la cassure de rythme est regrettable.
Lithuanie : Katarsis « Tavo akys » : Pénible dès la première seconde, avec une voix désagréable, un rythme à la fois essoufflé et insupportable. On ne s’emmerde pas une seconde, on se fait chier trois minutes…
Pologne : Justyna « Gaja » : Une revenante au Concours. Justyna chante heureusement plus juste que sur « Sama » (il aurait été difficile de faire plus faux), mais son titre est bruyant, gueulard (elle crie autant qu’en 1995) avec un mélange de genres pénibles, sans intérêt, ni queue ni tête.
Finlande : Erika Vikman « Ich komme » : La palme incontestée de la prestation vulgaire, putassière, et limite dégueulasse. La chanson est bruyante et sans grand intérêt, si ce n’est celui de meubler trois minutes de chorégraphie hypersuggestive. Débandant au possible.
Luxembourg : Laura Thorn « La poupée monte le son » : Clin d’œil évident à la « Poupée de cire, poupée de son » de 1965, et même si la chanson est un petit peu gnagna et naïve, elle a le mérite d’une certaine originalité. Mon plaisir coupable de l’année, assurément.
Au final, j’ai retenu dans mon top 10, sans faire de classement pour le moment, et donc, par ordre alphabétique : Australie, Belgique, Estonie, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg (mon plaisir coupable), Pays-Bas, San Marin, et Suède.
Pourraient être repêchés : Arménie, Azerbaïdjan, et Royaume-Uni.
Mon vainqueur ? Ma tête sur le billot que je ne vous le donnerai pas… Tout au plus un top 3, dans l’ordre alphabétique : Luxembourg, Pays-Bas, Suède.
Globalement, le cru 2025 est une édition plutôt homogène, avec quelques bouses inécoutables ni titre qui se détache réellement, à part peut-être la Suède. Pas mal de titres qui se ressemblent et qui donnent une désagréable impression d’uniformité. Peu de titres réellement innovants ou décalés cette année.
La Suède, gagnant autoproclamé des bookmakers n’a pas partie gagnée, loin de là. Quant à la France, on peut espérer un classement honorable, si l’on ne flanque pas la chanson d’une scénographie absconse, et si Louane consent à tout donner dans l’émotion, car la dame a du métier.
Réponse le dix-sept mai prochain, bien après minuit…
jeudi 10 avril 2025
Brèves du 10 Avril 2025
« Aux marches du palais,
« Aux marches du palais,
« Y a tant de politiques, lonla,
« Y a tant de politiques… »
Comme il est de coutume de dire que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Amanda Lear ne doit pas désespérer sur le plan de l’oreiller, je m’empresse de ressortir du saloir les antédiluviennes antiennes du temps passé pour introduire de manière liminaire les prémices du commencement du début de cette chronique.
Si vous êtes téléspectateurs assidus des chaînes d’informations continues, il ne vous aura pas échappé que ces derniers temps, nos politocards hexagonaux passent plus de temps dans les prétoires que dans leurs ministères, ou dans leurs bureaux politiques.
Et comme il n’est rien de mieux pour faire de l’audience que de remuer à pleins tubes la fange du marigot politique, BFMTV, C-News, France Info et LCI, qui délaisse pour un temps sa marotte de la guerre russo-ukrainienne, se délectent des avanies judiciaires de nos politiciens, qui même lorsqu’ils se font prendre la menotte dans le pot de confiote viennent jurer leurs grands dieux devant tous les micros tendus qu’ils sont encore plus blancs que la neige fraîchement tombée et l’agneau qui vient de naître.
Faut avoir un estomac chevillé au corps avec des tirefonds de 48 pour oser affirmer de telles choses face caméra…
Nicolas Sarkozy, pour sa part, a fait montre, durant son procès relatif au financement libyen de sa campagne présidentielle, d’une constance qui frisait un tantinet la monomanie intégrale, tant il s’est répandu sur ce dossier, qu’il estimait parfaitement vide.
Cinq heures de plaidoiries de la part de ses avocats pour un dossier vide, ça démontrait de manière éclatante que le dit dossier ne l’était manifestement pas…
Et pourtant, il nous avait sorti le grand jeu, le représentant en talonnettes : mines chafouines du pauvre type qui est manifestement victime de l’erreur judiciaire du siècle, déclarations pétaradantes et dénonciations courroucées de l’hallali politique émanant de juges rouges écarlates, haussements compulsifs d’épaule à s’en démettre la clavicule séance tenante…
Il a même menacé que Carla sorte un nouvel album de soutien s’il d’aventure il était condamné… Toutefois, bien conseillé par ses avocats, il n’a pas osé se resservir du funeste « quelle indignité », qui aurait agi comme un pétard mouillé, il avait déjà fait le coup, et si ça fonctionne devant les téléspectateurs pour dévier le scud, ça ne prend plus devant les magistrats.
Résultat du barnum judiciaire le 25 septembre prochain, d’ici là, il aura eu le temps de nous pondre un bouquin pour s’indigner en long, en large, en travers et en diagonale. Et si à soixante-dix ans, t’as pas ta Relaxe plaqué or, t’as raté ta vie !
Du côté de Marine Le Pen, la sentence est tombée, avec à la clé une inéligibilité de cinq ans à exécution provisoire qui a scié la fille de Neunœil de Montretout. Elle a même été obligée d’emprunter un baril d’indignation courroucée à Nico pour s’épancher sur cette peine inique.
Tout en oubliant de se remémorer ses déclarations passées par lesquelles elle réclamait l’inéligibilité à vie pour les coupables de traficotages politico-financiers. Le karma, chère madame, le karma…
Bon, elle a évidemment fait appel de la décision, mais juridiquement parlant, Marine est cuite, recuite et archi-cuite. Quelle que soit la décision en appel, et quelle que soit la soudaine célérité de la Justice pour se débarrasser de la patate chaude, son avenir électoral de 2027 est fortement écorné.
Dire qu’elle avait tout fait pour être présentable… Se dédiaboliser à marche forcée, renommer le parti, lui appliquer un vernis d’honorabilité qui cache pourtant mal les relents de vert-de-gris et les détails de l’Histoire, nommer aux postes importants des invertis pur sucre histoire de montrer qu’elle rompait définitivement avec la politique de papa… Tout ça pour se manger une interdiction de briguer les suffrages des français… C’est un coup à se les prendre et se les mordre, si elle en avait…
Evidemment, Jordan Bardella se doit, le doigt sur la couture du pantalon, de fustiger la décision, mais intérieurement, le délibéré lui a procuré une érection priapique, et il se sent pousser des ailes présidentielles à ressembler à un Concorde… D’autant que les sondages le positionnent haut dans les intentions de vote. Alors, on tue la mère ou on fait profil bas ? Cornélien dilemme qui va lui valoir quelques matins difficiles et des nervousses brèquedownes…
Si la classe politique y est allée de ses couplets habituels, qui pour se féliciter de la condamnation, qui pour la fustiger avec les outrances habituelles quand on sait que le couperet était inévitable, l’opinion elle s’en est tamponnée le coquillard avec une demi-patte de tripotanus enfarinée à la Maïzena allégée.
Le rassemblement de soutien à Marinette a connu un succès plus que mitigé, ce qui démontre que les français possèdent encore une once de bon sens et reconnaissent encore une certaine autorité à la Justice.
Et dire que pendant ce temps-là, on ne parle même plus des Thénardier du neuf-trois ! Plus un mot sur les Balkany, qui pourtant, question magouillages financiers, en connaissent un sacré rayon. Même pas une invitation en loucedé à trois plombes du mat’ sur BFMTV sur le thème « comment réussir ses détournements de fonds », même pas un entrefilet en quatrième de couverture d’un vague hebdomadaire régional du fin fond du Berry, même pas une interview en bouche-trou sur Radio Clapas, rien !
La France est bien oublieuse vis-à-vis de Patoune et Isabelle, qui auraient mérité leur place sous cloche au Pavillon de Sèvres comme mètre-étalon de la malversation financière… Tiens, je me retiens avec la dernière énergie de lancer une cagnotte Ulule et un téléthon pour la fin d’année…
Aux marches du palais, il n’y a heureusement pas que des politiques pour venir répondre de leurs actes. Y’a aussi du people, puisque vous avez certainement suivi avec intérêt le procès de Gérard Depardieu, jugé pour agressions sexuelles, entre autres joyeusetés. Et le moins qu’on puisse dire est que l’avocature ne sort pas précisément grandie.
Je sais, par expérience, que défendre certains justiciables n’est pas une tâche aisée, mais certains « confrères » seraient bien avisés de se souvenir, de temps à autre, lorsque l’appel des caméras et des micros se fait pressant et que les journalistes se montrent à l’affût de la formule qui fera le buzz, du serment prêté le jour de leur admission dans la grande famille des robes noires.
Juste une piqûre de rappel pour le Conseil de Depardieu, tant il est flagrant qu’il a fait montre d’une amnésie stupéfiante durant le procès : « je jure, comme avocat, d'exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ».
Visiblement, Jérémie Assous a fait fi de sa dignité et de son humanité d’avocat tout au long du procès, prenant interminablement à partie les victimes avec une hargne qui confinait au sadisme intégral, leur hurlant qu’elles étaient « menteuses, vénales, hystériques ». Certes, c’est une stratégie habituelle des agresseurs d’inverser la culpabilité dans ce genre de procès ; certes, les questions doivent être posées aux parties civiles même si cela engendre de la violence, de la rugosité ; certes, le tribunal n’est pas une bonbonnière ouatée avec une défense corsetée et des pudeurs de jeune fille…
Mais il doit y avoir des limites, certaines choses ne doivent pas être tolérées. « Les défendre, tous » clamait Maître Robert Badinter. Oui, mais qu’il soit permis au petit avocaillon de province d’ajouter à la formule de l’Himalaya de la Justice, les défendre tous, mais surtout, savoir les défendre. Ce savoir n’est pas donné à tous, visiblement…
Puisqu’on parle de personnes à qui il manque certaines cases, la transition est aisée vers l’inénarrable Président américain, qui est en représentation comme à Broadway depuis son investiture. Le premier auteur qui adapte ses errements en pièce de boulevard (avec décors de Roger Harth et costumes de Donald Cardwell, of course) est assuré de faire deux ans à guichets fermés au Châtelet…
Ah, ce Donald, quel phénomène ! Son annonce des droits de douane était un moment historique qu’il aurait été dommage de rater, franchement… Ne serait-ce la solennité du lieu, on se serait cru revenus aux temps glorieux du tirage du Loto, en direct depuis le cinquante-sixième étage de la Tour Montparnasse avec Annie Poirel et son brushing surlaqué, ainsi que les moyens techniques de la SFP.
Le Connard à l’orange tendance Casimir nous a pondu des taux au petit bonheur la chance, avec des justifications tellement hasardeuses qu’on aurait cru à l’argument du dernier bouquin de Marc Lévy… Résultat ? Un schuss olympique des bourses mondiales.
Et ça, c’est juste un amuse-gueule. Depuis cette annonce, toutes les puissances mondiales font les gros yeux, jouent les gros bras, sortent les muscles et les menaces de réciprocité douanière, bref, nous font un remake de qui aura la plus grosse et qui va se la remettre le premier dans le moulebite avec un chausse-pied.
Les chinois ont annoncé un relèvement des droits de douane à 84 %, ce à quoi le Président au bronzage teinte terracotta qui ferait passer Séguéla, le bronzé en toutes saisons, pour un albinos hâve, a répliqué en balançant un taux de 104 %.
Qui dit mieux, messieurs dames ? Allez, allez, balancez les jetons sur le tapis vert, les jeux sont faits, rien ne va plus ! Le bordel mondial est annoncé, à tous les coups on gagne !
La dernière surenchère en date sous forme de déclaration fracassante ? Donald suspend ses surtaxes douanières mondiales, justifiant que c’était sa stratégie depuis le début (ben voyons…) ! Sauf pour la Chine, avec une augmentation à 125 %… Question navigation à vue, les atermoiements de Hollandouille avec ses reculades dès qu’il sentait le vent tourner font pâle figure, ne trouvez-vous pas ? Il serait bigrement temps que Trump prenne ses pilules et qu’il foute la paix au monde, non ?
Et le 10 avril 1996, naissait à Charleroi Loïc Nottet, que les pisseuses hexagonales connaissent comme étant le gagnant de Danse avec les Stars 2015, mais que les foldingues hystériques du falbalas de la chose eurovisuelle identifient également comme le représentant belge au Concours Eurovision de la Chanson 2015 avec le convaincant « Rhythm inside », qui se classera quatrième en finale, avec notamment une note maximale de la France. Comme quoi les français n’ont pas forcément et invariablement mauvais goût et savent parfois nettoyer la merde auditive qui emplit leurs esgourdes…
mercredi 12 mars 2025
Brèves du 12 Mars 2025
La situation est grave… mais pas désespérée !...
Avouez que ça cadre parfaitement, cette situation grave, mais pas désespérée, avec notre cher et vieux globe terrestre en ce début d’année 2025… Bon, je serais à mes heures perdues légèrement critique, voire un poil sarcastique, je me hasarderai à dire que nous étions récemment au bord du gouffre et que les errements des gouvernements internationaux depuis le début de l’année nous ont fait faire un grand pas en avant…
La situation est grave, mais pas désespérée ; surtout, il n’est pas dans mes intentions de me flinguer le cortex à revisionner ce nanar français de 1976 qui mettait en scène l’inénarrable Maria Pacôme en Vicomtesse Sophie de Valrude, siphonnée tous azimuts, recevant Michel Serrault en Ministre de la Qualité de la Culture, tous deux enguirlandés de quelques autres incontournables acteurs des productions franchouillardes d’alors…
La situation est grave, mais pas désespérée ; quand on assiste, ébahis, à l’impensable numéro d’équilibriste que joue, semble-t-il sans filet, répétition ni scénario, visiblement, le Président des Etats-Unis. On savait depuis longtemps que Donald Trump osait tout, et certaines mauvaises langues persiflaient que c’était justement à ça qu’on le reconnaissait. Mais la partition qu’il exécute depuis la fin du mois dernier espante le monde entier, et le plonge dans une expectative quelque peu angoissée.
Le Connard à l’orange jongle avec les équilibres géopolitiques mondiaux comme on le ferait avec des ballons de baudruche, fricotant un jour avec l’hilarant démocrate russe, humiliant publiquement le lendemain le président ukrainien, pour quelques jours après lui arracher un accord de cessez-le-feu qui va bien emmerder Poutine.
Ce dernier vient de se voir refiler une patate chaude qu’il va être bien en peine d’accommoder dans une salade russe s’il veut s’en sortir avec les honneurs et sans appuyer immédiatement sur le bouton rouge…
La situation est grave, mais pas désespérée ; puisque de l’autre côté de l’Atlantique, les bourses commencent à se rendre compte des dégâts qu’occasionnent les décisions à l’emporte-pièce du locataire de la Maison Blanche. Et je n’évoque même pas ici le plongeon spectaculaire des actions de Tesla, dignes d’un schuss olympique au Litzbühel. Question dégringolade, je ne vois guère que la côte de popularité de François Hollande lors de sa présidence qui puisse soutenir la comparaison…
La situation est grave, mais pas désespérée ; surtout dans certaines décisions du duo infernal du Bureau Ovale, notamment celle de retirer des sites militaires toutes les reproductions et mentions de l’Enola Gay, l’avion qui largua la bombe atomique en 1945. Non pas par soucis d’antimilitarisme, mais à cause de son nom tendancieux, évoquant des penchants affectifs abhorrés par le dit duo. Einstein avait mille fois raison, la connerie humaine est définitivement infinie…
La situation est grave, mais pas désespérée ; également du côté du Vatican, où la santé du Souverain Pontife éveille de bien légitimes craintes. Hospitalisé depuis un mois pour une double pneumonie, le Pape semble s’en remettre tout doucement, ce qui est heureux. Mais l’alerte a été sévère… Manquerait plus qu’il déquille, on a que ça à faire, de scruter la fumée blanche…
La situation est grave, mais pas désespérée ; même si les derniers développements en Syrie laissent présager que l’on a lâché la peste pour le choléra. Encore un brûlot qu’il va être coton d’éteindre pacifiquement et démocratiquement… Souhaitons que le nouveau régime sache résoudre le merdier allah bonne franquette…
La situation est grave, mais pas désespérée ; puisque la France s’empêtre dans une énième crise avec l’Algérie, qui s’entête à refuser de reprendre ses ressortissants frappés d’une OQTF. Ils auraient juré de nous emmerder jusqu’à plus soif qu’ils ne s’y prendraient pas autrement… Autant vous dire que Retailleau n’ira pas passer des vacances à Alger…
La situation est grave, mais pas désespérée ; avec la mort de Jean-Louis Debré, dont la mémoire est saluée de toute part, avec un œcuménisme politique assez peu de mise ces jours-ci. Bah, il faisait encore partie de cette classe politique qui avait plus à cœur l’intérêt de la nation que sa petite publicité personnelle et l’appétence des petites phrases assassines…
La situation est grave, mais pas désespérée ; notamment dans la chanson française, qui vient de perdre Herbert Léonard, grand chantre de l’amour physique qui laisse une discographie qui, dans les années 80, a fait flaquer la ménagère de moins de cinquante ans en manque d’étreintes moites et sulfureuses sur un coin de plumard. Des chansons qu’il nous interpréta pour le plaisir…
La situation est grave, mais pas désespérée ; puisque le Concours Eurovision de la Chanson 2025 produit cette année un nombre d’eurodramas impressionnant. Non pas au niveau des chansons, qui sont pour le moment d’un niveau qui peine à s’extirper de la médiocrité la plus intégrale, mais en rapport avec les petits scandales qui se multiplient plus facilement qu’une meute de lapins nymphomanes.
Bon, on glissera rapidement sur la participation française, dont on nous promet évidemment qu’elle va être exceptionnelle, et dont on aura la primeur samedi prochain, à la mi-temps d’un matche de rugby. Visiblement, France Télévisions souhaite faire les choses sérieusement, pour changer, et l’on verra de quoi il en retourne sous peu.
La situation est grave, mais pas désespérée ; pour la chanson de Malte, dont l’UER et ses oreilles chastes ont peu goûté le titre, « Kant », parce que sa sonorité en anglais pourrait évoquer la chatte… Et je ne cause pas du félin… L’UER a donc demandé de changer les paroles, ce qui provoque une crise existentielle à La Valette… A bien chercher, on trouvera forcément dans la plupart des chansons un mot qui, dans une autre langue, évoquera une cochonnerie. Le Concours est soudain devenu bien prude…
A l’inverse, la chanson d’Israël a obtenu le satisfecit de l’UER et sera interprétée en hébreu, anglais et français. Mais non, les israéliens ne ratissent pas large pour engranger des points… Le premier qui vient m’affirmer sans rire que le Concours n’est pas devenu politique prend mon 43 fillette dans les miches…
La situation est grave, mais pas désespérée ; également en Suède, où le résultat du Melodifestivalen samedi dernier a occasionné un caca nerveux du favori, Mans Zelmerlow, battu par un trio atypique. Mans, qui espérait redoubler et engranger une nouvelle victoire eurovisuelle dix ans après son « Heroes » avec une décalque de ce titre, a pris la mouche d’échouer là où Loreen avait réussi voici deux ans, alors même qu’il avait assuré dans la presse qu’il savait qu’il ne gagnerait pas. Comme Tartuffe scandinave, il se pose là…
Point positif, la Suède ne proposera pas en mai prochain la sempiternelle bouse interchangeable et calibrée Eurovision qu’elle avait pris l’habitude de nous servir invariablement.
Du coup, Mans et John Lundvik, autre redoublant malheureux, ont affirmé de concert qu’ils ne remettraient plus jamais les pieds au Melodifestivalen… Oh, les mauvais perdants ! On en reparlera dans quelques années…
Et le 12 mars 1918 naissait à Sète un chansonnier très apprécié dans les années 50 et 60 pour sa distinction quelque peu affectée et ses monologues troussés en vers, Pierre-Jean Vaillard, qui brocarda aussi les personnalités de l’époque dans de réjouissantes mais désormais poussiéreuses saynètes télévisées. Bien loin, il faut l’avouer des habituels grattages de roubignoles, reniflements sonores et du triumvéreux « bite, couilles nichons » qui font de n’importe quel pouilleux mal dégrossi un parangon paradygmique de l’humour hexagonal… Chaque époque à les Socrate qu’elle peut, dût-il s’appeler Alexandre Kominek, Alban Ivanov ou Kev Adams…