lundi 24 novembre 2025

Brèves du 24 Novembre 2025

 « Småting, småting, snakke om været
« Småting, småting, treffe no'n kjære
« Småting, småting, det er en liten sang »

Oui, je sais… Je sais que je ne sais pas si vous savez que je sais, mais je sais que vous ne savez certainement pas que je ne sais pas que je sais ce que vous saviez que j’eusse su que vous sachiez qu’ils sachiassent…

En gros, et pour ne pas surcharger votre neurone encore valide, ils croivent que je sais que vous ne sachiez pas…

En lisant l’entame introductive du commencement du début liminaire des prémices préliminaires de la chronique du jour, vous constaterez avec gratitude, désintéressement ou parfait découragement que ladite introduction fait encore une fois la part belle à une perle issue de l’inextinguible réservoir à bouses musicales du Concours Eurovision de la Chanson…

Cette fois-ci, c’est la Norvège, arrivée dans la compétition en 1960, et qui détient à ce jour le record de dernières places, qui a fourni la liminaire citation introductive pour commencer au début, grâce à sa chanson de 1972, interprétée par Grethe Kausland et Benny Borg, « Småting », ce qui signifie, pour les personnes qui ne pratiqueraient pas la langue d’Edvard Grieg, les petites choses.

Car ce sont des petites choses qui, les unes ajoutées aux autres, vous refilent une patate qui ferait hurler le plus vaillant des presse-purées, ainsi qu’une inamovible banane abra cadabrantesque à faire pâlir d’envie les dentiers de Denise Fabre et Patrick Sabatier réunis, Dieu les prothèse…

Un client qui vous remercie du travail accompli, une décision de justice favorable, la découverte d’un disque rare pour votre collection, bref, des petits riens qui illuminent une journée d’automne bien frisquette…

A l’instar d’un colis dans la boîte aux lettres, vendredi dernier, que je déballais avec l’avidité non dissimulée d’un biafrais sous-alimenté (pléonasme) espérant y trouver une demi-pomme et un quignon de pain (la ration alimentaire mensuelle d’Arielle Dombasle).

Déballage frénétique donc, au risque de me démettre une omoplate, auquel succéda un sourire béat, un œil humide qui n’avait rien à voir avec les températures extérieures, et une virulente bouffée de souvenirs d’enfance dans le cervelet.

C’était Noël avant l’heure, puisque je tenais entre mes mains un exemplaire du livre « Au pays de Croque-Vacances », rédigé avec amour, rigueur pointilleuse et un goût du détail non feint par un auteur dont j’ai le privilège de compter parmi mes amis.

Ne croyez pas que j’aie soudainement le cerveau monté en béchamel et le gâtisme galopant, mais il est des situations où je ne peux faire autrement que de dire du bien.

Exercice inhabituel pour moi, je vous l’accorde, mais je ne peux pas faire moins que de sortir la brosse à reluire et le cirage première pression à froid. Je vais donc dire du bien de ce bouquin, et gratuitement en plus !

Non, parce que je peux facilement raconter des horreurs sur le futur bouquin de Sarkozy « Le journal d’un prisonnier », douze pages écrites en police 26 et accompagnées en prime d’un pack de six yaourts et de l’intégrale des invendus de Carlita (45 CD), je peux balancer la sulfateuse à plein régime dès les premières notes du dernier album écrit à la presse hydraulique de Kendji Girac, la Gitane sans filtre, mais quand je tombe sur une pépite, faut neutraliser et ne s’occuper que de cela.

Au pays de Croque-Vacances, c’est le bouquin idéal pour retomber en enfance, pour se remémorer les heureux instants hélas trop fugaces de notre innocence enfantine et des goûters à base de Nesquik et de tartines beurrées, pour goûter encore un moment le temps révolu où la télévision française proposait des émissions pour la jeunesse à la fois distrayantes et instructives (Là, à ce niveau de cirage de pompes, je sens qu’il y a des boules de billards qui sont déjà luisantes comme des boules d’escalier).

On sent le bouquin écrit par un passionné, qui maîtrise sur le bout des doigts le sujet. Pas le livre écrit grâce au chat qu’a pété par un pseudo-spécialiste qui meuble les heures creuses de BFMTV, et qui peut avec la même virevoltante inculture crasse pondre six cent pages sur l’histoire de la culture des pastèques en Basse-Provence lors du grand schisme de 1204, pour déféquer trois mois plus tard un traité sur la mécanique ondulatoire parfaitement documenté et rigoureusement inexact.

Des anecdotes en veux-tu en voilà, de la description velue, de l’iconographie qui te replonge dans les glorieuses heures du TF1 en 819 lignes, et une plume à faire pâlir les prix littéraires.

Tout ce que vous n’osiez même pas demander sur la fameuse émission qui illumina au début des années quatre-vingt les programmes de la première chaîne, présentée par une icône télévisuelle, Claude Pierrard.

Au sortir de ce livre, vous saurez tout de la riche carrière de Claude, qui ne s’est pas limité à divertir les enfants en compagnie de deux lapins ! 

Chaque page tournée équivaut à un shoot de nostalgie, c’est copieux, trop copieux, presque, tant ça fourmille d’informations, à tel point qu’il faudra peut-être voir à ne délivrer le bouquin que sur ordonnance médicale, tant il est addictif ! Tous les dessins animés, toutes les séquences qui composaient l’émission sont là, passées au crible et détaillées avec un souci d’entomologiste télévisé.

Quel plaisir régressif de retrouver Mightor, les Quatre Fantastiques, Dare-Dare Motus, ou encore le Club des Cinq, avec dans ce dernier cas, une présentation smaragdine rappelant les contrées britanniques où se déroulaient les aventures du quintet !

Et quand vous pensiez tout savoir sur une des séquences, on vous en apprend encore ! Un portrait des intervenants, des anecdotes… Bref, tout, le reste, et plus encore !

Une somme de travail colossale, on sent bien les heures de travail, les litres de café ingurgités, la passion viscérale qui anime l’auteur, la documentation accumulée (et je puis en témoigner pour l’avoir constaté de mes propres mirettes), les recherches faites.

Bref, vous l’aurez compris, le livre est une réussite et je ne vous cacherai pas que je l’ai adoré ! Il est tellement bon de blottir dans ses souvenirs d’enfance, qui rejaillissent à chaque page, qu’il faudrait, c’est une proposition sérieuse, déclarer incontinent son auteur d’utilité publique !

Et je ne dis pas ça parce que c’est mon poto, le Nono !

Bon, après une telle couche de cirage triple épaisseur pour pas un rond, va pas falloir s’étonner si je dégomme tout ce qui bouge, ou si je sors le bidon de fiel concentré pour vitrioler à tout-va…

Et le 24 novembre 1979, Sheila atteignait la tête du Hit-parade français avec sa chanson « Spacer », sortie un mois auparavant. Ah oui, je sais, Sheila et numéro un, ça peut choquer les générations actuelles, mais il fut une époque où la petite fille de français moyen, reconvertie depuis pour la pub vivante pour les bâtonnets de poisson pané du Captain Iglo, vendait des disques… Eh oui, elle chantait en anglais avec beaucoup de dévotion et des shorts moulants…



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