vendredi 24 janvier 2025

Brèves du 24 Janvier 2025

 « Les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell… »

J’avoue bien volontiers avoir hésité longuement entre deux formules liminaires d’introduction des prémisses du début de chronique, « acta est fabula » étant la seconde qui me trottait dans l’esprit.

Et puis, le chauvinisme l’emportant, je me suis convaincu d’employer cette célèbre formule terminale de l’émission « Au théâtre ce soir » pour qualifier la cérémonie d’investiture de Donald Trump, lundi dernier.

Même décor pompeux, même scénario inamovible, même public de spectateurs compassés, même si il faut bien l’admettre, on a beaucoup moins rigolé qu’avec l’inoubliable émission de Pierre Sabbagh qui fit les beaux soirs de l’ORTF.

Le parterre, bien que brillant de toutes les sommités politiques américaines, ainsi que d’une bonne poignée de patrons de la tech, s’emmerdait ferme, et il faut bien les comprendre, les pauvres petits chéris… Signer un chèque d’un million de dollars pour avoir le privilège rare d’être invité à la grand messe Trumpesque, même si vous êtes riches à milliards, ça doit quand même vous irriter l’orifice terminal du couloir à prouts.

La grand patron de Fesse-de-bouc était aux premières. En prêtant allégeance au nouvel homme fort de la Maison Blanche il ne voulait pas laisser la vedette à Elon Musk, qui avec sa tête de fouine constipée, voyait se concrétiser ses rêves de gloire. Ah, il ne se sentait plus pisser, la bouche à pipes attitrée de Donald Trump ! A un point tel qu’outre son slibard molletonné pour éviter des fuites bien inopportunes, il s’est même laissé aller à un salut que n’auraient pas renié Adolf Hitler et sa tripotée d’affidés…

Le Président sortant était là également, bien qu’arborant son éternel air absent dont on se demande encore s’il s’est bien rendu compte de se qui se déroulait en sa présence, questionnant avec insistance sur l’absence de Kennedy.

Evidemment, le nouveau Président était là, avec sa moumoutte surlaquée couleur Casimir, sa cravate rouge modèle Mélenchon et son costume étriqué, arborant un sourire narquois, hésitant entre le « je vous l’ai mise bien profond » et le « ils sont tous à ma botte désormais ».

Mais celle qui lui a incontestablement volé la vedette, c’est la First Lady, Melania Trump, qui nous a gratifié d’une tenue que même les plus exécrables chefs-habilleurs des plus obscurs nanars hollywoodiens de la grande époque n’auraient jamais pensé réaliser…

Melania s’était coiffée d’un chapeau à mi-chemin entre la soucoupe volante et l’enseigne Pizza Hut, recouvrant presque entièrement son visage fraîchement ripoliné de frais, ce qui n’était finalement pas une mauvaise chose.

Impossible de lui claquer la bise sans être affublé d’une paire de lèvres d’un mètre d’épaisseur. Visiblement, les coutures du dernier lifting avaient lâché, ou alors les maquilleurs avaient tellement forcé sur la terracotta qu’elle ressemblait à un macaron trop cuit…

Ou alors, elle essayait son costume de carnaval, ayant décidé de se grimer en une improbable réplique outre-atlantique de Geneviève de Fontenay.

Parce que oui, le carnaval va commencer. Et tout laisse à croire que le reste du monde ne sera pas plus à la fête que les américains. Le Connard à l’Orange a d’ores et déjà multiplié les décrets tous azimuts, entre chasse aux migrants, remise en cause de la diversité et de l’inclusion, et autres joyeusetés d’un conservatisme éhonté…

Courage ! Plus que trois ans et trois cent soixante jours avant la fin de son mandat… On a bien survécu à un quinquennat de François Hollande, on devrait arriver à surnager à Trump version 2.0, à moins qu’il ne nous fasse péter la planète avant…

Entre ses velléités d’annexion du Canada et du Groenland, son envie de récupérer le Canal de Panama et ses droits de douane prohibitifs, on arrivera bien à trouver quelque chose de positif…

Notamment avec cette évêque américaine qui a vertement sermonné le nouveau Président dans son sermon de bienvenue. Ce à quoi Trump a répondu qu’elle était méchante… Oh, la vilaine dame qui dit des choses pas gentilles…

De ce côté-ci de l’Atlantique, on a aussi eu du positif, puisque Sandrine Rousseau a annoncé à grands renforts de coups de pub qu’elle quittait le réseau social X ex-Twitter, ce qui n’a pas occasionné de manifestations de tristesse populaire. Pour une fois qu’une conne s’autocensure volontairement, on ne s’en plaindra pas…

Doit-on se plaindre de l’action de notre nouveau Premier Ministre, le Cave de Pau, qui s’occupe des affaires de l’Etat avec une discrétion inaccoutumée. Faut bien avouer qu’avec la cuisine politicienne qu’il nous mijote, mitonnant les compromissions avec les socialistes (ou ce qu’il en reste) avec un zeste de complaisance envers la droite, il ne va pas s’en vanter sur les plateaux télé…

On sent clairement que Bayrou-de-Secours a le postérieur entre deux chaises et que la moindre fâcherie aboutirait à une motion de censure et à sa relégation au niveau local…

Même le locataire de l’Elysée se fait étonnamment discret en ce moment… Sont-ce les effets du Dry January, ou une soudaine crise de lucidité qui lui commanderait de la boucler et de se faire oublier des français ? Vu les bourdes qu’il a accumulé depuis l’été dernier, il n’y a pas loin à ce qu’il gagner le surnom de Gaston Lagaffe élyséen…

Quant à notre Ministre de la Justice, il est toujours prompt à nous pondre une connerie. La dernière en date ? L’annonce de l’ouverture d’une prison de haute sécurité pour lutter contre le narcotrafic. Mais quelle idée géniale ! En regroupant tous les caïds du trafic de drogue, il leur sera bien plus facile de s’organiser pour améliorer le rendement de leur juteux bizness…

Il est des moments où l’on viendrait à regretter Nicole Belloubet…

Quoi qu’il en soit, je préviens les valseuses et la femme de mon pote, préparez vos mouchoirs et votre tenue de soirée pour le buffet froid en hommage au réalisateur Bertrand Blier, décédé à l’âge de 85 ans, dont la filmographie anticonformiste a marqué le cinéma de ces cinquante dernières années.

Et le 24 janvier 1965, Sir Winston Churchill cassait sa pipe, bien qu’il fût un gros fumeur de cigares arrosés au whisky honteusement tassé. Le vieux lion, qui avait affronté la gitane autrichienne avec la mèche ridicule et qui n’avait pu promettre que des trucs peu ragoûtants à ses compatriotes durant la Blitzkrieg, s’éteignait à plus de 90 ans. Il faisait partie de cette générations de politiciens roués et finauds, qui ne s’en laissaient pas compter et à qui il était impossible de jouer du pipeau. Ce qui est désormais devenu un sport national en politique…

 


 

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