jeudi 30 mai 2024

Brèves du 30 Mai 2024

« And that completes the voting of the jury français, buenas noches Brussels… »

Rassurez-vous, je ne suis pas en DPE jusqu’à la racine de mes défunts cheveux. DPE ? Cékoidon ? Dépression Post Eurovision, mon cher docteur Schweitzer ! L’incoercible spleen de devoir patienter près de douze mois pour m’ensabler à nouveau les esgourdes de mélopées inécoutables et de canzonnettas mièvrement moisies… La douloureuse attente des sélections nationales d’où émergera forcément en mai prochain un vainqueur et vingt-cinq vaincus…

Et quitte à rimailler tel un scribouillard de bas étage, autant vous dire que cette victoire, le vainqueur l’a au cœur et les vaincus l’ont dans le c..

Je ne me remémore pas le bon vieux temps où la France savait briller dans le palmarès eurovisuel autrement que par ses mises en scènes putassiéro-intellectuello-bobo-gaucho de base qui se branle devant les pages culture de Télérama… La quatrième place glanée par Slimane et « Mon amour » serait même de nature à me mettre du baume au cœur…

Non, ce silence chroniquier de presque un mois a une raison simple, voire simpliste : quand ça veut pas, ça veut pas…

Depuis que j’ai le coupable passe-temps de vous enquiquiner à intervalles réguliers de mon babil de fadaises et de billevesées futiles sur les petites catastrophes et les immenses vides de l’actualité, je ne crois pas vous avoir déjà fait le coup de la panne…

Que les bucoliques irréfrénables des balades en torpédo sur les petites départementales champêtres avec déjeuner sur l’herbe tout aussi agreste, assorti d’herbe glissante, de moustiques affamés et de bouses de vaches bien fraîches, se rassurent. Il ne sera ici nullement question de jambonnage sur les sièges arrières de la Simca 1000, encore moins de turlutte crémeuse dans un taillis complice de jeux manuels et buccaux qui se paient en liquide, et certainement pas de parties de jambes en l’air dans un fossé abrité des regards indiscrets voire carrément voyeurs… A moins dans ce dernier cas que vous ayez réussi à flanquer la bagnole sur le toit en loupant un virage…

Ce coup de la panne, ce n’est pas le bête tracas mécanique simulé pour précipiter une jeune fille dans vos bras et sur votre service trois pièces… Ce n’est pas non plus la panne physique au moment de faire coulisser l’andouillette à jus dans la cressonnière ou le corridor à prouts, et qui fait ressembler les taureaux mous de chambre de bonne à des serpillières mal essorées pendouillant lamentablement sur une corde à linge exposé à un zéphyr feignasse de fin d’automne…

C’est un panne purement intellectuelle, intégralement littéraire… Je suis à sec…

Les moins neuronalement dotés d’entre vous, ainsi que les admirateurs de Ribéry, les membres du Denise Fabre’s Fan Club et les abonnés aux tribulations des énièmes avatars du retour de la vengeance des Enfants des Concons à Cancun contre Godzilla et la Momie, vont assurément me conseiller de changer de stylo, ou de remettre une cartouche d’encre pleine…

Mais bon sang, bande de crétins sous-développés du bulbe à force de vous tirebouchonner le spaghetti à chantilly entre cousins, vous êtes parfois tellement cons que même Jordan ne voudrait pas de vous pour vous embrigader dans son Fion Nazi-on-Heil…

Je n’écris pas à la plume (et gare au premier qui va se hasarder à dire que je les taille, les plumes…) mais j’ai pris le pli de frénétiquement clavinoter mes épanchements logorrhéiques…

Et je suis prêt à parier qu’il va s’en trouver parmi vous pour me conseiller de recharger mon clavier d’encre…

Je sais, je ne devrais pas être aussi dépité de la fin de la Semaine Sainte de tous les adorateurs de la canzonetta paneuropéenne moisie, et j’aurais dû, depuis ce samedi soir fatal qui vit la troisième victoire suisse et la première victoire non-binaire, recharger mes batteries, et faire provision de toutes les futilités de l’actualité qui vous aurait faire grimper aux rideaux (pourvu que vous ayez la tringle), des énièmes tribulations des Thénardier du 9-3 qui font faire pipi-culotte à certains dont je tairai le nom même sous la menace, jusqu’au Festival de Connes, son défilé des starlettes qui, phénomène metoo oblige hurlent au viol dès qu’on leur dit bonjour et Bilal Hassani qui fait la montée des marches non pas en déroulant du câble, son passe-temps favori, mais en déroulant un lourd rouleau de tissu…

Et pourtant, j’ai glandouillé tout ce temps, tout en ayant la furieuse envie de vous logorrher des calembredaines bien senties…

Comme tout natif des poissons qui se respecte, j’ai deux faces, tel un vieux 45-tours, je nage en sens opposés, ambivalent, paradoxal, contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre, et réciproquement.

Autant je sais me délecter de pièces classiques interprétées avec tout le pédant cérémonial de chefs d’orchestre perruqués à la De Funès façon Grande Vadrouille, autant je suis capable de mouiller mon slip avec des pochades gargotières qui fleurent bon la friterie rance, la Gauloise sans filtre et le Crésil de nos gogues d’écoliers.

Si je ne dédaigne pas de sacrifier à l’audition d’Aconcaguas himalayens de la musique de genre tels que la tétralogie de Wagner, que je possède dans un sensationnel enregistrement par Aimable et son orchestre sur 78-tours rayé, je prends également un plaisir coupable à me délecter le pavillon auditif de bousasses innommables et encore plus inécoutables dont même le Concours Eurovision n’a pas voulu pour cause de qualité trop aléatoire…

Sans pour autant vous broyer le tympan à l’instar d’une chanson de Pascal Obispo interprétée par Zaz sur des arrangements de Vianney, je vous ferai savoir que les refrains insouciants de l’immédiat après-guerre vous replongent incontinent dans cette époque bénie où l’on pouvait encore espérer en demain et où l’on savait prendre les choses à la rigolade…

On faisait les choses rigolotes très sérieusement, comme en témoigne, entre autres, « A Joinville-le-Pont », cette scie musicale que vous ont très certainement chanté vos grands-parents quand le temps se mettait au beau et que l’on décidait de partir en pique-nique dans l’Aronde P60 familiale, dénichant un champ bucoliquement champêtre au détour d’un raccourci qui vous avait allègrement rallongé de quinze bornes…

Les interprètes originaux formèrent à l’époque un duo comique grandement populaire, à l’humour aujourd’hui bien défraîchi, à peine moins toutefois que les platitudes d’un Elie et Dieudonné ou des lieux communs éculés des Tsamère et Foresti qui usent leurs fonds de jeans sur le canapé rouge de Drucker : Roger Pierre et Jean-Marc Thibault.

Les inoubliables créateurs de la grandiose « Guerre de Sécession », du déjà rance « Langage pour Chien » et des fameux « Maudits Rois Fainéants » du temps de l’ORTF sont désormais abonnés au Boulevard des Allongés, depuis le départ de Jean-Marc Thibault, 93 printemps aux zakouskis avariés, tout de même.

Epoux télévisuel de la tempétueuse Maguy, époux à la ville de la sœur de la bourgeoise à Jospin, autant vous dire qu’il était gâté question gonzesses…

Eh oui, tous les génies sont partis désormais : Einstein a toujours une température anale de 12 degrés ce matin, Jean Dutourd est parti écrire pour les anges, Verlaine rimaille sur un coin de nuage, Pic de la Mirandole n’est pas très frais, et moi-même, je ne me sens pas très bien, quitte à me faire sentir par quelqu’un d’autre le cas échéant…

Et le 30 mai 1973 sortait sur les écrans français le film de Jean Chapot, « Les Granges brûlées », qui mettait aux prises deux monstres sacrés du cinématographe de l’époque, Alain Delon en juge d’instruction (aussi crédible que Christophe Willem en Casanova) et Simone Signoret, en maîtresse-femme. Rien de bien mémorable, somme toute… Delon delonnisait et Simone s’ignorait…



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