mardi 23 avril 2024

Brèves du 23 Avril 2024

- Ah là là là… Ma pauvre M’âme Jeanssen… Si c’est pas malheureux de voir ça tout de même ! Y’a plus de saisons, avec le temps qu’ils font ! Devoir encore éclairer le Mirus en plein mois d’avril alors qu’avant, du temps de mon pauvre Marcel, on était déjà en bras de chemise à pareille époque ! Ça c’est sûr, c’est la faute à tout ce que c’est qu’ils nous envoient dans la lune, comme disait Jacques Chazot…

- M’en parlez pas, M’âme Sauzède ! Si ça continue, ça finira pas ! Et en plus, c’te greluche de Tatiana Silva qui nous brait dans le poste que c’est la faute au réchauffement climatique à chaque bulletin météo… C’te grue ! Y’a ben qu’à la tévé que ça chauffe…

Eh non, ma pauvre M’âme Jeanssen, il n’y a pas qu’à la « tévé » (voire dans le slip de la dite Tatiana) que ça chauffe… Ça chauffe partout en ce moment ; dans la rue, sur nos factures, dans nos caddies…

Ça chauffe même à Biscarosse, sur les aires réservées aux gens du voyage, plaisante périphrase pour désigner les emplacements où la Gitanerie élit domicile douze mois par an, puisque ça tire dans tous les sens et à toute heure.

Evidemment, dès qu’on parle de tirer, Guy-Louis a pointé son nez, et le reste, et m’a même régalé d’un petit pastiche de sa composition. Accrochez-vous à vos chaussettes, c’est du lourd :

« Toi, toi, la grosse espagnole,
« Aussi gourde qu’une girolle,
« Quand tu veux tirer un coup
« Tu ne prends même pas le bon bout… »

Eh oui, Kendji Girac, la gitane sans filtre qui se tripote la guitare sans relâche et qui est prêt à tout pour tirer un coup, s’est pris une bastos aux premières heures de l’aube. Ce qui ne lui fera qu’un deuxième trou de balle…

Les circonstances du ball-trap gitan sont encore ténébreuses, et même si une enquête pour tentative d’homicide volontaire a été ouverte, il semble que l’andalouse ait donné aux pompiers venus le secourir une explication : il se serait blessé en manipulant une arme qu’il venait d’acheter sur un marché aux puces du coin.

Ben voyons ! C’est au moins aussi crédible que les déclarations larmoyantes des Balkany affirmant qu’ils crèvent la dalle dans leur manoir de Levallois-Perret…

C’est bien connu, on fait acquisition d’un crucifix à ressort dans une brocante miteuse, on fourbit le brûle-parfums à quatre heures du matin parce qu’on a que ça à foutre, et on décharge sur le buffet aussi vite qu’un vieux militaire en retraite devant un film de boules moldo-slovaque… D’accord, Kendji est habitué à brailler des fadaises sans nom à des pucelles pré-pubères qui se détrempent le slip, mais faudrait pas voir à nous prendre intégralement pour des billes… Y’a des intellectuels dans le lot ! Des membrés du cortex qui écoutent Aya Nakamura sans se défoncer les tympans au tisonnier chauffé à blanc !

D’ailleurs, on est bien d’accord qu’Aya c’est de la merde, alors que Kendji, c’est de la balle…

Tentant de se dédouaner, l’humoriste-danseur Cartouche a juré qu’il n’avait pas touché la gitane… Donc quand ce dernier parlait de prendre une cartouche, c’était donc du tabac…

Et certainement qu’il se trouvera un micro secourable pour permettre à Murielle Bolle (vu les dimensions, c’est désormais Murielle Boulle) de nous déclarer avec toute la force de conviction de ses 12 de QI que « Kendji, lé innocent »…

Souhaitons tout de même un prompt et complet rétablissement à la couineuse d’espagnolades à bas coût, et prions pour que son concert de retour se fasse à Bâle (réelle)…

De nombreux artistes ont d’ores et déjà répondu présents pour ce concert qui fera parle la poudre (et pas seulement celle chère à Pierre Palmade) : Marc Lavoine, avec qui Kendji partagera une reprise : « Elle a les yeux revolver » ; Sheila, qui lui offrira une pétante reprise de « Bang, bang » et Daniel Guichard qui nous chantera « Le gitan »…

En attendant, pour financer la convalescence de Kendji, on pourrait mettre aux enchères sa caravane. Un modèle de luxe en état quasi-neuf, juste quelques traces d’impacts, mais trois fois rien…

Bon, allez, arrêtons les blagues à deux balles sur Kendji, ça plombe l’ambiance et la poitrine…

Ça chauffe aussi dans la rue, où l’on se lynche affectueusement entre écoliers ou collégiens, juste pour se marrer un coup. Et notre Premier Ministre en culottes courtes qui sort les rames pour essayer de donner le change et de faire croire que le Gouvernement maîtrise la situation. Il est à deux doigts de nous ressusciter les maisons de correction, notre Gaby national… Si seulement ça pouvait servir à quelque chose…

Ça chauffe aussi, semble-t-il au Proche-Orient où les dernières amabilités entre l’Iran et Israël nous font craindre, à plus ou moins brève échéance, un chaos qui ne demandera qu’à devenir mondial, si l’entêtement belliciste ne se calme pas…

Ça continue à chauffer sévère dans nos caddies, et chaque passage en caisse oblige à péter le PEL pour se payer deux paquets de pâtes et un rogaton de jambon polyphosphaté. Mais Bruno Le Maire, le Ministre de nos sous, affirme sans rire que l’inflation progresse moins vite. Lâchez-le dans un supermarché avec le salire d’un français moyen, on verra s’il fait toujours autant le mariole, l’amateur d’œil de bronze gonflé…

Ça devrait commencer à chauffer dans le microcosme politique où les sondages en vue des élections européennes prédisent une victoire massive de l’extrême-droite, Jordan Bardella ne débandant plus depuis ces prédictions de votes et devant chausser un moulebite en titane pour rester présentable en public.

Rien à espérer du côté du cimetière des éléphants, Olivier Faure étant comme toujours aux abonnés absents devant les reliques de la gauche française ; et guère mieux de l’autre coté de l’échiquier politique, Emmanuel Macron apportant tout son soutien, de manière éhontée, à la candidate de la droite, le plus sur moyen de se prendre une déculottée mémorable dans les urnes.

Et du côté des LFI, c’est carrément le Barnum généralisé. Entre Mélenchon 1er qui ulule à la République Bananière (république dont il adorerait être Président, soit-dit en passant) parce qu’on lui sucre une conférence et qui se prend pour le Calife à la place du Calife, et Panot ,la nouvelle égérie d’Olida, qui se voit convoquée par la Police pour apologie du terrorisme suite au controversé communiqué du parti sur les évènements du 07 octobre…

Ça chauffe aussi du côté du comité d’organisation des Jeux Olympiques, puisqu’à moins de cent jours du début des festivités, on continue à nager dans l’impréparation la plus complète. Faute de faire trempette dans la Seine pour les épreuves de natation en eau libre (sauf si les participants souhaitent ressembler dans la foulée aux hibakushas d’Hiroshima), on nous fait miroiter un plan B, voire un plan C… D’ici à ce qu’ils nous fassent tout l’alphabet pour tenter de sauver la face et éviter que tout cela ne finisse en plan Q…

Ça commence à chauffer aussi en Suède où le Concours Eurovision de la Chanson 2024 inaugure la phase des répétitions des différents titres qui s’affronteront dans ce jamboree de la canzonetta moisie d’ici peu.

Et dire que dans moins de deux semaines, nous pourrons nous adonner sans retenue et sans complexes au péché mignon de la gourmandise musicale… On gâte nos oreilles jusqu’à la putréfaction intégrale, dites donc !

Eh oui, le Concours Eurovision 2024 pointe son nez à grands pas, et s’annoncent trois soirées remplies d’ersatz musicaux rances, de bluettes mièvres, de couineuses à nichons, de tapettes pur sucre, de chorégraphies osées et de performances vocales qui doivent plus à l’orgasme puissance sept et au décollage d’un Airbus A 380 qu’à la roucoulance murmurée d’un enroué chronique… Tout un microcosme chantant et dansant qui met invariablement en transe les eurofans…

Les eurofans, qui commencent à cartonner leurs strings fluo à l’idée de s’envoyer près d’une quarantaine de chansons inédites dont la médiocrité le discute au prétendu bon goût qui est censé en émaner… Va y avoir de la plume dans le cul, des mouillages de culotte et des cris de pucelle en chaleur dans la semaine du 6 mai…

D’autant plus que la lutte risque cette année d’être serrée entre les prétendants au titre eurovisuel, les pronostiqueurs classant dans un mouchoir de poche la Suisse, la Croatie, les Pays-Bas et l’Italie. La France ne démérite pas pour le moment, Slimane étant sixième pour les bookmakers.

Ce serait sympa de voir la Confédération Helvétique remporter à nouveau la timbale, puisque leur dernière victoire remonte à 1988, avec Céline Dion, et sa robe abat-jour à flinguer toutes les tantes du falbalas séance tenante. Ce serait tout aussi sympa de sacrer pour la première fois la Croatie, qui n’a jamais obtenu le Grand Prix en tant que pays indépendant (mais c’est une chanson croate qui gagna le Concours 1989 sous la bannière de la Yougoslavie), et qui présente une chanson entraînante mais un peu trop copiée sur le « Cha cha cha » finlandais de l’année dernière.

Et pourquoi pas une sixième victoire française ? Bien que peu probable, la chose n’est pas pour autant impossible. Dans un millésime somme toute assez moyen, « Mon amour » a les qualités pour émerger du lot, surtout si Slimane assure vocalement, et surtout si on ne lui flanque pas une scénographie absconse, spécialité française (vous n’avez qu’à vous remémorer la tour de Pise de La Zarra ou le décor guerrier de Lisa Angell). On va quand même attendre un petit peu pour congeler définitivement Marie Myriam, l’indéboulonnable dernière gagnante française de l’Eurovision…

Réponse le onze mai, tard dans la soirée…

Calme plat mis à part cela dans le monde des peoples et des têtes couronnées. Pas le moindre nouveau cancer annoncé au Royaume-Uni, c’est à croire que nos amis britanniques sont blasés de ces révélations médicales...

Quant à la télé, ce n’est guère mieux. Après six ans d’absence à l’antenne, Secret Story fait son grand retour sur TF1, toujours animé par Christophe Beaugrand, qui sera ravi avec sa terrine de hibou à dentier de hamster d’introduire des candidats dans le secret… Alors que la dernière saison avait enregistré des scores d’audience historiquement bas, la première chaîne décide de ressusciter l’émission de funeste réputation, en la lançant toutefois en catimini (un mardi à vingt-trois heures trente, on a connu inauguration plus pompeuse).

Bon, ne vous attendez pas à des secrets défense cette saison, on va probablement nous resservir les mêmes nunucheries mononeuronales qui avaient fait la gloire relative des saisons précédentes : nous sommes en couple, nous sommes jumeaux, ma pire ennemie est sur le plateau et j’aimerai lui maraver la trombine à grand coups de pelle, j’aime péter sous les draps les nuits de pleine lune, je digère mal la blanquette de chez Aldi, je prends mon pied en écoutant la discographie moldave de Cora Vaucaire, j’ai fait le régime Comme j’aime et j’ai perdu deux mois et la moitié de mon compte épargne…

Avec soixante-treize caméras pour traquer les impétrants, et un décor d’un tel mauvais goût que le cercueil d’Orlando passerait pour un monastère mormon au fin fond de la Bulgarie un soir de brume, il y a fort à parier que le caractère plus familial annoncé par TF1 sera bien vite évacué pour laisser place au voyeurisme habituel dans ce genre d’émissions. Si toutefois le public se laisse prendre à cette recette qui empeste le réchauffé.

Mais que va faire Beaugrand dans cette galère, si ce n’est pour assurer de remplir son frigo…

Et le 23 avril 1983, à Munich, le Concours Eurovision de la Chanson couronne pour la cinquième et dernière fois en date le Grand Duché du Luxembourg, par la voix de Corinne Hermès qui interprétait une bluette déjà poussiéreuse à l’époque, « Si la vie est cadeau »… Cadeau… Même si l’on utilisa pour la première fois des micros sans fil, ce Concours n’en fut pas un, de cadeau, entre l’interminable présentation de la saucisse munichoise Marlène Charell, qui tint à faire les annonces en trois langues pas toujours bien maîtrisées, les miaulements compassés de notre porte-drapeau Guy Bonnet en ouverture de Concours, les tenues de jogging façon Gym-Tonic des anglais, le maelström musical du turc qui prétendait honorer l’opéra, les pieds nus de l’espagnole avec un titre à consonances flamenco pur jus, sans doute trop en avance sur son temps pour plaire au plus grand nombre, la tyrolienne du yougoslave inverti pur sucre et les sauts de pucelle en chaleur de la danoise… Finalement, la guimauve luxembourgeoise était presque écoutable, comme un cadeau empoisonné…



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