« And finally, the twelve points from Ukraine goes to… Russia ! »
Ça fait partie des phrases fétiches que l’on aime à entendre et à réécouter, encore et encore, jusqu’à satiété auditive ou indigestion de nos esgourdes. A l’instar de « Passe-moi le beurre » pour les amateurs d’emboitements corporels par la porte arrière, de « Je vous demande de vous arrêter » pour les tringleurs infatigables qui ne condescendent à stopper leurs coups de boutoir effrénés que lorsque ça empeste le caoutchouc brûlé, de « Cass-toi pauv’ con » pour les amateurs des échantillons présidentiels à talonnettes, ou de « Je vous ai compris » pour les idolâtres de Mongénéral…
« Belgium, one point ! ». Voila une des phrases emblématiques qui font grimper aux rideaux les eurofans depuis la nuit des temps eurovisuels. Enfin, les vrais eurofans, les purs et durs, les fans « historiques » du Concours, ceux qui savent encore citer de mémoire le nom du candidat autrichien du Concours 1959, les choristes de la chanson monégasque de 1976, ou le chef d’orchestre de la chanson batave en 1971. Pas les hystériques tordues du falbalas eurovisuel qui ignorent tout du concours avant 1990 et ne savent pas grand-chose depuis, qui utilisent le concours comme défouloir de ses pulsions refoulées et profitent pour transformer la Semaine Sainte en un baisodrome géant avec en point d’orgue la Big Night pour reposer leurs fessiers dangereusement échauffés et éhontément dilatés…
Une situation qui risque d’évoluer grandement cette année, puisque l’UER ferme brusquement le robinet à accréditations ; laissant désormais le champ libre aux véritables journalistes de couvrir le Concours comme il se doit. Ah ! ça doit couiner sévère chez les eurofolles qui espéraient un passe-droit plus ou moins bidon pour aller se faire tambouriner le couloir à Bounty à moindre coût ! Mais à trop jouer avec le feu, on se crame les poils du cul et on ne récolte que ce que l’on a semé depuis des décennies…
Ah ! L’attente fiévreuse de l’annonce des douze points ! Et la douche froide tendance écossaise pur sucre quand Chypre donnait invariablement sa note maximale à la Grèce, qui lui retournait la faveur, ou quand les pays scandinaves s’échangeaient les notes élevées…
Rassurez-vous, vous, les vrais eurofans, ceux qui ont connu l’époque pré-Internet, où les chansons n’étaient connues que le soir même du Concours, où l’on scrutait avidement le Télé 7 Jours hebdomadaire pour savoir qui représenterait la France : cette fière annonce qui débute l’introduction liminaire des prémices du commencement débutatoire de cette chronique, vous ne l’entendrez certainement pas cette année !
Les autorités eurovisuelles ont en effet interdit à la Russie toute participation effective au Concours de Turin. A moins d’un bien hypothétique cessez-le-feu entre qui vous savez, ce qui semble inenvisageable au vu des relations détestables entre les deux pays, la Russie ne participera pas…
Et contrairement à ce que certains peuvent d’ores et déjà laisser penser, ce n’est en aucun cas un « soulagement ». Un « soulagement » pour qui d’ailleurs ? Une poignée de fans autobombardés grands manitous omniscients de la chose eurovisuelle mais au QI eurovision quasi-négatif ? Allons, m’sieurs-dames ! Soyons sérieux ! Posez quelques instants votre string fluo, votre brouette de capotes et de lubrifiant, et tentez de penser… Vous verrez, ça peut vous remplir la tête à peu de frais…
Le Concours Eurovision est une compétition pacifique de chansons, pas un creuset expérimental des tensions politiques internationales. Le Concours n’a jamais officiellement fait état de politique et n’a pas vocation à le faire. Alors, le prochain illuminé eurofanique que je surprends à se prétendre soulagé du retrait de fait de la Russie, je l’envoie illico en stage rédempteur dans un couvent moldoslovaque de bonnes sœurs nymphomanes…
Ça lui ouvrira peut-être des horizons…
Quant à elle, son horizon ne s’est jamais réellement débouché, et c’est avec la largeur de vue panoramique d’une meurtrière encombrée, ainsi que la régularité parfaitement huilée d’un coucou suisse, que Sandrine Rousseau nous pond des âneries tellement hénaurmes qu’elles auraient peine à se faufiler sous l’Arc de Triomphe même avec un jerrycan de vaseline surfine… L’épouse de l’Homme Déconstruit (a.k.a. « Meccano Man ») défend en effet l'instauration d'un « délit de non partage des tâches domestiques », parce que « le privé est politique »… Je propose humblement à Sardine Ruisseau de tester le concept dans le 9-3 pour voir si c'est viable partout en France…
Et j’ose à peine évoquer le cas des autres condidates à l’Erection Présidentielle, tant c’est parfois malséant de se moquer aussi facilement… Notre Drame de Paris se fait oublier, puisqu’à force de maestria, la candidate socialiste va réussir à inventer les sondages négatifs. Le PS pourra s’enorgueillir d’avoir une candidate qui titre moins de pourcentage qu’un yaourt de régime…
Quant au cas Pécresse, elle a été testée positive au Covid-19, preuve qu’elle sait positiver, entre deux soliloques de cassage de sucre sur le dos de Macron. « Préférez l’original à la copie » serine-t-elle pour tenter d’attirer les votes sur sa personne… Quitte à choisir entre deux blondes, autant choisir la moins gonflante, et celle qui sait surnager dans un débat télévisé. Valoche s’est en effet fait mettre minable chez Baba, la pelle à merde de l’audiovisuel pour décérébrés congénitaux, face à Marion Maréchal, la peste blonde, et à Adrien Quattennens, l’imbuvable rouquin affidé à Méchancon…
D’une manière générale, la campagne présidentielle passionne fort peu les foules, vu que les sondages assurent d’ores et déjà d’un remake de 2017, avec un boxon final entre Manu et Marine. Faut dire que le contexte international aide peu.
Le conflit russo-ukrainien monopolise les chaînes info télévisées et les stations de radio, qui rivalisent d’inventivité anxiogène pour vous flanquer le trouille en instaurant un climat de futur conflit généralisé. C’est à qui aura les images de la dernière frappe sur des bâtiments civils avec gros plan sur les victimes, c’est à qui nous offrira un direct depuis Lviv ou une autre ville endeuillée avec les bruits d’explosions en arrière-plan. Le reste de l’actualité passe au second voire troisième plan…
Ainsi, on a à peine évoqué les décès de Michel Le Royer, blond minet qui a fait battre le cœur de nos mères et grand-mères dans les années 60 avec ses rôles en costume dans des séries télévisées à succès ; et guère plus celui de Dominique Paturel, qui fut entre autres, l’inoubliable voix française de l’ignoble JR de Dallas.
On a fait un peu plus de cas de la disparition soudaine de Jean-Pierre Pernaut, l’apéritif anisé préféré des français au 13 Heures de TF1 pendant plus de trente ans, convertissant après le départ de l’inclassable Mourousi le journal télévisé de la mi-journée en un catalogue suranné de vieux métiers oubliés des provinces lointaines, hésitant entre le dernier sabotier patoisant de l’Auvergne septentrionale et le bistourneur de taureaux à mains nues, qui exerce encore dans un recoin paumé de Camargue… JPP aurait ouvert son journal avec quelques mesures de « Maréchal nous voilà » en prime qu’il aurait fait exploser les chiffres d’audience…
Heureusement qu’Yvan Colonna s’est fait maraver la trombine en prison et qu’il est décédé voici quelques jours pour pimenter quelques peu cette actualité nécrologique qui aurait envoyé au nirvana la Mère Lachaise, l’impérissable Jean-Claude Brialy, affolé du goupillon notoire. Quelques mandales carcérales et voilà que Darmanin promet sans plus tarder l’autonomie à la Corse. Qu’un élu haut placé de l’Île de Beauté se fasse dessouder, et le Sinistre de l’Intérieur décrète sous huitaine leur indépendance avec palmes et fourragère.
Certes, on est en période électorale, mais faut pas déconner tout de même. Si regrettable et si condamnable que soit l’agression fatale d’Yvan Colonna, il convient de rappeler qu’il est l’assassin d’un Préfet…
Parlons encore un instant de la course à l’Elysée, que Manu semble assurer de remporter haut la main, surtout depuis qu’il a enfilé un sweat à capuche histoire de singer bien piètrement le Président ukrainien et ses tee-shirts militaires moule-tétons, pour déplorer le retrait de la candidature de Christiane Taubira, faute de parrainages suffisants. Quoi qu’on puisse penser de la Tata des tatas, l’ex-Garde d’Esso aurait eu plus de gueule et de prestance que la fadasse parisianniste Hidalgo, encore plus perchée que l’ancienne flèche de Notre Dame de Paris.
Question haute opinion de soi-même, Eric Zemmour se pose là, également. Non content de se sentir le cul merdeux suite à son ostensible soutien à Poutine voilà quelque temps, le candidat du vert-de-gris a carrément promis la création d’un Ministère de la Re-migration en cas de victoire… S’il ne finit pas ses futurs meetings en imper mastic façon Gestapo ou en grand uniforme de la Wehrmacht, l’homme a tête de fouine déshydratée fredonnera sans doute « Lili Marleen » en version originale…
Dieu merci, les français s’aperçoivent de sa vraie nature, et de sa réelle dangerosité, puisqu’il dégringole dans les sondages, ce dont on ne sera pas à même de se plaindre démesurément…
Surtout que nous sommes à l’orée de choix déchirants…
Tu veux ou tu veux pas ? Thé ou café ? Beatles ou Stones ? Caleçon ou moulebite ? Voile ou vapeur ? Les Concons à Cancun ou les Andouilles de la Téléréalité ? Wagner ou Obispo ? Vaseline ou gravier ? Levrette ou missionnaire ? Sucette à cancer ou e-cigarette ? Incapables de gauche ou incompétents de droite ?
Ô incertitude ! Ô dilemme cornélien à l’heure du choix présidentiel ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette indécision, et ne vais-je hésiter dans l’exigu isoloir, que pour voir en un jour flétrir tant de promesses ?
Dimanche 10 avril au soir, la messe sera dite, et chacun s’en ira, le cœur content ou lourd, retrouver ses activités habituelles ou se préparer à de nouvelles promesses non-tenues… Juste un dimanche après la victoire au premier tour, victoire que les vainqueurs ont au cœur et les vaincus dans le c..
Et nos amis journalistes et présentateurs télé iront enfin soigner leur tendinite fulgurante du poignet… Ben voui, à force de se branler avec la force du désespoir sur la percée du RN (on croirait qu’ils évoquent un bouton de fièvre…), sur la claque assez improbable à la majorité en place, sur les scores décevants de certains outsiders (tellement prévisibles que les scènes de cul dans un film de boules seraient surprenantes), ou sur un relatif retour en grâce de l’opposition…
Et l’on pourra enfin dormir du sommeil du juste (mais une heure de moins puisqu’on aura changé d’heure entre temps) sans qu’on vienne nous casser les pompes avec les pronostics présidentiels…
Mais pour le moment, on doit se contenter de se faire consciencieusement briser les coucougnettes par toute cette mascarade électorale, les réserves ADN bien au chaud dans notre mouleburnes « couilles croisées » de Playtex Mâle…
C’est ça, ou l’Ukraine, alors entre deux maux…
Et le 25 mars 1972, à Edimbourg, la finale du Concours Eurovision de la Chanson voit triompher le Luxembourg avec la chanson « Après toi », défendue par Vicky Léandros, artiste grecque de naissance faisant carrière en Allemagne et défendant en français le Grand-Duché... L’Europe musicale à elle seule ! Les chances est-allemandes étaient quant à elles fort bien défendues par Mary Roos, qui interprétait un morceau de pur schlager « Nur die Liebe läßt uns leben », seul l’amour nous fait vivre… Rien n’est moins sur de nos jours, surtout à Kiev ou à Marioupol…
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