vendredi 18 juin 2021

Brèves du 18 Juin 2021

 

Ah ! ces sourires béats qui se sont fanés hier matin, lorsque les potaches ont découvert les sujets du bac philo, matière qui donne le coup d’envoi des épreuves du Bac 2021, sorte de simulacre d’exam qui ne donne plus droit à rien du tout, si ce n’est, au choix, soit l’assurance d’une place à Pôle Emploi, soit le départ vers des amphis surchargés et bruyants, bruissants de glandos et de fumistes, au sein desquels surnagent encore péniblement quelques véritables étudiants…

 

Elle est bien révolue, l’époque pas si lointaine où le Bac était un diplôme encore significatif… De nos jours, vu le taux de réussite démentiel, on est forcé de const
ater que les épreuves ne sont plus aussi difficiles qu’à l’époque… Surtout lorsque une étude internationale a récemment remarqué que le niveau des élèves français baisse régulièrement depuis dix ans… Les profs vous diront que c’est la faute aux élèves qui ne veulent rien apprendre ; les parents vous diront que ce sont les profs (de dangereux gauchistes avec des barbes cache-sexe, des cheveux aux épaules, et avec un halitose à décoller le papier-peint) qui n’enseignent plus rien de valable… La vérité n’est pas loin de se cacher dans un mix de tout cela…

 

Ah ! Les cours de philo ! Ce prof à l’air de polichinelle déguingandé mâtiné de corbeau en grand deuil, corps de survivant de Buchenwald avec cette chemise bordeaux à la propreté douteuse d’où émergeait une tête à mi-chemin entre le reptilien pré-jurassien et la compression de César pivotant sur un cou où yoyotait une pomme d’Adam démesurément saillante lorsqu’il babillait sur Aristote ou Sophocle avec une haleine tabagique à relever une momie… Qu’est-ce qu’on a pu compter les mouches au plafond et les pellicules sur ses épaules ! La philo, cours récréatif dans les sections scientifiques, qui m’a tout de même permis d’écrire une bonne part de mon premier bouquin !

 

Mais oui ! La philo sert à quelque chose, ne vous en déplaise, bande de lobotomisés chroniques pétris d’insignifiance télévisuelle boursouflée de vacuité intégrale… Catalyseur de violentes céphalées (un peu comme lorsque vous écoutez du Christophe Maé), ou trempeur de petites culottes (à l’instar de Justin Bibé ou de Madonna dans les années 1880), ce pan de l’enseignement ne peut laisser indifférent… Et les sujets sur lesquels ont planché les impétrants non plus…

 

Et quels sujets ! On a eu des questions à la con oscillant entre le mords-moi-le-nœud intégral et l’enculage de mouches complet, et un texte hermétique, incompréhensible et rébarbatif (un peu comme les bouquins de Marguerite Duras qui se révèlent d’une efficacité redoutable dans le combat contre l’insomnie chronique sévère ou le calage d’armoires normandes quelque peu bancales…)… Mais rien ne peut égaler mon sujet de philo de mon bac à moi : « peut-on dire n’importe quoi n’importe comment »… C’est ce que je fis pendant trois heures ce jour de juin 1991… Ce qui me valut un quinze sur vingt voici trente ans, mais j’avoue toujours kiffer ma race à en tâcher mon moulebite à lire les questions bidonnantes soumises aux crânes vides des futurs bacheliers…

 

L’eussiez-vous cru, il aura fallu toute la patience du monde aux examinateurs pour attendre pendant quatre heures dans des salles confinées regorgeant d’odeurs sui-generis à mi-chemin entre la culotte prémenstruelle pas fraîche, le sous-gland moisi qui a zappé le Fa Douche après la branlette et le pétard d’afghane… Alors qu’on pouvait torcher ça en deux coups de cuillère à pot…

 

Quatre heures pour blablater selon l’inusable schéma « thèse-antithèse-foutaise » ? Mais c’est trois heures cinquante de trop ! Evidemment, on est loin du célèbre « Peut-on dire n’importe quoi n’importe comment », qui aura certainement rencontré un succès certain cette année, vu qu’il suffisait d’avoir accroché une note potable au contrôle continu pour bâcler l’épreuve en moins de temps qu’il n’en faut à Kendji pour mémoriser la table de multiplication par deux…

 

Revue de détail des six sujets :

 

« Discuter, est-ce renoncer à la violence ? » Sujet imbitable et mal posé. De quelle violence s’agit-il ? Violence physique, ou verbale ? Discuter, c’est échanger des points de vue, ce qui finit généralement par une formule définitive genre « un point, c’est tout, dans la gueule de préférence »…

 

« L’inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ? » Savoir que l’inconscient existe est une connaissance, donc la réponse est non !

 

« Sommes-nous responsables de l’avenir ? » Oui, parce que les conneries sont comme les impôts, on finit toujours par les payer, et non, puisque l’avenir dépend aussi des autres. Et quand on sait que « je est un autre », on est pas dans la merde…

 

« La technique nous libère-t-elle de la nature ? » Naturellement, la technique nous asservit, et techniquement, la nature est libre de droits… Match nul, la balle au centre…

 

« Savoir, est-ce ne rien croire ? » Savoir que l’on croit, ou croire que l’on sait… Rien ne sert de savoir, il faut croire à point… Enfin, je crois…

 

« Est-il injuste de désobéir aux lois ? » La loi posant ce qui est juste, et donc injuste par défaut, y désobéir n’est pas injuste lors que la loi n’est pas juste.

 

Ne me remerciez pas, j’ai sans doute dit n’importe quoi, n’importe comment… Et ça n’est pas de la culture de répondre autant de conneries au centimètre carré imprimé qu’on croirait le programme politique de Jean-Luc Méchancon ou un jeu télévisé de la première chaîne de l’ORTF !

 

Pauvre petit peuple rabougri à la culture de cloporte mononeuronal agonisant !

 

Mais enfin, bande d’enculturés mondains pique-assiettes et suce-boules (de gomme ou de slip) ! Il faut quand même que vous sachiez, et pas dans mes bottes, parce qu’avec la chaleur ça va fermenter et après, merci pour les ravoir…, il faut que vous sachiez que la culture ne se limite pas à la lecture des résumés de pièces de théâtre et de films dans le supplément culture du Figaro, à l’intégrale des albums à colorier de Nabila, à la collection de capotes gonflables multicolores de Jeff Koons (Koonasse lui aurait mieux été), à l’émétique production littéraire de Marc Lévy, ou à l’inécoutable ramassis de bouses musicales de Didier Barbelivien, Zaz, Louane et autre hystériques du string genre Mika ou Christophe Maé…

 

La Culture, la vraie, celle que l’on ne prend pas un malin plaisir à étaler comme une confiture de l’esprit sur les tranches légèrement grillées ou complètement cramées de la vie mondaine… C’est autre chose que les quelques informations glanées à la va-vite sur Wikipédia pour espérer étinceler dans un pince-fesse parisien des mille feux d’un brillant crapaudin, ou écoutées d’une esgourde distraite que BFMTV, la Voix de son Maître, et qui permettront de briller tel un zircon quelque peu écorné en société, évitant de passer pour une Fleur Pellerin qui aurait zappé le rayon « écrivains contemporains chiants » de la FNAC…

 

La culture, c’est aussi l’Histoire, pas simplement celles que l’on lit dans les torche-cul du lundi d’un doigt distrait chez le coiffeur, celles que vous ramenez du marché après avoir croisé M'âme Jeanssen qui vous appris que décidément la p’tite au carreleur du second était une véritable dévergondée qui fumait du hachis et de la bite…

 

L’Histoire, c’est savoir d’où l’on vient pour pouvoir se désespérer de voir où l’on va… C’est parmi les dates historiques comme Marignan 1515 (qui n’est pas un numéro de téléphone), Waterloo 1815, Paris 2021…

 

Paris 2021, parce que les décisions que vient de prendre le Premier Sinistre et ses vestes de la collection Emmaüs 1956 sont de nature à nous lâcher un peu la bride, et risquent de se solder par un merdier sanitaire dans quelques semaines, vu que les bourrins hexagonaux sont capables de faire n’importe quoi, sous le prétexte fallacieux qu’ils sont vaccinés et qu’ils ont besoin de revivre… C’est un appel au n’importe nawak, en somme…

 

C’est un appel, mais il en est un autre qui est tout bonnement irrésistible. En effet, il y a beau temps que les conversations autour d’un petit noir, d’un hecto de haché, d’une botte d’asperges ou d’une bombe de laque n’avaient tourné autour de l’une des préoccupations favorites des français : la météo. A moins d’appartenir à une élite qui pense, qui réfléchit sur le devenir de l’Humanité, sur l’évolution de la civilisation ou sur la couleur de ses chaussettes, à la propreté toute relative, le tiercé de vos préoccupations est dans un ordre plus ou moins aléatoire le temps qu’il fait, la boustifaille et la fesse… Eh oui, l’hexagonal s’inquiète en priorité du temps qu’il fait ou qu’il devrait faire et de ce qu’il mettra dans son plumard et dans sa cocotte (cette dernière se retrouvant d’ailleurs souvent dans le premier).

 

Il peut se passer les pires catastrophes, l’annonce d’une guerre atomique, la mort du pape, un nouvel album de Christophe Maé, le français s’en fiche comme de sa première taffe de Boyard sans filtre, puisque la météo l’obnubile ! On portera aux nues Evelyne Dhéliat et sa perruque de traviole, Tatiania Silva, le squelette sur pattes à voix de petite fille perverse ou Louis Bodin, qui a la fâcheuse habitude de porter des costards deux tailles trop petits, dès qu’ils annonceront du beau temps… Et en ce moment, ils ne sont pas à la fête, les présentateurs… Après quelques jours à peu de chose près potables, boum ! Revoilà les orages, la grisaille… Deux jours à plus de 35° et la bécasse de la météorologie télévisée nous annonce des trémolos dans la voix une canicule terrifiante de nature à ridiculiser celle de 2003… Encore un appel à l’abêtissement des masses…

 

C’est un appel de plus… Et aujourd’hui, on a des appels à la pelle…. Mais l’appel du jour, c’est la pelle des 18 joints… euh… l’appel du 18 juin 1940, radiodiffusé sur les ondes de la BBC et lancé d’un ton ne souffrant aucune contestation par le Général De Gaulle… Aucun enregistrement de cet appel n’existe, le document sonore connu ayant été enregistré le 22 juin, selon un texte légèrement différent… Mais quoi qu’il en soit, le Général ne devait pas avoir fumé pour lancer en juin, sans l’aide du Maréchal Juin, l’appel du joint… Fumant, non ?


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