Jean-Claude
Brialy serait encore des nôtres, il ne saurait plus où donner du goupillon
actuellement… Quiconque a connu ne serait-ce que brièvement la Mère Lachaise se
souvient forcément de son appétence immodérée pour les funérailles,
enterrements et zobsèques (lui qui justement ne l’avait pas souvent), qu’il
honorait plus souvent qu’à son tour de sa présence et de ses superlatifs
mielleux et condoléançatoires…
Ah,
je ne voudrais pas être démesurément pessimiste, mais depuis environ trois
semaines, ça part sévère question droits de succession ! Vous rigolez,
mais ça va nous faire une de ces places pour se garer, quand on aura
l’autorisation de se déconfiner, d’ici six à huit mois…
Sans
parler des cotisations retraite, qui vont être réduites dans des proportions
dantesques, genre triangle de tissu sur une bombasse brésilienne à la plage… Je
serais dans un jour faste, j’irai presque éternuer à la tronche de Nicole
Belloubet, histoire de sentir une délicieuse humidité intraslipesque
consécutive à un plaisir intense…
Quelle
merveille que le Binouzovirus ! On reste chez soi à mater des séries
nullissimes et des pornos moldoslovaques grâce à Jackie et Michel, le cheveu
gras et en pyjama froissé ; on n’a pas à sortir pour aller croiser à
l’épicerie c’te pétasse de Mère Jeanssen qui va nous faire deux plombes sur ses
varices et ses migraines ; on bâfre à longueur de journée des trucs qu’on
n’aurait jamais pensé manger (mais on se réserve le PQ pour Noël, vu le prix…)…
Et
en plus, t’es payé par l’Etat…Enfin… Payé… Disons qu’on devrait normalement
nous indemniser d’une allocation spécifique dès lors que le dossier sur
formulaire cerfa normalisé qui a changé douze fois en huit jours accompagné des
quarante-huit pièces en triple exemplaire sur papier timbré aura été avalisé
par les sept-douzièmes de la demi-douzaine de commissions Théodule et sous la
condition d’avoir annexé au surplus douze relevés d’identité bancaire certifiés
conformes par votre banque et le consulat des Féroé à Stockholm…
Et
pendant ce temps, tu comptes les victimes… Les célèbres, uniquement, parce que
sinon, tu passerais ta journée à ce macabre décompte…
Zitrone
reviendrait qu’il pourrait eurovisionner pendant trois semaines non-stop pour
enterrer avec sa verve inextinguible et son plus-que-parfait jamais imparfait tout
ce beau monde ! Après Manu Dibango, Michel Hidalgo, Lucia Bosè, qui furent
les galops d’essai en quelque sorte, le virus a pris son rythme de croisière
avec une viande froide connue par jour, plus ou moins. Patrick Devedjian, Alan
Merrill, le créateur de « I love rock’n’roll », Pape Diouf, le grand
manitou du l’OM, et j’en passe des meilleurs et des moins frais…
Mentionnons
aussi Marie-Thérèse de Bourbon Parme, ce qui met Stéphane Bern au comble du
supplice de ne pouvoir verser sa larmiche de crocodile en plein jité et
balancer sa science aristocratique comme Beaugrand balancerait sa purée au
Queen…
Le
virus apprécie les têtes pensantes, puisqu’on déplore également le décès de
Marguerite Derrida, psychologue réputée et veuve de Jacques Derrida, philosophe
hilarant puisque bien des fois il la Derrida…
Toujours
au carnet noir (qui va finir par ressembler au catalogue de La Redoute),
portons le nom de Pierre Bénichou, pilier des Grosses Têtes version Ruquier et
pied-noir insupportable de fatuité. Mais aussi improvisateur chevronné mais
plus très intelligible les derniers temps, on aurait dit une imitation de
Michel Rocard par Jean-Paul II les mauvais jours…
Quant
à Christophe, il est en réanimation, et on lui souhaite de se rétablir très
vite… A force de crier Aline pour qu’elle revienne, ça use les poumons…
Sinon,
aux dernières nouvelles, Jul, Marc Lévy et BHL pètent la forme à s’en
carboniser le slip…
Que
faire, tout au long de ces interminables journées de confinement ? Ben,
critiquer le Gouvernement, voyons ! Les réseaux sociaux dégoulinent de
posts assassins, quand ils sont le plus cléments, envers Macron et sa gestion
pour le moins hasardeuse de la crise du Cov-DS-20… Et vas-y que je te l’accuse
de tout, rien, son contraire et réciproquement ; et allons-y que j’ulule
au mensonge d’Etat sur les masques, les morts et la taille du string à
paillettes du Grand Doudou…
En
attendant la preuve tangible de ce mensonge d’Etat, on a d’ores et déjà l’état
de connerie de tous ces usagers plus ou moins décérébrés d’Internet qui
s’autoproclament justiciers intergalactiques et ultimes protecteurs de la
Justice Sociale alors qu’ils seraient infoutus de savoir si une 4L est garée en
double-file…
C’est
vrai que les plans de communication gouvernemental et présidentiel paraissent
un peu fait de bric et de broc avec des rafistolages de dernière minute, mais
avec So-Conne N’Diaye en porte-parole, fallait pas s’attendre à du Beaudelaire,
ni à du Malraux… On attend donc vivement qu’elle aille sucrer les fraises que
les enseignants ramasseront… Et on s’occupe déjà du recrutement de son
remplaçant… Pinder, Bouglione et Zavatta ont été approchés…
Aucun
remplacement en vue, hélas, pour le controversé Préfet de Paris, Didier
Lallemant, le bien-nommé tant le mec a une trombine de gestapiste nazi qui s’assume
pleinement, qui a clairement assimilé les réfractaires au confinement aux
malades en réanimation actuellement… Et qui a fait un rétropédalage en règle
pour ne pas froisser les racailles de cité qui se branlent ouvertement du
confinement, et les bien-pensants gauchistes… Si-Bête lui a certainement donné
des cours…
Ce
tsunami de haine et de demandes de justice imminente et immanente envers Macron
et son club de bricoleurs est tout bonnement déplacé. Qu’on s’occupe de juguler
la pandémie, et de faire revenir notre pays à un semblant de situation normale,
et on verra ensuite les responsabilités ou les irresponsabilités… Les comptes
se sont réglés en 1945, pas en 1940, souvenez-vous-en…
Faut
toutefois reconnaître que Macron les accumule comme un aimant. Depuis le début
de son quinquennat, il a dû se tartiner : les affaires Ferrand et sa
mutuelle, De Rugy et son Homard-m’a-tuer, Benalla et sa matraque affolée, les
Gilets Jaunes, Notre Dame de Paris, les violences policières, Lubrizol, la
fronde contre la réforme des retraites, le 49-3 du Grand Doudou, et maintenant le
Binouzovirus… Manquerait plus qu’on gagne l’Eurovision l’année prochaine, et la
panade serait intégrale…
Finalement,
Hollande (vous savez, le porcinet sudoripare qui faisait pleuvoir partout où il
pointait le groin) avait le cul bordé de nouilles !
Et
puisqu’il faut bien occuper le confiné moyen, celui qui joue au con finement
pendant le confinement, on publie à tour de bras des sondages et des articles
qui n’auraient même pas fait un entrefilet bouche-trou dans une feuille de
province en temps normal… Comment s’occuper pendant le confinement (et on vous
conseille le plus sérieusement du monde de lire et de parler en
famille…) ; les mille et une façons d’accommoder les nouilles au beurre
sans beurre, ni nouilles ; des leçons d’origami sur PQ (vu les stocks, ils
pourront pas tous servir à vous torcher même en cas de gastro méga-fulgurante
et récidivante) ; les confidence des stars et demi-vedettes sur leur vécu
du confinement…
Un
grand moment ! Brigitte, le sarcophage-prétexte du Président qui ressemble
de plus en plus à Patrick Juvet vieille fille, avoue mal vivre le confinement…
Tu m’étonnes, à l’Elysée, onze mille deux cents mètres carrés, dont trois cent
d’appartements privés, tu es au bout de ta vie en trois jours… Mets-toi juste
deux minutes à la place de Josiane, smicarde qui cultive sa cellulite et son
fibrome dans quarante mètres carrés d’un HLM miteux…
Quant
à Mireille Mathieu, dont on apprend avec joie qu’elle n’est pas décédée, elle
nous confie son remède anti-morosité… Rien de révolutionnaire, elle prie, elle
regarde les oiseaux, elle peigne sa moumoutte modèle Playmobil… On aurait
plutôt pensé qu’elle ne réécoutait pas ses enregistrements…
Rassurez-vous,
les médias ne sont pas tous aussi primesautiers, surtout ceux qui rapportent
ces anecdotes ravissantes de voisins exquis qui intiment, parfois manu
militari, à des infirmières ou des invertis pur sucre, d’aller loger ailleurs
pendant la crise sanitaire, parce que vous comprenez, on tient à la bonne santé
de l’immeuble et c’est surtout que vous faites comme vous voulez mais bon,
nous, on est des bons français, alors…
On
est tranquille, si les Allemands reviennent, ils peuvent réinstaller la boîte
aux lettres rue de Lauriston, ça ne désemplira pas…
Mongénéral
disait il y a longtemps que les français étaient des veaux. Rectification, ce
sont des porcs, de sales porcs…
Toujours
aussi rassurant, on a appris qu’un entrepôt frigorifique avait été loué à
Rungis pour entreposer les dépouilles des victimes du virus… Y a pas mieux pour
stocker la viande froide… Pour le recueillement, c’est une autre paire de
manches…
Ah
non, vraiment, y a pas à dire, c’est ce que je dis toujours, c’était mieux
avant… On était quand même vachement mieux en 1986, lorsque le nuage radioactif
de Tchernobyl ne passait pas les Alpes…
Vous
vous trouvez mieux, en 2020, avec l’autre grande asperge qui vous annonce avec
la tronche du garçon-coiffeur à qui l’on a chouravé son gode préféré, qu’il est
probable que le déconfinement ne se fasse pas en une seule fois… Vous la sentez
venir, l’usine à gaz avec le QCM de conditions pour remettre le blair
dehors ?
Le
genre « jeu de Guy Lux » : eh bien, vous pourrez sortir les
jours impairs qui suivent un solstice de lune ascendant si vous avez plus de
quatre-vingt-dix-huit ans, et si vous avez coché la case VH63 du formulaire
dédouané 1.236.547 qui vous aura été remis dans les agences de la Caisse
d’Epargne lors de la phase de déconfinement des unijambistes bretons abonnés au
Gaz ayant connu les interludes de l’ORTF ; mais uniquement de treize heures
à midi, pour aller vous vider les couilles au bordel de la rue Bayard, qui
d’ailleurs est fermé depuis 1946, donc on s’en branle ! A vous Simone,
lâchez les vachettes…
Vous
me direz qu’on est finalement bien peu à plaindre… Songez que les américains ont
le coronavirus ET Donald Trump…
Et
le 3 avril 1976, alors qu’au Concours Eurovision de la Chanson qui se déroulait
à La Haye, le Royaume-Uni triomphe avec un numéro redoutablement efficace mais
diablement cuculapralinesque, la chanson francophone tenait encore la dragée
haute aux titres anglophones. La Principauté de Monaco proposait une chanson
rythmée, vaguement disco, défendue avec professionnalisme et entrain par Mary
Cristy, arborant un faciès tendu et une longue robe noire sans fioritures. Avec
le renfort d’une brochette de choristes, « Toi, la musique et moi »
séduit les jurys, et décroche une très honorable troisième place. « Toi,
la musique et moi », un joli programme pour un confinement, non ?
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