lundi 5 août 2019

Brèves du 05 Août 2019

Si l’on exclut du lot les affolés du Grand Concours de l’Eurovision, curieux croisement atypique et hasardeux entre les participants à la Gay Pride, les plus beaux pensionnaires de la Cage aux Folles et les plus douteux amateurs de musique merdique paneuropéenne, je ne puis assurer que le phénomène qui a pris date ce weekend aura été de nature à réjouir l’immense majorité de nos compatriotes…

Au prix de gigantesques bouchons sur les autoroutes, routes nationales, départementales et chemins vicinaux aux quatre coins de l’hexagone, nous devons désormais composer pendant près d’un mois avec un panel de touristes émanant de diverses nationalités européennes, bref, un Concours Eurovision en moins douloureux, puisque les touristes en question ne chantent pas… Et en tous cas moins faux que les véritables participants à l’Euromachinchose…

Heureusement d’ailleurs, déjà qu’on a du mal à trouver le sommeil au Camping des Epluchures, Route de la Déchetterie Nucléaire à Beuark-sur-Vomi à cause des odeurs de chaussettes macérées dans des tennis rompues aux panards transpirants, de la radio portative aux piles fatiguées de ce connard de parigot d’à-côté qui s’entête à écouter Inter-Accordéon en ondes courtes dès potron-minet, des prouesses acrobatiques et amoureuses de la paire de tantes de la tente d’en-face qui persiste à baiser à couilles rabattues et porte ouverte toute la nuit durant et des relents de cuisine de Sar (parce que les sars dînent à l’huile…) de la ch’tie crasseuse du bloc d’après les waters qu’on croirait sponsorisée plein pot par Huilor et Lesieur réunis…

Si en plus, fallait y ajouter pour faire bonne mesure et couleur locale les roucoulades flamencisantes de Pedro et Ramona de Séville ; les fados et autre lamentations en forme de queue de morue de João et Tonicha, aussi moustachus l’un que l’autre ; les matutinaux « Gode save the Gouines » des rousses Johanna et Clodagh, les brouteuses de frisée britanniques ; le yodel aussi approximatif qu’helvétique de Cornelia et Pino, les bourbines à terrines de meule de gruyère accidentée ; les sérénades guimauvesques à effluves de parmesan de Gino et Pietro, les maîtres-nageurs italiens jeunes mariés qui se baladent en moulebite minimaliste qu’on leur voit non seulement le sexe mais aussi la religion, lunettes de soleil griffées et tube de Piz Buin à la main ; ou encore les interprétations aussi approximatives qu’auditivement douloureuses de l’ouverture du Tannhäuser à l’accordéon de chasse dès potron-minet par Günther et Gertrud, les mètres-cube teutons… Ce serait peut-être un peu too much…

Ça a roulé, ça a bouchonné, ça a rouspété, ça a cartonné, ça a été embrasser la vignette ; bref, un samedi à ne surtout pas passer sur les routes… et encore moins sur les plages… Quoique… Délivrées (libérées) des serviettes douteuses des juillettistes, nos plages respirent brièvement avant le déversement de nouvelles pelletées de congés-payés qui exhiberont leur peau laiteuse, leur maillot deux pièces rétréci au lavage, leurs varices avec œil-de-perdrix assorti, leurs airbags récemment siliconés, leur paquet moulé dans un slip de bain qui coûte un bras, leur odeur de renfermé, de macéré, de « pas-lavé-depuis trois-jours-parce-qu’on-allait-à-la-plage-et-que-la-mer-c’est-gratos » ; bref, le bonheur olfactif et visuel !

C’est à peu près tout ce qu’il nous reste, parce que le bonheur intellectuel… Ce n’est pas dans les pitreries télévisées estivales (animées par les inamovibles présentatrices dont on se demande toujours qui est la plus virile : Beaugrand, Minne, Rovelli et Féraud), dans les nullités cinématographiques aoûtiennes ni dans les calamiteux romans de l’été qu’on ira le dégoter… Pas plus que dans les futilités de l’actualité, qui tourne au ralenti en ces résidus paresseux de ouikènde…

Alors tant pis ! Je vais pousser la chansonnette ! Les amateurs de bides musicaux et autres curiosités chantées (qui vont des sensationnels 45-tours de Bernard Tapie aux essais musicaux de Bernard Montiel (l’inoubliable « Absoludément fou ») et Sophie Marceau (le cultissime « Fuck you Barcelona ») en passant par les enrouements discographiques de Sim et d’Alain Delon) vont être comblés, et dans le même temps, les idolâtres du quatuor suédois infernal vont se bouffer les ongles jusqu’à la racine des tifs… Je n’ai trouvé mieux en ce lundi matin pour traduire mon état d’esprit que les paroles françaises de la chanson « SOS », vocalisées avec conviction par Marie, une ancienne monégasque eurovisuelle :

« S.O.S
Je me noie dans le cirque des jours
S.O.S
Si j'étais un bateau je coulerais déjà,
J'aurais la proue dans l'eau,
J'aurais brisé mon mât. »…

Oui, je sais, c’est beau comme du Corneille au Concours Eurovision, du Pascal Obispo sous Traxen, du Didier Barbelivien sous verveine-menthe…

Trêve d’évocation dangereuse d’auteurs-compositeurs disparus, je hisse le pavillon rouge, je lance les balises Argos de la détresse bureaunière (comme dirait Zézette), je remue les bras façon sémaphore à m’en faire péter le coude… Bref ! C’est la Loi de Murphy qui veut s’appliquer aujourd’hui : c’est la dernière ligne droite avant les vacances, et le nombre de dossiers qui s’échouent sur mon bureau ce matin est inversement proportionnel à l’envie que j’ai de les traiter, et au nombre de jours qu’il me reste pour ce faire…

Je ferais mieux de bosser, au lieu d’écrire des âneries qui ne servent à rien, de brasser de l’air façon Castaner ou de regarder les mouches au plafond… Certes, mais j’aime à imiter mes amis fonctionnaires… Je ne me transformerai toutefois pas en Courteline du siècle nouveau, je ne veux pas blesser nos fonctionnaires, et surtout, je ne souhaite pas les réveiller pendant la sieste…

Ah, la sieste ! Moment béni de l’été ! Tout le monde s’y est mis, puisque l’actualité est des plus creuses ce matin… Il nous manquerait presque un bon attentat bien sanglant, un accident tout ce qu’il y a de plus horrible, ou une tragédie familiale bien croquignolesque…

Quoique ça, on doit avoir en magasin… Et à ce titre, il faut bien avouer que nos amis d’outre-Atlantique ont une longueur d’avance… On trouve tout au Walmart, y compris des armes… Avec même la possibilité d’essayer sur place. Résultat du dernier carton-plein : vingt morts. Et pas même une vaguelette d’indignation… C’est comme lorsqu’en France, Christophe Maé publie un nouvel album. On serre les dents lorsque ça se produit, et on attend que ça se calme…

Sauf si vous vous avec un prénom de canard et une moumoutte orange, auquel cas vous en profitez pour accuser l’immigration et les médias… On a ce spécimen en France, en modèle homme et modèle gougnotte : Mélenchon et Marine Le Pen…

Et si vous voulez un autre spécimen, tout aussi dispensable que les deux autres précités, on peut toujours vous décongeler un petit Julien Dray, directement exhumé du cimetière des éléphants du Parti Socialiste (vous savez, ce parti politique qui dirigea la France dans les années 80 et qui eut comme dirigeants illustres Jaurès, Mitterrand, Hollande et Valls…) : Au micro de Radio Luxembourg, il y va de son couplet compassé et colérique sur la mort de Steve, le Petit Grégory revisité par Face App, en affirmant qu’il s’agissait bien de violences policières. Evidemment, Juju a la vidéo qui le démontre… Que ne ferait-on pas pour un instant d’antenne… Si encore, il était drôle, façon Marchais… Même pas

Lui non plus, on n’arrive pas à le trouver drôle… Tout juste horripilant avec ses ululements de castrat suraigus et chichiteux qui font passer Serrault dans la cage aux Folles pour un parangon de virilité… C’est le 05 août 1977 que naît Anthony Lambert, plus connu, quoique, sous le sobriquet de Jarry, dont l’un des hauts faits et d’avoir commenté en mode pouffiasse de concours les demi-finales de l’Eurovision en 2016 et 2017. Dire que s’il s’était prénommé Vincent, on en serait débarrassés aujourd’hui…

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