Let the post Eurovision depression begin !
Dès lors que les dernières notes du Grand Prix tout nouvellement couronné ont retenti et que la pompe cuivrée des impétueuses trompettes du Te Deum de Charpentier ont signifié la fin de la transmission en Eurovision, il s’instille en chacun des fans du Concours les premiers symptômes de la dépression post-eurovisuelle, une sorte d’illustration moderne de l’expression latine de Galien « Post coitum omne animalius triste est » (après le sexe, tous les animaux sont tristes).
Après la frénésie quasi-sexuelle de la présentation des vingt-six chansons, après la montée en puissance de l’annonce des points et après l’acmé de la proclamation du vainqueur, tout retombe…
Joie ou frustration à l’égard du gagnant, et une certaine tristesse à l’idée qu’il va falloir attendre quasiment un an pour retrouver cette ambiance de concours…
Dépression que certains transforment illico en déferlement de bonheur car leur chouchou a décroché la timbale, ou de haine car leur représentant a lamentablement cagué dans la colle, se perdant dans les tréfonds du classement final.
Je ne vous le cacherai pas plus avant, je suis amer depuis samedi soir, suite aux résultats du 69ème Concours de l’Eurovision. Amer à l’encontre de certains résultats, que ce soient ceux de la représentante française, ou de ceux d’autres concurrents.
Je dois coucher ça sur le papier numérique, et j’ai pris quelques moments de réflexion et de recul, pour éviter l’écueil de la réaction à chaud, rarement utile et encore moins salutaire dans ce genre de situation.
Mes pensées vont évidemment, et en premier, vers Louane, notre représentante, dont on attendait beaucoup, poussés en cela par les médias, et la fièvre eurofanique. Je suis déçu du résultat final, septième, alors que les bookmakers la voyaient au bas mot troisième.
Mais loin de celles et ceux qui jettent le bébé avec l’eau du bain, et clament à qui veut bien l’entendre que l’Europe ne nous aime pas, que les européens ont de la merde dans les oreilles et qu’il est impératif que la France se retire de la compétition, je serai plus modéré.
Septième, c’est certes décevant au vu de la prestation, tout en émotion de Louane qui, à mes yeux, a donné tout ce qu’elle avait samedi soir. Mais c’est quand même un top 10, un score que la France a du mal à accrocher ces dernières années. Septième, ça veut dire qu’il y a dix-huit candidats derrière elle, que les jurys et les téléspectateurs européens ont trouvé moins bon que Louane.
Ça veut aussi dire que les jurys professionnels l’ont trouvé excellente (ils ont classé la France troisième), mais que les téléspectateurs n’ont pas aimé la chanson (quatorzième, ça veut bien dire ce que ça veut dire).
Alors, arrêtons de spéculer, nous avions une bonne chanson, bien interprétée en live, mais qui n’a pas plu. Point barre. Il faut arriver à s’extirper de la gangue qui veut que la France doive présenter à l’Eurovision des ballades traditionnelles. Marie Myriam a gagné il y a près de cinquante ans ; les goûts européens ont évolué depuis, ce dont on ne se rend pas forcément compte.
J’en veux aussi un peu aux médias qui font monter la mayonnaise à chaque fois que la France se trouve parmi les favoris des bookmakers. Ah évidemment, ça fait vendre du papier, ça fait de l’audience, mais ça crée également un sentiment de frustration pas toujours justifié lorsque les résultats tombent. On a fait mousser les candidatures de La Zarra et de Bilal Hassani, dont les chansons n’étaient pas particulièrement excellentes. Un peu plus de retenue et de modestie ne seraient pas les malvenues.
C’est le jeu me direz-vous. Certes, mais n’oublions jamais que la France est un pays qui a toujours regardé l’Eurovision comme un événement décalé et obsolète, la position des médias dans les années 80 et 90 ont profondément et durablement écorné l’image du concours dans notre pays. Le relatif retour en grâce de ces dernières années avec les succès d’Amir et, dans une moindre mesure, de la Betty Mars 2.0, reste fragile et le grand public sera prompt à se détourner à nouveau du Concours si on lui fait miroiter chaque année monts et merveilles qui ne se réalisent pas.
Je suis également amer de constater que le télévote ne sert plus aujourd’hui à noter une chanson ou un pays selon ses goûts mais selon ses convictions, et ses positions politiques. Les votes géopolitiques ont toujours existé au Concours (depuis les années 60, les pays scandinaves se soutiennent, et je n’évoque pas les échanges de « 12 points » entre Chypre et la Grèce), mais le vote des téléspectateurs ces dernières années n’est plus basé sur l’attrait de la chanson, mais sur la situation géopolitique.
Comment expliquer sinon les votes attribués à l’Ukraine, et plus encore à Israël ? Dans les deux cas, les jurys professionnels n’avaient que peu goûté les deux chansons, les classant quatorzième ex-aequo. Dans un cas comme dans l’autre, le titre présenté n’était pas mauvais, mais était loin d’être éblouissant au point de le classer premier au télévote, comme dans le cas d’Israël.
Là, on ne vote plus pour une chanson, mais pour une situation politique. Je sais que Yuval Raphael est une rescapée du 7 octobre, je connais son histoire, mais l’Eurovision est censé être un concours de chansons, pas un meeting politique…
L’UER a d’ailleurs drôlement dû serrer les fesses à l’annonce des résultats. Si Israël l’emportait, l’organisation du Concours 2026 s’annonçait compliquée, au bas mot…
Que l’on se comprenne bien, je ne prends pas position pour ou contre ce qui se passe au Proche-Orient, ce sont mes convictions intimes qui resteront privées. Je regrette juste que le concours soit faussé par ces considérations qui doivent lui rester étrangères.
D’ailleurs, l’UER devrait exclure de la compétition tout pays impliqué dans un conflit impliquant un ou plusieurs pays participants, qu’il soit attaquant ou attaqué. Ils ont bien exclu la Russie dans trop d’états d’âme. Ils devraient exclure également l’Ukraine et Israël. Ça rendrait un peu de sérénité dans la compétition, et un peu de neutralité dont on a tant besoin à tous les niveaux, actuellement.
Pour le reste, et pour tenter d’être quelque peu plus primesautier, les résultats me paraissent globalement justifiés. La victoire de l’Autriche avec son contre-ténor boutonneux me laisse froid, puisque je n’avais que peu goûté ce titre bruyant, interprété par le petit-fils de Kimera, le maquillage en moins, qui ressemble assez au précédent Grand Prix.
Je me réjouis par contre que la diversité des langues revienne en force cette année, la suprématie de l’anglais s’émoussant assez fortement. Trois titres seulement dans le Top 10 sont interprétés intégralement en anglais, ça ne s’était pas vu depuis belle lurette.
Bravo à l’Estonie, qui démontre qu’un titre gag peut très bien fonctionner, mais aussi bravo à l’Italie avec sa chanson simple et touchante.
Quant au titre suisse, c’est là encore la simplicité qui a touché les jurys, mais qui a laissé les téléspectateurs de marbre. Ah évidemment, dès qu’on ne balance pas la pyrotechnie à pleins ballons et qu’on ne se déshabille pas sur scène, ça ne vous fait pas bander, hein !
Cette année, le strip-tease à la croate (parce qu’initié par la candidate croate en 1998) était à la mode, bon nombre de candidates se déshabillaient au cours de leur prestation, parfois sans utilité (pourquoi la Grecque se déloque-t-elle à dix secondes de la fin,), et le plus souvent pour exhiber leurs cuissots dodus.
Je rigole en constatant que les trois grosses qui s’exhibaient en justaucorps vulgaires sur des chorégraphies frisant la pornographie se sont maravées la gueule, finissant respectivement treizième, dix-septième et vingt-deuxième… Quant à l’espagnole, mieux tankée mais tout aussi putassière, elle s’échoue vingt-quatrième. Peut-être que cela incitera à un peu plus de décence et de classe l’année prochaine…
Les bookmakers se sont loupés encore une année, leur favori absolu, la Suède, finissant à une quatrième place honorable, et les Pays-Bas à la douzième place.
Je suis enfin déçu par la contre-performance du Luxembourg, seulement vingt-deuxième, avec une chanson fraîche et pimpante, fort bien défendue par Laura Thorn qui malgré son strip-tease à la croate, a su rester correcte dans sa tenue. Il faut dire que le Grand Duché avait hérité de la deuxième place, la place maudite, aucune chanson passant en deuxième position n’ayant jamais remporté le Concours depuis 1956.
Au final, le Concours Eurovision 2025 restera un cru assez moyen, où aucun favori clair ne se distinguait, les 12 points attribués ont été assez disséminés. La faut peut-être à une réalisation trop sage, généralement trop sombre, empreinte de suissitude jusqu'au bout.
On a revu avec plaisir certains anciens participants suisses, comme Paola, toujours sympathique, Peter Reber, qui avait pris un sacré coup de pelle, ou encore Nemo, qui n’a pas précisément ajouté à sa gloire avec ce numéro de cabaret d’un goût douteux…
Et l’on a attendu en vain Céline Dion, dont on nous annonçait la venue pour la finale. D’accord, elle est diminuée par la maladie, mais c’eût été charmant de la revoir sur scène. Enfin, sauf si elle nous remettait sa robe « abat-jour » de 1988…
Allez, fans eurovisuels de tous pays, déprimons un bon coup, et puis reprenons une vie normale… Tout cela n’est au final qu’un concours, auquel il ne faut pas donner plus d’importance qu’il n’en a réellement.
Le Concours fut créé pour stimuler la production de chansons de qualité en Europe, et qui dit chansons, dit souvent amour. Et il faut partager l’amour, pour qu’il ne soit pas, surtout pas, comme le proclame le Grand Prix 2025, de l’amour gâché…
lundi 19 mai 2025
Brèves du 19 Mai 2025
mardi 6 mai 2025
Brèves du 06 Mai 2025
Habebimus papam !
Que les abonnés à Pèlerin Magazine, les affolés du goupillon, les grenouilles de bénitier, les punaises de sacristie, les adeptes de la génuflexion et autres tripoteuses irrépressibles de chapelet se rassurent avant de me vouer tout de go aux Gémonies !
Dieu merci, enfin Dieu merci… Elon Musk aussi, je ne suis pas dans les petits papiers du Vatican, et je ne détiens pas le nom du prochain successeur de Saint Pierre, non !
Que les amateurs du Gaffiot, le célébrissime dictionnaire français-latin, ajustent leurs lorgnons et chaussent leurs sonotones : je n’ai pas, en guise d’introduction liminaire aux prémices débutatifs de la présente chronique, employé la sacro-sainte formule qui suit une fumée blanche sur les toits de Saint-Pierre-de-Rome.
Nous n’avons pas encore de pape, et j’ai simplement voulu vous indiquer, via cette formule latine, que bientôt, nous aurons un pape !
Le conclave qui va décider du futur souverain pontife débute ce mercredi, et nous devrions certainement connaître son nom avant le week-end prochain. Enfin, si les cardinaux présents dans la Chapelle Sixtine veulent bien causer boulot plutôt que de se raconter leurs bonnes fortunes avec les enfants de chœur…
Sur toutes les chaînes d’info continue, on se prépare frénétiquement à nous beurrer la raie (bien que ce soit inutile, ils ont déjà lubrifiant et vaseline à disposition et à discrétion là-bas pour entrer dans le vif du sujet et aller au fond des choses…) avec le Conclave qui décidera du nom du 267ème successeur de Saint-Pierre, le fondateur de la boîte…
Mais bon, enfermer plus de 130 mecs en robe, embagousés comme des folles hystériques et précédés d’une réputation de tripoteurs d’enfants de chœur dans les confessionnaux, seuls, dans une grande salle à proximité de gros cierges pascaux… Je crains que plusieurs ne se cassent le cul au travail… au sens premier du terme et qu’ils ne ressortent de là avec la raie suintante et en imitant Donald Duck… Bref, loin de leurs idées de vi(ce)s, ils auront plus la rondelle conclave que convexe… Et encore, qu’on vexe, faudrait déjà qu’ils comprennent, vu que certains n’ont plus l’air frais…
Question air frais, les cardinaux présents à Rome n'auront pas l'occasion d'en respirer beaucoup à compter de mercredi... Tant que l'élection ne sera pas faite, et que le consensus sur un nom ne se dessinera pas, les cardinaux non atteints par la limite d'âge et les scandales sexuels vont baigner dans les odeurs de sainteté et de chaussettes pas fraîches, d'haleine chargée façon fond de fosse septique, et de slip (Eminence, bien entendu) souillé... Bah, ça leur rappellera le sauna "La mitre à la main"...
Dans le secret de la Chapelle Sixtine, combien de secrets inavouables seront échangés... combien de manigances seront fomentées… combien d’alliances plus ou moins contre-nature se formeront… Je plains les cardinaux... Près d'une semaine sans enfants de chœur... Ils vont prendre cher les petiots à la fin du conclave... Ça va couiner dans les sacristies…
Pour le moment, la chrétienté toute entière retient son souffle dans l’attente du successeur de François, ce pape progressiste et avenant, dont on gardera une image sympathique.
Autre communauté qui retient son souffle, celle des eurofans, puisque la quinzaine sainte de l’Eurovision a débuté, à Bâle (célèbre pour son trou…) ; quinzaine qui, après deux tours éliminatoires qui permettra de virer une bonne dose de bouses inécoutables, finira par l’orgasme musical du samedi soir, dans un déluge pyrotechnique et un déferlement de points…
La 69ème édition du Concours de l’Eurovision, qui est, vous ne l’ignorez pas, le plus grand rassemblement paneuropéen de canzonettas mal chantées en plus d’être la première Gay Pride du Vieux Continent où vient baisouiller à couilles rabattues et la vaseline en bandoulière les échappées de la Cage aux Folles d’Eurofans et les tatas de Norvège, les folles tordues espagnoles et les invertis hébreux, est officiellement lancée, et les fans de tous bords ont débuté hier leur pèlerinage musical annuel…
Le coup d’envoi des répétitions a été donné, ce lundi, et d’après les premières images officielles communiquées par l’UER, une année encore, la pyrotechnie est la grande gagnante. Foin des chansons, les candidats en lice misent majoritairement sur la présentation visuelle pour tenter d’épater l’Europe musicale.
Généralement, quand la chanson est médiocre, et Dieu sait que cette édition ne regorge pas de titres décoiffants, on l’habille habilement d’une scénographie tapageuse et de costumes putassiers, histoire de masquer la nullité musicale.
Et dans ce rayon, Malte décroche allègrement la palme toutes catégories. Fidèle à ses habitudes d’envoyer au casse-pipe soit une folle soit une grosse, l’île a dépêché en Suisse une candidate qui frôle le quintal, et qui ne sait s’habiller qu’avec des tenues tellement moulantes qu’on croirait à un andouillette sous vide qui gigote sur scène, en body léopard. Ah ça, Malte a fait fort, très fort même !
Je vous préviens d’avance, tous les médias français vont affirmer la main sur le cœur que notre porte-drapeau a fait forte impression lors des répétitions, que l’on figure parmi les favoris, que Marie Myriam n’a qu’à bien se tenir et qu’on se donne rendez-vous à Paris en 2026. Rengaine connue, histoire de beurrer la biscotte des chefs de délégation…
Bien évidemment, je souhaite le meilleur à Louane au soir du 17 mai, ne nous méprenons pas ; mais je crains que la ballade toute simple, un peu molle du genou et flanquée de ces lancinants « maman » trop itératifs, peine à impressionner le public. A moins que le public ne préfère un titre dépouillé et poignant, et à ce moment-là, c’est le bingo assuré…
Pour le moment, la France est troisième dans les paris des bookmakers, derrière la Suède et l’Autriche, qui tapent dans deux registres différents. L’ambiance sauna pour la Suède avec un titre inhabituel et décalé qui fera certainement très fort lors de la finale. Et l’ambiance pétage de pyrex dans un rayon de cent mètres à la ronde pour l’Autriche, avec une chanson à tendance lyrique, exécutée (le mot n’est pas usurpé) par un clone de Nemo et de Josiane Saucisse, à peine moins virile que Jeanfi, qui devrait aussi beaucoup récolter samedi soir…
Le résultat tombera tard dans la nuit de samedi, et m’est avis qu’on n’est pas prêts à remiser Marie Myriam au saloir…
Dans l’actualité française et internationale, rien de bien palpitant ces derniers jours…
Pas une sortie de Donald Trump, pas une gaffe de Marine Tondelier, pas un déni de Bayrou-de-Secours, rien ! A croire qu’ils sont tous en vacances ! Ou alors, à court d’idées…
Evidemment, ça repose le cortex, et les oreilles, en attendant la grande représentation télévisée de notre Manu élyséen, le 13 mai prochain. Figurez-vous que le mari à Brigitte s’invite sur TF1 pour causer pendant deux plombes des « défis de la France », selon le titre de l’émission. Et une séance de cirage des pompes présidentielles pour Gilles Bouleau qui en aura certainement beaucoup pour faire reluire le Président…
Ce dernier va nous faire suer pendant cent vingt minutes, à n’en pas douter, en se gargarisant de son action passée, présente et future… Et nous annoncer certainement la création de commissions de réflexion qui coûtent une blinde tout en étant strictement inutiles. Voire même la tenue de référendums, comme il l’avait déjà promis lors de ses vœux, le 31 décembre dernier. C’est vrai qu’on avait tellement envie de retourner aux urnes…
Pour le moment, on a déjà de quoi s’amuser, avec la semaine de grèves à la SNCF… c’est tellement attentionné de la part des contrôleurs de choisir précisément de foutre le bousin durant le pont du huit-mai, histoire d’enquiquiner les usagers qui n’ont rien demandé à personne… Une bonne privatisation, ça leur ferait passer le goût d’emmerder périodiquement le monde, tiens !
Et le 6 mai 1989, au Palais Beaulieu de Lausanne, le 34ème Concours Eurovision de la Chanson couronne le groupe yougoslave Riva avec « Rock me », une nunucherie qui n’impressionnera pas démesurément les hit-parades… Le Concours se prépare à vivre des années grises, cherchant désespérément des succès européens et une nouvelle audience… La France, quant à elle, décide de rajeunir les cadres et envoie au casse-pipe une gamine belge de 11 ans, Nathalie Pâque… Sa huitième place lui permettra de ne pas trop se faire sonner les cloches…
Que les abonnés à Pèlerin Magazine, les affolés du goupillon, les grenouilles de bénitier, les punaises de sacristie, les adeptes de la génuflexion et autres tripoteuses irrépressibles de chapelet se rassurent avant de me vouer tout de go aux Gémonies !
Dieu merci, enfin Dieu merci… Elon Musk aussi, je ne suis pas dans les petits papiers du Vatican, et je ne détiens pas le nom du prochain successeur de Saint Pierre, non !
Que les amateurs du Gaffiot, le célébrissime dictionnaire français-latin, ajustent leurs lorgnons et chaussent leurs sonotones : je n’ai pas, en guise d’introduction liminaire aux prémices débutatifs de la présente chronique, employé la sacro-sainte formule qui suit une fumée blanche sur les toits de Saint-Pierre-de-Rome.
Nous n’avons pas encore de pape, et j’ai simplement voulu vous indiquer, via cette formule latine, que bientôt, nous aurons un pape !
Le conclave qui va décider du futur souverain pontife débute ce mercredi, et nous devrions certainement connaître son nom avant le week-end prochain. Enfin, si les cardinaux présents dans la Chapelle Sixtine veulent bien causer boulot plutôt que de se raconter leurs bonnes fortunes avec les enfants de chœur…
Sur toutes les chaînes d’info continue, on se prépare frénétiquement à nous beurrer la raie (bien que ce soit inutile, ils ont déjà lubrifiant et vaseline à disposition et à discrétion là-bas pour entrer dans le vif du sujet et aller au fond des choses…) avec le Conclave qui décidera du nom du 267ème successeur de Saint-Pierre, le fondateur de la boîte…
Mais bon, enfermer plus de 130 mecs en robe, embagousés comme des folles hystériques et précédés d’une réputation de tripoteurs d’enfants de chœur dans les confessionnaux, seuls, dans une grande salle à proximité de gros cierges pascaux… Je crains que plusieurs ne se cassent le cul au travail… au sens premier du terme et qu’ils ne ressortent de là avec la raie suintante et en imitant Donald Duck… Bref, loin de leurs idées de vi(ce)s, ils auront plus la rondelle conclave que convexe… Et encore, qu’on vexe, faudrait déjà qu’ils comprennent, vu que certains n’ont plus l’air frais…
Question air frais, les cardinaux présents à Rome n'auront pas l'occasion d'en respirer beaucoup à compter de mercredi... Tant que l'élection ne sera pas faite, et que le consensus sur un nom ne se dessinera pas, les cardinaux non atteints par la limite d'âge et les scandales sexuels vont baigner dans les odeurs de sainteté et de chaussettes pas fraîches, d'haleine chargée façon fond de fosse septique, et de slip (Eminence, bien entendu) souillé... Bah, ça leur rappellera le sauna "La mitre à la main"...
Dans le secret de la Chapelle Sixtine, combien de secrets inavouables seront échangés... combien de manigances seront fomentées… combien d’alliances plus ou moins contre-nature se formeront… Je plains les cardinaux... Près d'une semaine sans enfants de chœur... Ils vont prendre cher les petiots à la fin du conclave... Ça va couiner dans les sacristies…
Pour le moment, la chrétienté toute entière retient son souffle dans l’attente du successeur de François, ce pape progressiste et avenant, dont on gardera une image sympathique.
Autre communauté qui retient son souffle, celle des eurofans, puisque la quinzaine sainte de l’Eurovision a débuté, à Bâle (célèbre pour son trou…) ; quinzaine qui, après deux tours éliminatoires qui permettra de virer une bonne dose de bouses inécoutables, finira par l’orgasme musical du samedi soir, dans un déluge pyrotechnique et un déferlement de points…
La 69ème édition du Concours de l’Eurovision, qui est, vous ne l’ignorez pas, le plus grand rassemblement paneuropéen de canzonettas mal chantées en plus d’être la première Gay Pride du Vieux Continent où vient baisouiller à couilles rabattues et la vaseline en bandoulière les échappées de la Cage aux Folles d’Eurofans et les tatas de Norvège, les folles tordues espagnoles et les invertis hébreux, est officiellement lancée, et les fans de tous bords ont débuté hier leur pèlerinage musical annuel…
Le coup d’envoi des répétitions a été donné, ce lundi, et d’après les premières images officielles communiquées par l’UER, une année encore, la pyrotechnie est la grande gagnante. Foin des chansons, les candidats en lice misent majoritairement sur la présentation visuelle pour tenter d’épater l’Europe musicale.
Généralement, quand la chanson est médiocre, et Dieu sait que cette édition ne regorge pas de titres décoiffants, on l’habille habilement d’une scénographie tapageuse et de costumes putassiers, histoire de masquer la nullité musicale.
Et dans ce rayon, Malte décroche allègrement la palme toutes catégories. Fidèle à ses habitudes d’envoyer au casse-pipe soit une folle soit une grosse, l’île a dépêché en Suisse une candidate qui frôle le quintal, et qui ne sait s’habiller qu’avec des tenues tellement moulantes qu’on croirait à un andouillette sous vide qui gigote sur scène, en body léopard. Ah ça, Malte a fait fort, très fort même !
Je vous préviens d’avance, tous les médias français vont affirmer la main sur le cœur que notre porte-drapeau a fait forte impression lors des répétitions, que l’on figure parmi les favoris, que Marie Myriam n’a qu’à bien se tenir et qu’on se donne rendez-vous à Paris en 2026. Rengaine connue, histoire de beurrer la biscotte des chefs de délégation…
Bien évidemment, je souhaite le meilleur à Louane au soir du 17 mai, ne nous méprenons pas ; mais je crains que la ballade toute simple, un peu molle du genou et flanquée de ces lancinants « maman » trop itératifs, peine à impressionner le public. A moins que le public ne préfère un titre dépouillé et poignant, et à ce moment-là, c’est le bingo assuré…
Pour le moment, la France est troisième dans les paris des bookmakers, derrière la Suède et l’Autriche, qui tapent dans deux registres différents. L’ambiance sauna pour la Suède avec un titre inhabituel et décalé qui fera certainement très fort lors de la finale. Et l’ambiance pétage de pyrex dans un rayon de cent mètres à la ronde pour l’Autriche, avec une chanson à tendance lyrique, exécutée (le mot n’est pas usurpé) par un clone de Nemo et de Josiane Saucisse, à peine moins virile que Jeanfi, qui devrait aussi beaucoup récolter samedi soir…
Le résultat tombera tard dans la nuit de samedi, et m’est avis qu’on n’est pas prêts à remiser Marie Myriam au saloir…
Dans l’actualité française et internationale, rien de bien palpitant ces derniers jours…
Pas une sortie de Donald Trump, pas une gaffe de Marine Tondelier, pas un déni de Bayrou-de-Secours, rien ! A croire qu’ils sont tous en vacances ! Ou alors, à court d’idées…
Evidemment, ça repose le cortex, et les oreilles, en attendant la grande représentation télévisée de notre Manu élyséen, le 13 mai prochain. Figurez-vous que le mari à Brigitte s’invite sur TF1 pour causer pendant deux plombes des « défis de la France », selon le titre de l’émission. Et une séance de cirage des pompes présidentielles pour Gilles Bouleau qui en aura certainement beaucoup pour faire reluire le Président…
Ce dernier va nous faire suer pendant cent vingt minutes, à n’en pas douter, en se gargarisant de son action passée, présente et future… Et nous annoncer certainement la création de commissions de réflexion qui coûtent une blinde tout en étant strictement inutiles. Voire même la tenue de référendums, comme il l’avait déjà promis lors de ses vœux, le 31 décembre dernier. C’est vrai qu’on avait tellement envie de retourner aux urnes…
Pour le moment, on a déjà de quoi s’amuser, avec la semaine de grèves à la SNCF… c’est tellement attentionné de la part des contrôleurs de choisir précisément de foutre le bousin durant le pont du huit-mai, histoire d’enquiquiner les usagers qui n’ont rien demandé à personne… Une bonne privatisation, ça leur ferait passer le goût d’emmerder périodiquement le monde, tiens !
Et le 6 mai 1989, au Palais Beaulieu de Lausanne, le 34ème Concours Eurovision de la Chanson couronne le groupe yougoslave Riva avec « Rock me », une nunucherie qui n’impressionnera pas démesurément les hit-parades… Le Concours se prépare à vivre des années grises, cherchant désespérément des succès européens et une nouvelle audience… La France, quant à elle, décide de rajeunir les cadres et envoie au casse-pipe une gamine belge de 11 ans, Nathalie Pâque… Sa huitième place lui permettra de ne pas trop se faire sonner les cloches…
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