jeudi 10 avril 2025

Brèves du 10 Avril 2025

 « Aux marches du palais,
« Aux marches du palais,
« Y a tant de politiques, lonla,
« Y a tant de politiques… »

Comme il est de coutume de dire que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Amanda Lear ne doit pas désespérer sur le plan de l’oreiller, je m’empresse de ressortir du saloir les antédiluviennes antiennes du temps passé pour introduire de manière liminaire les prémices du commencement du début de cette chronique.

Si vous êtes téléspectateurs assidus des chaînes d’informations continues, il ne vous aura pas échappé que ces derniers temps, nos politocards hexagonaux passent plus de temps dans les prétoires que dans leurs ministères, ou dans leurs bureaux politiques.

Et comme il n’est rien de mieux pour faire de l’audience que de remuer à pleins tubes la fange du marigot politique, BFMTV, C-News, France Info et LCI, qui délaisse pour un temps sa marotte de la guerre russo-ukrainienne, se délectent des avanies judiciaires de nos politiciens, qui même lorsqu’ils se font prendre la menotte dans le pot de confiote viennent jurer leurs grands dieux devant tous les micros tendus qu’ils sont encore plus blancs que la neige fraîchement tombée et l’agneau qui vient de naître.

Faut avoir un estomac chevillé au corps avec des tirefonds de 48 pour oser affirmer de telles choses face caméra…

Nicolas Sarkozy, pour sa part, a fait montre, durant son procès relatif au financement libyen de sa campagne présidentielle, d’une constance qui frisait un tantinet la monomanie intégrale, tant il s’est répandu sur ce dossier, qu’il estimait parfaitement vide.

Cinq heures de plaidoiries de la part de ses avocats pour un dossier vide, ça démontrait de manière éclatante que le dit dossier ne l’était manifestement pas…

Et pourtant, il nous avait sorti le grand jeu, le représentant en talonnettes : mines chafouines du pauvre type qui est manifestement victime de l’erreur judiciaire du siècle, déclarations pétaradantes et dénonciations courroucées de l’hallali politique émanant de juges rouges écarlates, haussements compulsifs d’épaule à s’en démettre la clavicule séance tenante…

Il a même menacé que Carla sorte un nouvel album de soutien s’il d’aventure il était condamné… Toutefois, bien conseillé par ses avocats, il n’a pas osé se resservir du funeste « quelle indignité », qui aurait agi comme un pétard mouillé, il avait déjà fait le coup, et si ça fonctionne devant les téléspectateurs pour dévier le scud, ça ne prend plus devant les magistrats.

Résultat du barnum judiciaire le 25 septembre prochain, d’ici là, il aura eu le temps de nous pondre un bouquin pour s’indigner en long, en large, en travers et en diagonale. Et si à soixante-dix ans, t’as pas ta Relaxe plaqué or, t’as raté ta vie !

Du côté de Marine Le Pen, la sentence est tombée, avec à la clé une inéligibilité de cinq ans à exécution provisoire qui a scié la fille de Neunœil de Montretout. Elle a même été obligée d’emprunter un baril d’indignation courroucée à Nico pour s’épancher sur cette peine inique.

Tout en oubliant de se remémorer ses déclarations passées par lesquelles elle réclamait l’inéligibilité à vie pour les coupables de traficotages politico-financiers. Le karma, chère madame, le karma…

Bon, elle a évidemment fait appel de la décision, mais juridiquement parlant, Marine est cuite, recuite et archi-cuite. Quelle que soit la décision en appel, et quelle que soit la soudaine célérité de la Justice pour se débarrasser de la patate chaude, son avenir électoral de 2027 est fortement écorné.

Dire qu’elle avait tout fait pour être présentable… Se dédiaboliser à marche forcée, renommer le parti, lui appliquer un vernis d’honorabilité qui cache pourtant mal les relents de vert-de-gris et les détails de l’Histoire, nommer aux postes importants des invertis pur sucre histoire de montrer qu’elle rompait définitivement avec la politique de papa… Tout ça pour se manger une interdiction de briguer les suffrages des français… C’est un coup à se les prendre et se les mordre, si elle en avait…

Evidemment, Jordan Bardella se doit, le doigt sur la couture du pantalon, de fustiger la décision, mais intérieurement, le délibéré lui a procuré une érection priapique, et il se sent pousser des ailes présidentielles à ressembler à un Concorde… D’autant que les sondages le positionnent haut dans les intentions de vote. Alors, on tue la mère ou on fait profil bas ? Cornélien dilemme qui va lui valoir quelques matins difficiles et des nervousses brèquedownes…

Si la classe politique y est allée de ses couplets habituels, qui pour se féliciter de la condamnation, qui pour la fustiger avec les outrances habituelles quand on sait que le couperet était inévitable, l’opinion elle s’en est tamponnée le coquillard avec une demi-patte de tripotanus enfarinée à la Maïzena allégée.

Le rassemblement de soutien à Marinette a connu un succès plus que mitigé, ce qui démontre que les français possèdent encore une once de bon sens et reconnaissent encore une certaine autorité à la Justice.

Et dire que pendant ce temps-là, on ne parle même plus des Thénardier du neuf-trois ! Plus un mot sur les Balkany, qui pourtant, question magouillages financiers, en connaissent un sacré rayon. Même pas une invitation en loucedé à trois plombes du mat’ sur BFMTV sur le thème « comment réussir ses détournements de fonds », même pas un entrefilet en quatrième de couverture d’un vague hebdomadaire régional du fin fond du Berry, même pas une interview en bouche-trou sur Radio Clapas, rien !

La France est bien oublieuse vis-à-vis de Patoune et Isabelle, qui auraient mérité leur place sous cloche au Pavillon de Sèvres comme mètre-étalon de la malversation financière… Tiens, je me retiens avec la dernière énergie de lancer une cagnotte Ulule et un téléthon pour la fin d’année…

Aux marches du palais, il n’y a heureusement pas que des politiques pour venir répondre de leurs actes. Y’a aussi du people, puisque vous avez certainement suivi avec intérêt le procès de Gérard Depardieu, jugé pour agressions sexuelles, entre autres joyeusetés. Et le moins qu’on puisse dire est que l’avocature ne sort pas précisément grandie.

Je sais, par expérience, que défendre certains justiciables n’est pas une tâche aisée, mais certains « confrères » seraient bien avisés de se souvenir, de temps à autre, lorsque l’appel des caméras et des micros se fait pressant et que les journalistes se montrent à l’affût de la formule qui fera le buzz, du serment prêté le jour de leur admission dans la grande famille des robes noires.

Juste une piqûre de rappel pour le Conseil de Depardieu, tant il est flagrant qu’il a fait montre d’une amnésie stupéfiante durant le procès : « je jure, comme avocat, d'exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ».

Visiblement, Jérémie Assous a fait fi de sa dignité et de son humanité d’avocat tout au long du procès, prenant interminablement à partie les victimes avec une hargne qui confinait au sadisme intégral, leur hurlant qu’elles étaient « menteuses, vénales, hystériques ». Certes, c’est une stratégie habituelle des agresseurs d’inverser la culpabilité dans ce genre de procès ; certes, les questions doivent être posées aux parties civiles même si cela engendre de la violence, de la rugosité ; certes, le tribunal n’est pas une bonbonnière ouatée avec une défense corsetée et des pudeurs de jeune fille…

Mais il doit y avoir des limites, certaines choses ne doivent pas être tolérées. « Les défendre, tous » clamait Maître Robert Badinter. Oui, mais qu’il soit permis au petit avocaillon de province d’ajouter à la formule de l’Himalaya de la Justice, les défendre tous, mais surtout, savoir les défendre. Ce savoir n’est pas donné à tous, visiblement…

Puisqu’on parle de personnes à qui il manque certaines cases, la transition est aisée vers l’inénarrable Président américain, qui est en représentation comme à Broadway depuis son investiture. Le premier auteur qui adapte ses errements en pièce de boulevard (avec décors de Roger Harth et costumes de Donald Cardwell, of course) est assuré de faire deux ans à guichets fermés au Châtelet…

Ah, ce Donald, quel phénomène ! Son annonce des droits de douane était un moment historique qu’il aurait été dommage de rater, franchement… Ne serait-ce la solennité du lieu, on se serait cru revenus aux temps glorieux du tirage du Loto, en direct depuis le cinquante-sixième étage de la Tour Montparnasse avec Annie Poirel et son brushing surlaqué, ainsi que les moyens techniques de la SFP.

Le Connard à l’orange tendance Casimir nous a pondu des taux au petit bonheur la chance, avec des justifications tellement hasardeuses qu’on aurait cru à l’argument du dernier bouquin de Marc Lévy… Résultat ? Un schuss olympique des bourses mondiales.

Et ça, c’est juste un amuse-gueule. Depuis cette annonce, toutes les puissances mondiales font les gros yeux, jouent les gros bras, sortent les muscles et les menaces de réciprocité douanière, bref, nous font un remake de qui aura la plus grosse et qui va se la remettre le premier dans le moulebite avec un chausse-pied.

Les chinois ont annoncé un relèvement des droits de douane à 84 %, ce à quoi le Président au bronzage teinte terracotta qui ferait passer Séguéla, le bronzé en toutes saisons, pour un albinos hâve, a répliqué en balançant un taux de 104 %.

Qui dit mieux, messieurs dames ? Allez, allez, balancez les jetons sur le tapis vert, les jeux sont faits, rien ne va plus ! Le bordel mondial est annoncé, à tous les coups on gagne !

La dernière surenchère en date sous forme de déclaration fracassante ? Donald suspend ses surtaxes douanières mondiales, justifiant que c’était sa stratégie depuis le début (ben voyons…) ! Sauf pour la Chine, avec une augmentation à 125 %… Question navigation à vue, les atermoiements de Hollandouille avec ses reculades dès qu’il sentait le vent tourner font pâle figure, ne trouvez-vous pas ? Il serait bigrement temps que Trump prenne ses pilules et qu’il foute la paix au monde, non ?

Et le 10 avril 1996, naissait à Charleroi Loïc Nottet, que les pisseuses hexagonales connaissent comme étant le gagnant de Danse avec les Stars 2015, mais que les foldingues hystériques du falbalas de la chose eurovisuelle identifient également comme le représentant belge au Concours Eurovision de la Chanson 2015 avec le convaincant « Rhythm inside », qui se classera quatrième en finale, avec notamment une note maximale de la France. Comme quoi les français n’ont pas forcément et invariablement mauvais goût et savent parfois nettoyer la merde auditive qui emplit leurs esgourdes…



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