vendredi 20 décembre 2024

Brèves du 20 Décembre 2024

 Ah, chers amis, fidèles lecteurs, inconsciente et innocente audience avide de mes élucubrations chroniquières, comme j’aurais aimé vous interpréter une jolie berceuse pour vous accompagner vers la belle nuit de Noël où toutes les grosses cloches sonnent… Seulement… Ce n’est évidemment pas l’envie qui m’en manque, malgré une énergie proche de l’amibe anémiée qui me donne furieusement une appétence plus qu’exacerbée de vacances… Mais le contexte hexagonal actuel et le moral moyen du français du même nom ne donnent pas forcément envie de faire la fête, de rigoler, de festoyer, d’entonner des refrains joyeux…

Certes, je sais que les fêtes de fin d’année s’annoncent à grands renforts de pubs spécialisées, de rediffusions télévisées douteuses et de téléfilms mièvres, mais aussi avec leur cortège de cadeaux, de repas en famille ou solitaires, d’indigestions, de doigts atrocement martyrisés par le couteau à huîtres qui ripe sur le pernicieux mollusque bivalve, d’oncles bourrés comme un coing qui dansent la macarena à moitié à poil sur la table basse du salon avant de se casser la gueule comme des étrons frais sur une tante coincée qui n’en demandait pas tant, de cadeaux splendides coûtant une blinde et demie qui finiront dès le lendemain en achat immédiat sur ebay au dixième de leur prix, et de bougies senteur épices indiennes-sardine marinée de Reykjavik qui filent le feu au sapin pendant que les convives se torchent au Get 27 honteusement tassé…

Je sais que vous attendez avec une anxiété non feinte les quatre-vingt-huit bêtisiers de fin d’année où l’on vous rediffusera encore et encore, jusqu’à la nausée intégrale, Denise Fabre qui se dévisse le dentier face aux âneries de Garcimore, Nancy Reagan qui se prend une gamelle, et Gainsbourg qui invite carrément Whitney Houston à se faire rectifier le tuyau d’échappement…

Vous piaffiez d’impatience dans la tante… pardon, dans l’attente des sempiternels téléfilms de Noël, des éternelles rediffusions de la trilogie des Sissi et du guimauvesque Mayerling, et des films cuculapralinesques qu’on regarde en comatant, la bave aux lèvres et la boite de chocolats à la main, lové sous la couverture polaire alors que des flocons de neige s’accrochent mollement aux carreaux…

Eh bien non ! Le ravissement bêta de ces moments magiques, ce sentiment indéfinissable au moment de mettre le petit Jésus dans la crèche, au sens premier du terme, bien entendu, cette torpeur bienfaisante qui vous envahit en regardant la Messe de Minuit en mondovision depuis Saint Pierre de Rome, ça n’est pas pour tout de suite !

Tout d’abord parce que ce serait pêcher que de vous balancer tout ça dans la figure comme un gougnafier que je ne suis pas, enfin, j’espère, et ensuite parce que nous ne sommes que le 20 décembre…

Et là, je me permets de vous poser brutalement la question, puisque l’on se connaît suffisamment bien et que je sais au surplus que vous n’êtes plus de jeunes damoiseaux à peine déniaisés, ni des rosières ayant coiffé Sainte-Catherine sans avoir vu le loup dans la bergerie :

Est-ce que vous la sentez ?

Non, mais je veux dire, est-ce que vous la sentez bien ? En êtes-vous tout entièrement et profondément pénétrés ? L’avez-vous laissé entrer totalement en vous et cheminer jusqu’aux replis les plus intimes de votre anatomie secrète afin d’y répandre en cataractes dégoulinantes la substantifique moelle de son suc ultime ?

Evidemment, j’en connais qui en sont déjà à s’essuyer dans les rideaux en ayant lu ces quelques lignes qui siéent plus à Régine Desforges qu’à Jean Cau ; mais quitte à les ébranler (encore une fois) dans leurs convictions profondes, mes propos sont tout ce qu’il y a de plus pur et d’honnête !

Est-ce que vous la sentez, la délicieuse odeur de Noël ?

Humez-vous la fragrance parfumée des sapins de Noël croulant sous les guirlandes et les boules multicolores qui emplit les salons, des pains d’épices et des massepains qui n’attendent que le feu vert parental pour se faire avidement dévorer, des mets de choix qui vous rempliront la panse en faisant pétiller vos papilles d’un plaisir s’apparentant à l’orgasme alimentaire intégral ?

Reniflez-vous la senteur particulière de ces jours de fête, où l’air semble plus léger malgré les emmerdements, et où l’on est presque contraints de faire risette à cette empaffée du service comptabilité qui pue de la gueule à en décoller la moquette murale dans la pièce d’à-côté, juste parce que c’est la trêve des confiseurs ?

A moins d’être un Morgan Bourc’his ou un Pierre Frolla capables de se filer en apnée pour des périodes qui vont de quelques minutes à « punaise la vache c’est trop trop long ! », vous n’avez pu faire autrement que d’en prendre plein les poumons…

L’esprit de Noël est en train de nous tomber dessus, même si cette année encore, c’est un Père Noël à tendance inflationniste et meurtri par les exactions au Proche-Orient et en Ukraine qui viendra déposer les cadeaux dans les souliers… Enfin, si d’aventure il ne lui tombe pas un 49-3 de notre Premier Sinistre ! Foin des querelles intestines qui nous pourrissent le quotidien, fi des petits tracas journaliers qui nous mettent le ventre en capilotade et l’esprit en haut-fourneau sidérurgique !

Allez ! Pressez-vous prestement de vous hâter d’aller faire l’emplette des derniers présents à offrir à vos proches, des ultimes cadeaux qui feront bouillonner les récipiendaires et votre carte bleue… Les dits récipiendaires, d’un légitime bonheur, et votre carte bleue, d’un échauffement cramoisi qui tend vers l’évaporation définitive et occasionnera une bien légitime tachycardie à votre banquier…

Cadeau… ou pas cadeau ? Telle est la question cruciale à quelques pas du réveillon… Cadeau ou pas cadeau à votre tante Marthe qui vous empeste le salon à chaque visite avec ses robes chasubles antédiluviennes qui schlinguent la naphtaline ; à votre nièce hystérique qui hurle à la mort dès qu’on hausse les sourcils en signe de vague réprobation à propos de sa tenue qui s’apparente plus à la péripatétipute qu’à la pensionnaire du Couvent des Oiseaux ?

Cadeau ou pas cadeau, c’est la question que je me suis posé en compilant les quelques futilités de l’actualité récente, tant les protagonistes n’avaient pas à première vue la forme d’une boite enrubannée qu’on dépose content sous le sapin.

Cadeau ou pas cadeau, notre nouveau Premier Ministre ? Pour les humoristes, assurément, tant François Bayrou, surnommé le Cave de Pau, a de quoi prêter le flan à la critique. Bayrou(e) de secours, l’ultime recours de Manu contre le chaos, nous a déjà ébloui en se barrant à Pau pour assister au Conseil Municipal alors que la formation du Gouvernement prend du retard. Nul doute que les chansonniers vont se délecter dans les semaines qui viennent…

Cadeau ou pas cadeau, notre nouvelle Miss France ? Pas de la première fraîcheur, visiblement, et ne cadrant pas franchement avec les canons de la beauté ayant cours au Concours… C’est quand même curieux, justement l’année où les barrières d’âge sont abolies, on fait gagner la plus vieille des impétrantes… Y’a de ces coïncidences, tout de même…

Cadeau ou pas cadeau, Yseult et son dernier album ? Une plaie pour les amateurs de bonne musique, voire même de musique tout court, qui est au surplus en train de faire un carton. Un carton d’invendus, tant la dodue interprète massacre tout ce qui passe à portée de sa glotte, à un point tel qu’on viendrait presque à trouver un certain talent lyrique à Arielle Dombasle… Froissée par l’accueil très frisquet du public, Yseult a pris la mouche et nous a gratifié d’un « étouffez-vous » digne de sa distinction naturelle. Estimant que la France ne la mérite pas (ce en quoi elle a raison, on n’est jamais prêt à ce genre d’arme musicale de destruction massive), elle souhaite s’exporter aux Etats-Unis (comme si, après l’élection de Trump, les ricains étaient de carrure à supporter un nouveau fléau…). Bon débarras !

Cadeau ou pas cadeau, la scène et le logo du Concours Eurovision 2025 ? Certes, c’est imaginé par des suisses, et l’on ne s’attendait donc pas à un truc franchement jouasse et printanier. Mais entre le logo minable et la scène sombre et digne des meilleurs décors de Télé Tirana en 1960, on sent tout l’entrain helvète qui éclabousse… Oh, rassurez-vous, l’événement sera assurément très gay…

Cadeau ou pas cadeau, Nicolas Sarkozy ? Le nain à talonnettes amateur de chanteuses aphones est définitivement condamné à une peine de douze mois d’emprisonnement, à effectuer sous bracelet électronique. Ah évidemment, si à son âge, on n’avait pas un bracelet Rolex, on aurait pu dire qu’on avait raté sa vie…

Cadeau ou pas cadeau, enfin, Cyril Hanouna ? La pelle à merde du PAF a été visiblement ulcéré par la confirmation de la suppression de C8 courant 2025, à un point tel qu’il a organisé une manifestation de soutien à laquelle il ne s’est même pas rendu, manifestation qui a fait moins de participants qu’un concert de Cindy Sander, puisqu’une dizaine de clampins se sont massés devant le siège de la chaîne. Hanouna a reçu une OQTF définitive, une Obligation de Quitter la Télévision Française, obligation dont on ne peut que souhaiter qu’elle soit exécutée au plus vite…

Alors, ne chipotons plus ! Cadeaux pour toutes et tous, même si je sais que je ne suis pas un cadeau, et qu’il faut vivre d’espoir…

L’espoir fait vivre… Et l’espoir que je forme aujourd’hui, au moment de poser la plume du clavier pour quelques jours de repos, au terme d’une année mouvementée, c’est que le monde aille un peu moins mal, pendant quelque temps, que les hommes puissent vivre en bonne entente, que vous passiez de bonnes fêtes… et que je ne prenne pas trop de poids avec ces cochoncetés de chocolats !

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Guy-Louis, Amélie Mauresmo, Conchita Wurst, Josiane Saucisse, Pepita Sausage, Sandrine Rousseau, Jeanfi Jeanssens, ainsi que tout celles et ceux qui en feront la demande par papier timbré mauve moiré à douze euros soixante-quatorze la demi-page ; ainsi se terminent, en conclusion d’une année chargée en péripéties, en émotions et en cataclysmes d’actualité, ces chroniques en forme de brèves de presque pour l’année 2024.

J’espère que vous aurez pris autant de plaisir à les lire que j’en ai ressenti à les écrire… Le temps qui m’est imparti touchant à sa fin, Beaugrand touchant à sa nouille et Féraud touchant à la mienne, je vous souhaite tout bêtement de passer d’excellentes fêtes de fin d’année, remplies de bonheurs, de joies et de moments complices en famille, en couple, ou comme il vous plaira !

Je vous embrasse chaleureusement en remerciement de votre attention et de vos commentaires, et vous retrouve bientôt pour de nouvelles aventures…

A vous Cognacq Jay, à vous les studios !



jeudi 12 décembre 2024

Brèves du 12 Décembre 2024

Il est revenu le temps de la Cathédrale !

Loin de moi l’idée de vous imposer une énième reprise, auditivement douloureuse et d’une justesse rappelant dangereusement Stone dans l’intégrale de sa discographie, du « Temps des cathédrales », chanson à voix issue de la comédie musicale « Notre Dame de Paris », mais il m’est apparu impossible d’éluder le point d’orgue de l’actualité récente.

Notre Dame de Paris a été enfin rendue au culte, à l’issue d’une cérémonie retransmise en direct à la télévision , au cours de laquelle l’émotion l’a disputé au ridicule.

Emotion, parce qu’il était touchant de voir ce monument enfin renaître de ses cendres, dans tous les sens du terme, après un lustre de reconstructions et de rénovations qui nous ont livré une cathédrale nimbée d’un éclat nouveau, d’une force inédite et d’une splendeur renouvelée.

Le dramatique incendie de 2019 a permis de découvrir une cathédrale à nouveau dotée de tout son lustre originel, prête à repartir pour des siècles de dévotion, mais également des trésors architecturaux enfouis depuis des siècles. Que l’on soit religieux, incroyant ou autre, nous n’avons pu que nous émerveiller de la livrée retapée de la cathédrale de Paris.

Ridicule, car l’aréopage d’officiels venus saluer en grande pompe la renaissance spirituelle recelait quelques spécimens pas piqués des hannetons… Bon, on connaît le goût immodéré de Donald Trump pour la terracota teinte Casimir, mais le Président élu nous a offert un faciès à la limite du plot de chantier, couronné par une moumoute couleur chaumes biscotté du meilleur effet pour régler la mire. Si vous ajoutez à cela la présence de l’irremplaçable Elon Musk, avec sa tête de clown effrayant, nous n’étions pas loin du musée des horreurs.

Grâce aux caméras de France Télévisions, nous avons également pu admirer la splendide rénovation de nos Premières Dames. Carla Bruni-Sarkozy étrennait son quatre-vingt-quatorzième lifting, et il était presque miraculeux de ne pas apercevoir sa toison pubienne au niveau de ses amygdales. Quant à Brigitte, dotée de sa perruque en crin véritable lui engloutissant la moitié du visage façon Isabelle Adjani pour cacher les coutures, on la confondait tellement avec les gargouilles qu’on s’attendait à la voir cracher de la flotte tant il pleuvait sur Paris ce soir-là…

Autant vous dire qu’Anne Hidalgo, avec sa tenue de veuve corse, paraissait avoir cent douze ans, malgré le récent ravalement de façade ayant coûté une blinde, aux côtés de Rachida Dati, elle-aussi ripolinée de frais et arborant son fameux sourire à la Michel Sardou.

Outre le Prince William et le couple royal belge, venus pour se rincer la dalle lors du raout organisé par l’Elysée, il fallait aussi compter avec l’inamovible présence de Volodymyr Zelensky, apparemment pas lassé de se faire immanquablement papouiller par Macron, et toujours aussi élégant dans sa tenue informe de smicard fatigué.

Et comme il flottait comme vache qui pisse, on ne s’est pas étonné de la présence de Flamby, notre Flotte-Mec qui achève avec succès sa conversion en culbuto, tant on le confond désormais avec une boule de Noël. On a pu voir aussi quelques têtes couronnées à l’image des Grands Ducs de Luxembourg, ce qui a fait flaquer Stéphane Bern, qui en ersatz moderne de Zitrone, lisait consciencieusement ses fiches en emmerdant le monde.

Emotion encore, lors de l’hommage aux Sapeurs-Pompiers, longuement applaudis par l’assistance, avec raison.

Ridicule encore, mais sans doute exprimai-je là une opinion toute personnelle à la vue du nouveau mobilier liturgique de la Cathédrale, diablement moderne et somme toute pas franchement heureux dans ce cadre classique. Les fonds baptismaux, sorte d’œuf Kinder décapité, recueillent à mon goût la palme du bizarre.

Ridicule toujours avec les tenues du clergé, visiblement sponsorisées par Lidl, si ce n’est une réminiscence persistante de la gamme Vivelle de L’Oréal, avec ces quatre couleurs vives qu’on croirait issues d’un tableau de Mondrian. Avouez, chers quarantenaires, que vous avez cru voir le jeu Simon, hein !

Encore une pincée de ridicule, avec le concert qui a suivi la consécration, avec Clara Luciani, en pleine promo de son nouveau disque, à la pochette d’une gaieté folle puisqu’elle représente la chanteuse arborant une moue dantesque, à mi-chemin entre Christine Boutin assistant à la Gay Pride et un bébé Cadum fraîchement vermifugé, qui a massacré la Romance de Paris.

Certes, le ton avait été donné dès l’ouverture avec Garou et « Le temps des cathédrales » qu’il a réussi à faire sonner comme l’intégralité de son répertoire, un ramassis de borborygmes néandertaliens beuglé d’une voix éraillée par l’alcool fort et les clopes sans filtres.

Autant vous dire que Vianney et sa voix de pucelle à demi-dénaisée pour ânonner le joyeux « Hallelujah » de Leonard Cohen étaient presque audibles pour les téléspectateurs qui ne s’étaient pas encore défoncé les tympans avec le tisonnier chauffé à blanc…

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, on apprenait dès le lendemain la chute étonnamment rapide de Bachar El-Assad, le rigolard démocrate syrien, dont la dictature pluri-décennale s’est effondrée comme un château de cartes en quelques jours.

Cette chute est d’autant plus étonnante que son système hyper-répressif semblait indéboulonnable. Comme quoi, les colosses aux pieds d’argile peuvent vaciller au moindre vent de révolte.

L’incertitude est de mise désormais, d’autant que le nouvel homme fort, Mohammed al-Joulani, n’est pas présenté comme un démocrate à tout crin. Le remède sera-t-il pire que le mal ? L’avenir saura nous le dire, hélas…

Quant à Bachar, tel un Louis XVI à la petite semaine, il s’est réfugié en Russie, au grand plaisir de Poutine, pas forcément ravi de se récupérer un cadeau aussi encombrant… Au moins Sarkozy aura-t-il feu vert pour aller visiter le dictateur déchu, lui qui l’avait reçu en grandes pompes durant son mandat présidentiel…

Et en France, me direz-vous ? La routine ! Macron consulte, Olivier Faure s’use les fonds de culottes sur les sièges des radios et télévisions à servir sa soupe tiède avec sa conviction légendaire de bulot cuit, Manuel Bompard vitupère que « plus Olivier Faure parle, moins on le comprend » (ce qui est compréhensible, vu son QI quasi négatif), et on n’a toujours pas de nouveau Premier Ministre !

D’accord, Manu a claironné qu’il allait nommer le locataire de Matignon « sous quarante-huit heures », sauf qu’il n’a pas précisé à partir de quand devaient s’écouler les fameuses deux mille huit cent quatre-vingt minutes… Le coquinou !

Heureusement, pour nous faire patienter, nous pourrons suivre samedi soir prochain l’élection de Miss France, inamovible pensum télévisé du mois de décembre.

Ah oui, je vous entends déjà déplorer l’absence d’Alain Delon, la présence de Jean-Pierre Foucault et de son ventilo poussé à plein volume, et le défilé interminable de gourdasses en maillot qui débitent leur laïus « la guerre c’est mal, la paix c’est bien, et la misère c’est pas acceptable » pour élire des dindes particulièrement fades… Le seul intérêt de cette émission, outre le fait de pouvoir téléphoner vers des numéros surtaxés qui feront exploser votre facture le mois prochain, est de voir habillées toutes celles qui poseront dans cinq ans nues dans Entrevue…

Encore que cette année, l’intelligence artificielle aurait déjà prédit le résultat. Ben voyons ! A n’en pas douter, la quatre-vingt-quinzième Miss France sera une femme, au brushing surlaqué, quillée sur des talons hauts et vêtue d’une robe la faisant ressembler à une meringue géante. Tu parles d’un scoop !

Et n’oubliez pas que le 12 décembre 1962, la RTF proposait pour la première fois à l’antenne une émission enfantine imaginée par Claude Laydu « Bonne nuit les Petits »… La grosse voix chaleureuse de Nounours les accompagnera au lit pendant les fêtes de fin d’année, puis à partir du début de 1963, les bercera chaque soir… Avec Nicolas, Pimprenelle, et Ulysse, le Marchand de sable, Nounours s’imprimera dans la mémoire collective avec une belle couleur sucrée de nostalgie enfantine fixée à jamais par l’inaltérable vernis du cétémieuavan…



jeudi 5 décembre 2024

Brèves du 05 Décembre 2024

 « Celui qui disait qu’on n’avait plus aujourd’hui de grands comiques,
« N’a jamais vu Poniatowski dans un nouveau sketch politique
« C’est à mourir, mourir de rire
« Quand on les voit à la télé
« Avec eux, on peut bien le dire,
« On ne voit pas le temps passer… »

On pourra gloser pendant des heures, peser le pour, le contre et le reste, soupeser la thèse, l’antithèse, la réciproque et son corollaire, défourailler sur le passif et l’actif, dégoiser sur l’apparente légèreté lourdasse des paroles qui ne collent qu’imparfaitement à la mélodie originale… Force est de reconnaître que Thierry Le Luron avait parfois, dans ses pastiches, des instincts visionnaires, ou à tout le moins parfaitement prémonitoires…

A l’occasion de l’imitation du moustachu d’Antraygues, l’échantillon d’artiste que Chazot, pour faire un mot chez Castel, surnommait La Luronne, remarquait sur le mode aigre-doux que bien souvent, nos politocards étaient des rigolos rigoureusement fumistes s’apparentant à des branquignols intégraux.

Que l’on se rassure tout de suite, la classe politique actuelle n’a pas évolué d’un iota sur ce point depuis les temps héroïques où Le Luron faisait fureur ! De Mélenchon à Marine en passant par le tambourineur de vieilles cocottes encroûtées, il n’en est pas un qui ne soit pas doué de capacités comiques insoupçonnées, propres à nous faire humidifier nos sous-vêtements en moins de temps qu’il n’en faut à Ribéry pour tirer aux putes…

Enfoncés, les comiques traditionnels, ridiculisés les amuseurs publics, atomisés les chansonniers qui ont fait un temps gondoler les foules, nos parents et nos grands-parents… Les Frères Ennemis, Raymond Devos, Jean Rigaux, Anne-Marie Carrière… A dégager ! Au rencard, les Jacques Mailhot, Jean Amadou et autre Bernard Mabille ! Face à nos politocards, ils font définitivement figure de croque-morts dépressifs en panne d’inspiration hilarante…

Vous m’avez l’air particulièrement dubitatifs, ce qui n’est en aucun cas une zigounette à perruque… Souhaitez-vous que j’illustrasse incontinent mes propos affirmatifs de quelques exemples concrets piochés au petit bonheur la chance dans les futilités récentes de notre pesante actualité ? Soit !

Et je vous dirais tout de go que chaque époque a les De Gaulle qu’elle mérite. Il ne vous aura pas échappé, grâce au battage médiatique dont on nous rebat les oreilles depuis quelques jours, que la seule motion de censure adoptée sous la Cinquième République le fut en octobre 1962, entraînant la chute du Gouvernement Pompidou. Lequel Pompidou resta finalement en poste jusqu’en 1968, les gaullistes ayant largement remporté les législatives anticipées et le Général ayant renommé Pompon Premier Ministre.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron joue les Mongénéral à la petite semaine, avec sa dissolution foireuse et ses atermoiements interminables pour nommer Michel Barnier, qui aura au moins comme titre de gloire d’avoir été le plus bref Premier Ministre avec quatre-vingt-dix jours en poste.

Et maintenant ? Maintenant que la motion de censure a été largement votée, Macron va nous jouer un grand sketch politique dont vous aurez la primeur ce jeudi soir.

Et avant lui, nous avons déjà eu le défilé des comiques, venus nous servir devant les micros leurs fariboles désopilantes.

Mathilde Panot, visiblement ravie d’avoir évité le grand sacrifice de dindes de Thanksgiving, a ouvert tout grand son inextinguible robinet à conneries en appelant avec un aplomb désarmant la démission du Président, en ce jour historique, selon ses propres termes. C’est qu’elle se verrait déjà à Matignon, prête à égaler le nombre de bourdes énumérées par Si-Bête N’Diaye ! Ce serait à n’en pas douter un atout de poids, dans tous les sens du terme…

N’hésitant pas un instant à verser dans l’autoritarisme primaire, la grosse huileuse prévient qu’elle censurera tout gouvernement dont le premier ministre ne serait pas LFI… C’est beau, tout de même, l’ouverture d’esprit…

Lui emboîtant le pas, Jean-Philippe Tanguy n’a pas attendu pour savonner la planche élyséenne en affirmant que le RN était prêt à une présidentielle anticipée. Tu m’étonnes ! Quand on sait que Marine risque fort une inéligibilité dans les mois qui viennent, ils sont prêts à tout pour hâter les choses afin que la fille de Neunœil de Montretout ait ses chances dans les urnes…

Quant à l’hydrocéphale de LFI, il confesse que la chute de la Maison Barnier est une forme de soulagement et de joie. Encore un qui s’imagine à Matignon sous les ordres de Mélenchon… Arrêtez, par pitié, je me marre tellement que j’ai le rimmel qui fout le camp !

Toujours aussi hilarant, Mélenchon, dans son grand numéro de conducator interstellaire, assène que même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans. Ah, il a la rancune tenace, le Chon ! Il se voit encore et toujours perruqué de frais et s’installant à Versailles sous le nom de Jean-Luc 1er ! Mis à part une cellule capitonnée à Saint-Anne, je ne vois pas ce qu’on pourrait bien lui offrir…

Pour le gardien du cimetière des éléphants socialistes, pas de déclarations fracassantes ni de fanfaronnades hilares. Toujours aussi yéyé qu’un pot de yaourt tiède, Olivier Faure préfère le comique morose, et souhaite que le Président entende enfin les français, en acceptant l’idée d’un Premier Ministre de gauche. Poilant, n’est-il pas ? Il aurait eu un verre de beaujolais dans le pif qu’il aurait presque cherché à décongeler Lucie Castets…

Pour ce qui est de la nomination du nouveau locataire de Matignon, préparez-vous à vous taper sur les cuisses. Manu va s’adresser aux français demain, visiblement pour donner le nom de l’heureux élu. En effet, notre Président jupitérien a affirmé pouvoir nommer quelqu’un dans les vingt-quatre heures. Il serait limite éjaculateur politique précoce, notre Manu… Faudra demander à Brigitte s’il balance l’eau bénite à peine le mignardage de frisée effectué…

Là encore, on va se marrer velu, car les candidats au siège éjectable matignonnesque ne se bousculent visiblement pas au portillon. Si c’est pour faire ses cartons à peine déballés, non, merci bien !

Nul doute que le bal des prétendants a déjà commencé à l’Elysée, à grand renfort de dos courbés et de cirage de pompes triple épaisseur. Le nom de François Baroin est avancé, mais se retrouver avec un Harry Potter vieux aux commandes ne réjouit guère. Pas plus que Sébastien Lecornu, Ministre démissionnaire des Armées, aussi charismatique qu’un calmar lobotomisé de frais, ou que Bruno Retailleau, Ministre démissionnaire de l’Intérieur, avec qui Matignon prendrait des allures de Kommandantur, en plus strict.

Alors qui ? Puisqu’on barbote dans la plaisanterie la plus totale entre ceux qui redoutent le chaos intégral et ceux qui se trempent le slip en espérant voir les maroquins ministériels s’offrir à eux, autant frapper un grand coup et créer un électrochoc en nommant un vrai comique, qui ne recule devant aucune compromission pour faire marrer les foules et s’esclaffer la valetaille.

Et là, un nom, un seul, me saute au visage comme une faciale crémeuse dans un film de boules : Patrick Balkany !

Il serait parfait pour le job, le Thénardier du 9-3 qui s’évertue toujours à croire que Levallois-Paierait… Portant beau, roublard comme on n’en fait plus, toujours prêt à un coup fumant avec un sourire de VRP de province, Patoune est « ze » recours pour sauver la fin du mandat macronien !

Certes, on se ferait toujours enfler dans les grandes largeurs, mais au moins, ce serait fait avec bonhomie et un indéniable sens du spectacle. Et imaginez l’inauguration de Notre-Dame de Paris, avec, bien alignés en rang d’oignon, Manu et Patrick Balkany, flanqués de Brigitte et Isabelle Balkany, dont on se demanderait laquelle des deux joue la réincarnation de Quasimodo, en plus moche… Ça ne serait plus la Cathédrale de Paris, encore moins la crèche de Noël mais un vrai remake de la Cour des Miracles !

Balkany à Matignon, c’est la poilade intégrale assurée, le détrempage de moulebite continu 24/7, la fin de nos soucis bassement quotidiens et routiniers !

Qu’importe les hausses d’impôts, le rabotage des retraites, l’augmentation exponentielle de l’électricité et des denrées alimentaires, la grogne des agriculteurs et les grèves de la SNCF ! Patoune sera à Matignon, et on se marrera !

Si on ne se marrait que modérément avec Barnier, un peu comme aux spectacles de Franck Dubosc et de Gad Elmaleh, on devrait au contraire s’humidifier intensément les strings avec son successeur, surtout si c’est l’inénarrable Balkany…

Entre deux hoquets de rire mal contrôlés, j’ai tout de même une pensée attristée pour l’équipe gouvernementale météorique de Michel Barnier. A peine installés, les ministres doivent remballer fissa leurs affaires. Et dire qu’ils n’auront même pas eu le temps de faire la une des magazines. Quel manque à gagner pour Paris Match !

Seule exception notable, le Ministre de la Fonction Publique, Guillaume Kasbarian, qui a eu le temps de se répandre dans les colonnes de Gala pour présenter son compagnon. Entre photos des deux tourtereaux répandus en chaussettes sur le canapé et déclarations d’amour dégoulinantes de mièvrerie sirupeuse, le bouchon joufflu et moustachu a rudement bien calculé son coup ! Encore un bien introduit dans le milieu, semble-t-il…

Vous l’aurez compris, avec la marrade généralisée de la motion de censure, l’actualité nous offre peu de scoops ébouriffants. Tout au plus aura-t-on appris que Cyril Féraud reviendra comme candidat à Slam durant les fêtes de fin d’année, histoire de voir si la taule est correctement tenue (visiblement à bout de bras) par Théo Curin. C’est qu’on le soupçonnerait de vouloir récupérer sa place, le blondinet…

Le Luron vous le chantait, on n’a décidément plus de grands comiques… Prenez le cas de Bernard Haller, né le 5 décembre 1933 en Suisse, et mort à Genève le 24 avril 2009, adepte d’un rire à la fois simple et sophistiqué. Il avait souhaité dans un de ses sketchs que l'on annonce son décès ainsi : « Mort d'Haller : merde alors ! ». A mourir de rire…