mardi 21 novembre 2023

Brèves du 21 Novembre 2023

Dans le cadre de ces chroniques de haute tenue intellectuelle, où j’essaie, en affrontant toutes les peines du monde, vous vous en doutez bien, de m’élever au-dessus de l’incommensurable océan de médiocrité où les massmerdias tentent tant bien que mal de nous enfoncer chaque jour davantage, tel l’apnéiste débutant que l’on maintient fermement sous l’eau, quitte à lui faire avaler la moitié de l’eau chlorée de la piscine dans lequel il barbote innocemment en combinaison moulebite tellement serrée qu’en plus de lui voir le sexe et la religion, il a toutes les peines du monde à respirer (ce qui tombe bien puisqu’on lui demande justement de retenir sa respiration le plus longtemps possible en matant les carreaux d’un œil vif où se lit tout le néant du QI du calamar mort, incarné si brillamment par Vianney et Vincent Niclo), on m’a souvent accusé d’être vulgaire…

 

Ah ben merde alors ! Vous vous faites pas chier la bite de balancer des saloperies mensongères et même pas vraies, connes à bouffer du stylo à béchamel par paquet de douze ! Ça me troue le cul, façon gang-bang dans un film de boules moldo-slovaque, des assertions pareilles ! Parce que j’ai eu l’imprudence d’évoquer parfois, de manière elliptique, des tantes britanniques dont le seul plaisir est d’éclabousser tout autour d’eux en sautant du plongeoir de dix mètres en ne portant pour cacher leur virilité que des triangles de lycra douteusement échancrés et dangereusement boursouflés ? Parce que j’invite de temps à autre nos hommes politiques à se faire pratiquer sans délais un coït arrière très en vogue chez les athéniens ? Et parce que certains d’entre eux le font réellement ?

 

Cela confirme bien que depuis Freud, les hommes et les femmes ont définitivement un problème avec le cul… Et je vous ferai respectueusement remarquer que le mot « cul » n’a rien de vulgaire, il ne possède pas la moindre once de saleté, surtout si l’on y maintient un minimum d’hygiène corporelle…

 

Et pourtant, le cul, la bite, les couilles, c’est pas beau, berk caca ! C’est vulgaire… Ça fait tourner de l’œil incontinent et provoque des poussées d’urticaire purulent interdigité chez toutes les Ludovine de la Rochère et autres demi-mondaines coincées de la rondelle… Alors que ce n’est même pas un gros mot… Tout comme lavement…Et pourtant… Pour ceux qui n’ont jamais pratiqué la chose, un lavement, en quelques mots, qu’est-ce que c’est… On vous envoie trois litres de flotte sous pression dans le derche, et il en ressort toute la merde accumulée pendant huit jours, ça vous bouche instantanément les chiottes et ça vous dégueulasse définitivement le carrelage… Mais ce n’est pas un gros mot…

 

Tout comme fistule (un truc infâme qui dégorge de pus aussi épais qu’on croirait de la crème pâtissière comme vous vous êtes goinfré l’autre dimanche dans les profiteroles au babeurre de la Tante Marthe qui les prépare avec art et son panaris purulent), concupiscence, Uranus, orbite… Pas un seul gros mot, et pourtant, rien que de les imaginer en situation, ça vous file le cœur au bord des lèvres et le repas de midi au bord du lavabo…

 

Ne venez donc pas me dire que parler de cul est sale… Sauf si bien sûr, vous êtes du genre à vous laisser pousser les champignons entre les orteils, à vous parfumer aux rillettes de Bordeaux-Chesnel dans le slip et à cultiver la fragrance transpiration rancie sous les aisselles…

 

D’ailleurs, faudra pas me titiller sous les bras aujourd’hui… Je cultive une humeur de chien à côté de laquelle la furie de Maurice « Messieurs les censeurs bonsoir » Clavel n’est qu’une légère contrariété de pucelle insouciante…

 

Oui, mes chers lecteurs, vous si discrets qu’on croirait presque un rassemblement des amnésiques anonymes tombés dans l’oubli, je ne vois plus rouge… Pire que ça, je vois écarlate !

 

Ecarlate de voir et d’entendre à longueur d’édition spéciale sur les chaînes d’info continue les dernières avanies au Proche-Orient, où la meute de nos politiciens internationaux sont aussi efficaces qu’un emplâtre sur une jambe de bois, mais qui viennent à longueur d’interview assurer que sans leur intervention, cela serait assurément bien plus pire que si ça n’allait guère mieux…

 

Nethanyahou et le Hamas n’en font qu’à leur tête de cochon, et rien ne les fera dévier de leurs mortifères objectifs. Ils s’en contrecognent le coquillard sous-jacent à favouille orbiculaire monté sur brémouzard monobranche avec une demi-patte de véritable schmilblick à propulsion par glaptiche unifocal glissant sur une semi-crostiche post-branlouillée à la margarine mercerisée et fossilisé en position anti-horaire dans les boues rouges des calanques marseillaises… Qu’importe les otages incertains sur leur funeste sort, les populations traumatisées pour deux générations, les incalculables tombereaux de morts innocents… Seules comptent les bombes, les roquettes et les incursions inutiles pour des lambeaux de territoire dévasté…

 

Et pourtant, la mobilisation française ne faiblit pas ! Quel courage, tant qu’on ne dépasse par le périphérique extérieur ! En témoigne cette marche silencieuse de dimanche dernier pour la paix au Proche-Orient, où s’est agglutinée une bonne pelletée de célébrités sur le retour, de has-been dopés à la presse people et d’inutiles attirés par la lumière des projecteurs comme une brassée de moustiques fascinés par la lampe bleuet de Tante Marthe au camping des Epluchures à Berck-Plage en 1975…

 

Parmi les personnalités (ou prétendues telles) présentes, Emmanuelle Béart (toujours aussi « Je me suis fait greffer deux hors-bord Sevylor pour avoir des lèvres ressemblant à s’y méprendre à un embout de Canard WC), Isabelle Adjani (toujours aussi « plus un seul réalisateur censé ne veut de moi au générique alors je publie un album de duos inécoutable pour me payer ma prochaine injection de botox survitaminé »), Jack Lang (toujours aussi « dès qu’il y a un truc inutile et bruyant, j’en suis pour me rincer la dalle lors du cocktail onéreux qui suivra et ça me file une demi-molle exploitable de faire admirer mon nouveau lifting à douze mille boules »), Ariane Ascaride (toujours aussi « je tourne des films chiants de trois heures et demie qui quitteront l’affiche avant même que la colle soit sèche mais qui sont financés par le pognon public alors je m’en branle »), Macha Méril (toujours aussi « Je suis la veuve d’un musicien réputé et comme je n’ai pas tourné depuis l’invention de la pellicule couleur, faut bien que je croûte avant de finir à l’Ehpad des Vieux-Glands d’Yfésouluy »), ou encore Philippe Geluck (toujours aussi « faut que j’écoule mon quatre-vingt-dix-huitième album du Chat alors je montre ma binette partout »)…

 

Je serais Nethanyahou, je me ferai dans mon froc incontinent…

 

Je vois tout aussi écarlate de constater que le nouveau président argentin fraîchement élu est un trumpiste confirmé, ce qui effraie la gauche française, ou ce qu’il en reste. Javier Milei ressort laminé façon puzzle des fourches caudines maniées par nos gauchos français, qui rivalisent de bons mots, de formules assassines ou d’expressions parfaitement absconses pour fustiger cette élection.

 

Fidèle à sa réputation de pétard mouillé, Olivier Faure, toujours aussi transparent mais au nom de la dizaine de socialistes français encore en vie, regrette le feu d’artifice réactionnaire du nouveau président, là où Clémentine Autain, LFI bon teint et lécheuse des pataugas mélenchonniennes, enchaîne les qualificatifs peu flatteurs tels que « anarcho-capitaliste », « climatosceptique » ou encore « anti-IVG », comme si elle enfilait les perles à la séance macramé et sodomie à la savonnette Cadum du club des dames de la paroisse de Sainte-Marie-des-Mobylettes.

 

C’était sans compter avec le soutien inaltérable de Sandrine Rousseau, la plus déconstruite des écolos, qui nous a offert une de ces formules absconses dont elle a, hélas, le secret exclusif en estimant que l’Argentine était plongée dans le carbone-fascisme… Comprenne qui peut… Faut vraiment mettre la main sur ses dealers au plus tôt, parce qu’ils lui fournissent de la came de haute volée et que ça provoque des réactions chimiques encore inconnues dans le monde politique…

 

Je vois écarlate également à l’encontre de deux des dealers de Pierre Palmade, qui viennent d’écoper de peines allant jusqu’à un an de prison ferme. Des sanctions plutôt modérées, signe qu’à la différence de leur client, qui se soigne à grands coups de rails de colombienne pure, ils avaient à cœur de ne pas franchir la ligne blanche, eux…

 

Je vois écarlate encore et toujours à l’encontre de nos politocards, et plus précisément du sénateur Joël Guerriau, mis en examen pour avoir tenté de droguer une collègue dans le but d’obtenir des faveurs sexuelles. Faut le comprendre, le pauvre chéri ! Connaissant l’état de décrépitude avancée des locataires du Palais du Luxembourg, il n’est pas étonnant qu’ils soient obligés de recourir à des ruses quand il leur prend l’envie, au détour d’un moment de lucidité, de s’unir à Vénus dans un pathétique simulacre de la reproduction…

 

Franchement, qui aurait sérieusement envie de s’envoyer en l’air avec Gérard Larcher, mis à part un tripier libidineux ou un boucher-charcutier en mal de barbaque flasque et adipeuse ?

 

Je vois écarlate aussi parce qu’à l’international, la politique ne vole pas beaucoup plus haut que le rase-mottes visant à faucher les marguerites. Aux Etats-Unis, on fête en grande pompe le quatre-vingt-unième anniversaire de Joe Biden, tout en se posant de plus en plus de questions sur l’âge du capitaine. D’accord, il n’est pas frais-frais, le locataire de la Maison Blanche, mais au moins, il n’en est pas encore rendu à se casser la binette façon Nancy Reagan à chaque sortie officielle… Faut dire qu’ils ont supprimé toutes les marches, les escaliers et les estrades, au cas où…

 

Biden n’est pas d’une fraîcheur insolente, d’accord ; mais son challenger direct, Donald Trump, n’affiche pas non plus une forme olympique… A soixante-dix-sept ans, le Connard à l’Orange commence à accumuler les bévues, les confusions et les tremblements suspects, lui aussi. L’Amérique, pays jeune ! A ce compte-là, Marcel Dassault, doyen de l’Assemblée Nationale en 1986 avec ses quatre-vingt-quatorze balais, va bientôt faire figure de bambin mal torché…

 

Ecarlate bon teint également dans le domaine des faits divers européens, puisque la prison belge de Lantin est actuellement dans la tourmente médiatique. En effet, une dizaine de gardiens de la prison auraient organisé des partouzes dans l’établissement, hommes et femmes se donnant du plaisir sur leurs heures de travail. La Belgique, toujours et encore patrie des moules-frites, accommodées évidemment à toutes les sauces, y compris la sauce blanche à la pression, tirée manuellement ou à bouche que veux-tu…

 

Ecarlate à la limite du pétage de câbles intégral, eu égard à notre immarcescible exception culturelle française, qui a encore frappé dans le domaine cinématographique, avec « Avant que les flammes ne s’éteignent », un film qui s’annonce comme l’irremplaçable bide de l’année.

 

Seulement 2150 personnes se sont en effet déplacées depuis mercredi dernier pour voir le film mettant en vedette Camelia Jordana, et largement inspiré de l’affaire Adama Traoré. Sorti dans 118 salles, le drame (dans tous les sens du terme) affiche une moyenne de 18 spectateurs par cinéma, un véritable triomphe pour l’ex-chanteuse, qui a un brio incomparable pour transformer en or tout ce qu’elle touche (vous n’avez qu’à voir les ventes de ses derniers albums pour vous en convaincre).

 

Bon, un film chiant qui quitte l’affiche avant même que la colle ne soit sèche, c’est monnaie courante en France dès qu’on annonce le nouveau Franck Dubosc dirigé par Franck Gastembide (le bien nommé) ou la dernière diarrhée sur toile d’Arielle Dombasle mise en scène par BHL… Ce qui est plus problématique, c’est que le bousin, qui intéressera tout au plus Assa Traoré si elle n’est pas trop en colère (vœu pieux), a coûté la bagatelle de deux millions et demi d’euros, dont 900.000 d’argent public… Et dans le même temps, on vient lésiner plus que de raison sur les fonds alloués à des entreprises plus louables et utiles…

 

Et pour faire passer cette ragougnasse inregardable même par les aveugles, quoi de mieux qu’une chanson de Mireille Mathieu, l'une des plus statiques de nos chanteuses à accent … Car c’est le 21 novembre 1965 que les téléspectateurs français découvrirent pour la première fois, à Télé Dimanche, la « nouvelle Piaf », qui allait instantanément devenir le cauchemar auditif et capillaire des années 60 et 70… On était loin d’Aya Nakamura et de Jul à l’époque... Heureux temps révolu…


 

vendredi 17 novembre 2023

Brèves du 17 Novembre 2023

« Vi maler byen rød og himlen hvid af stjerneskær

« Det grå og triste får en ekstra farveklat

« Så gi'r vi nattens tøj et penselstrøg og gerne fler'

« Og først når solen si'r godmorgen og ta'r fat

« Si'r vi godnat… »

 

Brigitte Macaron me le confiait encore tout à l’heure au sortir de son injection bihebdomadaire d’une bombonne de botox modèle Hilary Clinton ; c’est définitivement dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, et en tous cas, dans les antiques cassolettes qu’on cuisine les meilleures tambouilles. D’ailleurs, son président de mari, grand décrasseur de dindon fripé devant l’éternel, est passé maître-queue dans l’art et la manière délicate d’accommoder les restes de femme…

 

Ce n’est pas Birthe Kjær, multirécidiviste du Dansk Melodi Grand Prix et médaillée de bronze au Grand Prix Eurovision 1989 grâce à ce « Vi maler byen rød » dans le plus pur style cabaret danois eurovisuel, qui contredira les dires de la doublure lumière d’Amanda Lear.

 

C’est à quarante balais bien sonnés, et presque autant de tentatives malheureuses à la sélection danoise, que Birthe foula enfin la scène eurovisuelle avec ce sautillant numéro délicatement nimbé de dix centimètres de poussière de rococo, qui invite au refrain à peindre la ville en rouge et le ciel en blanc de lueur d’étoile, et à rajouter un patch de couleur à tout ce qui est gris et ennuyeux.

 

Peindre nos vies monotones et monochromes, ripoliner en rose bonbon sucé trois fois nos grises cités couleur de muraille, peinturlurer les tronches cireuses des constipés chroniques du sourire… Quel joli programme ! Mais au moins aussi utopique et inapplicable qu’un programme électoral.

 

Allez, qu’importe ! Peignons en rouge ou en couleur vive nos quotidiens trop ternes, car tout va mal, c’est la crise, c’est la merde, ce pays c’est le bordel, et pis de toute façon, on finira tous par crever et arrêtez de me regarder comme ça, je sais que je suis schizophrène mondain, ils me le disent tous dans ma tête…

 

Peignons tout en rouge… De la même couleur que le Beaujolais nouveau cuvée 2023, que les prétentieux, les bobos gauchisants (pléonasme) et les amateurs de pince-fesses mondains ont dégusté hier soir avec la moue vaguement dégoûtée du connaisseur, principalement pour masquer l’atroce acidité de cette piquette imbitable qu’ils auront eu sans nul doute la plus grande peine à pisser ce matin.

 

Depuis 1985, les amateurs du monde entier trinquent à la santé de ce pinard douteux, longtemps vilipendé pour ses vomitifs arômes de banane, et d’après les petits chanceux qui ont déjà dégusté la bibine capable de vous flanquer un ulcère perforant en une seule bouteille, ce fut un choc sismique.

 

La cuvée 2023 aurait, aux dires des rares dégustateurs qui ont à peu près survécu, des arômes de petits fruits rouges acidulés et de sous-bois, et se révèlerait délicieusement souple… Consternation chez les consommateurs très déçus, qui ne se déplaçaient pas pour boire du vin, mais pour écluser un jus infâme qui a invariablement le goût de banane ou de fruits rouges, avec une touche de framboise caramélisée ou de topinambour miellé… Il y a donc eu un processus de vinification normale cette année, quelque part dans une cuve à macération carbonique où d’habitude tout y passe : vieux slips usagés, béton prêt à l’emploi, litière du chat, restes de tambouille de Philippe Etchebest…

 

Peignons tout en rouge… A l’instar des joues rebondies d’Alexis Corbière, à la suite de son lapsus commis en direct sur France Info télé. Le tringleur fou de la Chili Conne Carne a en effet dit « Jean-Marie Le Pen » au lieu de prononcer le nom triplement sacré de son conducator interstellaire, Jean-Luc Mélenchon. Justification cheap du dépité LFI, il aurait été troublé par la journaliste qui l’interrogeait. C’est sur que quand tu te farcis habituellement une mémère dodue dont la classe, la distinction et la taille de guêpe ne font pas partie des qualités premières, fût-elle suspendue au lustre depuis ses foucades à l’encontre de Mélenchon, la vue d’une femme normalement constituée peut provoquer un bien légitime trouble et des humidités intra-slipesques incontrôlées…

 

Peignons tout en rouge… A l’instar des joues velues et non moins rebondies de notre souriant Garde d’Esso, dont le procès devant la Cour de Justice de la République s’est achevé hier. A la suite des réquisitions somme toute assez clémentes du Procureur, les avocats d’Eric Dupont-Moretti ont plaidé la relaxe pour leur client, « coupable de rien » selon leurs mots. Encore des baveux idolâtres de Guy Mardel, chanteur sixties dont l’immarcescible titre de gloire est d’avoir chanté à l’Eurovision 1965 « N’avoue jamais »…

 

Peignons tout en rouge… A l’image de la colère de toutes les associations de femmes battues, qui ont appris hier que le nombre des violences conjugales avait augmenté de quinze pour cent en un an, portant la barre des victimes à plus de 244.000… A l’heure des hashtags MeToo et autres dénonciations à tout va de ces comportements inadmissibles, il y a de quoi péter des câbles, mais tout en se réjouissant que ces dames osent enfin dénoncer la situation. Un point c’est tout. Dans la gueule, de préférence…

 

Peignons tout en rouge… Pour tenter de mettre un peu de baume au cœur des sinistrés des inimaginables inondations dans le Pas de Calais. Plus d’un mois de précipitations quasi ininterrompues dont il résulte des crues inédites et des dégâts très importants. Pas possible, François Hollande, notre « Flotte Mec » national, a dû acheter une résidence secondaire dans le coin… Autant vous dire qu’une fois résorbées, les inondations vont faire grimper en flèche les primes d’assurances… Les assureurs ne prendront pas l’eau, eux…

 

Peignons tout en rouge… Tout comme mon indignation à l’égard des pronostiqueurs de l’Eurovision 2024. Alors que la nouvelle saison du jamborée paneuropéen de la canzonetta moisie s’ouvre à peine, les bookmakers en manque de sensations fortes balancent d’ores et déjà leurs prévisions, mettant en tête pour remporter la timbale en mai prochain Israël et l’Ukraine. Alors même qu’une seule chanson est connue, celle de la France !

 

Si désormais, pour remporter le Grand Prix Eurovision, il suffit d’être un pays en guerre, je ne saurais que trop conseiller à Manu Macaron de déclarer la guerre à Andorre et à Monaco et ainsi, on aura quelques chances de gagner…

 

Entre-temps, on a décongelé en urgence Marie Myriam pour lui demander son avis sur « Mon amour », un avis dithyrambique, vous vous en doutez bien… Alors là, je dis non ! Déjà qu’il va falloir d’ici quelques semaines se fader Mariah Carey qui viendra nous beugler à 120 décibels dans chaque esgourde ses fadaises vérolées sur les sapins, la neige et le gros bonhomme rouge ; si c’est pour prendre de plein fouet la dernière gagnante française de l’Eurovision dans les mirettes au seuil des réjouissances de Noël, y’a de quoi déposer une plainte aux Nations Unies…

 

Peignons tout en rouge… Un rouge de honte non dissimulé à l’endroit des sempiternels téléfilms de Noël qui trustent depuis déjà une bonne quinzaine les programmes déprimants des chaînes de télé. Au train où vont les choses, et au vu de la flemme congénitale des programmateurs, on se farcira dans quelques années les dits téléfilms dès la rentrée de septembre…

 

Franchement, sangloter mollement affalés sur le canapé, emmitouflés d’une plaid taillée dans les plus hideux pulls moches de Noël, la boîte de Mon Chéri largement entamée à portée de main et la palette de Kleenex calée sous le bras, en regardant d’insipides pochades qui commencent invariablement mal pour inévitablement se terminer d’une manière heureuse autour du sapin enguirlandé… Vous parlez d’une avancée sociale !

 

Quitte à regarder de piètres acteurs américains fourrer des dindes, autant que certaines proviennent de l’élevage de Jackie et Michel… D’autant plus que le scénario de ces téléfilms américains produits à la chaîne est inamovible. Une executive woman, desséchée du cœur et en assolement triennal au niveau de la salle de jeu, se désespère à l’arrivée des fêtes de fin d’année, qu’elle va évidemment passer seule avec son chat. Un jour, elle se casse la bobine sur une plaque de verglas et un bellâtre au sourire pré-vendu à une grande marque de dentifrice l’aide à se relever. Vous rajoutez une heure et demi de péripéties mièvres, vous nappez sous deux litres de sentiments amoureux transis et inavoués, et vous obtenez une happy end sous les guirlandes avec des promesses de ranch au fond des bois, de félicité conjugale sans nuages et d’une demi-douzaine de gniards neuneux…

 

Désolé, mais moi, j’y ai déjà ronflé devant…

 

Peignons tout en rouge… Comme notre cœur d’ado des années 80 qui saigne à l’annonce du décès bien trop prématuré de Buzy, chanteuse oubliée du grand public mais qui fit une jolie carrière voici près de quarante ans, avec des titres marquants comme « Dyslexique », « Adrénaline », « Adrian » (peut-être un hommage déguisé à Rocky), ou encore « Body physical », assez bien classé au Top 50. Saloperie de crabe…

 

Peignons tout en rouge… A l’image de nos oreilles après l’écoute du dernier album d’Isabelle Adjani. Fraîchement replâtrée en intégralité par les Ciments Lafarge, l’ex-égérie du cinéma français a décidé de commettre un nouveau disque, près de quarante ans après le fameux LP concocté par Gainsbourg et contenant l’inoubliable « Pull marine ». Afin de ne pas froisser les sensibilités auditives, la toujours aussi jeune actrice a choisi de pondre un album de duos avec plusieurs enroués chroniques tels que Benjamin Biolay et Etienne Daho, afin qu’on n’entende pas trop ses canards et que France Inter puisse le diffuser en boucle à partir de trois heures du matin en cas de grève.

 

Elle a même poussé le vice jusqu’à commettre plusieurs duos virtuels avec des chanteurs morts, comme Christophe ou Daniel Darc. Au moins, ils n’iront pas rouspéter à l’écoute du résultat… « Bande originale », un album indispensable si vous avez une vieille armoire normande bancale à caler au sous-sol…

 

Peignons tout en rouge… Comme la honte qui est bien loin d’étouffer La Tiatia, la veuve peu éplorée du Taulier, qui a décidé de commercialiser à grands renforts de publicité et de couverture médiatique « l’ultime chanson inédite » de Johnny Hallyday, intitulée « Un cri ». Souvenir d’une séance de chimio ? Visiblement à court de liquidités au sein du juteux héritage de notre gloire nationale, La Tiatia racle les fonds de tiroir pour espérer faire rentrer du cash. Et évidemment, toujours rien pour David et Laura…

 

Ultime chanson inédite ? J’en doute ! A peine « Un cri » a été livré en pâture aux média qu’on annonce un nouvel inédit pour le premier décembre, « Grave-moi le cœur », une énième adaptation française du célèbre « Love me tender » d’Elvis Presley, soi-disant enregistrée en 1996. Tout ça pour faire vendre une intégrale des chansons de Johnny revisitées en symphonique. Si ça ne pue pas la récupération sur le catafalque…

 

Que La Tiatia ne s’inquiète pas trop, au vu de la masse d’enregistrements effectués au cours de la carrière de Johnny, on va nous déterrer des inédits à la pelle à base de séances de travail, prises alternatives et autres maquettes plus ou moins abouties… Et on pourra nous régaler d’intégrales revisitées façon « musette bords de Seine », « afro-zouk ethnique », « a cappella philharmonique » ou encore « techno-heavy-metal ». Y’en a un qui doit faire des loopings dans sa tombe… Ah que oui !

 

A défaut de rouge, peignons tout en rose, en bleu layette, ou en noir Soulages, pour se remémorer que le 17 novembre 1970, l’hebdo Hara-Kiri, misant sur la provocation, se voyait définitivement interdit par le Ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, après la fameuse une « Bal tragique à Colombey : 1 mort » de la veille. Cette approche ironique de la mort de De Gaulle et du traitement journalistique de la tragédie du dancing de Saint-Laurent-du-Pont dépassait les bornes aux yeux de la censure de l’époque… Eût-il ripoliné sa une en couleurs chatoyantes, le professeur Choron aurait-il évité cette interdiction ? Allez savoir…