Ah ! les heureux hasards du calendrier !
Si à l’heure actuelle, il nous est parfaitement indifférent de constater qu’après le 15 février succède le 16 février, ce qui est d’une logique implacable même pour les complotistes les plus aguerris, il est toujours réjouissant de constater l’enchaînement parfois inopportun de certains jours, ou de certaines célébrations…
Il est curieux, me direz-vous avec raison, que le mercredi des cendres ne soit jamais la journée mondiale sans tabac… Ce qui en fait tousser quelques uns… Ni que l’épiphanie ne soit jamais consacrée journée nationale dédiée à la mémoire de Marcel Pagnol (l’écrivain célèbre de Marius, César, épiphanie…)… Et encore moins que le Concours Eurovision ne soit jamais associé avec la fête de Pâques, pourtant spécialisée dans les grosses cloches qui sonnent faux…
Et encore plus inhabituel, cette succession de trois jours que nous venons de vivre… Après le 14 février, journée habituellement dédiée aux connards d’amoureux transis qui roucoulent comme des pigeons au point de crotter sous eux à l’instar des volatiles et qui peinent à faire monter Bobonne aux rideaux par manque de rigidité de la tringle suite à un repas trop calorique et hors de prix, le 15 février qui est dédié à honorer la mémoire de Saint Claude, patron des pipes (et qui vous permet de vous rattraper allègrement si vous vous êtes gaufrés la veille en vous faisant pratiquer une gâterie bucco-pharyngée avec finition béchamel sous pression dans le brushing)…
Et le 16 février, c’est la journée mondiale de l’hygiène bucco-dentaire, et de la pilule du lendemain… Forcément, après la Saint Claude, patron des pipes, faut bien récurer le dentier…
Il se pourrait que ce soit également la journée de la mauvaise humeur pour nos hommes politiques… Les pauvres chéris qui sont bloqués à l’Assemblée Nationale par l’examen de la funeste réforme des retraites, et qui nous font part de leur petites contrariétés ou de leurs grosses colères… On avait rarement vu hémicycle aussi déchaîné, mal embouché et contestataire… Les noms d’oiseaux volent bas dans la volière géante, et les invectives mal venues font florès. Ce qui ne redore guère le blason de nos politocards, au passage…
Visiblement, l’examen des sept articles du projet de loi ne pourra se faire d’ici à vendredi, grâce notamment aux milliers d’amendements bidon, déposés en masse par l’opposition. Pour une fois qu’ils bossent, faut pas non plus leur jeter la pierre…
En parlant de pierre, il y en a un qui crée l’actualité à son corps défendant, depuis vendredi dernier. Pierre Palmade a en effet créé un nouveau sketch qui ne fait rire personne, ce qui en soi n’est pas d’une nouveauté ébouriffante… Son dramatique accident, et les conséquences qui en ont découlé, n’ont rien de drôle, évidemment. Mais on s’est au moins aperçu de ses compétences au volant, à la différence de Claude François qui lui, était un excellent conducteur…
Mais sans arriver à la cheville de Sacha Distel, qui lui avait obtenu en son temps le Prix Nobel du volant…
Que voulez-vous, l’ex-époux de Véronique Sanson a tellement l’habitude de suivre la ligne blanche… Il l’avait d’ailleurs avoué en interview que son addiction à la cocaïne le menait droit dans le mur. Et visiblement, dans une autre voiture, de plein fouet…
La raison évoquée de son accident serait qu’il serait parti se rapprovisionner en substances illicites au milieu d’une joyeuse partie de chemsex… Faut le comprendre, pour se taper Palmade, faut être drogué, y a pas moyen autrement… A force de renifler, les français vont l’avoir dans le nez…
D’autres pierres dans l’actualité, celles des décombres suite à l’effroyable séisme en Turquie et en Syrie. Le nombre des victimes glace les sangs et méduse l’opinion internationale. Les plus de 35.000 morts apparaissent comme irréels tant on peine à comprendre l’état de dévastation des régions touchées, où les constructions n’ont pas résisté, malgré les normes anti-sismiques. Encore faut-il qu’elles aient été respectées…
Dans la balance, les décès des célébrités ou ex-gloires passées que l’on décompte à la pelle depuis le début de l’année paraissent bien dérisoires face à la horde de morts anonymes ensevelis…
Pourtant, ça déquille sévère depuis un mois et demi ! Ça va rigoler, question droits de succession… Les amateurs d’enterrements people n’ont pas eu le temps de faire sécher leur tenue de grand deuil façon Mère Lachaise et leur goupillon…
Après le décès du pape émérite Benoît Treize et trois en clôture de l’année dernière, il a fallu déplorer celui de Jean Bertho, figure familière des téléspectateurs français des années 70, animateur d’émissions telles que « D’hier et d’aujourd’hui », ou « C’est pas sérieux », où officiaient Jean Amadou et Anne-Marie Carrière.
Décès également d’Adam Rich, acteur américain dont la bouille sympa et la coupe au bol façon Playmobil avaient fait merveille dans la série américaine « Huit ça suffit », ou de Jean Leccia, notamment connu comme compositeur des génériques de la série culte « Les saintes chéries » au temps de l’O.R.T.F..
Repliage de pébroque également pour le dernier Roi des Hellènes, Constantin II, frère de la Reine Sophie d’Espagne, ce qui a donné à Stéphane Bern une demi-molle exploitable, ou pour Jeff Beck, guitariste virtuose, alors que Pascal Obispo et Calogero pètent la forme que c’en est indécent.
Dernier voyage également pour Gina Lollobrigida, l’inoubliable Esméralda de « Notre Dame de Paris », dont les appas généreux faisait dire que, malgré l’apparente médiocrité de ses nombreux films, elle remplissait les salles de cinéma puisqu’il y avait avec elle toujours du monde au balcon…
Passage d’arme à gauche pour Marcel Zanini, brillant musicien de jazz, hélas surtout resté dans la mémoire collective avec des chansons bébêtes, au nombre desquelles l’immarcescible « Tu veux ou tu veux pas », mais également de Sœur André, la doyenne française de l’humanité, endormie dans la paix du Seigneur à 118 ans…
Désolé de faire mon Jean-Claude Brialy plus que de raison, mais le tiroir à viandes froides n’a pas désempli au mois de janvier, avec entre autres Odd Børre, qui fut le norvégien de l’Eurovision 1968 avec son « Stress » inclassable, ou encore Jean-Pierre Jabouille, coureur automobile des années 70.
La Demoiselle d’Avignon est veuve, désormais, avec le décès de Louis Velle, un sympathique acteur qui avait épousé la fille d’André Chamson, Frédérique Hébrard, une dame tout à fait délicieuse.
Mort également de Paco Rabanne, le ferronnier de ma mode (ses robes en métal marquèrent les esprits, surtout portées par François Hardy, ce qui était prédestiné puisqu’on la surnommait la pince coupante de la chanson après l’avoir vu de profil), dont les prévisions cabalistiques se révélèrent au moins aussi exactes que les horoscopes d’Elisabeth Teissier… Visiblement, il n’avait pas prévu son décès…
Il serait injuste de ne pas évoquer la mémoire de Burt Bacharach, immense mélodiste spécialisé dans l’easy listening sirupeux (le mémorable « Walk on by » de Dionne Warwick, par exemple), ou encore celle de Carlos Saura, réalisateur espagnol responsable notamment de « Cria cuervos », avec la trombine impassible et renfrognée d’Ana Torent (la Greta Thunberg de l’époque) et son entêtante chanson « Porque te vas »…
Allez, encore quelques gorgées de bière, avec celle du chanteur de Confetti’s, le groupe belge qui avait fait danser l’Europe entière aux prémices des années 90 avec « The Sound of C… », et celle d’Alain Goraguer, musicien et chef d’orchestre français, qui entre autres titres de gloire, eut le courage de diriger France Gall en direct à l’Eurovision 1965 malgré ses évidents problèmes de synchronisation.
Je conclurai ce roboratif carnet noir avec le décès tout frais, bien qu’elle ne l’était plus à proprement parler, de Raquel Welch, sex symbol des années 60 dont la plastique parfaite l’avait amenée à tourner dans des kitscheries invraisemblables, et qui s’était muée en un terrain d’essai idéal pour la chirurgie esthétique ; ce qui l’avait contrainte à devoir restée éloignée de toute source de chaleur, de peur de fondre…
Afin de terminer sur une note plus gaie, mais pas forcément mélodieuse ou musicale, je vous informerai que France Télévisions révèlera la chanson qui représentera la France au Concours Eurovision de la Chanson 2023 ce dimanche, dans l’émission de Laurent Delahousse, qui s’offrira pour l’occasion une nouvelle teinture blond vénitien oxygéné.
Vous savez déjà que c’est à une canadienne que France 2 a confié les destinées françaises à Liverpool, une interprète distinguée qui a sauté plusieurs chapitres dans les manuels de savoir-vivre et qui répond au nom de La Zarra…
Non, ce n’est pas, au risque de déplaire à Sandrine Rousseau, la déconstructrice d’hommes tendance verte givrée, une version inclusive du vengeur masque Zorro. Avec sa dégaine de trans dont l’opération aurait loupé, La Zarra chantera « Evidemment ». Bon, ça ne sera pas du France Gall, ne vous énervez pas d’avance…
Evidemment, si je puis dire, attendons d’entendre le morceau avant d’en dire du mal. Mais vous vous doutez bien que la France n’a pas à cœur d’organiser en 2024 et les Jeux Olympiques et l’Eurovision de la Chanson… Quoiqu’avec l’entrain inaltérable, et parfaitement inconscient de Notre Drame de Paris…
Et le 16 février 1980, Jerry Lewis, spécialement venu de Los Angeles pour l’occasion, remettait à Louis de Funès un César d’honneur pour l’ensemble de son œuvre cinématographique ; l’occasion de facéties entre ces deux monstres sacrés du septième art. Un César pour Don Salluste, il fallait y penser ! Heureusement que les films de l’immortel Cruchot ne coulent pas eux…
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