« Si les Ricains n’étaient pas là… »
Cette question quasi-existentielle, je ne cesse de me la poser depuis mardi matin lorsque, émergeant l’œil glauque et la bouche récurée aux ciment Lafarge, j’entendais dans le demi-sommeil qui nimbait encore mes oreilles la logorrhée inextinguible de Nicolas Demorand, remonté comme un coucou suisse sous Ovomaltine, et commentant les non-résultats de l’Erection Pestilentielle américaine…
Si les Ricains n’étaient pas là, on ne se serait pas fadé une nuit spéciale Présidentielles Américaines sur Radio Gaucho, et on aurait eu tout loisir à ronfler grassement sur les rediffusions de Laure Adler, et sa voix de grande dépressive abonnée à Télérama, d’Ali Rebeihi avec son ton de candide faussement espiègle, de Michka Assayas et ses célébrations des musiciens recalés à l’examen du métro de Paris et de Mathieu Vidard, un Jamy Gourmaud qui serait passé par Mykonos…
Si les Ricains n’étaient pas là… mais les Amerlocs sont là, et il a fallu se les tartiner en long, ne large et en travers tout au long d’une nuit d’élections où le plus palpitant fut l’établissement des liaisons entre les studios de la Maison de la Radio et ceux d’outre-Atlantique…
Ce fut d’un chiant ! A un point tel que Fabienne Sintès avait parfois du mal à réprimer un bâillement traitre… C’était aussi haletant qu’une soirée électorale pour les cantonales 1978 sur FR3 Bretagne… Et encore, en France, on pouvait toujours faire une pause variété en balançant le dernier play-back d’Annie Cordy ou un sketch de Sim… Mais là, pas moyen !
Se cloquer près de dix heures d’antenne pour en arriver à la conclusion que rien n’était décidé et qu’il faudrait attendre plusieurs jours avant de connaître le nom du vieux sénile qui dirigerait les Etats-Unis pour les quatre prochaines années… On en faisait quarante secondes dans le flash de neuf heures et on passait à la météo de Marie-Pierre Planchon qui nous annoncerait une dégradation atlantique venant de l’ouest en passant le nord-Poitou et Rhône-Alpes pour s’évacuer par la pointe bretonne en fin de journée avec des minimales frisant les moyennes de saison et notamment trois degrés à Trou-Madame dans le Béarn et jusqu’à douze pour Saint-Maximilien-De-Grosseboules…
Il faut le reconnaître, les sondages se sont bigrement trumpés, et la prétendue vague bleue a pris un biden… On espérait une victoire nette de l’un ou l’autre camp, et l’on se retrouve empêtrés dans un interminable duel des vioques du Muppet Show, en moins marrant…
D’un côté le Connard à l’Orange qui beugle avant même de commencer à voter que les américains sont floués de leur élection et de sa réélection (il avait juste omis de réfléchir qu’une élection, ça n’est pas un référendum islamiste, c’est-à-dire 51 % de oui et 49 % de fusillés)…
De l’autre côté Joe Biden, dont la tiédeur gâtifiante ferait passer Hollande pour un décideur brutal, qui avance aussi prudemment que le déambulateur de Giscard sur des œufs de caille, et affirme qu’il se dirige vers le chemin de la victoire… Biden, c’est un Deferre transatlantique qui en parlant imiterait une coulée de lave du Vésuve avec de la floraline…
Et tout ça, dans un climat de fraîcheur qui fleure bon le Polident et la couche Confiance pas nette…. Soixante-quatorze ans pour Trump, soixante-dix-huit pour Biden… Avec un peu de chance, le temps qu’on connaisse enfin le réel vainqueur, les deux candidats seront morts…
Ce qui ne serait pas une perte irrécupérable pour la démocratie internationale… mais un deuil intergalactique pour les humoristes, les chroniqueurs et les chansonniers du monde entier et de sa proche banlieue…
Alors, que Dieu garde Trump ! Mais oui ! God save Donald and his orange moumoutte ! Pour ceux qui font profession de mordre les politocards et de griffer les infatués bouffis, Trump, c’est du pancake béni, avec une double ration de sirop d’érable à la sauce barbecue ! C’est le Usain Bolt de la boulette irrécupérable ; le Keyser Sözé du dérapage incontrôlé en direct live que jamais on pourra coupe au montage comme sur TF1 ; le Schumacher du hors-piste sans airbag ni ceinture de sécurité ; la fashion-week du mauvais goût…
Si l’on relègue Donnie l’orange dans sa tour d’or d’un kitsch intégral, qui pourra nous faire marrer, nous indigner ou nous offenser de ses gaffes ? Manuel Valls, dont la popularité mondiale se mesure désormais en chiffres négatifs ? Nadine Morano, avec ses déclarations à l’emporte-pièce d’une lobotomie hélas trop bien réussie ? Les décombres fumants du Parti Socialiste dont les caciques toujours bien inspirés avaient propulsé à la Présidentielle Benoît Hamon, pour un résultat mémorable, et se permettent encore aujourd’hui de juger toutes et tous ?
Aussi, il faut voter Trump ! Puisque les démocrates m’ont laissé un goût amer dans la bouche, dixit Monica Lewinsky…
Le temps de laisser glisser le goût amer… Qui pour remplacer notre Casimir américain ? Bon, on oublie Castex qui est aussi yéyé qu’un pot de yaourt tiède, de même qu’Olivier Véran, qui nous annoncerait un soixante-douzième confinement avec une possibilité de fin de pandémie en 2042, mais sans rire…
Actuellement Macron teste le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal… Et il le teste non seulement au pieu, parce que le Gaby, malgré ses trente-et-un ans, il a déroulé du câble comme une Brigitte Lahaie de la Place des Vosges ; mais aussi sur les plateaux télé et radio… Gaby a fini l’autre soir sur Fun Radio, dans l’émission de Difool… Et il a causé comme un vieux sénateur face à un journaliste de BFMTV… La seule différence a été qu’au lieu d’être interrompu par un édito de Christophe Barbier, Gaby a été coupé (vu son patronyme, on s’en doute) par une pub pour des capotes goût fondue, puisque les premiers froids arrivent…
Résultat, Fun Radio a fait encore moins d’audience qu’Europe 1, c’est vous dire…
Prochains essais de Manu : il envoie Bachelot chez Hanouna parles des vestiaires des Dieux du Stade ; Denormandie va se faire branler intellectuellement dans le Petit Journal de Barthès et Dupond-Moretti sera la mascotte de la prochaine saison d’Intervilles…
Quant au roi russe de la saucisse, un homme d’affaires à la tête de plusieurs usines de charcuterie, il a été assassiné d’un carreau d’arbalète dans le sauna traditionnel de sa maison… Voila ce qui arrive quand on tripote trop de viande fraîche, on finit comme ses produits, accroché au clou…
Dans le carnet noir de la Covid-19, le nom de Joseph Reynaert, 65 ans… Ce patronyme ne vous dira rien si vous n’êtes pas belge, ou amateur du Concours Eurovision, puisqu’il s’agit de l’interprète de « Laisser briller le soleil », chanson belge du Concours 1988, et gros bide commercial… La pandémie ne veut décidément pas que le soleil continue à briller…
Déplorons aussi le décès à l’âge de 84 ans de Claude Giraud, comédien réputé qui fut très demandé comme doubleur, mais aussi sur le petit écran dans des séries comme Les Compagnons de Jehu ou Sébastien parmi les hommes (qui n’est pas sponsorisé par la Cage aux Folles), et surtout sur le grand écran où il fut à plusieurs reprises l’amant de Michèle Mercier dans la série de Angélique (quand on voit dans quel état il nous l’a mise…). Mais il restera pour l’inconscient collectif le fameux Rabbi Seligmann des Aventures de Rabbi Jacob… Pour sa part, Kad Mérad pète la forme…
Et le 5 novembre 1922, Howard Carter découvre en Egypte une dalle, l’entrée de l’unique tombe de pharaon encore inviolée… Trois semaines plus tard, en compagnie de Lord Carnarvon, son mécène, il pénètrera dans le tombeau de Toutânkhamon, recélant des montagnes d’or et des milliers d’objets précieux, dont le célèbre masque mortuaire (la momie étant partie en quenouille)… Il paraît même qu’ils auraient retrouvé parmi les reliques : des gravures d’Alice Sapritch jeune fille, des traces du premier spectacle de Line Renaud, et le programme des adieux de Dalida…
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