« Sing, live today, this moment can't endure
« Oh... let us reach for the stars - we'll make it, I'm that sure
« Be it sadness, be it gladness, we can start it all anew
« Look at me, look at me, and the sun comes shining through »
Au royaume de la guimauve concentrée et du bon sentiment en suppositoire surdosé pour crise de déprime soudaine, le Concours Eurovision de la Chanson est un réservoir au moins aussi profond que le fondement de certains garçons-coiffeurs de la Place des Vosges.
De
la ritournelle niaiseuse pour pucelles en chaleur en proie à une folle envie de
quéquette toute dure, à la somptueuse gourdasserie mièvre qui vous colle des
caries à sa seule écoute, l’éventail des chansonnettes propres à vous remettre
la banane dans le bon sens (je parle de la banane du sourire, pour les autres,
vous faites selon vos goûts alimentaires et vos préférences sexuelles) est
balayé de fond en comble depuis 1956 et de manière rigoureusement intégrale.
Et
il faut bien avouer que le « Little child » maltais de 1992 offre une
leçon d’optimisme forcené malgré les torrents de merdes incoercibles qui
s’abattent sur le gamin. Vagi à pleins poumons par une Mary Spiteri coulée dans
une robe dangereusement moulante avec un balcon généreusement fleuri qui nous
tient une note finale démesurément longue et périlleuse pour les Pyrex à portée
de voix, il me remonte généralement le moral, que j’avais ces jours derniers en
berne.
Je
dis bien « en berne » et pas « en Bern », parce qu’il y a
tout de même des limites à la décence et à la vraisemblance qu’il ne faut
décidément pas franchir…
Et
le soleil brillera au travers… Oui, le soleil finit forcément par se lever un
jour ou l’autre, on arrive toujours à dégager la couche de nuages autour de soi,
fût-ce une réplique miniature du smog londonien…
Et
pourtant, les futilités de notre actualité quotidienne ne cessent de nous
enfumer, ou en tous cas cherchent à le faire avec un art consommé…
Et
à la première place de cet enfumage national, notre Président de la République
qui s’est consciencieusement appliqué mardi dernier pendant vingt-cinq minutes
à remplir de vide la vacuité de ses propos… Avec un zozotement dangereusement
prononcé, à croire qu’il avait gradé une demi-douzaine de poils de cul entre
les dents, Manu a fait preuve d’une démagogie parfaite.
Un
grand coup de lèche aux françaises et aux français (vous avez fait des efforts,
c’est bien…), avec limite un morceau de sucre si vous remuez bien la queue… Un laïus
interminable sur ce que son équipe, forcément géniale, va faire de fatalement
extraordinaire pour le peuple de France… Et au final, un brassage d’air qui
aurait fait du bien durant les dernières chaleurs, ça aurait bien aéré…
J’ai
eu nettement l’impression que le Mari-à-Brigitte se payait ostensiblement notre
gueule, avec cet air goguenard de tafiole honteuse qui vient de s’en prendre
vingt centimètres dans les miches et qui se ruine un slip parce qu’il peut
décider ce qui lui fait plaisir, vu que c’est lui qui détient les clés du
fourbi…
Pire,
on aurait dit qu’il s’adressait à des débiles, comme lorsque les speakerines
expliquaient aux téléspectateurs le film de la soirée avec des mines de bovidé
lobotomisé… Encore pire, on aurait dit qu’il se chopait une demi-molle
exploitable à chaque fois qu’il annonçait une nouvelle étape… Avec toujours
autant d’incohérences et d’inepties que précédemment, mais n’allez pas changer
une équipe qui navigue à vue avec une bonnet sur les yeux…
Franchement,
est-ce bien logique de rouvrir, enfin, les commerces de proximité ainsi que les
cinémas et les théâtres mais de maintenir fermés avec une obstination qui
confine à la hargne intégrale les restaurants et les bars ?
Ces
derniers pourront peut-être rouvrir à compter de la mi-janvier, si les
statistiques sanitaires sont au rendez-vous… Autant dire qu’on leur fera dire
ce qu’on veut, aux statistiques… Il fallait moins de cinq mille contaminations
quotidiennes pour enclencher le déconfinement. Le seuil est miraculeusement franchi
deux jours avec l’intervention présidentielle… Ya de ces coïncidences, tout de
même…
Et
aujourd’hui, le Premier Sinistre est venu donner des précisions sur les trois
étapes… Ah oui, c’est comme les jeux de Guy Lux… On croit avoir tout pigé du
premier coup, et quand on relit les quarante-six pages de règles du jeu, on s’aperçoit
qu’on avait pas compris l’ombre d’un iota… Notez toutefois que les stations de
sports d’hiver seront ouvertes pour les fêtes, mais pas les remontées
mécaniques, ni les restaurants… Donc, vous vous remonterez les pentes avec vos
papattes, et vous boufferez des nouilles en boite ! Quelles fêtes inoubliables,
mes aïeux !
En
parlant d’aïeux, d’ancêtres et de croulants, Sophie Davant lance son magazine !
Mais oui ! L’illétrée d’Affaire Conclue, où elle vient jouer les dindes
parisianistes méprisant les quidams provinciaux venus présenter leur
couvre-soupière en macramé ouzbéque comme étant la huitième merveille du monde,
prête son image de pomme flétrie à une publication dont la qualité principale n’est
pas l’irrévérence… « S, le magazine de Sophie Davant », bonjour la
grosse tête, attaque les sujets qui fâchent « la ménopause, aimez-là,
vivez-là » ; « comment surmonter les fêtes »… Et combien de
numéros finiront à Affaire Conclue comme étant l’un des plus gros bides de l’histoire
de la presse française…
Car
ce n’est pas chose aisée de faire un carton dans la presse people française
actuellement… On est tellement blasé depuis le début de l’année avec les
malheurs qui s’abattent sur nous comme les douze plaies d’Egypte qu’il serait
particulièrement ardu de trouver plus choquant… A part peut-être un nouvel
album d’Aya Nakamura écrit par Marc Lévy et composé par Vianney…
Ne
comptez plus sur les têtes couronnées pour faire vendre les torche-culs du
lundi… C’est d’un démodé, la royauté… Surtout qu’ils sont moins de douze dans
toute l’Europe à trôner désormais, et ce n’est pas de leur faute si les onze, y
trônent… (A vous Cognac Jay, à vous les studios…)…
On
s’en bat les steaks des hémorroïdes du Grand-Duc de Luxembourg, des vergetures
de la Reine Sylvia, de la dernière partouze d’Albert II de Monaco ou des bas
anti-varices couleur pudding mordoré de la Reine d’Angleterre… Quoique… Les
anglais ont toujours le chic pour dégoter une info bien pourrave dont on se
serait aimablement passé, tout comme leur sauce à la menthe sur le rôti bouilli…
Meghan,
la dernière salope en date à loucher sur la couronne britannique, aurait fait
une fausse couche l’été dernier… Forcément, quand vous découvrez votre mari en
porte-jarretelles roses et costume de Mickey en latex se faire élargir la
rondelle sur du Kylie Minogue, ça vous refile une secousse…
Question
secousses, le monde sportif s’en est pris quelques-unes ces derniers jours… Après
le décès brutal autant qu’inattendu de Christophe Dominici, qui nous à fait un
Mike Brant à 48 ans (on n’imagine pas combien les toits sont glissants quand on
y déambule les pieds nus…), la passe de trois s’est rapidement complétée avec
les décès de Jacques Secrétin (cette andouille qui jouait au ping-pong), et du
Pibe de Oro, qu’une crise cardiaque a enlevé à tout juste soixante ans…
Autant dire que la mort de Maradona met la moitié des dealers d’Argentine au chômage… Diego Maradona était un footballer de génie, même s’il est toujours resté ce gamin mal élevé des quartiers pauvres, capable d’un langage ordurier et de mauvaises manières qui auraient même choqué Donald Trump…
Ah !
Maradona… J’aimais pas trop sa musique et ses wagons de botox dans la tronche…
Hein ? Je me goure avec la Queen of Pop ? Bah, elle est déjà morte
artistiquement depuis quelques lustres et pas mal de candélabres…
Quoi
qu’il en soit, l’Argentine a décrété trois jours de deuil national suite au
décès de leur Dieu foutballistique, une durée en rapport avec l’aura du joueur…
Au décès de Ribéry, on fera douze minutes de deuil national ?
Et le 26 novembre 1949, naissait moshav Alonei Abba, en Israël, Shlomo Artzi, qui tenterait en 1975 une percée internationale en participant pour Israël au Concours Eurovision de la Chanson avec « At ve ani », une chansonnette d’amour plutôt convaincante. « Toi et moi », c’est bien le minimum pour parler d’amour non ?