« Finally,
I know it’s time to say goodbye… »
Réfrénez
vos larmes ou vos applaudissements, je ne parle pas en mon nom propre en vous
annonçant la fin redoutée ou souhaitée de ces virgules chroniquières qui
viennent saloper votre mur de notifications à la façon d’un moucheté caca d’oie
sur le carrelage de tinettes !
Je
rapporte simplement les propos de Shiri Maymon, une israélienne fortement
nichonnée qui vocalisait ces paroles désespérées au Concours Eurovision 2005,
et qui collent aussi bien à l’actualité de ces derniers jours qu’un chewing-gum
à la semelle de votre godasse…
Il
est temps de dire aurevoir… Heureusement pas toujours avec la lippe trainante
et la prononciation chuintante à la Giscard d’Estaing, mais parfois
définitivement, et dans le domaine du carnet noir, on en a encore eu de quoi
affoler les goupillons des Mère Lachaise modernes…
Il
laisse seul à la table de la grande bouffe Vincent, Paul, François et les
autres, tous les autres qu’il n’a pas toujours traité par le mépris, lui qui
s’était imaginé Dom Juan pour séduire Jujube mais avait fini par en divorcer,
ce sont les choses de la vie… Michel Piccoli est mort à 94 ans, après une riche
carrière cinématographique d’acteur de gauche. Mais c’est à la droite d’une
petite route de campagne qu’il mourra cinématographiquement, au terme d’un
effrayant accident automobile en Alfa-Roméo, filmé au ralenti avec un luxe de
détails qui a terrorisé des générations de spectateurs…
Lui,
il laissera non seulement trois veuves et trois enfants, mais une ribambelle
d’airs et de textes gais, graves ou insouciants. Sous sa chevelure blanche, il
en avait dans la caboche pour pondre romans, scénarii, sketches et chansons
avec une probabilité de succès public que lui envient la plupart des tâcherons
de la rime musicale. Jean-Loup Dabadie était de ces touche-à-tout à qui tout ou
presque réussissait…
Qui
ne se souvient de l’acide « Bonne fête Paulette » pour Guy Bedos (à
une époque où il était à peu près drôle), du lyrique Tous les bateaux, tous les
oiseaux » pour Polnareff, de l’émouvant « Je sais » pour Jean
Gabin, le nostalgique « L’italien » pour Reggiani, et toute une
ribambelle de tubes pour son interprète fétiche, Julien Clerc, dont les
trémolos caprins avaient certainement dû réveiller les pulsions zoophiles…
Lui,
il ne supportait pas qu’on ne parle plus de lui qu’au passé, de ses sketches
saignants et piquants qui étaient vite devenus des tribunes politiques
tellement à gauche que Mélenchon passerait pour un support de Marine, de son
mariage houleux avec Sophie Daumier, de sa moumoutte guyluxienne qui se
décollait sur les côtés (visiblement fabriquée par un perruquier de droite…)…
Guy Bedos est mort à l’âge de 85 ans, et toutes les Paulette seront tristes qu’il
ne vienne plus leur souhaiter la bonne fête…
Le
jour de la mort de Brassens, j’ai pleuré comme un môme, disait Desproges, mais
le jour de la mort de Tino Rossi, j’ai repris deux fois des moules… C’est
marrant, j’ai des envies de fruits de mer, ce soir…
Lui,
on ne se souviendra que de son trépidant tube de 1987 « Yéké, yéké »
mais Mory Kanté était un chanteur et un joueur de harpe cora réputé depuis des
années… Et dire qu’on se repaît de la discographie intégrale de Jul…
Ah
ma pauv’ Lucette ! Que d’illustres génies nous renions avec la ferme
croyance qu’ils sont de purs imbéciles, tout simplement parce que la tévé nous
a dit qu’il en était ainsi ! Si ça se trouve, dans une trentaine d’années,
on verra fleurir dans tous les squares des statues de bronze célébrant la
mémoire injustement bafouée du professeur Didier Raoult, depuis lors exilé en
Chine puis réfugié en Corée du Nord où il finit tragiquement ses jours comme
en-cas de Kim Jong-Un, un jour où l’autre bouffi jaunâtre avait la dalle…
Didier
Raoult, Docteur Faust de la pharmacopée moderne, apprenti-sorcier en quête de
célébrité facile, ou Da Vinci en blouse blanche ? Certainement un habile
dosage des trois, avec en plus une trogne à la Patrick Sébastien qui attire sur
lui l’affection et le regard des caméras… Alors, avec en plus l’interdiction de
son soi-disant produit miracle en France, les commentaires sur le lobby
pharmaceutique qui a gagné la partie vont déferler…
Bon,
évidemment, pour hurler avec les loups, on évitera de parler du taux
anormalement élevé de suicides des patients ayant été traités avec la
chloroquine en Espagne… Des fois que je voudrais faire du tort au martyr
autoproclamé du Covid-19…
Je
le disais en ouverture, il est temps de savoir dire aurevoir… Quand ce n’est
pas un goodbye définitif, c’est que l’on vogue vers d’autres horizons,
sentimentaux, ou professionnels… Et l’on a appris récemment le futur départ de
Jacques Pradel des ondes de Radio Luxembourg. Jacques Pradel, ancien chantre
larmoyant des émissions de téléréalité de l’antiquité (le putassier
« Perdu de vue ») brièvement reconverti en marionnette publicitaire pour
le défunt 36.17 ANNU, il était depuis quelques années un conteur soporifique
dans l’Heure du crime, un ersatz guère plus pimenté du navrant Hondelatte
raconte sur Europe 1…
Départ
également de Stéphane Bern, qui avait fait les beaux jours de la station avec A
la bonne heure, de onze heures à midi, mais qui visiblement en avait marre de
se faire sonner les douze coups de midi par ses chroniqueurs… Il restera
toujours à notre Zitrone moderne le commentaire des grandes cérémonies
princières en Eurovision, voire le Grand Prix du même nom…
Et
vu sa prestation lors de la vraie fausse édition du Concours 2020, le 16 mai
dernier, ça donne clairement envie de décongeler Zitrone ! L’exercice
était inédit, évidemment, puisqu’en soixante-cinq années d’Eurovision, jamais
le concours n’avait été annulé, mais fallait-il vraiment faire de ce
« Europe shine a light » ce brouillon d’émission ni faite ni à faire,
qui partait d’une belle initiative mais au final chiante et mal réalisée, un
soi-disant évènement historique ?
Le
direct en plateau à France 2 était digne de FR3 Armorique en 1975, un décor en
carton-pâte assemblé à la hâte, des invités ressortis du saloir ou de
l’anonymat (Morue Myriam et Bilal Hassani) et un animateur qui accumule les
erreurs, les imprécisions et les aneries sur le Concours… Même Cyril Féraud
dont le charme juvénile a fait flaquer Bern et la merguez du Bled, n’a pas
réussi à sauver le show de l’ennui…
Déjà,
l’émission originale était ennuyeuse, avec ces quelques anciens gagnants
bouffis qui reviennent chanter leur éphémère titre de gloire, et ces clips
honteusement trop courts des chansons qui auraient dû s’affronter… Franchement,
un millésime à oublier…
Eux,
ce serait un crime passible d’excommunication immédiate que de les oublier, au
moment où la Cour d’Appel rend son verdict et alourdit leurs peines de prison…
Les mascottes de la corruption hexagonale, les cas d’école de la magouille
politicienne portée à l’art pur avec la vulgarité hautaine des connards
prétendus intouchables… Les irremplaçables Thénardier du 9-3, les époux
Balkany ! Bon, pas de quoi déboucher incontinent le magnum de roteuse,
puisque Patoune et Bebelle ne feront pas de détour par la case prison
immédiatement, mais je serais assez tenté par une boutanche de Champomy, vu que
leurs peines ont été aggravées et que leur inéligibilité pour dix ans a été
confirmée…
Leur avocat a dénoncé évidemment une décision très
dure et disproportionnée,
dénonçant « la justice d’un nouveau
monde qui juge la politique d’un ancien monde, et qui a voulu, à travers les
Balkany, faire un exemple, tuer une carrière politique et tuer
financièrement ». Bon, on les canonise quand ?
Elles
deux, elles sont canonisées depuis longtemps et satellisées sur la voie lactée
de la connerie pure et dure…
La
première, ma chouchoutte, Si-Nouille N’Diaye, qui n’hésite pas à traverser la
rue pour aller cueillir des fraises, et qui est depuis quinze jours en repos
forcé depuis qu’au détour d’une conversation, on lui ait appris que Gibraltar
était un détroit… Dès lors, elle ne cesse de se demander qui sont les deux
autres…
La
seconde, c’est le Docteur Purgon des temps modernes, Agnès Buzyn, qui nous la
joue désormais Docteur Knock en affirmant que finalement elle ne savait pas
l’étendue de la crise du Covid-19 contrairement à ce qu’elle disait au mois de
mars… En gros, elle savait qu’elle ne savait pas mais elle ne savait pas
qu’elle savait… Bref, elle se paie notre tête…
Tout
comme se paie notre fiole le Grand Doudou et sa clique de somnifères ambulants…
Notre Premier Sinistre, toujours aussi amateur de bifles à la Javel, est venu
nous rejouer Bonne Nuit les Petits pour la présentation de la deuxième phase du
déconfinement… Tous les clignotants sont au vert, sauf en Ile de France qui
passe en couleur casimir pour l’été… Donc, réouverture dès lundi des bars,
cafés et restaurants, sauf en zone orange où seules les terrasses seront
autorisées… Donc, suppression de l’interdiction de déplacement à plus de cent
bornes (mettre sur pied une attestation pour moins de trois semaines, y a qu’un
gouvernement de branlos qui peut le faire…)… Donc, réouverture des salles de
spectacle et des théâtres, puis des cinémas à compter du 22 juin…
Des
scoops aussi ébouriffants que lorsque Steevy annonce qu’il aime les grosses
saucisses à la mayonnaise humaine…
Et
pour finir en beauté, cette info relayée par BFMTV, encore que je me demande si
c’est du lard ou du cochon (connaissant le spécimen, c’est certainement du
porc) : Jean-Marie Bigard pourrait être intéressé par une candidature à la
Présidentielle en 2022… Bon, je n’ai toujours pas pu déterminer s’il s’agissait
du Bigard des steaks hachés ou le Bigard des sketches à chier… Dommage qu’il se
sente obligé de s’identifier à Coluche au point de faire du réchauffé avec sa
candidature à la présidentielle… La gouaille contre la vulgarité…
Et
j’imagine d’ores et déjà le second tour… A ma gauche, Didier Raoult, le
Chloroking, tête de file des complotistes que « forcément y a un lobby
qu’a dit à Macron d’interdire », rien dans le slip, tout dans la
tronche ! A ma droite, Jean-Marie Bigard, tête de gondole et de nœud du
parti « Touche-moi les urnes », partisan du lâcher de salopes, rien
dans la tête, tout dans le slip !
Est-ce
que ce serait moins pire que le duel Adolfine la blondinette et Manu jeune
fille ? Faudrait-il ressortir les vieux dinosaures de la politique ? Ou
sera-t-on contraint de décongeler VGE ? Vu que le vieux crouton de
Chamalières a une plainte pour agression sexuelle aux fesses, c’est
réglé ! Eh oui, le vieux volcan a toujours la lave qui monte… Ça va faire
baver d’envie à l’Hospice des Vieux Glands à Chanonat, tiens !
Et
le 28 mai 1948 naissait à Ixelles Pierre Rapsat, auteur-compositeur-interprète
belge dont le style puissant, oscillant entre rock et chanson française, est
original et plaisant mais ne lui permet guère de percer dans le vedettariat. Sa
participation au Concours Eurovision de la Chanson 1976 avec « Judy et Cie »,
une ballade douce-amère au texte fort et à la ligne mélodique simple qu’il
classe à une honorable huitième place, ne l’aidera pas plus… Parfois, il est
temps de savoir dire aurevoir…