« Au revoir »…
La mine triste et grise d’un énarque dépressif atteint de constipation chronique, le costard bleu pétrole étriqué que une chemise en rhovyl mercerisé qui vous flanque des auréoles sous les bras dès que la température dépasse les moins dix, la calvitie bien peignée d’une tempe à l’autre, Sa Suffisance se décarre du fauteuil après un ultime chuintement labial et prend congé en sortant par la gauche de l’écran, lui qui vient d’être sorti par la Gauche…
Ainsi, le plus célèbre échassier chuintant du monde politique hexagonal vient de replier son pébroque à cause de la Cov-ID 19, lui qui ne jurait que par les luxueuses DS 21 Pallas de la République…
Au revoir, Valéry Giscard D’Estaing, qui n’avait aucun D’Estaing derrière vous mais qui êutes un jour le vôtre devant vous, suite au décès inopiné quoiqu’attendu de Pompidou…
Au revoir, V.G.E., dont la diction chuintante fit les choux gras de générations d’imitateurs grasseyant exagérément sur la diction grandiloquente et ampoulée de celui qui fut, en son temps, le plus jeune Président de la République Française…
L’Ex laisse derrière lui un cortège funèbre de commentateurs politiques de tous bords qui encensent à grands seaux d’eau bénite sur le catafalque l’action politique de la grande asperge de Chamalières…
Bon, on va se calmer sur l’infusion Saveurs du Soir et on va changer sa couche Confiance modèle Eddie Barclay… Sans vouloir inconsidérément glavioter sur la dépouille encore fumante du Monsieur de Chanonat, il faut reconnaître que celui qui voulait regarder la France au fond des yeux (bon courage avec Dalida…) a mis en place certaines choses…
Parmi les réalisations les plus marquantes de son septennat (avant qu’il ne devienne un septua-génêur…), la loi sur l’IVG portée à bout de bras par Simone Veil (et malgré ça, Jul, Zaz et Alex Goude sont nés…) ; l’abaissement de la majorité à 18 ans (ainsi on pourra faire partie des abstentionnistes trois ans plus tôt) ; et l’introduction du divorce par consentement mutuel.
Pour le reste… C’est un festival ! De ses incartades amoureuses multiples à l’affaire des diamants, en passant par les camions de laitiers percutés en Porsche au petit matin, Valy n’en a pas beaucoup raté…
Il ne le laissait pas transpirer, mais sous ses airs de grand bourgeois nostalgique des ors de Versailles se cachait un surchauffé du bigoudi à béchamel ! Lassé des vœux au coin du feu avec Anne-Aymone, aussi glaciale qu’une barquette de morue Vivagel et à peine moins godiche qu’une candidate au titre de Miss France, VGE aurait proposé sa buchette à BB (à une époque où elle était encore canon, et lui, pas encore vulcanologue), à Marlène Jobert et vraisemblablement à d’autres dont la postérité n’a pas retenu le nom…
Chez ces gens-là, on a autant le feu au derche qu’ailleurs, mais au moins, on s’encule en silence, et en levant le petit doigt…
Eh bien, je me suis laissé dire, tel Jeanne d’Arc entendant les voix de Saints qui se touchent grâce à l’appli Liveradio de son Ailphone 56, que notre classe politique avait décidément de drôles de tendances…
Je vous en prie, ne vous récriez pas et se ressortez pas les crucifix en ivoire et doré sur tranche, n’allez pas vous imaginer Christophe Castaner le nez dans le saladier de colombienne en string panthère avec une ceinture de bananes pour seul vêtement se déhanchant sur Lady Gaga aux Bains Douches ; ne visualisez pas Gabriel Attal en train de sodomiser sobrement Steevy Boulay les deux pieds dans une bassine de yaourt bulgare et le tisonnier à la main alors que la sono braille du Dalida en allemand ; ne pensez même pas à DSK déguisé en soubrette béliner la moufflette d’une Anne Sinclair de passage dans un motel miteux de banlieue, avec comme stimulant Claire Chazal en danseuse nue qui fait reluire la moquette avec un litre de saindoux tiédi et la moumoutte de Laurent Delahousse…
N’empêche que le roi des accordéonistes amateurs (qui avait osé jouer avec son instrument en public, devant Danièle Gilbert à la télé en 1970), avec ses réformes économiques et industrielles, fait entrer la France dans une ère plus moderne… Vivent les sous-pulls en acrylique qui grattent, les sachets de Tang, la généralisation du téléphone (même s’il faut encore attendre de longs mois avant de causer dans le combiné en plastique multicolore), la télévision en couleurs (bien que la moumoutte de Guy Lux fasse regretter le noir et blanc), les autoradios Grandes Ondes dans la Renault 6, les limitations de vitesse sur l’autoroute et les ceintures obligatoires à l’avant (un petit clic vaut mieux qu’un grand choc…).
Aujourd’hui, le monde de l’accordéon est en deuil, et la confrérie des joaillers pleure des rivières… de diamants centrafricains, bien entendu. Celui qui prétendait s’arroger le monopole du cœur avait été ringardisé suite à sa branlée de 1981 et n’avait dû sa résurrection médiatique qu’à l’émission des Guignols, le brocardant comme un vieillard cacochyme.
N’empêche que Giscard les a presque tous enterrés ! Son ennemi de toujours, Jacques Chirac, son successeur à l’Elysée, François Mitterrand, ainsi qu’une brochette non négligeable de politocards de tous bords… Seuls lui survivent Michel Drucker et Line Renaud (les extraterrestres du vedettariat) ; ainsi que Neunœil de Montretout, qui pourra disputer la finale avec la Reine Elizabeth II…
Et voila, encore une partie de notre enfance qui s’en va… Bon, c’est pas non plus celle qui nous fera le plus chialer, mais c’était un des éléments de notre temple mémoriel, vague souvenir d’une époque où il fallait être irréprochable…
Moi, être irréprochable ? Non mais sérieusement ! Tout gamin, j’ai vu Tarzan à moitié à poil, Cendrillon revenait chez elle à plus de minuit, Pinocchio mentait comme un arracheur de dents, Aladin était un voleur, Batman conduisait à plus de deux cents à l’heure, Blanche Neige vivait avec sept mecs, Popeye était tatoué et fumait la pipe, Pac Man courait comme un dératé sur de la musique électronique en avalant des pilules qui le dopaient, et Sammy et Scoobydoo étaient des hippies qui avaient toujours faim ! C’est pas ma faute ! C’est celle de la société, M’dame !
Autre pan de notre enfance qui s’en va définitivement, des suites d’un AVC (ce qui n’arrivera jamais à tous les condidats de téléréalité, à Hanouna ou à Aya Nakamura), Anne Sylvestre, dont les Fabulettes avaient enchanté tant de mercredi après-midi pluvieux. Du Veau à la Dame de Dijon, en passant par le gâteau et la maison pleine de fenêtres, tant de ritournelles faciles mais gravées à l’eau forte dans nos mémoires et qui nous rendent aujourd’hui tellement nostalgiques… Et avec tout plein de poussières dans les yeux…
Pour nous changer les idées, causons un peu de la Covid-19, avec son lot d’anecdotes croustillantes, comme à Bruxelles où une vingtaine de personnes dont plusieurs diplomates et un député européen participaient à une partie fine entre messieurs… L’un dans l’autre, me direz-vous, rien de quoi fouetter un chat, mais le dépité européen est en fait Jozsef Szajer, membre du Fidesz hongrois de Victor Orban, connu pour sa largeur d’esprit panoramique… Pour un député homophobe, se faire prendre la main dans le sac, ou dans le slip d’un autre monsieur, ça la fout mal…
Sinon, Paul Bismuth va bien, même si son procès continue à se dérouler malgré ses imprécations vengeresses. Un conseil, n’achetez jamais un disque de Carla Bruni, ça peut provoquer des troubles graves de la personnalité et conduire à des dédoublements de personnalité… Bah, s’il se fait coffrer, l’échantillon présidentiel pourra toujours invoquer une allergie violente à la prison, et sortir frais comme un gardon, à l’image du miraculé de la Santé, Patrick Balkany, dont on murmure qu’il allait courir le marathon de New-York en trente-huit minutes… Pour les frais de déplacement, on suppose que Levallois paierait…
Et pour finir en beauté, un mot du Melodifestivalen 2021, la sélection suédoise pour l’Eurovision, dont on vient de nous dévoiler les noms des participants. Que du frais, du neuf, du pas recyclé ! On y retrouve Charlotte Perelli-Nilsson, avec son demi-million de couronnes suédoises de botox sur la tronche ; Arvingarna, un quatuor de quinqua peroxydés qui avaient déjà fait le Concours en 1993 ; Danny Saucedo et sa tronche de tafiole avec un titre équivoque « Daddi dansa » ; The Mamas, le trio de poids qui devait aller au casse-pipe cette année ; et enfin, un improbable duo entre Eva Rydberg et Ewa Roos, au moins cent-quatre-vingt-dix ans à elles deux…
La seconde n’a pas publié de disques depuis 1976 et la première a participé au Melodifestivalen 1977… Et les deux vont nous glapir un titre onomatopée comme on n’ose plus en proposer depuis au moins un quart de siècle, « Rena rama ding dong »…
Et le 3 décembre 1972, naissait à Toulouse Sébastien Roch, qui deviendra célèbre en 1992 grâce au personnage de Christian dans l’immortel « Hélène et les garçons » sur TF1. C’est lui, le fameux « Cri-Cri d’amour », le petit ami de Johanna, ce personnage moins consensuel que les autres lavettes de la série, puisque rebelle, colérique, mauvais garçon, et drogué le temps de quelques épisodes. Sébastien rempile dans ce rôle en 2011 dans « Les Mystères de l’amour »… C’est pas demain qu’il dira « au revoir »…
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